Les catastrophes climatiques et écologiques ne pourront jamais être contenues par des mesures techniques et énergétiques

Il faut plutôt des changements radicaux dans les domaines politiques, économiques, sociaux, culturels, anthropologiques...

samedi 7 mai 2022, par Les Indiens du Futur.

De la gauche à la droite, en passant par les « électro-logistes » (les « écologistes » adeptes de la civilisation techno-industrielle), tout le monde (ou presque) parle de développer des énergies alternatives, de multiplier les voitures électriques, d’optimiser le système par le numérique, d’améliorer l’efficacité énergétique des machines, de décarboner les usines...
Bref, des « solutions » technologiques et énergétiques sont partout brandites en guise de solution miracle et ultime à tout. La finalité (polluante, alliénante et destructive) de ces technologies et de ces énergies n’est pas questionnée, ni le contexte socio-politique (l’Etat, le capitalisme, la concurrence, la marchandisation, le marché du travail, le système industriel...) dans lequel tout ça s’inscrit.
Ils oublient aussi l’effet rebond inhérent au fonctionnement du système en place, les exigences et le fonctionnement intrinsèquement néfastes du capitalisme, etc.
Les mesures intéressantes proposées seraient soit refusées (inapplicables) par le système en place, soit « annulée » par d’autres développements dévastateurs du système.

En réalité, il faudrait de manière prioritaire changement complètement de modèle de société, tout réenvisager sur d’autres bases (écologiques, soutenables socialement, avec solidarité et égalité sociale, démocratie directe locale...), et alors voir quelles techniques il faudrait inventer ou conserver qui seraient compatibles avec cette nouvelle voie.
Là ils se contentent de vouloir modifier certaines technologies sans rien changer au modèle en place, c’est du bricolage, du greenwashing, c’est voué à l’échec. D’avantage de technologies liées au système en place ne résoudront pas les problèmes posés par les technologies précédentes et par les rouages du système.

Refusons les sirènes du solutionnisme techno-industriel, stoppons plutôt la mégamachine et inventons des mondes vivables, avec les techniques qui vont avec.

🔥 62 degrés au sol. 50 degrés dans l’air.

En Inde et au Pakistan,tout brûle : les forêts, les ordures, les récoltes.
Plus d’un milliard de personnes suffoquent.
Les pauvres sont les plus exposés.
L’urgence est là.
Savoir, mais ne pas résister, c’est être complice.

(post de Vert Résistance Bretagne)

Les catastrophes climatiques et écologiques ne pourront jamais être contenues par des mesures techniques et énergétiques
On n’éteind pas un feu en lui jetant davantage d’essence

DE L’IMPORTANCE POUR LE CAPITALISME DE S’ASSURER QUE LA JEUNESSE NE COMPRENNE RIEN À RIEN

« En avril 1970, quelques jours avant la première “journée de la terre”, le dirigeant de Coca, J. Paul Austin, prononça un discours devant des banquiers. Relayant les thématiques écologistes du moment, il affirmait s’inquiéter, pour ses propres enfants, eux qui auront atteint son âge dans les années 2000, de “l’homicide environnemental” en cours. À terme, la planète risquait d’être rendue invivable, ne laissant peut-être à l’humanité d’autre choix que la “migration interplanétaire”. Alors que certains vitupéraient contre la jeunesse contestataire, il lui rendait publiquement hommage : “Les jeunes de ce pays sont conscients des enjeux […], ils sont indignés par notre insouciance apparente. Des masses d’étudiants s’engagent et manifestent.” Or cette jeunesse turbulente, il était temps de la remercier : “je félicite nos jeunes pour leur conscience et leur perspicacité. Ils nous ont tous rendu service en tirant la sonnette d’alarme.” » (Grégoire Chamayou, La Société ingouvernable)

Le schéma, bien entendu, se répète, la jeunesse inoffensive d’aujourd’hui (le mouvement climat, Greta Thunberg, Extinction Rebellion, etc.) est régulièrement remerciée par d’importants chefs d’État ou d’entreprise, félicitée par le pape, des dirigeants onusiens, etc.
L’histoire de Greta Thunberg (qui reprend le rôle de Severn Suzuki-Cullis) est emblématique — et instructive. Dès le premier jour de sa « grève pour le climat », en Suède, en août 2018, le réalisateur Nathan Grossman la filmait déjà avec, en tête, selon toute probabilité, le film I Am Greta sorti en 2020 (dont est tirée la vidéo ci-jointe). Sa « grève » sera rapidement médiatisée grâce à divers hommes d’affaires, dont un certain Ingmar Rentzhog, et aux connexions et relations qu’entretenaient ses parents, et notamment sa mère, Malena Ernman, une chanteuse d’opéra mezzo-soprano lyrique qui « était connue en Suède bien avant que sa fille ne s’engage pour le climat » (Le Monde), membre de l’académie royale de musique de Suède, Héros environnemental de l’année 2017 pour le WWF Suède. Quelques mois après, Greta Thunberg était l’icône que l’on sait, invitée partout, personnalité de l’année pour le Times, etc.

Quelques années avant la fructueuse médiatisation de Greta Thunberg, ses parents (sa mère, Malena Ernman et son père, Svante Thunberg) essayaient déjà de passer sous les feux de la rampe. En 2016, ils ont contacté la chaîne de télévision suédoise SVT afin de leur proposer un projet de série documentaire centré sur le fait de mener un train de vie (supposément) bon pour le climat, et potentiellement déjà centré sur Greta Thunberg (qui avait 12 ans à l’époque, et qu’ils cherchaient manifestement déjà à starifier/commercialiser) — deux versions dudit projet sont mentionnées par le personnel de SVT.

Entre projet commercial et arme de distraction et/ou de neutralisation massive, la fabrication d’idoles de la jeunesse a son utilité dans la Société du Spectacle, dans le capitalisme hypertechnologique de l’ère numérique. Le mouvement climat que Greta Thunberg a servi à stimuler, par le truchement d’une grande partie des médias de masse (à l’exception des médias de masse tendance conservatrice), est à la fois inoffensif en raison de ses méthodes et de ses objectifs. Marcher « pour le climat » en demandant aux dirigeants étatiques de bien vouloir faire ce qu’il faut pour rendre « neutre en carbone » la civilisation techno-industrielle, c’est à pleurer de bêtise.

C’est ne rien comprendre aux problèmes réels de notre temps (aucune industrie n’est soutenable, toutes sont lourdement délétères pour la biosphère, y compris les industries de production d’énergie dite verte, propre, renouvelable ou décarbonée ; une civilisation techno-industrielle neutre en carbone, c’est-à-dire un capitalisme neutre en carbone [ce à quoi aspire la piétaille du mouvement climat], quand bien même une telle chose pouvait exister, resterait une catastrophe hautement destructrice de la nature et largement incompatible avec la liberté et l’égalité humaines ; demander aux dirigeants étatiques et autres de bien vouloir faire le bien s’il-vous-plait, c’est vraiment n’avoir aucune conscience des différents groupes d’intérêts qui constituent le capitalisme industriel, etc.).

C’est ainsi que la jeunesse (et, plus largement, le mouvement écologiste) est transformée en aile de lobbying en faveur d’un capitalisme carboneutre, d’une société industrielle écodurable.

UNE INDUSTRIE PROPRE OU VERTE, C’EST UN OXYMORE

Quelques documentaires sur la mystification (grotesque) des énergies dites renouvelables, vertes, propres ou renouvelables. Les liens pour les regarder ou les télécharger se trouvent en légende des images. Tous ces films sont très précieux étant donné l’omniprésence et l’intensité de la propagande imbécile en faveur du développement des « énergies renouvelables », ou « vertes », ou « propres », ou « décarbonées », en guise de solution à l’essentiel des problèmes écologiques actuels.

Mais tous omettent de rappeler un point majeur, à savoir que la nature n’est pas en train d’être détruite par la seule manière dont la civilisation industrielle obtient l’énergie qu’elle consomme, par la seule production énergétique. Les industries de production énergétique, notamment fossiles, ne sont pas les seules à ravager la planète. Toutes les industries qui constituent la civilisation industrielle impliquent des dégradations écologiques. Toutes. Rien n’est vert (ou soutenable, ou propre) dans la civilisation industrielle. Tous les usages qu’elle fait de l’énergie qu’elle obtient sont nuisibles pour la nature. Il s’agit d’une des principales raisons pour lesquelles il est absurde d’espérer que le complexe technoscientifique trouve une source d’énergie réellement propre et illimitée : il s’agirait d’une catastrophe pour le monde naturel comme pour les sociétés humaines.

(Parmi les autres raisons figurent ce fait que la production d’énergie, dans la civilisation industrielle comme dans toute société, est production d’énergie au bénéfice des dominants. Outre le désastre écologique, la production énergétique sert aussi à perpétuer et accroitre les inégalités sociales, la domination du petit nombre sur le plus grand nombre (l’État), l’exploitation de tous par tous (le capitalisme), etc.)

L’écologie (digne de ce nom) c’est la désindustrialisation du monde. C’est en finir avec la civilisation industrielle.

Posts de Nicolas Casaux

P.-S.

Est-ce qu’on veut en réalité "sauver" les machines et leurs infrastructures totalitaires dont on est de plus en plus dépendants et imbibés, ou sauver les animaux, les plantes, les écosystèmes, le tissu évolutif du vivant, la liberté ?

- Voir aussi : Sommes nous devenus inhumains ?
Les constats se font toujours plus alarmants, les annonces toujours plus pressées. Les espèces qui ne sont pas en train de disparaitre font figure d’exceptions. Les disparitions d’espèce défilent comme des avis mortuaires quotidiens. Face à cela, la tendance globale est à l’indifférence, nous faisons quelques marches pour le “climat”.

Il faut dire que la nature a « disparu » de notre vision depuis bien longtemps. Personne ne s’attend à rencontrer cerfs, ours et truites dans le parc du centre-ville. Les rats et pigeons sont les quelques animaux vivants que nous croisons encore. Même les paysages ruraux sont aménagés à l’extrême, les monocultures ont des ambiances de parking. Il est aussi inimaginable de voir apparaitre un élan ou un loup de ces “bétons verts” que de les voir dans un supermarché.

Pour la large majorité de la population, urbaine, les animaux et la flore sauvage sont une réalité lointaine, comme celle d’une guerre à l’autre bout du globe.


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