Limiter l’épidémie de coronavirus, ...et en tirer des leçons d’urgence

Sauver l’économie, mais pas trop les gens - Le coronavirus révèle l’extrême fragilité de la mondialisation néolibérale

vendredi 13 mars 2020, par Les Indiens du Futur.

A présent, à peu près tout le monde comprend la gravité de l’épidémie due au coronavirus (d’un médecin en Italie). Du fait qu’il est très contagieux et plus mortel que la grippe, les services de soins sont vite débordés (surtout quand ils sont fragilisés et ont des moyens réduits suites aux diverses "réformes" ultra-libérales, comme c’est le cas en France du fait du macronisme et des gouvernements précédents) et ne peuvent plus soigner efficacement tout le monde (pas assez de personnels, de lits et surtout manque de matériels d’assistance respiratoire), ce qui accroît alors le nombre de morts.
On doit donc veiller à limiter aux maximum le nombre de cas et la rapidité d’extension de l’épidémie (limiter la vie sociale et surtout la promiscuité même s’il faut arrêter des entreprises, garder des distances de sécurité entre humains, se laver les mains régulièrement, porter des masques si possible...)

Voici un article concernant l’économie sur Reporterre :
- Le coronavirus révèle l’extrême fragilité de la mondialisation néolibérale - Un krach financier dû au coronavirus est fort probable. Plutôt que de se réjouir d’une récession mondiale imposée qui aurait des effets humains dévastateurs, « la crise actuelle peut agir comme un révélateur des fragilités extrêmes de la mondialisation et contribuer à sa condamnation », écrit l’auteur de cette tribune.

(...)
Dans ce contexte, celui de la mondialisation financière néolibérale, le coronavirus joue le rôle d’une simple allumette capable de mettre feu à tout un immeuble parce que ce dernier est construit avec des matériaux hautement inflammables, parce que les conduites de gaz sont percées, parce qu’il n’y a pas d’alarme incendie ni de services de pompiers. Bien d’autres allumettes auraient pu et peuvent encore mener à une possible récession liée à un krach boursier
Pour les objecteurs de croissance, dont je fais partie, il est tentant de voir dans la crise actuelle un argument de poids : les émissions mondiales de gaz à effet de serre et toutes les autres pollutions reculent fortement sous l’effet de cette nette décrue de la croissance mondiale. Alors, vive le virus qui a « produit » cette démonstration en vraie grandeur ?

Emprunter cette voie est pourtant déconseillé. D’abord, rien ne dit pour l’instant que le freinage de la croissance durera plus de quelques mois, même si la probabilité d’un krach financier est forte. Ensuite, un scénario de récession mondiale dans les structures économiques et sociales actuelles n’a rien de désirable humainement et socialement — cela provoquerait encore plus d’exclusion, de chômage et de détresse, et certainement pas un réveil écologique — pas plus qu’un scénario de pandémie mondiale qui toucherait alors les populations les plus fragiles. Puis, associer dans les esprits les bienfaits de la sobriété choisie et un virus mortel autour duquel les grands médias jouent à « plus anxiogène que moi tu meurs » n’est pas le meilleur moyen de convaincre. Enfin et surtout, ce serait confondre l’allumette et le système inflammable du libéral-croissancisme financier. Aller directement du virus à la croissance ou décroissance est une erreur. Il faut mettre en cause ce système et son extrême fragilité face à des chocs qui reviendront régulièrement. Le coronavirus n’est pas un bon allié des objecteurs de croissance s’ils en font un usage simpliste.

Pour le dire autrement, un coronavirus n’aurait qu’un impact très limité sur l’économie dans un monde où la finance serait sous contrôle public, où la monnaie serait un bien commun, où la majorité des productions essentielles (y compris énergétiques) serait relocalisée, ou la sobriété matérielle et énergétique supplanterait le consumérisme, et où l’on mettrait fin à la domination économique et politique des multinationales.

En revanche, la crise actuelle peut agir comme un révélateur des fragilités extrêmes de la mondialisation libérale-croissanciste et contribuer à sa condamnation. D’autres crises antérieures n’ont pas suffi pour la mettre en accusation avec suffisamment de poids. Il n’est pas certain qu’on y parvienne avec celle-ci, mais il faut tenter.

Le coronavirus révèle l’extrême fragilité de la mondialisation néolibérale

- Voir aussi :
- De l’avènement de la civilisation au coronavirus de Wuhan : trajectoire d’un désastre logique (par Nicolas Casaux)
Bien entendu, le covid-19 amène à parler de tout et de n’importe quoi, mais jamais, ou presque, des raisons fondamentales qui font que ce genre de phénomène se produit. Quand Macron dit que « nous en tirerons toutes les leçons », il n’entend évidemment pas par là que les villes seront démantelées, que le commerce international et le transport international prendront fin, ainsi que la dégradation de tous les milieux naturel, etc. Et pourtant,

« La civilisation n’est qu’une course sans espoir visant à trouver des remèdes aux maux qu’elle génère. »

- Panique boursière en temps de coronavirus - Jacques Fradin - « Il faut sauver l’économie » - Toujours et encore « l’économie d’abord ».
Les demi-mesures du gouvernement des macrons (toujours et encore des Thénardier) n’ont qu’un seul objectif « centriste » : temporiser.
Essayer, autant que faire se peut, de ne pas toucher à l’économie ; ou le moins possible ; ou à reculons, comme le dos au mur, avec toute la mauvaise volonté imaginable.
C’est pourquoi ce gouvernement ordonne uniquement la fermeture des écoles en lançant le message (pour se déculpabiliser) : les enfants sont des porteurs sains, des armes virales invisibles !
Laissant « les parents » en face à face avec les entreprises cyniques qui se désintéressent bien de l’épidémie et n’envisagent « la solidarité » que comme le soutien aux chiffres.

Comment imaginer que des Thénardier soient « solidaires », sinon avec leur profit !
Et le discours de PR sonne terriblement pétainiste : générosité apparente mais rusée, charité bourgeoise de façade et derrière la curée, business as usual !
Car la décision forte pour contenir l’épidémie, c’est l’interdiction de bouger (à la chinoise !) ou, du moins, d’interrompre tous les transports.
Fermeture du métro, ce réacteur épidémique ! Arrêt des trains, des avions, des camions, de tous ces vecteurs « rapides » de propagation.
Fermeture des entreprises (disons de plus de 2 salariés), ces plateformes d’expansion virale et de croissance épidémique.
Comment imaginer qu’un gouvernement de « guerre économique » (et de guerre intérieure contre « son peuple »), gouvernement qui a mobilisé, par force et par la force, toute la population pour la guerre austéritaire (lire l’article sur Panique boursière en temps de coronavirus) change soudainement d’orientation ? À 180°, U turn archéo-communiste !
Il faut continuer, avec des mesures partielles (et sous le regard méfiant des Allemands), on verra bien !
IL FAUT SAUVER L’ÉCONOMIE

P.-S.

Note :

Plus que jamais on doit comprendre que ce système (capitalisme, civilisation industrielle, Etats, institutions non-démocratiques malgré certains droits et apparences) est un avion fou (défendu par des polices brutales et des lobbies cyniques) piloté par des sociopathes (grands élus et grands patrons/actionnaires) qui ne peut que se crasher violemment à un moment ou à un autre, d’une manière ou d’une autre. Et donc, plutôt que de rester passif et laisser les fous aux commandes, on doit lutter collectivement pour imposer un atterrissage d’urgence avant le crash. On doit atterrir au plus vite même si on n’a déjà plus de train d’atterrissage ni de parachute pour ralentir l’avion au sol. Car il n’y a pas d’avion (de planète) de secours.
Plus on attend, plus on laisse faire les institutions en place et le capitalisme, plus l’avion et les divers passagers seront « endommagés », et plus l’atterrissage d’urgence sera dur, brutal et difficile à effectuer.

- Voir aussi : Le coronavirus révèle la fragilité du capitalisme mondialisé - Un simple virus perturbe l’économie mondiale, quelques leçons écologistes à en tirer


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