Lettre ouverte (7e) à Monsieur Emmanuel MACRON, Président de la République Française

un peu longuette, mais c’est la der des der !

vendredi 16 octobre 2020, par Sonia Gilet Jaune Nord-Ardèche.

Nord Ardèche, ce samedi 17 octobre 2020 (ixième semaine -j’en ai perdu le compte mais il doit désormais approcher sinon dépasser la centaine- du mouvement national des Gilets Jaunes).

Monsieur le Président,

inutile de chercher à frapper encore et encore les esprits par quelque idée tout autan sinon plus saugrenue que la précédente, et d’ailleurs pourquoi tant de modestie sous le masque ? Vous êtes un grand, très grand, acteur ainsi que le prouve votre performance de ce mercredi : la conviction de ton, le phrasé lénifiant sinon infantilisant, les accents tutélaires du moraliste pédagogue s’adressant au petit ignorant, lui rappelant qu’il ne tient qu’à lui d’éviter la fessée ; venant après la séance de culpabilisation en règle dont nous a gratifiés votre premier ministre, on en viendrait presque à croire -sinon à se persuader- que c’est surtout notre insouciance, notre légèreté, notre incivilité (?) qui sont causes premières de cette nouvelle dégradation des chiffres, chiffres qu’il faut à tout prix ramener à des proportions non pas nulles -n’exagérons rien- mais disons seulement plus acceptables (dorés à la feuille ? à défaut de sauver des vies, nous sauverions les apparences).

Oui, nous sommes les principaux responsables. Et nous méritons tout à fait ce qui nous est arrivé, nous arrive et ne saurait tarder à nous arriver (en vrac : nouvelles restrictions des libertés fondamentales, généralisation des implants de micro-puces de surveillance -micro-caméras, localisation GPS, constantes médicales, etc., troisième, quatrième, etc. vagues de pseudo-pandémies suivies de campagnes de vaccinations de masse, disparition -suppression/interdiction- de toute forme de contact social direct, tensions intergénérationnelles accrues, économie dévastée, dette nationale astronomique -que vous envisagez de creuser encore- à rembourser, poursuite effrénée de l’artificialisation industrielle des sols -terres agricoles, sans compter quelques catastrophes plus naturelles : orages électromagnétiques, séismes, tempêtes, raz-de-marées, inondations, glissements de terrains, feux de forêts, fonte des glaciers et du pergélisol, famines).
Dies Irae ou obsolescence humaine programmée ?

Les membres du Collectif Citoyen pour le Climat semblent s’être réveillés et à même, enfin, de constater le poids réel, la solidité de vos engagements face aux caméras et votre respect de la parole donnée. Ce serait vous faire insulte que d’en douter. N’était cette crise sanitaire inédite... Quant aux rouleaux-compresseurs de l’ultralibéralisme ils peuvent se montrer ravis des mesures adoptées à travers votre plan de relance de l’économie : leurs juteux dividendes en euros/dollars dématérialisés (porosité soudaine du papier monnaie oblige) ressortent confortés, leur appétit pourra se satisfaire sans limites, à l’abri de leurs résidences ultra-sécurisées. La paupérisation généralisée qui s’accentue, l’idée que les cétacés disparaissent (non pas du COVID-19 mais des effets de la pollution industrielle, des déchets de plastique notamment) ou que leurs descendants ne connaîtront vraisemblablement jamais la saveur du poisson (toute forme de vie sous-marine est menacée d’extinction au cours des dix prochaines années) ou des fruits de plein champ (entre pesticides, néonicotinoïdes tueurs d’insectes pollinisateurs, multiplication des épisodes de sécheresse et baisse de rentabilité, les productions s’effondrent) leur en touche une sans faire bouger l’autre. La technologie les sauvera ou, au pire, ils s’expatrieront sur Mars. (Tandis que ces indécrottables rétrogrades d’Amishs continueront de survivre chichement du travail de la terre, au fond de leurs grottes, à la lueur de leurs lampes à huile.)

Mais dans tout ce paradis vert, permettez-moi tout de même de rappeler un principe fondamental : rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme (Antoine de Lavoisier) ; cela vaut pour l’énergie comme pour le reste : il n’y a pas de solution miracle, rien ne se génère ex-nihilo. Ce qui est consommé -transformé- contribue à l’entropie du système. Le recyclage lui-même est loin d’être l’opération blanche que l’on nous présente ingénument ; il nécessite des quantités d’énergie bien plus colossales que celles requises par la production initiale, elle-même souvent discutable. Avant tout acte de consommation, à fortiori avant tout acte de production, nous ferions mieux de nous interroger sur la nécessité véritable (vitale, et non du seul point de vue d’un pseudo-confort) et passer en revue toutes les alternatives possibles.

Oui. Parce que, que ce soit par conformisme, par passivité ou par naïveté, nous ne parviendrons vraisemblablement pas à stopper leur folie destructrice, oui, nous méritons de disparaître.

Je ne sais pourquoi, après avoir lu dans la presse que les équipes de recherche françaises sur le vaccin anti-SARS-Cov2 s’intéressaient plus particulièrement à son administration par spray nasal (aérosol), un fait-divers trop peu connu, survenu en août 1951, dans la commune gardoise de Pont-Saint-Esprit, m’est revenu en mémoire. Difficile d’éviter d’établir de troublants parallèles.
Petit rappel (destiné à l’édification des dévots anti-complotistes de service) : alors même que se tenaient les procès de Nuremberg en vue de juger des atrocités commises dans les camps de concentration de l’Allemagne nazie -parmi lesquelles nombre d’expérimentations sur des êtres humains- notre puissant allié étasunien, tout en condamnant fermement ce genre de pratiques, les reprenait allègrement à son compte (en vertu du sacro-saint principe : faites ce que je dis, pas ce que je fais) : dans le but patriotique de rechercher l’arme absolue contre le péril rouge, des centaines de projets scientifiques de recherches sur les armes biochimiques furent décidés, financés et menés secrètement par la CIA, sur le territoire même des USA et ailleurs. Si au départ ces expérimentations concernaient essentiellement des militaires, elles ont rapidement été étendues à certaines catégories de populations civiles (femmes isolées, pauvres, illettrés, détenus) et ont même à plusieurs occasions concerné des villes entières (diffusion d’aérosols par avion sur des villes comme Tampa ou Chicago). Associant des chercheurs et médecins voire plusieurs universités de renom, ces expérimentations portaient sur les radiations ionisantes, sur un large éventail de drogues (parmi lesquelles le LSD) et autres substances toxiques (agent de la fièvre jaune, bactéries, etc.), ainsi que sur les outils de manipulation mentale (lobotomies, électrochocs, lavage de cerveau). Bien que les responsables de la CIA se soient empressés de procéder à la destruction de tout dossier compromettant et qu’ils ne se soient pas gênés pour mentir éhontément devant les commissions d’enquête du Congrès, un grand nombre de victimes ont été invitées à témoigner et près de 20 000 documents ont malgré tout échappé au broyeur, parmi lesquels certains ont fait l’objet d’une déclassification (accidentelle ?). Au terme de ces enquêtes, le Président Bill Clinton a été amené à demander publiquement pardon, au nom de la nation, aux victimes et à leurs proches.
(Ce qui n’a pas empêché que les mêmes procédés soient remis à l’honneur, vingt ans plus tard, dans les centres de détention d’Abou Ghraib et Guantanamo de sinistre mémoire – des faits de torture qui ont fini par être admis par le Président Barack Obama. Il n’y a pas de quoi pavoiser, la France a connu -connaît vraisemblablement toujours- le même genre d’horreurs, qu’elles aient donné/donnent lieu à scandales -bagnes et déportations d’enfants, stérilisations forcées de femmes handicapées, protocoles de ‘soins’ en hôpitaux psychiatriques, gégène et ‘corvées de bois’, Reggane ou Mururoa, interventions au Rwanda, Niger, Centrafrique, Mali- ou qu’elles se soient simplement banalisées -diverses techniques de torture psychologique employées au cours des interrogatoires et gardes-à-vue).

Mais pour en revenir à Pont-Saint-Esprit, il s’avère -documents étasuniens déclassifiés à l’appui- que l’intoxication -résultant soi-disant de la consommation de pain contaminé par l’ergot de seigle- délibérée d’une partie de la population (300 personnes touchées, 50 hospitalisées en psychiatrie et 7 décès -sans compter la mise en cause et l’incarcération abusives du boulanger et du meunier), faisait en réalité partie d’un projet d’expérimentation du LSD mené par la CIA (production exclusive des laboratoires Sandoz, d’emblée récupérée en totalité par la seule CIA). Côté français, les enquêteurs n’ayant pas déployé de zèle particulier à la résolution du dossier et plusieurs pièces de celui-ci ayant mystérieusement disparu, la question se pose toujours d’une éventuelle implication des autorités françaises de l’époque. Une telle implication ne pourra éventuellement être établie qu’à partir de 2026 (le délai conservatoire avant déclassification de ce type de documents étant de 75 ans ; un excellent reportage sur ce sujet a été réalisé par France Télévisions en 2015 (vidéo consultable ici).
Rien ne permet d’affirmer ou d’infirmer que l’actuelle pseudo-pandémie (il s’agit juste d’une classification administrative opérée par l’OMS et nul n’est censé ignorer qui sont les principaux financeurs officiels et occultes de ce machin) ne résulte pas de pratiques similaires à celles de l’époque ; rien ne garantit que le vaccin miracle n’est pas une solution radicale à la surpopulation humaine de la planète et qu’il ne sera administré à tous -à leur gré ou contre leur gré- par avion (comme les pesticides ou les moustiques génétiquement modifiés destinés à dégommer les dangereux moustiques lambda vecteurs de vilaines maladies).

Dans la mesure où l’être humain se serait abaissé -et continuerait de s’enfoncer chaque jour davantage- à un tel degré d’ignominie, oui, l’espèce humaine mériterait sans conteste de disparaître.

Quant aux mesures destinées à la contenir (qui jusqu’à présent n’ont eu pour seul effet que d’alimenter les bases de données statistiques), la monstrueuse somme de données incohérentes, parfois contradictoires, martelées à longueur de communiqués, à grand renfort de jolis graphiques dans une alternance d’affirmations/infirmations dont le seul but semble être de déstabiliser, d’entraver la capacité de raisonnement, elles deviennent sérieusement lassantes.
À quoi au juste jouez-vous ?

Dans votre guerre contre ce que vous appelez les ‘aspérités de la vie sociale’, le couvre-feu, l’état d’urgence, la limitation de circulation et de rassemblement sous contrôle policier (destinés à mater toute velléité de contestation ? pour faire bonne mesure, l’étape suivante devrait être l’instauration d’un Service de Travail Obligatoire) ne vous suffisent apparemment pas/plus, voilà que vous vous insinuez désormais insidieusement au cœur de la sphère strictement privée qui, faut-il vous le rappeler, ne relève aucunement de votre compétence.
Mais qui oserait vous reprocher de sauter sur pareille opportunité ? Lors de l’essai H1N1 de 2009, le pays n’était pas prêt, alors qu’aujourd’hui, avec le SARS-Cov2, tout semble indiquer que la société française est enfin mûre à souhait pour avaler les plus grosses couleuvres.
On en reviendrait presque à regretter l’époque bénie où les courants d’air contaminé, à l’instar de certains faucons pèlerins, avaient un tel respect du corps des douanes qu’ils se gardaient bien de franchir la moindre frontière.

Quoi qu’il en soit, il faut tout de même vous savoir gré d’avoir décrété une période de confinement propice non seulement à l’isolement des ‘plus fragiles’, au renouveau de la cuisine familiale ou à l’essor du télétravail imposé, mais également à la culture individuelle ; merveilleuse occasion s’il en fut de se replonger dans la lecture d’ouvrages cultes tels Brave New World (Aldous Huxley) ou 1984 (Herbert George Orwell) voire le visionnage d’œuvres cinématographiques telles Brazil (Terry Gilliam), Minority Report (Steven Spielberg), la trilogie Matrix ou encore V for Vendetta (Frères/Sœurs Wachowski) ; toutes œuvres de pure fiction qui donnent pourtant, de par les thèmes abordés, un relief tout particulier à la situation présente.

Sans doute s’agit-il d’un oubli, mais je note que vous n’avez toujours pas accédé à ma demande de données statistiques relativement à l’augmentation des prescriptions d’anxiolytiques et des suicides, les seules qui présentent une quelconque pertinence au regard des mesures de gestion que vous nous imposez depuis plus de neuf mois et que vous nous annoncer devoir perdurer jusqu’à l’été prochain ; ces informations brillent par leur absence au milieu de ce fatras de chiffres dont on nous abreuve à foison. De même, une ventilation sérieuse des statistiques de décès serait la bienvenue, car les attribuer tous et sans discernement au COVID-19 alors que la faculté elle-même rappelle que la majorité des cas d’atteintes graves -et décès- concernent avant tout des patients atteints de pathologies multiples préexistantes (diabète, surpoids, maladies coronariennes, etc.) ; impossible en l’état actuel de savoir combien sont morts de la grippe, du SIDA, du report d’une intervention chirurgicale indispensable, du non-dépistage ou de la non-prise en charge de leur cancer, de maladies nosocomiales, ou tout simplement d’avoir atteint le terme du temps de vie qui leur était génétiquement imparti.
Dès lors, cette persistance à vouloir tout miser sur la prochaine campagne de vaccination anti-grippe ne cesse de m’intriguer. Tout autant que vos gesticulations sans fin, d’une troublante puérilité -on s’attendrait presque à vous voir trépigner- sous votre couronne de maître incontesté -mais combien contestable- de l’univers. Auriez-vous des problèmes d’égo non résolus ?
Installez-vous confortablement et parlez-moi de votre mère...

Je profite enfin de ce septième et dernier courrier que je vous adresse (auquel je ne m’attends pas davantage à recevoir de réponse que pour les précédents) pour en venir à la substantificque moelle, et puisqu’il ne sert à rien de tergiverser plus longuement, le moment est venu d’aborder les sujets qui fâchent véritablement et pour tout dire irrémédiablement. Fi des songes (les miens) et des mensonges (les vôtres) !
Malgré vos beaux discours, élaborés à grands frais pour perpétuer l’illusion -s’il est indéniablement une république, à savoir un régime libéral électoral, la France n’est pas et n’a jamais eu vocation à devenir jamais une démocratie (régime politique où le peuple se gouverne seul, sans autorité suprême qui puisse lui imposer sa volonté et le contraindre à l’obéissance) ; le mot démocratie a conservé la même définition pendant plus de deux mille ans, de la Grèce antique jusqu’au milieu du XIXe siècle, avant d’être récupéré et vidé de son sens premier par les élites au pouvoir (cf. l’excellent ouvrage Démocratie, histoire politique d’un mot, aux États-Unis et en France de Francis Dupuis-Déri, Éditions Lux, Qc – Coll. Humanités, 2013 ; version poche Coll. Pollux, 2019).
Le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple’ figurant dans les principes de la constitution française en vigueur, n’est que poudre aux yeux, vecteur de confusion, puisque le fait que ladite constitution prévoie des instances de décision, d’application et de répression contrevient absolument au principe historique de démocratie.
Les contestations citoyennes -notamment le mouvement des Gilets Jaunes -et leur revendication de RIC- trouvent précisément leur origine dans cette confusion voulue et perpétuée par un système électoral plus que jamais pervers/perverti, où les bases et dispositions constitutionnelles les plus élémentaires ont elles-mêmes été peu à peu contournées, biaisées, adaptées pour en arriver à la situation inédite actuelle, où plus aucune séparation des pouvoirs n’existe, où l’exécutif se mêle de législatif et muselle le judiciaire et où tous les garde-fous originellement prévus par les constituants de l’époque ont été neutralisés : vous vous émancipez de toutes les règles établies et les faites évoluer au gré de vos propres fantaisies (ce problème de représentativité de façade à tous les échelons décisionnels a déjà longuement été évoqué dans mon tout premier courrier de janvier 2019).

Seul les naïfs, les lâches ou les opportunistes continueront peut-être de se prêter au jeu. Mais pour ma part, ce fonctionnement élitiste et autocratique, complètement verrouillé, relevant davantage d’un supposé droit divin que de la représentation populaire, m’est devenu tout à fait insupportable. Ite missa est.

Continuez la partie sans moi, je ne joue plus. Vous êtes libre de poursuivre votre travail de sape, de destruction, de soumission et d’asservissement, mais cela se fera sans moi, sans que j’y apporte une quelconque caution, même tacite.
C’est pourquoi, j’ai pris la grave décision de vivre désormais en dehors de ce système que vous incarnez, en dehors d’une autorité que je ne vous reconnais pas, en dehors des règles absconses qui, sous couvert de progrès, portent toujours plus, et de plus en plus clairement, atteinte à mon environnement, à la qualité de ma vie et plus largement à l’avenir de la vie sur terre et de la planète Terre elle-même. Le saccage atteint désormais un tel degré qu’on est en droit de se demander s’il est encore réversible.
Oui, des êtres humains à ce point dépourvus de la plus élémentaire humanité, de la gratitude et du respect qu’ils doivent à l’ensemble du vivant, méritent véritablement de disparaître.
Et vous osez vous revendiquer de la philosophie des Lumières (sur laquelle il y aurait beaucoup à dire), vous qui faites juste fonction d’éteignoir ?

Je préfère, et de loin, me réfugier au fond d’une grotte, loin de votre conception univoque d’un progrès qui signe notre fin programmée imminente. Si j’avais du temps à perdre, je vous maudirais, mais je n’en vois pas l’utilité. Vous disparaîtrez comme le reste, voilà tout. Et, dans la mesure où je n’entrave en rien vos actions ou exactions, où je refuse de tenir le moindre rôle dans votre comédie de boulevard, pas même celui de l’opposante, où je ne pose aucune sorte de revendication -séparatiste ou autre, où je n’incite quiconque à l’insurrection ou à la commission de délits, j’ose espérer que vous aurez la décence élémentaire de continuer de m’ignorer aussi royalement que je me prépare à le faire à votre égard.

Depuis le fin fond de nulle part, je vous prie pour la dernière fois, Monsieur le Président, d’agréer l’expression de mon extrême désenchantement doublé d’un incommensurable courroux.

Sonia, Gilet Jaune en Nord Ardèche.

P.-S.

en complément du masque, je vous suggère d’imposer également le port du bandeau sur les yeux (peut-être l’ignorez-vous encore, la conjonctive de l’œil est une autre voie de pénétration privilégiée du SARS-Cov2 dans l’organisme)


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