Les partis écologistes : illusion, échec ou complicité avec un système destructeur ?

Les moyens de lutte souvent vantés et utilisés par nombre d’écologistes ne fonctionnent tout simplement pas si on veut changer de trajectoire

samedi 8 mai 2021, par Camille Pierrette.

L’écologie a le vent en poupe, ...au moins dans les discours, les nouveaux marchés lucratifs et les procédés marketing, mais pour ce qui est des véritables transformations sociales, le bilan global des partis écologistes est plutôt maigre.
A présent la notion d’écologie est même récupérée (donc édulcorée et détruite) par la civilisation industrielle, le capitalisme s’en sert non seulement comme bon argument marketing, mais parle du concept absurde « d’écologie industrielle », en assimilant les entreprises capitalistes à des entités naturelles pour mieux les rendre indépassables, et leur business au fonctionnement d’écosystèmes vivants !
Vous croiriez une vampire qui voudrait se faire passer pour une gentille infirmière pratiquant une simple prise de sang ?!

Les partis écologistes : illusion, échec ou complicité avec un système destructeur ?

Autant le répéter encore une fois... #VraieLoiClimat (😭)

"Depuis quelques décennies l’écologie est devenue un mouvement politique comme tous les autres, qui obéit aux mêmes règles d’accession au pouvoir que les autres partis. L’un des objectifs des partis écologistes est de changer les choses « de l’intérieur », en participant au fonctionnement des institutions locales, régionales, nationales. D’indéniables résultats ont ainsi été obtenus par des personnes courageuses et déterminées, mais quel bilan plus global peut-on en retirer ?
Puisque l’on dispose de plusieurs décennies d’expérience, quels constats peut-on faire par rapport aux résultats obtenus ?

▶️ Les partis écologistes se sont illustrés par de constantes luttes intestines jusqu’à atteindre parfois des sommets pathologiques. Les instances dirigeantes consacrent une grande partie de leur temps à des jeux de pouvoir afin de faire adopter leur vision égotique de l’écologie pour obtenir des postes considérés comme prestigieux.

▶️ Une fois arrivés au pouvoir, de nombreuses personnalités écologistes ont été emportées par l’ivresse de leur triomphe personnel tout en étant confrontées à l’impuissance de pouvoir agir sur le système (si tant est qu’ils essayaient de le faire). Ces personnalités et ces élus ne servent bien souvent que de caution morale à des instances immorales qui tolèrent leur présence tant qu’ils obéissent aux ordres. Ces écologistes sont condamnées à se vanter médiatiquement de pitoyables mini-mesures alors que la mécanique capitaliste peut continuer librement à fonctionner. La cause écologiste est devenue reniement.

▶️ Lorsque l’on utilise son énergie à des affrontements individuels sans fin ou à digérer sa soumission politique, on en oublie les fondamentaux de son engagement d’origine. Beaucoup d’écologistes ont ainsi oublié ce qu’est l’écologie. Ils deviennent des technocrates sans imagination, se transforment en rouages de la mécanique institutionnelle capitaliste, raisonnent en termes uniquement basés sur l’économie, et finalement deviennent des profiteurs du système qu’ils sont censé combattre.

▶️ Les militants écologistes dits « de base » se sont trop longtemps reposés sur les instances dirigeantes de leurs partis. Ces militants signalent les projets locaux de destruction à leur parti, mais s’aperçoivent qu’ils doivent bien souvent se débrouiller tout seuls dans leur combat. Car bien souvent les intérêts dits supérieurs du parti ont pour conséquence soit une censure directe soit une auto-censure.
Les grands partis écologistes sont inefficaces et au pire cautionnent le système capitaliste. Donner sa confiance aux institutions et aux partis institutionnels est une grave erreur. Pour ces partis, il faut toujours soit être en position de défense (la défense de l’environnement) et par conséquent mener des combats d’arrière-garde, soit proposer des changements dans le cadre des institutions dont le but est la continuation du système capitaliste, de ses destructions, de ses inégalités sociales.
Un changement véritable ne peut avoir lieu qu’en adoptant une stratégie d’attaque et de combat contre ce système oppressif. A l’heure actuelle, les coopérations et regroupements en petites entités peuvent s’avérer bien plus efficaces pour s’attaquer aux infrastructures matérielles qui soutiennent le fonctionnement de la mécanique capitaliste et déshumanisante."

👉 Davantage de développements sur Les solutions illusoires :
Il existe trois grandes catégories d’approches proposées par l’écologie mainstream pour qu’une société plus respectueuse de son environnement puisse émerger. La première solution est technologique, la seconde porte sur des stratégies individuelles susceptibles de devenir collectives par accumulation, la troisième est une solution institutionnelle. Ces différentes solutions ne s’excluent pas entre elles, et beaucoup de gens se définissent comme écologistes en prélevant des éléments dans chacune des trois catégories.
Cet article a 3 parties :

  1. Les technologies sauveront le monde !
  2. Les stratégies individuelles : la décroissance seule est illusoire
  3. L’illusion des changements institutionnels

P.-S.

L’écologie est morte, vive l’écologie industrielle !

Les pouvoirs et les marchands capitalistes ont toujours su détourner le sens des mots et les récupérer à leur avantage. Ainsi, ça fait longtemps qu’il utilisent le mot de « démocratie » pour qualifier un système politique et sociétal qui n’en est pas une.
Ils continuent les enfumages qui marchent si bien en appelant écologie des procédés industriels croissantistes qui en sont l’inverse et qui détruisent ce que l’écologie voudraient protéger.
« L’écologie industrielle » est une pure contradiction dans les termes, une arnaque vicieuse qui veut surtout contribuer à renforcer la compétitivité et l’attractivité des territoires (voir ce lexique édifiant : Petit lexique de l’écologie industrielle).

- Sur Ricochets, j’avais déjà parlé de ce sujet en 2019, en évoquant la vallée de la Drôme et biovallée ainsi qu’un projet destructeur en vallée du Rhône.

Les partis écologistes : illusion, échec ou complicité avec un système destructeur ?
« L’écologie industrielle », un concept absurde qui voudrait faire croire que la civilisation industrielle pourrait devenir soutenable, et que ce serait souhaitable

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