Loi Sécurité globale : le gouvernement méprise totalement la contestation et bichonne au maximum les policiers !

Rien n’a changé, si ce n’est que la répression et la surveillance augmentent toujours

samedi 19 décembre 2020, par Auteurs divers.

🚨COUP D’ÉTAT POLICIER PERMANENT

➡️Toute la semaine qui vient de s’écouler, un climat encore plus inquiétant s’est installé dans le pays, avec des manifestations quotidiennes de policiers armés, en service, avec les véhicules de fonction, faisant résonner leurs sirènes et clignoter leurs gyrophares nuit et jour dans les centre-villes. A Rennes, ces cortèges sauvages sont même allés intimider la maire de la ville jusque devant chez elle en plein nuit.Il s’agit clairement d’intimidations de nature fasciste. Du reste, n’importe quel travailleur, quelle que soit sa profession, s’il manifestait sur son temps de travail, en abandonnant son poste, sans déclarer de grève et avec son équipement de fonction, serait immédiatement licencié et même poursuivi. Sauf dans la police, où ces manifestations factieuses, totalement interdites en théorie, sont encouragées en réalité.
➡️Le ministre de l’Intérieur Darmanin a donc reçu les syndicats policiers pour leur offrir des « cadeaux » selon Le Figaro. Premier invité par le pouvoir : le syndicat d’extrême droite Alliance. Au menu, le paiement d’une mutuelle, la gratuité totale dans les transports publics, et la création d’une « structure administrative » pour « étudier les décisions de justice, et renseigner sur les suites données aux agressions de policiers. » En bref, mettre encore plus la pression sur la justice déjà aux ordres pour des peines encore plus lourdes.
➡️Au moins aussi grave, « Gérald Darmanin a assuré aux syndicalistes que l’article 24 du projet de Loi Sécurité globale n’est pas enterré ». Un syndicaliste policier déclare : « Nous voulions un engagement de l’État sur cet aspect de notre protection. Le ministre nous a confirmé que la volonté du gouvernement restait intacte ». « Une protection contre les diffusions malveillantes de contenus est absolument nécessaire. Gérald Darmanin nous a assuré qu’il partageait toujours notre avis. » Donc non seulement la batterie de mesures totalitaires contenues dans la Loi de sécurité globale sont intactes, mais le seul article qui devait être vaguement retouché pour faire plaisir aux journalistes sera tout de même imposé. Il faut dire que, malgré une mobilisation historique de centaines de milliers de personnes pour les libertés, les structures officielles d’opposition n’ont montré aucune intention d’engager un quelconque rapport de force avec le pouvoir.
➡️ Ces annonces interviennent alors que le gouvernement va organiser dès janvier un « Beauvau de la sécurité » pour cajoler encore plus la police sur fond de violences d’Etat affolantes. Il s’agit selon les autorités « d’améliorer les conditions d’exercice de la police et consolider le lien de confiance avec les Français ». Ce cirque doit prendre la forme d’un « grand débat ». A coups de grenades ?

(post et visuel de Nantes Révoltée)

Loi Sécurité globale : le gouvernement méprise totalement la contestation et bichonne au maximum les policiers !
Rien n’a changé, si ce n’est que la répression et la surveillance augmentent toujours

NOTES :

Après des semaines de fortes manifestations, tribunes, rassemblements, où les forces de l’Ordre ont souvent déployé brutalités et arrestations, après les gesticulations de Macron et la programmation d’un cirque pro-policier « Beauvau » en janvier, que constate-t-on ?
La loi Sécurité globale est toujours là, son article 24 également, les autres lois liberticides itou (LPPR avec réduction au silence de Face et étudiants, loi « séparatismes », fichage accru par les flics et Pôle Emploi, etc.), davantage d’argent et de moyens sont à nouveau promis aux flics, etc.
Des flics mettent la pression en défilant traquillement dans les rues, les confinements et les couvre-feux ne sont pas prêts de finir, etc.

L’Etat et son gouvernement ont été un peu plus discrédité, l’Etat policier et l’absence de démocratie sont plus criants, quelques liens supplémentaires entre contestataires ont été tissés, mais sinon la contestation est un échec, ce qui était prévisible.
Le régime continue à avancer ses pions. Les stratégies déployées jusqu’ici sont donc un échec quasi total.
On pourrait défiler pendant des mois dans les nasses policières, gueuler tant qu’on veut, casser des dizaines de banques et de bagnoles, multiplier les tags percutants, le régime s’en fout complètement.
Le droit de manifester étant un leurre, un pis aller, pourquoi s’offusquer autant qu’il est devenu si compliqué de l’exercer du fait des brutalités policières ? Est-ce une manière de maintenir l’illusion rassurante qu’on serait en démocratie et que les manifestations auraient encore un poids réel ? Serait-ce par peur de tirer des conclusions déstabilisantes ? Croit-on encore que s’exprimer dans la rue aurait la vertue magique de faire changer le monde ?
Est-on attaché aux manifestations comme rituel social institué et moment de rencontre ou croit-on réellement que c’est LE moyen pertinent de faire bouger les choses en profondeur ?

On sait bien depuis au moins 2016 que seules des atteintes économiques fortes et durables, obtenues d’une manière ou d’une autre, peuvent ébranler le régime et le monde capitaliste.
Les manifestations, des belles expressions publiques, des actions symboliques et quelques émeutes sont ignorées, piétinées.
Est-il vraiment pertinent de passer autant de temps et d’énergie à des moyens d’action dont on sait à l’avance qu’ils seront méprisés par les pouvoirs, et qui deviennent de plus en plus dangereux physiquement et psychiquement.


Les forces de gauche et autres rebelles anti-autoritaires ont-elles les moyens de mener des atteintes économiques fortes et durables, en ont-elles la volonté, vont-elles s’y préparer sérieusement, vont-elles accepter d’être décriées violemment par les merdias et toute l’intelligentsia si elles arrivent à faire ça ?
Va-t-on indéfininement se satisfaire de manifestations largement "inefficaces" et de plus en plus dangereuses ?
Va-t-on laisser l’ultracapitalisme et l’autoritarisme dérouler leurs plans et simplement se réjouir d’une "belle" manifestation, d’une action "spectacle trop chouette", d’avoir fait gentiment "son devoir" de protestation ?
Les forces rebelles sont-elles encore trop "faibles", trop peu nombreuses (et/ou trop peu virulentes) pour pouvoir peser ?
L’ultracapitalisme et l’autoritarisme ont-ils gagné pour un moment à force de pacifications, d’enlisement du plus grand nombre dans la consommation et les loisirs (et/ou dans la précarité, la peur du licenciement et la course à l’emploi), de manipulations et de répressions ?

(post et visuel de Nantes Révoltée)

- Voyez cet article et le lien indiqué : "Au delà des manifestations"

- Voyez aussi : Le hochet de la liberté d’expression masque notre impuissance politique et économique - Le renvoi à la liberté d’expression : une arme des tyrannies vicieuses

🔴 NANTES : AMBIANCE DICTATORIALE CE SAMEDI

C’est une ambiance particulièrement malsaine qui planait dans le centre-ville de Nantes ce samedi. Au milieu de rues bondées par la frénésie d’achats de Noël, des dizaines et des dizaines de CRS armés jusqu’aux dents, arborant des LBD et des fusils d’assaut. Et une place vide. Une manifestation pour les libertés devait avoir lieu à 15H, sur la place du Bouffay. Mais un dispositif de nature fasciste a empêché l’idée même de se réunir sur l’espace public.

Pendant plus d’une heure, des cohortes de CRS ont arpenté tout le quartier, fouillant, contrôlant, dispersant la moindre personne qui ralentissait le pas. Sur la zone, tout ce que Nantes et son agglomération compte de mouchards et d’agents du renseignement, dont certains équipés d’IMSI catcher qui aspirent toutes les données des téléphones qui passent à proximité. C’est dans ce climat que plusieurs personnes sont arrêtées. Un jeune homme menotté et embarqué pendant qu’il attendait seul sur la place. Une personne déguisée en Marianne soulevée de terre par une rangée de CRS, et mise dans un camion avec sa pancarte jaune. Un jeune qui traversait l’endroit et qui a eu le tort de faire une remarque. Un journaliste emmené pour un contrôle poussé … Un cauchemar totalitaire.

Les forces de l’ordre ne cachaient pas leur plaisir à empêcher la moindre trace d’opposition. A une dame qui leur disait simplement « nous existons, nous sommes sur l’espace public » un CRS : « vous existez, c’est justement ça le problème ». Un souhait d’annihilation. Un autre, à propos d’un jeune éborgné il y a quelques années par la police et qui se trouvait sur place « on t’a vu neuneuil », pour se moquer de sa mutilation. Un dernier CRS, à quelqu’un qui prenait une photo du dispositif : « nous aussi on lit Nantes Révoltée ». Évidemment dans ce contexte de terreur, impossible d’envisager un simple regroupement ni même de sortir une banderole, et encore moins de partir en manif.

Mardi soir déjà, le Préfet de Nantes organisait une nasse autour du rassemblement pour les libertés, avant de gazer et de tirer au canon à eau sur une foule bloquée et enfermée par des centaines d’agents. Ce samedi, c’est l’idée même d’envisager un rassemblement pour les libertés qui est écrasée. La deuxième fois en moins d’une semaine. Le fascisme est là, il ne se cache pas. Il est devant vous.
Dans ce contexte, les réactions sont si timides. Comme souvent, c’est une infime minorité de personnes qui se mobilise, prend des risques, met sa liberté et son corps en jeu. Ce samedi, il y avait une ambiance dystopique à voir ces CRS arrêter le moindre porteur de pancarte alors qu’un manège diffusait une musique sirupeuse de Noël, et que tout le monde se pressait dans les commerces. C’est peut-être à cela que ressemble le fascisme. Une poignée de personnes qui tente de résister, pendant que la grande majorité de braves gens détourne le regard de la répression.

(post de Nantes Révoltée)

☠️LESDIAS VEULENT ENTERRER LA MOBILISATION POUR LES LIBERTÉS

➡️Le plus grand mouvement de défense des libertés a lieu en France depuis plusieurs semaines. Des centaines de milliers de personnes, malgré la crise sanitaire, des personnes de tous horizons, des manifestations gigantesques.

➡️Des nasses. Des grenades. Une main arrachée et des dizaines de blessures. des arrestations par centaines. Une campagne de dénigrement intensive en continu dans les médias. Des divisions organisées par le pouvoir. Laissez reposer 3 semaines ... A l’arrivée, ce grand mouvement de défense des libertés est devenu « des cortèges clairsemés », « une mobilisation qui marque le pas », une « baisse de la mobilisation » dans la presse aux ordres.

➡️La mobilisation n’a pas baissé, les revendications sont intactes, mais rien n’a été obtenu. Pire, ce sont les policiers et leurs syndicats d’extrême droite qui sortent renforcés de cette séquence. Ce mouvement, comme les précédents, a été écrasé et terrorisé par une extrême violence d’État. Rien que cette semaine, ce sont des atteintes gravissimes aux libertés les plus fondamentales qui ont eu lieu à d’innombrables reprises. Rien qu’à Nantes, deux manifestations interdites et réprimées avant même d’avoir eu lieu, des arrestations arbitraires, des menaces. Se contenter de répéter comme à chaque fois que « la mobilisation baisse » ajoute le mensonge à l’obscénité.

(post de Nantes Révoltée)


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