Les armes policières à létalité réduite multiplient en réalité les morts, blessures et mutilations, et l’Etat s’en contrefout car c’est la stratégie de répression qu’il a choisit et puis ça enrichit le secteur industriel de l’armement. Un livre parle en détail des armes de la police.
- Les armes policières à létalité réduite multiplient en fait les morts, blessures et mutilations
- Fusil lanceur LBD
Les armes non létales, un mythe qui légitime les violences policières - L’État attise la brutalité de sa police en la dotant d’un arsenal militaire toujours plus puissant, explique l’économiste Paul Rocher. De quoi réjouir l’industrie (florissante) de l’armement. Lanceurs de balles de défense (LBD), gaz lacrymogènes... Ces armes supposées « non létales » et défensives sont en fait au cœur de l’offensive étatique : c’est précisément leur non-létalité supposée qui légitime la violence policière.
extraits :
Dans son essai Gazer, mutiler, soumettre. Politique de l’arme non létale (La Fabrique, 2020), l’économiste Paul Rocher esquisse une généalogie des armes non létales, de l’idéologie qui les sous-tend et de la vision du monde qu’elles produisent. À ses yeux, loin d’être de simples outils, ces armes imposent le projet néolibéral dans la chair et l’esprit de la population.
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« Si les armes non létales remplacent quelque chose dans la pratique policière, c’est plutôt la sommation et la résolution non violente de conflit ».
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Rarement évoquée tant les violences policières occupent la scène médiatique, l’industrie française de l’armement tient pourtant l’un des rôles principaux de l’histoire.
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à défaut d’alimenter les écoles ou les hôpitaux, la dépense publique en matière d’armement des forces de l’ordre n’a cessé de croître. Entre 2012 et 2017, les dépenses du ministère de l’Intérieur en équipements et matériels ont augmenté de 180 %. On note même une accélération sensible pour contrecarrer les intenses mobilisations des années récentes : entre 1999 et 2019, les trois quarts des dépenses publiques en armement ont eu lieu depuis 2010. Avec le résultat que l’on sait : en 2018, face aux cheminots, aux étudiants et aux Gilets jaunes, les forces de l’ordre ont tiré 480 fois plus sur les manifestants qu’en 2009. Au vu du degré de préparation de l’État, l’auteur considère par conséquent la violence comme « une priorité politique ».
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Fait notable cependant : on mutile made in France. À la différence de bon nombre d’autres secteurs, l’industrie de l’armement reste forte en France, en grande partie du fait des commandes publiques. Elle est dominée par un oligopole de quatre grosses entreprises : les françaises Alsetex (lanceurs, munitions, grenades lacrymogènes et LBD), Nobel Sport (munitions) et Verney-Carron (Flash-ball), auxquelles s’ajoute la suisse Brügger & Thomet (LBD 40). Ces quelques marchands d’armes se répartissent un juteux marché international. À titre d’exemple, si, en 2011, la France a contourné l’interdiction de vendre des armes à Bahreïn, dont le gouvernement matait dans le sang des manifestations pacifiques, c’est bien car ce marché valait trois millions d’euros.Paul Rocher juge ironiquement que l’armement — vu la place qu’il tient dans l’économie nationale — est l’« avantage comparatif de l’industrie française ». Et, qu’en somme, pour mettre un terme aux violences policières, il faut avant tout attaquer le tissu économique et « transformer durablement la structure même de l’industrie française ».
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- Les armes à létalité réduite induise davantage de tirs, et davantage de tirs dangereux
N’oublions pas qu’à côté des sinistres armes à létalité réduite, l’utilisation illégale d’autres armes, comme les lanceurs de grenades, tue et mutile également.
Zineb Redouane a été tuée par un lanceur et des personnes ont perdu un oeil lors de tirs tendus donc illégaux.
Exemple :
- Les armes policières à létalité réduite multiplient en fait les morts, blessures et mutilations
- Ici tir tendu (donc illégal) de grenade lacrymogène à Nantes
Mais réjouissons nous, la flicaille tue et mutile franco-français, ça crée des emplois et du PIB, et les chirurgies réparatrices et séances de psy pour s’en remettre aussi...
Et puis de nombreuses personnes victimes des polices de dictatures et autres régimes autoritaires bénéficient de notre savoir faire en armement, là aussi du PIB et de nombreux emplois locaux non-délocalisables...
On ne va quand même pas renoncer à de tels marchés juteux alors qu’on a crument besoin de devises et que de toute façon d’autres pays prendront le marché à notre place ??!
Rassurons-nous, la techno-industrie, guidée par des découvertes scientifiques, inventeront sans doute des armes moins mutilantes et encore plus efficaces pour éviter que des individus factieux aient le culot de lutter avec trop de conviction pour la justice, l’écologie et la démocratie.
C’est quand même fantastique de voir ces merveilleuses polices politiques dépenser autant d’argent dans des armements sophistiqués pour nous protéger et pour notre sécurité !
Vivement les canons à ondes, les drones et robots autonomes, et les colliers qui bipent ou envoient des décharges à bon escient.
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