Loriol-sur-Drôme transformé en hospice géant ? Tout bruit interdit de 17h à 5h tout l’été !

Le maire Claude Aurias veut tranformer Loriol en colonie pénitenciaire ?

lundi 6 juillet 2020, par Les Potins de la Vallée.

A Loriol, une autre forme de « confinement » a été décidée en juin par le maire Claude Aurias (UDI, proche de LREM) : tous les rassemblement possiblement bruyants sont interdits entre 17h et 5h jusqu’au 1er septembre 2020 !

- Voir Loriol-sur-Drôme : les disputes, la musique, les jeux bruyants interdits entre 17h et 5h

Pourtant, des tas de règlements et restrictions existent déjà permettant de contraindre les éventuels débordements sonores, voir par exemple cet arrêté préfectoral en Drôme.
Le bruit, sujet au combien subjectif et délicat, est déjà hyper réglementé, encadré par tout un tas de dispositifs législatifs et technocratiques sophistiqués.
Alors pourquoi prendre un tel arrêté liberticide à Loriol créant une forme de couvre-feux plus hâtif que l’heure du coucher des poules ? Le maire de centre droit fraîchement réélu voudrait satisfaire nombre de ses électeurs ? Veut-il faire peur par une nouvelle couche réglementaire et évacuer le problème en supprimant tout ce qui dépasse ?
Cet arrêté hallucinant serait surtout un dispositif de communication ?

La mairie de Claude Aurias déclare sur la page annonçant l’arrêté (sans fournir le texte en question !) :

La gendarmerie et la police municipale mettront tout en œuvre pour garantir la tranquillité des habitants cet été.

Les flics mettront-ils en oeuvre aussi la matraque, les grenades et le LBD comme ce qui s’était passé à Paris contre des jeunes rassemblés pour un « apéro projet X » ou contre la fête de la musique 2020 à Nantes ?
Se fera-on plaquer au sol et étrangler à mort pour apéro ou chant non déclaré ?
Des flics et leurs grenades repousseront-ils les danseurs nocturnes jusqu’au Rhône, comme à Nantes l’année dernière où Steve s’est noyé ?

Loriol-sur-Drôme transformée en hospice géant ? Tout bruit interdit de 17h à 5h tout l’été !

Ca montre en tout cas que, de plus en plus, tout problème social est « traité » par la réglementation tatillonne et la répression policière.
Pendant le confinement déjà, les problèmes sanitaires et les choix criminels du gouvernement se voyaient traités par la police partout, des contrôles et des contraintes liberticides totalement délirants, tandis que la saleté de surveillance par drones, caméras et hélicoptères s’épanouissait davantage.


Plus généralement, l’Etat comme les mairies traitent de plus en plus l’espace public comme leur chose exclusive, où seuls sont autorisés les activités commerciales, les déambulations touristiques solvables, les trajets domicile-travail-commerce.
Les rues deviennent partout des espaces morts de déambulation individuelle ou familiale, inhospitaliers et sous surveillance permanente.
Les autorités et les acteurs capitalistes veulent garder les espaces publics pour leurs intérêts exclusifs : exit les manifs, les rassemblements spontanés, les fêtes populaires, les carnavals non alignés, les repas de quartier hors ceux programmé par les autorités. Les pissotières sont supprimées, les bancs aussi, ou rendus inhospitaliers aux SDF, pas ou peu de point d’eau potable, les chiottes publics sont souvent rares (et fermés le soir, après 20h à Crest), les aménagements froids et lisses conçus pour faciliter le contrôle policier détruisent les zones de tranquillité et de replis, les tags et affichages contestataires sont détruits, les panneaux d’affichage libre sont inexistants, inadaptés et de toute façon squatté en permanence par l’affichage commercial ou électoral...

Cela illustre cette volonté générale de gentrifier tous les centre ville, de les livrer aux bourgeois et à leurs magasins hors de prix, aux terrasses privées des commerçants, de virer tous les pauvres et les façons populaires d’occuper les rues.

Bien sûr, il y a parfois des nuisances, des alcoolisés brailleurs, des bouteilles vides, des traces de vomis...
Bien sûr, les moeurs et les habitudes changent, maintenant on reste assis devant internet et ses réseaux « sociaux », on se replie illusoirement dans la sphère privée pour fuir la violence de la civilisation industrielle au lieu d’agir et de se rencontrer dans les rues.

Néanmoins, il serait bon que les éventuels problèmes se règlent par le dialogue en intégrant tout le monde, en cherchant toujours de complexes compromis et solutions bancales laissant jouer le risque de la liberté plutôt qu’un maire ou l’Etat imposent unilatéralement des lois liberticides, avec toujours plus de caméras et de flics partout en guise de concertation et de paix publique.
C’est d’habitude ce qu’on appelle la démocratie, une notion délicate que connaissent et pratiquent très très mal la quasi totalité des élus.

Au lieu de cacher les pauvres, les fous et les SDF, mieux vaudrait qu’ils soient présents aussi, qu’on les voit, ainsi ils se sentiraient moins exclus, des interactions positives seraient possibles, et peut-être qu’on songerait davantage à changer les structures sociales qui génèrent/aggravent ces misères.

Tout le monde n’a pas un jardin avec piscine, une résidence secondaire et la faculté de partir en week-end. Mais les bourgeois, après s’être appropriés l’économie, l’Etat et « la-démocratie », veulent aussi se réserver les rues de centre ville. Pour eux la liberté c’est la leur d’abord, sur fond d’exclusion et de séparation accrue des classes sociales, avec la police et ses brutalités pour faire respecter leurs espaces privatisés.


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