Voici un post et un article du magazine Frustration sur les choquants propos récents de Robert Badinter et sur l’usage récurent du vocable « violences » contre les classes populaires par les bourgeois, les merdias, les gouvernements et leurs flics .
<< Lorsque la bourgeoisie aperçoit des geux avec une tête de Macron au bout d’une pique, elle ne peut s’empêcher d’avoir peur, de trembler. Alors, pour le dissimuler un minimum, elle convoque une vache sacrée en la personne de Robert Badinter.
Par un ton grave quasi solennel, elle pourra camoufler sa peur et cracher en toute impunité son arrogance de classe. Alors, nous allons l’affirmer nous aussi avec la même pugnacité que M. Badinter : ces images ne sont absolument pas choquantes. Ce qui est révoltant et dégueulasse aujourd’hui, c’est de ne plus pouvoir, comme vous semblez l’ignorer, manifester tranquillement, au contraire : arrestations préventives arbitraires, jugements en correctionnel quotidiens, largage de grenades lacrymogènes en masse rien qu’hier, des tonnes de gilets jaunes éborgnés, une liste de morts de violences policières qui n’arrêtent pas de s’allonger ... Et on pourrait continuer comme ça longtemps.
Une tête de Macron au bout d’une pique, c’est au contraire la manifestation d’une certaine retenue, par la mise en scène uniquement symbolique, de classes laborieuses à bout et sur qui les représentants du pouvoir chient dessus du matin au soir. Il va falloir s’habituer à ce genre de représentation. Leur mise en scène de bourgeois choqués par le pouvoir des images (une réussite, donc !), donneront raisons aux classes laborieuses, mais en aucun cas l’once de la moindre pitié envers un gouvernement pour le coup de plus en plus inhumain, à l’expression robotique et d’une violence des mots et des gestes inouïe.
La violence condamnée ici, c’est le mot par lequel la bourgeoisie reproche à ses opposants ce qu’elle produit chaque jour en toute impunité. On en avait fait un lexique de la classe dominante, dont voici un extrait : “Dans l’Histoire des luttes et conquêtes sociales, la bourgeoisie n’a jamais hésité à verser dans la violence la plus odieuse pour servir sa classe est ses intérêts, allant jusqu’à tirer sur la foule. Grâce aux Gilets jaunes, cela faisait belle lurette qu’elle n’avait pas autant tremblé, depuis son très chic 8e arrondissement parisien. S’approprier et manipuler le terme de violence finira tôt ou tard par se retourner contre elle. Cela ne fait peut-être que commencer, car le vent tourne tout aussi rapidement qu’une veste ne se retourne.”
Suite de ce lexique sur “Violence” : le mot par lequel la bourgeoisie reproche à ses opposants ce qu’elle produit chaque jour en toute impunité - “Est-ce que vous condamnez les violences ?”, répètent inépuisables et comme des perroquets de nombreux éditocrates ou journalistes de cour sur les plateaux télés et radios. Question/inquisition particulièrement répandue dans les médias nationaux, on pouvait l’entendre en boucle pendant tout le mouvement des Gilets jaunes : “Mais alors, Martine, vous condamnez les violences de vos camarades ?”, de manière infantilisante, sous-entendu, “Mais alors, Martine la plouc, à cause de vous et de vos salauds de gueux, je ne vais pas pouvoir me procurer le dernier Chanel aux Champs-Elysées !”
Le mot “violence” est très utile à la bourgeoisie, car il permet d’asseoir et de justifier sa domination sur les classes laborieuses de la manière suivante (...)
- Depuis la Commune de Paris, la démocratie empêchée par les bourgeois et oligarques - Luc Ferry ressemble aux bourgeois sanguinaires qui en 1871 ont appuyé le massacre des communards
- La violence des riches - Chronique d’une immense casse sociale, par Michel PINÇON, Monique PINÇON-CHARLOT
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