Les armes policières à létalité réduite multiplient en fait les morts, blessures et mutilations

Ces armes et l’impunité policière augmentent la brutalité des forces de l’Ordre

mardi 19 janvier 2021, par Camille Z.

Les armes policières à létalité réduite multiplient en réalité les morts, blessures et mutilations, et l’Etat s’en contrefout car c’est la stratégie de répression qu’il a choisit et puis ça enrichit le secteur industriel de l’armement. Un livre parle en détail des armes de la police.

Les armes policières à létalité réduite multiplient en fait les morts, blessures et mutilations
Fusil lanceur LBD

- Les armes non létales, un mythe qui légitime les violences policières - L’État attise la brutalité de sa police en la dotant d’un arsenal militaire toujours plus puissant, explique l’économiste Paul Rocher. De quoi réjouir l’industrie (florissante) de l’armement. Lanceurs de balles de défense (LBD), gaz lacrymogènes... Ces armes supposées « non létales » et défensives sont en fait au cœur de l’offensive étatique : c’est précisément leur non-létalité supposée qui légitime la violence policière.

- extraits :

Dans son essai Gazer, mutiler, soumettre. Politique de l’arme non létale (La Fabrique, 2020), l’économiste Paul Rocher esquisse une généalogie des armes non létales, de l’idéologie qui les sous-tend et de la vision du monde qu’elles produisent. À ses yeux, loin d’être de simples outils, ces armes imposent le projet néolibéral dans la chair et l’esprit de la population.
(...)
« Si les armes non létales remplacent quelque chose dans la pratique policière, c’est plutôt la sommation et la résolution non violente de conflit ».
(...)
Rarement évoquée tant les violences policières occupent la scène médiatique, l’industrie française de l’armement tient pourtant l’un des rôles principaux de l’histoire.
(...)
à défaut d’alimenter les écoles ou les hôpitaux, la dépense publique en matière d’armement des forces de l’ordre n’a cessé de croître. Entre 2012 et 2017, les dépenses du ministère de l’Intérieur en équipements et matériels ont augmenté de 180 %. On note même une accélération sensible pour contrecarrer les intenses mobilisations des années récentes : entre 1999 et 2019, les trois quarts des dépenses publiques en armement ont eu lieu depuis 2010. Avec le résultat que l’on sait : en 2018, face aux cheminots, aux étudiants et aux Gilets jaunes, les forces de l’ordre ont tiré 480 fois plus sur les manifestants qu’en 2009. Au vu du degré de préparation de l’État, l’auteur considère par conséquent la violence comme « une priorité politique ».
(...)
Fait notable cependant : on mutile made in France. À la différence de bon nombre d’autres secteurs, l’industrie de l’armement reste forte en France, en grande partie du fait des commandes publiques. Elle est dominée par un oligopole de quatre grosses entreprises : les françaises Alsetex (lanceurs, munitions, grenades lacrymogènes et LBD), Nobel Sport (munitions) et Verney-Carron (Flash-ball), auxquelles s’ajoute la suisse Brügger & Thomet (LBD 40). Ces quelques marchands d’armes se répartissent un juteux marché international. À titre d’exemple, si, en 2011, la France a contourné l’interdiction de vendre des armes à Bahreïn, dont le gouvernement matait dans le sang des manifestations pacifiques, c’est bien car ce marché valait trois millions d’euros.

Paul Rocher juge ironiquement que l’armement — vu la place qu’il tient dans l’économie nationale — est l’« avantage comparatif de l’industrie française ». Et, qu’en somme, pour mettre un terme aux violences policières, il faut avant tout attaquer le tissu économique et « transformer durablement la structure même de l’industrie française ».

Manifestations giltes jaunes Nantes et St Nazaire 5 janvier : que fait la police ? Ca crève les yeux
Les armes à létalité réduite induise davantage de tirs, et davantage de tirs dangereux

N’oublions pas qu’à côté des sinistres armes à létalité réduite, l’utilisation illégale d’autres armes, comme les lanceurs de grenades, tue et mutile également.
Zineb Redouane a été tuée par un lanceur et des personnes ont perdu un oeil lors de tirs tendus donc illégaux.
Exemple :

Les armes policières à létalité réduite multiplient en fait les morts, blessures et mutilations
Ici tir tendu (donc illégal) de grenade lacrymogène à Nantes

Mais réjouissons nous, la flicaille tue et mutile franco-français, ça crée des emplois et du PIB, et les chirurgies réparatrices et séances de psy pour s’en remettre aussi...
Et puis de nombreuses personnes victimes des polices de dictatures et autres régimes autoritaires bénéficient de notre savoir faire en armement, là aussi du PIB et de nombreux emplois locaux non-délocalisables...
On ne va quand même pas renoncer à de tels marchés juteux alors qu’on a crument besoin de devises et que de toute façon d’autres pays prendront le marché à notre place ??!

Rassurons-nous, la techno-industrie, guidée par des découvertes scientifiques, inventeront sans doute des armes moins mutilantes et encore plus efficaces pour éviter que des individus factieux aient le culot de lutter avec trop de conviction pour la justice, l’écologie et la démocratie.

C’est quand même fantastique de voir ces merveilleuses polices politiques dépenser autant d’argent dans des armements sophistiqués pour nous protéger et pour notre sécurité !
Vivement les canons à ondes, les drones et robots autonomes, et les colliers qui bipent ou envoient des décharges à bon escient.


Forum de l’article

  • Les armes policières à létalité réduite multiplient en fait les morts, blessures et mutilations Le 1er février 2021 à 17:44, par Auteur Divers

    🛑TEMOIGNAGE D’UNE PHOTOGRAPHE VICTIME DE VIOLENCES POLICIERES🛑

    Heliuna est une jeune photographe qui couvre les mouvements sociaux depuis plusieurs mois. Samedi, lors de la manifestation parisienne, elle a été victime de violences policières de la part de la BRAV. Voici son témoignage accompagné de quelques photos et vidéos de la scène. Ce 30 janvier, d’autres journalistes ont été victimes de violences policières, sans compter les très nombreux manifestants. Et ce, dans l’indiférence générale. Prémice d’une société où la police est en roue libre et en totale impunité.

    (post et VIDEO sur Cerveaux non disponibles)

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  • Les armes policières à létalité réduite multiplient en fait les morts, blessures et mutilations Le 20 janvier 2021 à 16:59, par Camille Z

    ❗ Des nouvelles et le témoignage de Yann Ouchka Si

    Aujourd’hui le 19 janvier 2021 cela fait 2 ans qu’on m’a ôté mon sourire.

    Je sortais du taf et sur le chemin du retour j’ai croisé la nocturne des gilets jaunes a Toulouse. Vu que c’était sur mon chemin et que le métro était fermé j’ai suivi le cortège .
    Ça n’a pas duré bien longtemps, au bout de 5 minutes une horde de CRS s’empresse de scinder le cortège en deux parties a coup de pied de matraque et de bouclier.
    Je me retrouve devant et coursé par une vingtaine d’hommes armés et sapés comme robocop. Ils nous poussent jusqu’à St Georges ,une fois à bonne distance ils s’arrêtent et c’est au tour d’autres crs qui attendaient gentiment leur tour dans les rues adjacentes .
    Deux motos les rejoignent et nous pourchassent, ils nous envoient sur l’esplanade au-dessus de st Georges. C’est une souricière. Des dizaine de CRS , gendarme et des baqueux nous attendaient. Les motards continuent leur chasse et nous balancent des grenades.
    Tout le monde se met à courir sur l’esplanade. Les flics sortent de tous les côtés ( ils attendaient sagement dans le noir bien caché) je me retrouve seul sur un côté de l’esplanade .sur ma gauche une dizaine de baqueux sort du néant.

    Je lève les bras en l’air, je baisse la tête et me mets sur le côté ne sachant pas si j’allais être interpellé, je voulais montrer patte blanche alors je n’ai plus bougé d’un centimètre. Ils arrivent à ma hauteur , les trois premiers passent devant moi sans même me regarder et à partir du quatrième tous s’accélère.
    Je me prends un coup de matraque sous l’aisselle , le temps que je baisse mon bras un deuxième me vide sa lacrymo dans la gueule et le suivant m’assène un énorme coup de matraque directement dans la bouche. Je tombe raide ( pendant que je dormais j’ai du prendre quelques coups dans le dos vu les douleurs que j’ai eu pendant un moment) après un gros dodo j’ouvre les yeux et je crache mes dents ainsi que des morceaux de dents qu’ils m’ont pété .

    Au total pour rappel, j’ai eu 11 dents fracturées et éjectées ils m’ont laissé là, ne m’ont pas interpellé , c’était juste des coup gratuits pour le plaisir de faire du mal à quelqu’un.
    Il m’a fallu deux ans pour trouver un dentiste qui pouvait s’occuper de mon cas . Assurance et mutuelle m’ont kik de chez eux avec comme excuse que je n’étais plus chez eux depuis des mois et que je participais à une émeute .

    J’ai perdu mon travail et ma vie sociale. Depuis deux ans je suis sur pause , la plainte n’a pas avancé d’un cm l’igpn ne m’a jamais contacté et Je n’ai plus souris jusqu’à la semaine dernière où j’ai enfin reçu un appareil provisoire pour pouvoir retrouver un semblant de vie sociale
    Je tiens à remercier les mutilés pour exemple d’être à mes côtés depuis deux ans , merci aux personnes qui me soutiennent, merci aux personnes qui participent à ma cagnotte ( https://paypal.me/pools/c/8rixAPLHAi ) pour m’aider un peu a sortir la tête de ce trou béant. Sans ça je serai peut être pas la à vous écrire mon récit.
    Vous les baqueux qui n’ont pas un pet d’intelligence, de respect ou même d’humanité, un jour tout se paie je ne lâcherai rien jusqu’à que j’obtienne justice.
    Vous faites partie normalement des personnes sensées nous protéger mais ça vous l’avez oublié. Votre vie est tellement pathétique que vous profitez des manif pour vous défouler sur les premiers venu .et ne me dite pas « on a des ordre » , les ordres c’est pas d’éclater un mec et le laisser se baigner seul dans son sang.
    Avant vous donniez du respect .Au jour d’aujourd’hui les gens vous vomissent, ne peuvent plus vous voir ni en photo et ne vous font plus confiance .

    Merci d’avoir pris la peine de lire , n’hésitez pas à partager.
    Yannoch

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  • Les armes policières à létalité réduite multiplient en fait les morts, blessures et mutilations Le 20 janvier 2021 à 16:52, par Camille Z

    NON À L’ADS : la nouvelle arme anti-émeute en France (...) C’est un puissant émetteur de micro-onde qui peut brûler la peau d’un homme à plusieurs centaines de mètres.
    (...)
    Sur le papier, l’ADS est évidemment vendu comme un système totalement sécurisé : ne durant pas plus de trois seconde, la « décharge » électromagnétique est censée être non létale d’après les dires des fabricants. Sur Wikipédia, on s’inquiète pourtant des effets potentiellement irréversibles sur les yeux des victimes. Rassurant.

    De quoi relancer aussi le débat sur le marché des armes jugées « non-létales ». En plus de continuer à tuer régulièrement (le risque minimum n’ayant jamais existé), l’engouement général pour ces armes souligne avec force l’orientation choisie par les gouvernants. Au dialogue, pourtant censé être privilégié en démocratie, on préfère la matraque, le taser ou demain le micro-ondes. C’est un signal extrêmement clair envoyé à toutes celles et ceux qui contestent la politique dans leur pays : vous n’avez pas votre mot à dire.

    Rappelons ici aussi que les armes prétendument « non-létales » continuent de mutiler et de blesser allègrement : on ne compte plus le nombre de gens défigurés par des tirs de flash-balls « non-létaux », morts après avoir reçu une décharge de taser « non-létale » ou après avoir subi un tir de grenade « non-létale » comme Rémi Fraisse en octobre 2014.

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  • Les armes policières à létalité réduite multiplient en fait les morts, blessures et mutilations Le 20 janvier 2021 à 16:33, par Camille Z

    ⚠️GAZ LACRYMO TOXIQUE - TEMOIGNAGES DE MANIFESTANTES⚠️

    La journaliste Eva-Luna Tholance recueille depuis plusieurs mois des témoignages de manifestantes concernant les effets des gaz lacrymogène sur leur corps, et particulièrement sur leur cycle périodique. Alors qu’elle vient de recueillir son 100e témoignage, elle publie un thread twitter assez inquiétant. Le voici :

    82 de ces témoignages parlent des manifestations qui se sont déroulées en 2020. Sur les 100 personnes qui ont témoigné, 66 ont fait l’expérience de crampes menstruelles violentes après avoir été exposées à du gaz CS. La plupart les ont ressenti entre 4 et 12h après l’exposition. Ces crampes étaient si violentes qu’elles ont causé évanouissement et vomissements chez 15 personnes.

    En plus de ça, pour un tiers des personnes ayant témoigné, ces crampes ont été accompagnées de douleurs ovariennes et de saignements très abondants. Un tiers des personnes a vu ses règles déclenchées par l’exposition au CS, avec entre quelques jours et deux semaines d’avance.

    Dix personnes ont vu leurs règles réapparaître. Soit ces personnes étaient ménopausées, soit elles prenaient la pilule. (J’ai entendu la même chose pour des règles arrêtées par la prise de testostérone mais je n’ai pas reçu de témoignage en ce sens.)
    36 personnes ont fait l’expérience de ces symptômes à répétition (après plus d’une manifestation).

    3 personnes ont vécu une fausse couche, dont deux après le rassemblement Justice Pour Adama le 2 juin. C’est une manifestation qui avait rassemblé énormément de gens et qui avait été très violemment réprimée.

    Pour y avoir été, on ne pouvait pas sortir de la manifestation sans être exposé.e au gaz. L’une des personnes s’est cachée dans un magasin saturé de gaz pour échapper aux violences policières. Elle en a respiré pendant une heure.

    Bien sûr, ce n’est que le début d’une collecte de témoignages afin d’attirer l’attention sur la dangerosité de l’usage du gaz lacrymogène et sur l’ampleur des violences policières
    Non ce ne sont pas des données scientifiques, ça ne prétend pas l’être. Ce sont des données empiriques, récoltées par moi et mes petites mains. Mais jusqu’a ce que la communauté scientifique s’y intéresse sérieusement, ce sont aussi les seules que l’on a.

    J’oublie de préciser que ces 100 personnes ont bien fait l’expérience de dérèglements menstruels. Certaines ont fait l’expérience que de crampes, d’autres que de saignements abondants, etc. Une vingtaine a eu ses règles retardées par le CS, certaines ont même sauté un cycle.

    Post de Nantes Révoltée

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