Voici un article qui pousse la critique des causes de cette grave crise sanitaire et sociale due au coronavirus au delà de la simple critique du capitalisme et de l’Etat, pour la porter vers la remise en cause de la toute puissance et de la folie de « La Technique » devenue totalitaire.
Leurs virus, nos morts (en PDF) - Les idées, disons-nous depuis des lustres, sont épidémiques. Elles circulent de tête en tête plus vite que l’électricité. Une idée qui s’empare des têtes devient une force matérielle, telle l’eau qui active la roue du moulin. Il est urgent pour nous, Chimpanzés du futur, écologistes, c’est-à-dire anti-industriels et ennemis de la machination, de renforcer la charge virale de quelques idées mises en circulation ces deux dernières décennies. Pour servir à ce que pourra.
Extraits :
Quant au virus lui-même, il participe de ces « maladies émergentes » produites par les ravages de l’exploitation industrielle du monde et par la surpopulation. Les humains ayant défriché toute la terre, il est naturel que 75% de leurs nouvelles maladies soient zoonotiques, c’est-à-dire transmises par les animaux, et que le nombre de ces zoonoses ait quadruplé depuis 50ans4. Ebola, le SRAS, la grippe H5N1, le VIH, le Covid-19 et tant d’autres virus animaux devenus mortellement humains par le saccage des milieux naturels, la mondialisation des échanges, les concentrations urbaines, l’effondrement de la biodiversité.
La sédentarisation d’une partie de l’espèce humaine et la domestication des animaux avaient permis la transmission d’agents infectieux des animaux aux hommes. Cette transmission s’est amplifiée avec l’élevage industriel, le braconnage, le trafic d’animaux sauvages et la création des parcs animaliers. La déforestation, les grands travaux, l’irrigation, le tourisme de masse, l’urbanisation, détruisent l’habitat de la faune sauvage et rabattent mécaniquement celle-ci vers les zones d’habitat humain. Ce ne sont pas le loup et la chauve-souris qui envahissent les villes, maisl es villes qui envahissent le loup et la chauve-souris.
La société industrielle nous entasse. Dans les métropoles, où les flux et les stocks d’habitants sont régulés par la machinerie cybernétique. La métropole, organisation rationnelle de l’espace social, doit devenir, selon les plans des technocrates, l’habitat de 70 % des humains d’ici 2050. Leur technotope. Ville-machine pour l’élevage industriel des hommes-machines.
Entassés sur la terre entière, nous piétinons les territoires des grands singes, des chauves-souris, des oies sauvages, des pangolins. Promiscuité idéale pour les contagions (du latin tangere : toucher). Sans oublier le chaos climatique. Si vous craignez les virus, attendez que fonde le permafrost.
Faut-il le rappeler ? L’humain, animal politique, dépend pour sa survie de son biotope naturel et culturel (sauf ceux qui croient que « la nature n’existe pas » et qui se pensent de pures (auto)constructions, sûrement immunisées contre les maladies zoonotiques). La société industrielle prospère sur une superstition : on pourrait détruire le biotope sans affecter l’animal. Deux cents ans de guerre au vivant ont stérilisé les sols, vidé forêts, savanes et océans, infecté l’air et l’eau, artificialisé l’alimentation et l’environnement naturel, dévitalisé les hommes.Le progrès sans merci des nécrotechnologies nous laisse une Terre rongée à l’os pour une population de 7 milliards d’habitants. Le virus n’est pas la cause, mais la conséquence de la maladie industrielle.
Mieux vaut prévenir que guérir. Si l’on veut éviter de pires pandémies, il faut sortir de la société industrielle. Rendre son espace à la vie sauvage- ce qu’il en reste -, arrêter l’empoisonnement du milieu et devenir des Chimpanzés du futur : des humains qui de peu font au mieux
- Leurs virus, nos morts - Critique des nécrotechnologies et du monde-machine
- Image du film la Planète des Singes
Au risque de se répéter : avant, on n’en est pas là ; après, on n’en est plus là. Avant, on ne peut pas dire ça. Après, ça va sans dire.
L’ordre sanitaire offre une répétition générale, un prototype à l’ordre Vert. La guerre est déclarée, annonce le président Macron. La guerre, et plus encore la guerre totale, théorisée en 1935 par Ludendorff, exige une mobilisation totale des ressources sous une direction centralisée. Elle est l’occasion d’accélérer les processus de rationalisation et de pilotage des sans-pouvoir, au nom du primat de l’efficacité. Rien n’est plus rationnel ni plus voué à l’efficacité que la technologie. Le confinement doit être hermétique, et nous avons les moyens de le faire respecter.
Drones de surveillance en Chine et dans la campagne picarde ; géolocalisation et contrôle vidéo des contaminés à Singapour ; analyse des données numériques et des conversations par l’intelligence artificielle pour tracer les contacts, déplacements et activités des suspects en Israël. Une équipe du Big Data Institute de l’université d’Oxford développe une application pour smartphone qui géolocalise en permanence son propriétaire et l’avertit en cas de contact avec un porteur du virus. Selon leur degré de proximité, l’application ordonne le confinement total ou la simple distance de sécurité, et donne des indications aux autorités pour désinfecter les lieux fréquentés par le contaminé.
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