Mairie de Crest Karcher/Mariton : tenter d’optimiser la circulation des voitures au lieu de les réduire

Dans Le Crestois du 3 mars 2024, on apprenait qu’une consultation participative concernant la circulation était lancée par la majorité municipale Mariton/Karcher avec ...des personnes sélectionnées ...par la mairie !
Il est possible de faire mieux question procédure démocratique...

Dans ce modèle de société atomisé où de multiples intérêts s’affrontent, les plus puissants, les plus riches et les besoins du capitalisme l’emportent généralement.
Ainsi, la voiture, depuis longtemps une nuisance, tout comme la 5G ou l’IA, se développe et a été adoptée de gré ou de force.
Dans un grand cercle vicieux, la voiture façonne un modèle de société et d’urbanisme, tout tant que ce modèle de société et d’urbanisme appelle et nécessite la voiture.
Et on en sort pas, surtout qu’en l’absence de démocratie et sous la coupe du totalitarisme économique, ce sont les lobbies, les technocrates, les notables et les exigences imparables de l’Etat et du Marché qui s’imposent toujours ou presque.

A Crest comme presque partout ailleurs, la bagnole et ses infrastructures règnent en maître, et le reste doit s’aligner, s’adapter bon an mal an, et disparaître si gênant.

Comme sur d’autres sujets. Si ce modèle de société a besoin de la voiture, nous n’avons pas un besoin impératif de ce modèle de société, d’autres modèles de société sont possibles, avec un part très réduite de voiture ou même sans voiture du tout.

Mais élus mainstream, institutions et entreprises ne veulent pas changer de modèle société, ils essaient éventuellement de l’optimiser, le réformer, le rendre parfois un petit peu moins destructeur, inégalitaire et insupportable.
Presque tout le monde préfère la continuation d’un modèle connu même si il est basé sur de mutiples nuisances graves et génère des catastrophes (et des profits juteux pour certains) plutôt que les risques et inconnues d’une rupture radicale vers un modèle infiniment plus vertueux et soutenable à tous les niveaux.

 De nombreuses études ont montré que plus on facilitait la circulation des voitures et plus il y avait de parking disponibles, plus il y avait de voitures, et on se retrouvait à nouveau congestionné suite à des mesures supposées résoudre la congestion et les bouchons.

 A Crest, il y a toujours plus de voitures (cause augmentation de la population et peut-être des changements d’habitudes et de travail ?). Les aménagements gadgets pour protéger les piétons (Argh, ces lamples bleues clignotantes qui éblouissent la nuit et qui font qu’on voit moins les piétons..., super idée !) et les réductions de vitesse ne font pas diminuer les flux et bouchons.
Face à cette cata, tout en continuant le développement d’un urbanisme désastreux initié il y a longtemps (étalement urbain, quartiers dortoirs, lotissements, tous les projets aux promoteurs privés...), la mairie tente sur le tard quelques aménagements de circulation, changements de sens, voie unique et autres panneaux, mais ça reste du cosmétique, dérisoire par rapport à l’ampleur de la tâche.

 Justement, en ce moment, la majorité municipale de droite expérimente des modifications de circulation à Crest Sud (du 3 mars du 18 avril 2025), avec une restitution de l’expérimentation le 16 avril prochain à 18h à l’Espace Soubeyran.

Dans certains centres villes, la circulation des voitures est vraiment réduite et entravée, afin de réduire la pollution localement et favoriser divers commerces.
Ailleurs, les habitats sont toujours plus en mode cités dortoires éloignées des services et des centres villes, tandis que les pubs pour SUV s’épanouissent partout, les ronds points et les centres commerciaux se multiplient, les obligations de X parkings pour constructions neuvent ne changent pas...

La bagnole coûte cher (dans tous les sens du terme), mais elle est souvent indispensable pour suivre la « vie moderne », alors, à part quelques écolos et les plus pauvres, tout le monde en croque.
Beaucoup s’accrochent à cette (pseudo) liberté motorisée (au prix de nombreux problèmes ici et ailleurs) et rejettent tout changement ou critique.

Pourtant, il faudrait se libérer du tout bagnole et du modèle de société qui va avec, et inversement : se libérer de ce modèle social pour pouvoir se libérer du tout bagnole.

L’auto, un business et un marqueur de « liberté »

 Pour tenter de « faire peuple », Macron déclarait adorer l’auto : « La bagnole, moi, je l’adore », déclare Emmanuel Macron

La critique de l’automobille ne date pas d’hier, mais rien ou presque n’a changé, à part la volonté d’électrification pour diminuer localement certaines pollutions et relancer le marché :

 “J’adore la bagnole” : André Gorz répond à Macron
Quelques jours après le festin royal à Versailles, Macron met en scène sa "proximité avec le peuple". Avec l’éloge de la bagnole, pilier de sa planification écologique, à l’heure où le litre à 2€ étrangle de nombreux français.es et où les grands projets routiers étouffent les territoires. Nous republions « L’idéologie sociale de la bagnole », texte d’André Gorz de 1973. Le philosophe soulignait que le mythe de la bagnole accomplissait le rêve de tout capitaliste : "tous les hommes allaient dépendre pour leurs besoins quotidiens d’une marchandise dont une seule industrie détiendrait le monopole."