Mercredi 27 novembre 18:30-21:00
Rencontres avec StopMines 03, le mercredi 27 novembre 2024 à 18h30 à la Dérive, 91 rue Antoine Durafour.
En octobre 2022, les habitants des Combrailles découvrent le projet de mine de lithium « EMILI » porté par la multinationale minière Imerys à Échassières dans l’Allier (03).
Plus de 2 millions de tonnes de roches seront extraites chaque année pour produire 34 000 tonnes de lithium afin d’équiper en batteries les multiples objets civils, sécuritaires et militaires vitaux pour notre mode de vie « connecté » et non-négociable.
Les habitants se retrouvent donc brutalement face à un État et ses cocoricos guerriers de « réindustrialisation », de « souveraineté industrielle » afin de réussir la soi-disant « transition énergétique » destinée à nous sauver (enfin) du dérèglement climatique.
Cet État peut compter sur des collectivités locales aveuglées par le mirage de la création « d’emplois durables » vendus par une entreprise pour laquelle profits riment avec pollution et exploitation en France (Bretagne, Dordogne…) et dans le monde entier : Brésil, Québec, États-Unis, Afghanistan...
Face à cela, depuis près de deux ans l’association Stop Mines 03 lutte sur le terrain contre ce projet : réunions publiques, information sur les marchés, actions spectaculaires, dénonciation du pseudo débat démocratique de la Commission Nationale du Débat Public (CNDP). Et, ce débat s’est révélé être une mascarade car cet été le gouvernement a déclaré EMILI « projet d’intérêt national majeur » alors que la CNDP n’a toujours pas rendu sa copie.
L’association ne lutte pas seulement contre EMILI et développe des liens de solidarité avec d’autres luttes anti-mines en France et en Europe (Portugal, Serbie, Argentine).
En effet, ici et ailleurs le vol et la pollution de l’eau, des sols, de l’air, la destruction du cadre et des modes de vie, le mépris et le sacrifice de populations considérées comme ayant peu de valeur, sont les conséquences des projets extractivistes écocidaires menés par les classes dirigeantes et les industriels au nom du progrès technique, principalement sur le dos de populations des pays du Sud : République Démocratique du Congo, Niger, Centrafrique, Chili, Brésil...
Si nous avons tenu à inviter Stop Mines 03 c’est aussi parce que l’extraction du lithium est à la base d’un réseau complexe, industriel, technologique, scientiste et militaire qui après avoir détruit la planète prétend nous sauver du dérèglement climatique et nous protéger au quotidien.
Sur la Métropole de Lyon, Arkema, pollueur éternel, fabrique des composants à base de PFAS (notamment le PVDF) à destination de l’industrie électronique et des sels de lithium fluorés pour les gigafactories de batteries de voitures électriques au nom d’une pseudo transition écologique.
À Grenoble, sans les batteries quelle pourrait être l’utilité des puces civiles et militaires de STMicroelectronics, Soitec et des capteurs thermiques de Lynred ? Sans elles, comment continuer à vendre toujours plus de téléphones « intelligents » et, sans smartphone comment déployer le pass d’identité numérique en cours d’expérimentation pour mieux nous fliquer ?
Sans batteries, comment continuer à fabriquer encore plus de cafetières et de gourdes connectées, d’automobiles et de vélos électriques, de missiles, de drones, d’avions, de caméras thermiques pour blindés et soldats, de réseaux 5G et de centrales nucléaires ?
À Saint-Étienne, sans piles et batteries que deviendrait l’optique militaro-sécuritaire de Thalès qui équipe satellites, drones, avions et systèmes de surveillance ?
Sans le lithium irradié dans les réacteurs des centrales nucléaires « civiles » françaises comment arriver à fabriquer le tritium destiné à « améliorer » le rendement de la bombe thermonucléaire française (bombe H) qu’il faut « moderniser » (50 milliards d’€ de budget !) face aux « nouvelles menaces » planétaires ?
Sans l’électronique comment faire tourner les centrales nucléaires qui alimentent tout ce bastringue mortifère, de l’extraction aux usages finaux ?
Quel appui mutuel mettre en place pour agir concrètement sur le terrain tant sur la lutte contre la mine de lithium que la filière qui en découle et d’autres projets d’extraction ?
Comment agir et coordonner égalitairement des luttes variées qui se complètent tout en conservant leurs spécificités de terrain ?
Comment s’opposer à la frénésie infinie des extractivistes et des techno-solutionnistes ?
Quels choix d’existence nous paraissent les plus nécessaires et souhaitables face à ce monde ?
Nous vous invitons à venir vous informer sur la lutte en cours et discuter de toutes ces questions (et d’autres !) le mercredi 27 novembre 2024 à 18 h 30 à la Derive 91 rue Antoine Durafour.
Tournée organisée par la Coordination Régionale Anti Armements et Militarisme (CRAAM) Grenoble, Lyon et Saint-Étienne, Stop Micro (Grenoble), Écran Total Lyon, Stop 5G Lyon
Lieu : Saint Etienne
Adresse :
La Dérive, 91 rue Antoine Durafour.