Les humains servent déjà les machines, le système technologique s’autonomise et domine la société termite

La Mégamachine gagne en puissance et on veut l’alimenter en mégawatts d’énergies alternatives « vertes » - Stop ou encore ?

mercredi 10 novembre 2021, par Les Indiens du Futur.

Au lieu de se faire peur avec les anticipations terrifiantes de Terminator ou Matrix, reconnaissons qu’actuellement les humains civilisés servent déjà les machines, nous sommes devenus un appendice annexe du système machinique qui recouvre et domine la planète.
Les humains civilisés sont totalement dépendants des machines, elles nous ont domestiqués et asservis tandis qu’elles gagnent en indépendance, en force et en autonomie.

Cette Mégamachine, alliance fusionnelle, totalitaire et monstrueuse, des humains civilisés, des machines, du système techno-scientifique, du techno-capitalisme mondialisé et de la technocratie étatique règne largement sur les esprits et les corps.
Vouloir résoudre les nombreux problèmes que pose la Mégamachine (par exemple le réchauffement climatique) avec davantage de technologies et de machines ne fait que la renforcer et accélérer notre perte.
- Les Terminator ne viendront pas du futur, ils sont déjà là, incarnés et cristallisés par des dirigeants sociopathes tels que Macron, de fidèles servants de la Mégamachine.

Si rien ne change, le futur serait une planète largement inhabitable par les organismes vivants « supérieurs », ravagée par les catastrophes climatiques/écologiques/sociales provoquées par l’essor de la Mégamachine, la vie ne serait plus qu’un reliquat, un ersatz, une ressource parfois utiles aux machines qui régneraient sans partage.
Les robots armés et les drones autonomes de silicium et de métal se joueront eux des canicules à 50°, des océans morts et des inondations, les assemblages moléculaires machiniques auto-répliquants n’auront besoin de personnes pour s’étendre. Ils continueront à évoluer et à se perfectionner dans un environnement hostile pour nous et la plupart du vivant, sans nous, ou avec l’aide de quelques clones humanoïdes expérimentaux maintenus sous cloche climatisée.

Est-ce vraiment le futur que nous désirons ?
Voulons nous vraiment demander avec insistance aux dirigeants écocidaires Terminator de faire durer la Mégamachine à l’aide de technologies numériques et d’énergies alternatives industrielles dites « vertes » (scénario 2050 soit « négawatt » ou « RTE ») ?

On ne se préoccupe que des taux de CO2 dans l’atmosphère et de leur réabsorption éventuelle ?
Ou voulons-nous vivre, et donc agir pour détruire la Mégamachine ? Ce qui permettrait de laisser une chance à des sociétés soutenables et vivables d’émerger parmi des écosystèmes encore vivants.

Bienvenue à Terminator Land, le monde dirigé par le fric et l’intelligence artificielle - Allons nous RÉSISTER ?

Citation de Jaime Semprun sur le monde machinique

« Butler prenait soin de réfuter les arguments contraires à sa thèse ; arguments qui se ramènent à peu près à dire que les machines, quels que soient leurs progrès, n’en restent pas moins à notre service, ne possèdent aucune espèce de libre arbitre et ne peuvent même pas se reproduire entre elles sans notre concours. A tout cela, il répondait à très bon escient que nous en jugerions plus sainement si, plutôt que de raisonner à partir de l’existence de chaque machine prise séparément, nous les considérions toutes ensemble comme une collectivité déjà organisée. Alors nous les verrions collaborer pour se reproduire et se perfectionner, et nous constaterions que si elles ont besoin des hommes pour se reproduire, c’est un peu à la façon dont beaucoup de plantes ont besoin d’insectes dans le même but. Mais tandis que les insectes remplissent cette fonction sans en avoir conscience, nous sommes quant à nous pleinement conscients, et même fiers, de servir ainsi le développement des machines.

Il convient d’ailleurs de noter que l’argument selon lequel les machines ne se reproduisent pas entre elles sans notre concours peut désormais être exactement retourné : car même lorsque nous n’avons pas recours aux méthodes de fécondation in vitro, nous ne nous reproduisons plus que grâce à l’assistance de diverses machines ou dispositifs techniques, à commencer par l’indispensable échographie. Et les futurologues les plus confiants prévoient pour très bientôt des naissances sécurisées dans des utérus artificiels entièrement pilotés par ordinateur.

Macron France 2030 : 30 milliards d’euros pour achever de détruire notre avenir !
S’immerger et s’isoler davantage dans la cybernétique et les mondes virtuels, ou reprendre pied sur Terre, sur la réalité, et lutter ensemble ?

Pour appuyer sa thèse, Butler relevait en outre deux faits qui sont aujourd’hui beaucoup plus marquants encore qu’à son époque. Le premier est que notre prétendu libre arbitre est un leurre, puisque nous ne saurions survivre plus de six semaines si nous étions brutalement privés des machines dont nous sommes devenus dépendants, tant moralement que matériellement. Le second, c’est qu’alors même qu’elles semblent être exclusivement à notre service, ce sont elles qui nous dictent leurs conditions et nous imposent un mode de vie conforme à l’optimisation de leur fonctionnement. Ce qui revient à dire qu’elles nous ont domestiqués, que nous les servons bien plus qu’elles ne nous servent. J’ajouterai que cette dernière affirmation n’est pas du tout infirmée par le fait que de nos jours les machines aient de moins en moins besoin de serviteurs humains, comme c’est le cas avec l’automation. En effet, cela prouve seulement qu’elles sont devenues plus indépendantes encore, qu’elles ont moins besoin de notre aide, bref qu’elles sont bel et bien sorties de l’enfance, comme l’avait annoncé Butler.

Tout cela parut assez osé, et aujourd’hui encore on se récriera en donnant tel ou tel exemple des services que nous rendent les machines, sans aucune contrepartie ; et de citer, qui le lave-vaisselle, qui le téléphone mobile, etc. Mais c’est chaque fois en répétant l’erreur de jugement réfutée par Butler : en ne voyant qu’un objet isolé, tel que son utilité ponctuelle le fait passer pour bénin et de peu de conséquences. En revanche, dès qu’on le considère comme partie intégrante d’un ensemble, tout change. Et ainsi l’automobile, machine on ne peut plus triviale et presque archaïque, que chacun s’accorde à trouver bien utile et même indispensable à notre liberté de déplacement, devient tout autre chose si on la replace dans la société des machines, dans l’organisation générale dont elle est un simple élément, un rouage. On voit alors tout un système complexe, un gigantesque organisme composé de routes et d’autoroutes, de champs pétrolifères et d’oléoducs, de stations-service et de motels, de voyages organisés en cars et de grandes surfaces avec leurs parkings, d’échangeurs et de rocades, de chaînes de montage et de bureaux de “recherche et développement” ; mais aussi de surveillance policière, de signalisation, de codes, de réglementations, de normes, de soins chirurgicaux spécialisés, de “lutte contre la pollution”, de montagnes de pneus usés, de batteries à recycler, de tôles à compresser. Et dans tout cela, tels des parasites vivant en symbiose avec l’organisme hôte, d’affectueux aphidiens chatouilleurs de machines, des hommes s’affairant pour les soigner, les entretenir, les alimenter, et les servant encore quand ils croient circuler à leur propre initiative, puisqu’il faut qu’elles soient ainsi usées et détruites au rythme prescrit pour que ne s’interrompe pas un instant leur reproduction, le fonctionnement du système général des machines. »

— Jaime Semprun, “Défense et illustration de la novlangue française” (2005, éditions de l’Encyclopédie des Nuisances).

Post de Nicolas Casaux

- Voir aussi :


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