Leclerc assassin : suicide d’un ouvrier - Le Travail tue, brisons nos chaines

La pression de la hiérarchie semble être la cause majeur du suicide d’un délégué syndical sur son lieu de travail

samedi 11 janvier 2020, par Camille Pierrette.

Les suicides à cause du travail et des pressions capitalistes qui vont avec sont hélas légions.
Il est terrifiant et affligeant de se rendre compte que le système économique et social en place est tellement inhumain et violent que des tas de personnes préfèrent se suicider que continuer à le supporter !
- Nouvel exemple au Leclerc Vandoeuvre le 11 janvier 2020 :

triste manifestation aujourd’hui quand en fin de matinée, avant de prendre le départ, le camion syndical juste devant moi annonce le suicide d’un de ses délégués sur son poste de travail. Maxime avait 34 ans, semble t’il et travaillait chez Leclerc Vandoeuvre depuis 17 ans. Il était dans la manif de jeudi...ne supportant plus les pressions de sa hiérarchie, ce matin sur son lieu de travail, à sa prise de poste il s’est tiré une balle dans le cœur... Le magasin est donc resté fermé, mais le directeur a décidé de ré ouvrir à 14h. Alors quoi, on lave le sol pour effacer le sang et on fait revenir les clients, sans aucun scrupule, pour faire rentrer les bénéfices ????? Eh ben non, syndicats et gilets jaunes, à l’unisson, après la manifestation, nous sommes allés bloquer le magasin et informer les clients qui se présenteraient devant l’entrée du mépris et du harcèlement du patronat et de ses petits chefs envers les délégués et grévistes. Nous avons aussi déposé banderole et fleurs et fait une minute de silence au milieu du rond-point sous surveillance de 5 cars de police

(post Facebook)

Leclerc assassin : suicide d’un ouvrier délégué syndical sur son lieu de travail

- Voir aussi ce post de Média Jaune de Lorraine :

LE CAPITALISME TUE ! - MAXIME ! PRESENT !

La grande distribution fait partie de ses secteurs d’activité où les relations sociales se sont dégradées au plus haut point. Contrat précaires, horaires décalés, temps partiels, « volontariat » du travail du dimanche et la pression permanente d’une hiérarchie de « petits chefs » pour satisfaire des actionnaires toujours plus avides de dividendes et de profits immédiats.

La société VANDIS exploitant le magasin LECLERC de Vandœuvre-lès-Nancy ne fait pas exception. Mais la pression s’est considérablement accrue depuis le changement de direction en 2010. Dés 2011, les salariés avaient été contraints d’avoir recours à la grève pour dénoncer la dégradation des conditions salariales et la baisse de 35% de leur prime annuelle. Pendant 36.00 heures, 50% du personnel avait bloqué l’accès au temple de la consommation. Une mobilisation à la hauteur du climat social instillé par la nouvelle direction.

En 2019, cet hypermarché LECLERC a réalisé de 80 millions d’Euros de chiffre d’affaires avec un bénéfice net de plus d’1,5 millions d’Euros, en progression de 25% sur le dernier exercice. On n’atteint pas de tels résultats sans victimes collatérales. Quand on a totalement asphyxié les fournisseurs, le salariat reste l’ultime variable d’ajustement.

C’est cette situation ubuesque que dénonçait Maxime, délégué syndical Force Ouvrière de l’entreprise.

A 34 ans, il s’est donné la mort sur son lieu de travail.

Au-delà de l’enquête en cours pour « harcèlement moral et homicide involontaire » combien y a-t-il d’autres Maxime ? Plus de 700 de paysans sacrifiées chaque année au nom des prix bas et des profits maximaux. 650.000 « accidents » du travail et plus de 550 décès. Et les policiers, et les gendarmes et tous les autres. Tous victimes de l’ultra-libéralisme, de cette nouvelle France dont Macron n’est que la marionnette.

L’humain n’a plus d’importance. C’est une marchandises comme les autres, une variable statistique, une ligne dans un bilan comptable.

Maxime ne connaitra jamais l’âge pivot. Pardon l’âge d’équilibre depuis la victoire historique de M Berger. Mais au-delà de la lutte pour une retraite juste et équitable pour tous, il reste encore tellement de combats à mener.

Pendant que des chefaillons groupusculaires s’entredéchirent pour une parcelle de pouvoir, des femmes et des hommes meurent. La finance rigole, compte les points et engrange les dividendes d’une lutte fratricide. « Plus jamais ça ! » Slogan entendu à de multiples reprises et dans diverses occasions. Mais ce n’est que dans l’Unité que nous gagnerons ce combat pour la Justice, les Libertés et la Solidarité.

Alors qu’un homme s’était donné la mort, la seule question que posait la direction de LECLERC était de savoir si l’hypermarché pourrait ouvrir ce samedi après-midi. La vie d’un salarié n’a que peu d’importance quand il s’agit de satisfaire les actionnaires. Il a fallu la mobilisation d’une grosse centaine de militants de toutes obédiences pour que l’abjecte et l’ignoble ne se produisent pas. Mais la présence policière a néanmoins permis de maintenir l’activité du drive et de la station-service.

Police, milice du capital ? Ou était le trouble à l’ordre public ? Travaille, consomme … et meure en silence !


Depuis des années, les suicides à cause du travail augmentent partout : agriculteurs, à France Telecom, à la SNCF, à La Poste, même des personnels d’hôpitaux, dans l’éducation nationale, etc.

Même des étudiants se suicident : souvenez-vous : Organisons l’autodéfense populaire, car l’immolation ne change pas le coeur des dirigeants - L’étudiant immolé accuse Macron, Hollande, Sarkozy et l’UE de l’avoir tué
En Marche ou crève, libéralisation brutale et pillage ou crève, c’est ça le projet du régime et de son monde capitaliste.
Veut-on juste partager les morts et la précarité avec nos yeux pour pleurer ?

A ces morts par suicides, ajoutons les morts par accidents du travail :

412 morts recensée par accidents du travail en 2019

Il est beau ce « travail », ce marché de dupe de l’emploi salarié que le système économique/politique et ses chiens de garde nous vendent et nous imposent !
Il est beau ce saint Graal de la quête de l’emploi qu’on nous vend comme le rêve ultime ou qu’on subit amèrement juste pour pouvoir croûter, et (mal) finir la fin du mois, impuissants que nous sommes dans les rouages anonymes de la Machine capitaliste. Une Machine qui détruit à vitesse grand V le climat et le monde vivant !

Pour retrouver la dignité et une forme de liberté, dans la solidarité, il faudra nous seulement résister collectivement à cette casse sociale orchestrée de longue date par le bloc bourgeois et le capitalisme, il faudra aussi imposer les conditions matérielles et politiques d’une société soutenable et vivable.
Des conditions dignes qui passent inévitablement par une remise en cause complète du travail et de l’économie.

Le temps de l’allégeance au capitalisme et à la sacralisation de l’emploi doit se terminer au plus vite.
Fini le temps où on négociait le poids de nos chaines, brisons-les !

- voir aussi : Grève et contre-réforme retraite : l’occasion de faire la critique du travail et de l’économie, et de pousser la lutte plus loin - Prendre le gouvernement à contre pied, pour s’offrir d’autres futurs que le retour à la normalité de l’exploitation des travailleurs et de la destruction du vivant


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