Le monde doit sauver le Rojava

Création d’un réseau de réflexion, de diffusion et de soutien aux recherches et aux interventions sociales au Rojava, pour une écologie sociale et radicale.

mardi 16 août 2022, par LE KIOSK.

Création d’un réseau de réflexion, de diffusion et de soutien aux recherches et aux interventions sociales au Rojava, pour une écologie sociale et radicale.
Le monde doit sauver le Rojava
Membre du réseau Serhildan, de l’ISE, de la revue Lêgerîn, et du CSIA-Nitassinan, entre autres..., je vous propose deux Journées d’échanges, débats, infos et projection sur les évènements au Rojava et ce que nous pouvons faire pour les aider et/ou apprendre de leur lutte exemplaire. Un bref aperçu de l’actualité en cours et l’objectif plus précis de cette rencontre des 10 et 11 septembre 2022.

Les échanges ont lieu en extérieur. Pour la projection, en intérieur, préparez vos plus beaux masques ! Dans la salle, la jauge est limitée. Pour cette raison, avant de venir, veuillez vous inscrire à cette adresse : infolekiosk chez riseup.net. L’écologie sociale est à priori un mouvement de gauche radicale. Etre de gauche signifie à priori protéger les populations les plus fragiles, les plus vulnérables, les plus précaires… La mise en place d’une auto défense sanitaire pour les protéger est la moindre des choses. Se battre pour sa liberté individuelle est un concept de droite, donc si vous voulez aider l’état et le capitalisme (culte de la mort) à nous faire oublier cette pandémie et pratiquer le darwinisme social et l’eugénisme (élimination des plus faibles), ce sont les mouvements de droite et d’extrême droite qu’il vous faut rejoindre, ou même la plupart des milieux gauchistes vu le niveau d’empathie de cette société de merde y compris dans tout le spectre de la « représentation politique » et leur cupidité grotesque qui tue ces personnes oubliées, les plus pauvres et les plus vulnérables.

Donnons au mot « radical » un autre sens auquel on lui prête souvent, entendons le comme une transformation radicale des mentalités, une inclusion radicale des minorités, par exemple… en lui donnant un sens social et non compétitif, cette compétition très spécifique aux valeurs occidentales et à ce paradigme patriarco-colonial. Camping sur place possible

Il n’y a pas de programme fixe, puisque les sujets traités sont peu communs, et ne connaissant pas les connaissances de toutes les personnes qui veulent y participer, on pourra par contre approfondir chacun de ces thèmes et d’autres, et échanger nos connaissances…

Le peuple du Rojava constitue une menace majeure pour tout gouvernement existant et montre au monde un modèle viable de coexistence multiethnique pacifique, fondé sur une autonomie politique, culturelle et écologique. Parallèlement à l’une des effusions de sang les plus atroces de ce siècle, cette expérience sociale visionnaire a vu le jour il y a 10 ans, elle est maintenant menacée.
En juillet 2012, alors que les troupes d’Assad faisaient face à une insurrection armée dans le sud et le centre de la Syrie, le peuple du Rojava a établi un système d’auto-gouvernance décentralisée, basée sur des assemblées populaires, une équité entre les sexes et une inclusion radicale des minorités, entrevoyant une société post-domination, post-étatique, basée sur la profonde reconnaissance de la nécessité du leadership des femmes à tous les niveaux de la vie sociale et politique, d’un respect de tous les êtres vivants, d’une agriculture régénératrice et d’un système de justice transformatrice. Cette inclusion radicale des minorités leur évite de perdre un temps fou sur ce concept de séparatisme propres à ces états nations, et de se concentrer sur les vrais problèmes.

Ce 10e anniversaire témoigne d’une résilience et d’un engagement exceptionnel. Malgré un accord de cessez-le-feu, les attaques constantes de drones par la Turquie ont à peine été rapportées dans les médias occidentaux.
La raison de cette répression : le peuple du Rojava constitue une menace pour tout gouvernement existant, plus spécialement ceux qui ont des ambitions impérialistes. Comme l’écrit le leader visionnaire Abdullah Öcalan, incarcéré depuis 1999 dans la prison turque de haute sécurité d’Imrali avec une peine de prison à vie : « Le véritable pouvoir de la modernité capitaliste n’est pas son argent et ses armes, mais sa capacité à étouffer toutes les utopies […] avec son libéralisme. » Des offensives Turques ont recommencé depuis le début du mois d’avril 2022, avec des menaces de nouvelles incursions dans le Rojava. La Turquie poursuit ce plan avec le soutien tacite des alliés de l’OTAN.

Cette expérience du Rojava est gravement menacée, elle est encore plus importante aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a dix ans, et elle résonne à un niveau mondial : très peu de mouvements ou d’organisations politiques peuvent mobiliser en quelques heures des mouvements de masse coordonnés dans plusieurs villes et plusieurs pays du monde entier. Ce mouvement est un véritable aimant pour les personnes critiques de cette société capitaliste et de ce système en général. Même s’Il est frappant de constater à quel point il est difficile pour les kurdes d’obtenir ne serait-ce qu’une fraction du niveau de soutien dont bénéficient les Palestinien-nes, d’où la nécessité de lier la lutte palestinienne à d’autres luttes contre ce système, y compris la lutte qui se déroule à proximité au Kurdistan.
Le monde doit sauver le Rojava
Les démocraties libérales sont incapables de faire face au chaos climatique et d’autres crises urgentes, à l’injustice sociale et raciale, à l’extinction massive des espèces, à l’effondrement du système alimentaire,… La révolution du Rojava, les zapatistes au Mexique ou le projet confédéraliste municipal FEJUVE à El Alto, en Bolivie et dans d’autres mouvements similaires à travers le monde, nous montrent qu’une transformation sociale digne et nécessaire est possible.

Pour saluer cette expérience et cet anniversaire mémorable, parler de leur récent appel à fermer l’espace aérien du nord-est de la Syrie et pour faire pression sur l’état turc à rendre compte de ses crimes contre l’humanité, nous devons montrer notre solidarité au delà des mots. Nous ne pourrons pas arrêter cette catastrophe immédiatement, mais construire des espaces en dehors de cette logique de négation de la vie de cette modernité capitaliste et penser au delà de ces états-nations, de ce capitalisme et de ce patriarcat.

Le travail essentiel de notre époque est de s’attacher à créer ces espaces appropriés pour s’émanciper, créer et soutenir les communautés autonomes décentralisées.
C’est pour cela qu’il est venue l’idée de la création d’un réseau de solidarité avec des personnes intéressées à promouvoir et à s’intéresser à cette lutte dans le Nord et l’Est de la Syrie, qui est devenue, en Europe, l’un des mouvement de masse les plus populaire et les plus progressistes. Sa stigmatisation actuelle signifie une stigmatisation de toutes les protestations et les actions politiques plus généralement. En qualifiant le PKK d’« organisation terroriste », la Turquie vise à couper le soutien politique et financier de la diaspora kurde et criminaliser les manifestations de solidarité internationale, contribuant ainsi à isoler le mouvement kurde politiquement.

Créer un groupe de réflexion qui rejette les modèles hiérarchiques et nationalistes ambiants.
Réfléchir à la démocratie sans l’État.
Parler de tout ce qui est essentiel et invisible dans cette modernité capitalisme.

Il est temps pour nous de nous pencher sur celles et ceux qui ont déjà décidé de sortir de la logique capitaliste et sa mentalité assimilée, et qui adhèrent à la logique coopérative et communautaire de demain… On ne peut pas penser la résistance, l’émancipation, que ce soit en contexte colonial ou de colonialité sans aller voir ce que ces femmes et ces hommes qui ont été confrontées à des violences quotidiennes et à de nombreux génocides (79) ont à dire et ce qu’elles font ou ont fait à un moment donné dans leur vie.
Nous devenons libres en construisant la liberté dans les fissures et les crevasses du système qui s’effondre, et non en colmatant ces fissures avec la substance même de ce qui définit les mécanismes étatiques ou les structures de domination qui se referment déjà sur nous.
La hiérarchie de l’humain sur l’humain et la nature est questionnée, elle fait appel à l’intelligence collective et à la construction de relations d’entraide dans la diversité et à la compréhension de l’interdépendance mutuelle.
Pour parler du Rojava, un bref aperçu des idéologies de quelques penseurs qui ont influencé ce mouvement révolutionnaire, notamment Abdullah Öcalan, mais aussi Murray Bookchin, qui, en 2022, est toujours très peu connu en France. Il a été le premier à parler d’écologie sociale, qui a influencé d’innombrables mouvements d’écologie radicale dans le monde, dont Abdullah Öcalan, qui a ouvert la voie au mouvement de libération du Kurdistan..

« La plupart des gens ignorent que le capitalisme a des valeurs et que nous avons toustEs été élevéEs avec ces valeurs, qui résident maintenant dans notre pensée et guident nombre de nos actions dans le monde. Parce qu’elles sont inconscientes, nous continuons à agir sur elles, dans nos vies personnelles, familiales, professionnelles et nos mouvements. Nous ne pouvons pas nous décoloniser si nous ne sommes pas conscients de ce que sont ces valeurs […] De plus, nous devons trouver de nouvelles valeurs plus justes, équitables et durables. Les valeurs autochtones sont presque diamétralement opposées aux valeurs capitalistes et ont été testées pendant plus de 90% de l’histoire humaine. […] Pendant des années, j’ai travaillé avec l’idée de réformer les institutions existantes de la société, »… »un petit changement ici et un petit changement là, mais maintenant je me sens différemment. Il faut une reconstruction de toute la société, une révolution des valeurs. » – Par Roberto Mendoza Publié le : 25 octobre 2020« – Par Roberto Mendoza Publié le : 25 octobre 2020

L’ECOLOGIE SOCIALE

En France, le terme « écologie » est employé pour désigner deux réalités pourtant bien différentes : la simple « protection de l’environnement » (environnementalisme) et la réflexion proprement politique de l’écologie sociale, qui étudie les interactions des êtres vivants entre eux et avec leur milieu.
Depuis quelques années, quelques articles ont alerté sur l’urgence de comprendre et distinguer ces deux concepts : une taxe sur le diesel, une norme interdisant le glyphosate, reconnaître la réalité des bouleversements environnementaux en cours, le tri sélectif, manger bio, construire sa maison avec des matériaux sains,.. ne suffisent pas pour se dire écologiste.
Aux antipodes de cette approche superficielle de la protection de l’environnement se trouve l’écologie sociale proprement dite. L’écologie sociale ne s’intéresse pas seulement aux dégradations environnementales mais analyse leurs causes profondes dû à notre système économique capitaliste et productiviste, notre organisation politique centralisée, la volonté très occidentale de « dominer la nature », la dégradation des relations inter individuelles, la colonisation de nos esprits par des désirs toujours croissants de puissance, de concurrence et de domination pour « faire sa place »… Les relations sociales hiérarchiques engendrent une forme de domination humaine qui déséquilibre à la fois notre monde naturel et notre monde social. Le capitalisme est une domination généralisée de l’Homme par l’Homme, un processus qui pousse la planète vers l’effondrement écologique.
Nous resterons incapables de penser le marasme écologique si le monde ne comprend pas cette distinction, et croire que l’écologie peut être intégrée à tous les partis politiques dessert amplement la cause environnementale.
Ne pas s’intéresser seulement aux dégradations environnementales mais proposer une analyse de leurs causes profondes, dans un système qui nous déshumanise, nous surexploite, qui domine la nature et l’humanité, qui génère des inégalités massives et une pauvreté indicible. Nous devons créer de nouvelles pratiques de démocratie directe orientées horizontalement et délibérées pour sortir de l’emprise des relations capitalistes (guerre, compétition, violence, conquête, concurrence, accumulation, propriété privée…). Changer fondamentalement nos rapports sociaux de pouvoir et de domination, afin que les dominants ne retrouvent pas des moyens de nous contrôler. Reconnaître que la crise écologique et la crise sociétale sont intimement liées .

Ce « pouvoir » façonne la société dans chacun de ses aspects et la maintient dans un statu quo basé sur la culture de la guerre, guerre omniprésente et continue dans la modernité capitaliste, tellement admise et assimilée qu’on s’y est habituéEs sans ne plus pouvoir s’en rendre compte :assimilation des valeurs capitalistes.

Il y a, à juste titre, dans les personnalités de droite comme de gauche, l’envie et la volonté de disposer de pouvoir sur autrui et de l’exercer, une obéissance et une adhésion sans faille et aveugle à tout système hiérarchique, à tout système justifiant la maltraitance.
Nous devons nous défaire de tous les plaisirs que nous procure cette domination, car seule une compréhension de l’écologie sociale pourra permettre aux efforts environnementalistes d’être efficaces.

Dans un monde équilibré, personne ne cherche à nourrir son égo ou à s’enrichir monétairement en se salissant les mains pour acquérir toujours plus de pouvoir.

C’est au sein d’un peuple désorganisé, indiscipliné, ne cherchant pas à s’organiser et sans but que le cancer de la hiérarchie parvient à se métastaser…

Nous devons briser l’emprise de la hiérarchie, les idéologies étatistes, les mentalités d’état et de domination dans notre façon de penser et de nous organiser tout en prenant conscience de tous ces privilèges : genre, classe, sexualité, éducation, vulnérabilité, handicap,…
Nous ne pouvons plus ignorer le fait que d’autres axes d’oppressions parfois peu connus existent, des formes d’oppressions très souvent invisibilisées dans les mouvements sociaux, l’incapacité de les prendre en compte a contribué, l’histoire nous l’a plusieurs fois montré, à la disparition de ces mêmes mouvements.
Aucun mouvement ne peut être considéré comme véritablement révolutionnaire s’il ne considère aucune forme d’oppression ou de domination avec dédain. Dis plus clairement, une société révolutionnaire est une société qui ne laisse personne de côté. Cela nécessite une connaissance ou une reconnaissance idéologique de l’intersectionnalité.
Dans cette lutte des réfugiéEs pour la liberté de mouvement, contre les frontières, la lutte intersectionnelle et féministe contre le système migratoire européen patriarcal et raciste est une compréhension indispensable. La plupart des personnes qui organisent des manifestations sont le plus souvent des femmes noires, ou le plus souvent à l’intersection de plusieurs formes de discriminations, elles en sont les premières victimes.

« En réalité, la majorité (sinon la totalité) des luttes de libération dans le monde sont des luttes contre plusieurs forces d’oppression à la fois, seulEs celles et ceux qui n’ont pas réellement à lutter pour les droits et libertés fondamentaux peuvent se permettre de revenir aux binaires, aux campismes, à l’indignation sélective et aux demi-vérités. » – by World Without Prison

Celles et ceux qui continuent à se tromper dans leur soif de pouvoir et de domination inter-individuelles jettent à la fois les bases de leur et de notre disparition collective. C’est toute la civilisation occidentale devenue mondiale qui est animée par la volonté de dominer et de contrôler la Nature. Si nous voulons accélérer les actions du mouvement écologiste, nous devons lutter contre toutes les formes de domination et de discrimination.
Murray Bookchin affirmerait que « presque chaque problème écologique est aussi un problème social. L’émergence de la hiérarchie et de la domination a précédé et facilité à la fois la fondation de l’État nation et la division de l’ordre social en classes économiques.
Comme Bookchin, Abdullah Öcalan soutient que « lorsque l’homme a commencé à asservir son frère, il a également commencé à asservir la nature ». Fischer l’a aussi soulevé : « l’État moderne est la manifestation de la hiérarchie qui, avec le capitalisme, est la source de la crise écologique contemporaine ».
Pour être efficace, la lutte contre la catastrophe climatique doit passer par une lutte contre ses causes profondes, c’est à dire une telle lutte qui doit tenter simultanément de transcender l’État et le capitalisme, elle doit s’intéresser non pas aux symptômes de cette crise, mais à la pathologie même : nos mentalités et les hiérarchies de pouvoir et de privilège qui ne sont rien d’autre qu’un cancer qui doit être extirpé et détruit afin d’apporter la libération de masse. Il y avait autrefois, une certaine hiérarchie, vieux contre jeunes, hommes contre femmes, mais celle-ci n’a jamais atteint ce point inimaginable où elle existe maintenant.
Nous devons aller vers plus de démocratie, moins de hiérarchie.

« De nombreux soi-disant « radicaux » épousent les valeurs démocratiques et communautaires, mais se comportent de manière autoritaire et avides de pouvoir lorsqu’ils en ont l’occasion ».

Les écologistes sociaux blancs (i.e. environnementalistes) devraient écouter Modibo Kadalie (pionnier du mouvement d’écologie sociale pan-africain), parce qu’il révèle une richesse de l’histoire horizontale des noirs que les environnementalistes blancs rejettent et négligent.
Le mouvement d’écologie radicale/sociale ne peut être un parti politique parce qu’il a l’intention de démonter toutes les formes de hiérarchie. L’activisme climatique sans décoloniser nos rapports coloniaux, hiérarchiques, sans une lutte en dehors de l’état, c’est de la simple climatisation.

A travers leurs écrits de Frantz Fanon et Paolo Friere, parmi tant d’autres, on en vient à la conclusion que la priorité devait être la libération de l’esprit colonisé.

« Nous devons parler de libération des esprits ainsi que de libération de la société. » – Angela Davis
« Pour détruire le château de l’ennemi, nous devons détruire le château que l’ennemi a construit dans notre esprit » – Abdullah Öcalan
« Il faut croire avant tout que la révolution doit venir, qu’il n’y a pas d’autre choix » – Abdullah Öcalan

L’ETAT NATION

Un état nation, quel qu’il soit, amène obligatoirement à la reproduction de la domination d’un peuple ou d’une communauté sur les autres, justifiée par un mythe chauvin. Les efforts pour nous en libérer sont notre dernière chance. Nous devons construire le pouvoir en bas pour éliminer le pouvoir en haut. La puissance au sommet ne peut pas être contrôlée ou maîtrisée. Cellles et ceux qui ont essayé de contrôler ou de contenir le pouvoir au sommet ont été historiquement absorbés par sa logique et finalement transformés ou détruits par elle. Le socialisme, la social-démocratie et les mouvements de libération nationale ont été intégrés au capitalisme, et lorsqu’on regarde leurs mentalités et leurs structures, il est clair qu’ils n’ont pas réussi à véritablement dépasser ce libéralisme et cette modernité capitaliste. Qu’ils soient à l’extrême gauche ou à l’extrême droite du spectre libéral, le libéralisme a finit par les intégrer.

Le capitalisme, son système d’États-nations et leur logique d’accumulation infinie d’argent et de pouvoir ne permettront pas de faire face à la crise climatique, ils ne feront que profiter de cette destruction. L’état est là pour veiller à ce que rien ne puisse entraver la consolidation du pouvoir et du profit. C’est une crise sociétale littérale. La question est de savoir si ce système autoritaire et hiérarchique continuera à utiliser la violence et son pouvoir jusqu’à une fin très amère et tragique, à moins que nous réfléchissons à quelque chose de mieux que ces institutions spécifiquement conçues pour contrôler et freiner le potentiel démocratique et protéger les riches.

Nous sommes conditionnés à croire que les problèmes des peuples du moyen-orient sont éloignés des nôtres, pourtant, nos systèmes politique sont très proches. Après la Première Guerre mondiale, le partitionnement du Moyen-Orient en États nationaux n’a fait que créer davantage de problèmes. Il est temps pour tous les individus et mouvements combattant pour l’émancipation, qu’ils soient en France et en Occident, de repenser tous leurs fondamentaux comme l’ont fait les kurdes du PKK depuis sa création jusqu’à aujourd’hui.
Le Rojava est un espoir pour toustEs celles et ceux qui cherchent une réponse à la question de savoir comment, nous, en tant qu’humanité, nous pouvons vivre. Le confédéralisme démocratique est une base concrète, vivante et inspirante pour commencer ce long travail de renaissance des pensée émancipatrices et libératrices.

Dépasser le modèle d’état-nation, qui favorise certains groupes ethniques ou religieux au sein de l’état, par un encouragement au chauvinisme, au nationalisme, puis au fascisme, ce qui est en train de se produire, et construire une démocratie non étatique où différents groupes ethniques peuvent avoir une autonomie pour gérer les problèmes qui les affectent. Giorgia Meloni réhabilite Mussolini. Le Figaro réhabilite Franco, les macronistes réhabilitent Pétain, les médias occidentaux réhabilitent Bandera, le capital est en train de réhabiliter le fascisme, sous nos yeux.
L’État-nation est un outil formidable de divisions pour opposer une identité symbolique à d’autres ethnies composant la société. De l’état nation découle l’oppression des « non-blancs » et la mise en place d’une violence symbolique blanche.
Le patriarcat, qui depuis 5000 ans a instauré la domination des femmes par les hommes, qui a en quelque sorte entrainé une domination qui s’est généralisée à tous les rapports sociaux, est un pilier essentiel au bon fonctionnement de l’état, du capitalisme et du système de domination de l’identité symbolique. Il s’agit donc pour les révolutionnaires du monde entier de rompre avec cette mentalité coloniale engendrée par ce nationalisme caractéristique de l’État-nation. Celles et ceux qui profitent de ces mentalités d’état et de domination auront du mal à les remettre en cause, étant donné qu’iElles en obtiennent un gain, ou certainEs aussi, en bas, l’espèrent. Le prix du nombre de séances chez unE bonnE psychologue pour remédier à ce problème nous laisse perplexe. Cependant, avant de prendre rendez-vous chez un psychologue, demandez vous si vous n’êtes pas entouréEs de personnes dominantes, voire ultra dominantes…

« Les États-nations se sont ainsi mis à représenter de sérieux obstacles face aux évolutions sociales. Le confédéralisme démocratique est le paradigme inverse, celui des peuples opprimés. » – Abdullah Öcalan

Ce qu’Abdullah Öcalan appelle la « civilisation démocratique » représente les luttes séculaires et historiques des marginaliséEs, des oppriméEs, des pauvres et des excluEs, en particulier les femmes. Le confédéralisme démocratique est donc un produit politique et une manifestation de cette civilisation démocratique. Les victimes du racisme, du sexisme, du capacitisme,.. où des personnes qui se trouvent à l’intersection de plusieurs de ces formes d’oppression, savent mieux que personne d’autres comment les combattre. Une des raisons pour laquelle la coopération et la solidarité de tous les travailleurs-ses est absolument essentielle pour aller vers une pleine révolution sociale, et pas seulement se cantonner à son secteur blanc privilégié. Sans ce racisme systémique, sans ce consensus des masses blanches et ce système de privilège blanc, le capitalisme ne pourrait pas continuer à exister et la domination de classe capitaliste sera maintenue tant que les travailleurs-ses seront diviséEs. Nous devons nous orienter vers la nécessité de rendre les milieux militants moins « blancs », ou mentalité « blanche » assimilée et ouvrir la porte à des formes de pensées plus « horizontales ». Les écologistes sociaux blancs devraient inclure dans leur lutte un point de vue « autochtone », « noir »… et mettre en avant une décolonisation de leur philosophie à travers le dialogue interculturel : les savoirs autochtones, par exemple, comportent des horizons théoriques, pratiques et éthiques différents mais aussi susceptibles de contribuer à répondre aux grands défis contemporains de la vie en commun et de l’environnement. Leur forte mobilisation des dernières décennies leur ont permis d’être écoutées, voir entendues au sein des instances comme l’ONU. Ces nombreux groupes qui n’ont pas nécessairement subi les effets du processus de mise en réserve et de colonisation de peuplement, mais n’ont pas moins souffert des formes d’exclusions et de vulnérabilités, à qui les états sont peu enclins à répondre à leur revendications. Il faut relire l’histoire des peuples autochtones d’Amérique du nord par exemple, de façon à saisir quelle conception ils ont de la liberté et leur pensée politique, leur histoire de la liberté contre l’état. Comme le démontre Pierre Clastres, ces sociétés contre l’état vivent en égalité, elles ne connaissent pas le commandement ou la hiérarchie, ni la division entre les gouvernants et les gouvernéEs, et ont tendance à remettre en cause toutes les institutions et les discours dominants. Leur histoire est jalonnée d’une prise en compte des « excluEs » et des « sans-voix ». Leur approche peut nous éclairer sur les conceptions généralement admises de la liberté et du pouvoir politique.

Autrement dit, la connaissance, la résistance et les positions politiques des peuples autochtones dans l’histoire, permet d’entrevoir de nombreuses expériences niées par les récits dominants, pour saisir ce que signifie la liberté sans l’état. Le fascisme, la haine et la violence de la droite sont revenus dans la société en général, soyons solidaires contre toute cette agitation de droite.

Même des personnes issues de milieux les plus ségrégués de la société, comme le milieu du handicap par exemple, sont contraintes d’assimiler contre leur propre volonté (ou le font s’en s’en rendre compte) ces valeurs patriarcales et capitalistes pour s’intégrer à cette société, parce qu’aussi, pour des raisons de survie, elles n’ont pas le choix, mais parce qu’aussi parler de son handicap en France est compliqué, au point que des personnes, par exemple, découvrent qu’elles sont autistes à l’âge de 73 ans par exemple. Alors que de nombreux progrès sociaux ont été acquis par le travail acharné de ces même personnes autistes, les exemples ne manquent pas.

« …on nous a appris soit à ignorer nos différences, soit à les considérer comme des causes de séparation et de suspicion plutôt que comme des forces de changement. Sans communauté, il n’y a pas de libération, seulement l’armistice la plus vulnérable et temporaire entre un individu et son oppression. Mais la communauté ne doit pas signifier l’effacement de nos différences, ni la prétention pathétique que ces différences n’existent pas. » — Audre Lorde

Dans sa forme originelle, l’État-nation avait pour but de monopoliser tous les processus sociaux. La notion que diversité et pluralité doivent à tout prix être combattues, a ouvert la voie aux politiques d’assimilation et de génocide. En plus d’exploiter les idées et la force de travail de la société et de coloniser les esprits au nom du capitalisme, l’État-nation assimile également toutes sortes de cultures et d’idées intellectuelles et spirituelles. Il vise à créer une culture et une identité nationale unique, ainsi qu’une communauté religieuse unique et unifiée (l’unité nationale), et aussi nationaliste qu’il se montre, l’État-nation sert toujours dans une même mesure des processus et des objectifs capitalistes de l’exploitation.
Ce que tous les partis politiques ont en commun (de gauche à droite) est l’acceptation de la hiérarchie descendante et de l’autorité coercitive.
La construction d’une société écologique nécessite un assaut contre la hiérarchie sous toutes ses formes et la construction d’alternatives, directes, des institutions démocratiques capables de transcender le système de l’État-nation capitaliste, dans le but de faire émerger une société radicalement égalitaire, écologique et diversifiée.

A l’épicentre même des machinations géopolitiques et des conflits néo-impérialistes, s’est levée, comme une lueur d’espoir, depuis une décennie maintenant, cette expérience révolutionnaire du Rojava au soi disant Moyen-Orient. Cette révolution qui a commencé avec le leadership des femmes, est devenue une source d’inspiration pour les femmes et les communautés les plus opprimées du monde entier. Sur cette base, les jeunes hommes et femmes de l’Internationale qui ont pris leur place dans cette révolution ont déclaré que la révolution du Rojava est une opportunité pour une vie nouvelle et libre pour elles et ont dit :

« Le but de cette révolution est de construire une vie libre, pas de construire un État. Cette révolution a une signification importante, cette révolution rapprochera les gens de leurs racines et de la vérité. »

La guerre qui a lieu au Kurdistan et une conspiration qui a mené à l’emprisonnement de Rêber Apo (AbdullahÖcalan) sont directement dirigées à sa remise en cause de l’orientalisme et de l’idée selon laquelle la démocratie viendrait d’Europe.

Or, ce qu’il se passe depuis des décennies n’est qu’un ralentissement de l’avancée des forces d’extrême droite, plus qu’une interdiction de les laisser s’exprimer pour leur fermer la porte à leur victoire. Le libéralisme et les forces qui y souscrivent ne peuvent pas vaincre les forces du fascisme. La démocratie bourgeoise n’est pas une antidote au fascisme, mais son jumeau habilitant. Cette orientation perpétue le mythe du « capitalisme démocratique », une erreur qui postule que la démocratie représentative est un sous-produit presque inévitable du capitalisme, et que pour transformer le système capitaliste, nous ne pouvons compter sur les outils limités de la démocratie bourgeoise pour le faire. Mais l’affirmation selon laquelle l’objectif est de répandre la démocratie dans le monde résonne avec les politiques déclarées de la classe dirigeante occidentale, et visent à faire respecter la conformité par les pays du Sud, s’est effectuée soit par le vote ou par balle. La classe capitaliste a construit un système économique mondial structuré à travers une hiérarchie d’États-nations, sculptés à partir d’empires coloniaux suivant le modèle des États d’Europe occidentale. Cette structure médiatise la façon dont la classe capitaliste extrait le travail producteur de marchandises de la société et les ressources de la planète pour servir l’objectif d’accumuler du profit, c’est-à-dire de la plus-value.
Nous ne pouvons changer le système et espérer qu’un jour le système va changer les gens. L’histoire nous a montré que cela n’est pas suffisant.
Mais coordonner une production et une réflexion collective, une entraide et une autodéfense d’une part, et contribuer à forger une conscience collective.

SUR L’AUTO DEFENSE, LA JUSTICE ET LES CONFLITS

L’auto défense est un droit monopolisée par les états nations et nous en sommes privéEs, nous sommes devenuEs démuniEs face à toute sortes d’attaques (femmes, minorités, groupe ethniques, handicapéEs..). La disparition de cette morale et de cette justice collective/autochtone a été remplacée par les lois du gouvernement qui nous privent de cette capacité à rendre et faire justice nous-même. Le système capitaliste dans lequel nous (sur)vivons est par lui-même une attaque, une guerre contre nos existences, cherchant à détruire notre capacité d’autodéfense.
L’autodéfense politique des groupes minoritaires est perçue comme une menace par celleux qui détiennent cette position dominante, généralement détenue par les hommes (ou une mentalité patriarcale assimilée), capacitistes, suprémacistes,.. mais aussi par la mentalité patriarcale intériorisée, une domination imposant une négation du droit et de la capacité à se défendre et une disqualification de la dimension politique de l’autodéfense.
Briser cette compréhension patriarcale selon laquelle les personnes les plus vulnérables ne peuvent pas se protéger, rechercher les problèmes qui affectent le plus ces personnes, et agir pour améliorer ces problèmes. L’analyse intersectionnelle est indispensable dans la résolution des conflits.

Dans cette logique de domination, l’auto défense des minorités est perçue comme une menace pour les détenteurs privilégiés de cette violence. Nous pouvons construire de véritables personnalités socialistes, l’idéologie du capitalisme a profondément modifié nos personnalités, allant jusqu’à tuer l’esprit humain.
Nous devons nous battre sur chaque front et coopérer ensemble dans notre lutte commune contre la hiérarchie ambiante de pouvoir et de privilège empêchant certainEs de s’exprimer et à s’auto défendre, dans la nécessité de transformer la douleur en justice.. Plus les rapports entre nous sont hiérarchiques, et plus il est impossible d’effectuer une transition hors de l’état et ces comportements auront une tendance institutionnelle à résister à ce changement ou à fonctionner comme des formes de cooptation.
La justice doit être entre les mains de personnes comme nous, plutôt que d’être abandonnée à des appareils d’État anonymes. Changer la façon dont nous rendons justice, comment nous résolvons les conflits entre nous. Réfléchir à l’utilisation d’autres outils que ceux de l’état,i.e. éviter la pensée punitive de droite ambiante, systémique, utilisée dans la quasi majorité des conflits inter-personnels, si ce n’est que l’envie de punir est connu comme étant un besoin de dominer, un comportement autoritaire.
Construire de nouvelles façons d’être les uns avec les autres qui ne soient pas fondées sur la punition, l’exclusion et l’isolement, la criminalisation, la vengeance, la violence, la suprématie, l’oppression, mais sur l’écoute et l’interdépendance mutuelle,… et toutes ces choses qui menacent le statu quo. Transformer les abus au sein de nos communautés en ne reproduisant pas le système punitif dans lequel nous vivons actuellement. Discuter entre nous et comprendre ce qui est abusif et ce qui ne l’est pas : plus d’objectivité et moins de subjectivité, plus d’écologie sociale et moins de copinage. Chez les personnalités dominantes, le refus de comparer deux choses pourtant simples (abusif, non abusif), semble être devenu difficile.

Dans les milieux autoritaires, oppressifs, de gauche et de droite, l’auto défense est souvent confisquée, parce que chez ces personnes, l’oppression y est acceptée, par celles et ceux qui profitent de cette même oppression intériorisée et assimilée.

C’est par cette reconstruction de nos communautés brisées que nous pourrions retrouver la solidarité avec nos semblables. Nous devons d’abord reconstruire des organes démocratiques au plus petit niveau, rechercher les problèmes qui affectent le plus chaque individus au sein de nos groupes, améliorer ces problèmes, créer des groupes qui cherchent à s’éloigner de cette pensée punitive comme moyen de régler les problèmes de société.
« Maintenir la paix » au nom d’un « positivisme » lorsqu’il y a un conflit à propos d’une injustice semble toujours vouloir faire taire les personnes qui contestent les injustices, plutôt que de s’attaquer à la cause de l’injustice elle-même. Parce que les conflits nous disent souvent comment et pourquoi quelque chose ne va pas et ce dont nous avons besoin pour nous engager en faveur d’un changement révolutionnaire et d’une volonté de se battre pour lui.
Les mentalités autoritaires sont par définition des mentalités de domination, des mentalités d’état, des mentalités coloniales, et s’auto défendre contre ces comportements revient à faire passer facilement et de manière récurrente lea victime pour lea coupable, comme le fait l’état. Aucune recherche de la source du conflit, qui est en général un comportement dominant, voir ultra dominant, dont la majorité s’est résigné à combattre, et a abandonné. C’est une inversion des rôles (faire passer les victimes pour des coupables), un marqueur d’extrême droite, de domination, à laquelle on assiste constamment. Ne pas pouvoir s’opposer aux comportements hiérarchiques, autoritaires, aux mentalités d’état, comme à ce racisme structurel et ses frontières coloniales, au patriarcat et sa mentalité assimilée, c’est ne pas pouvoir s’opposer à ce capitalisme déstructeur. Les opprimés qui prennent le pouvoir reproduisent très souvent des pratiques oppressives.

Voir aussi les travaux de Kuwasi Balagoon, un homme qui a aussi consacré sa vie à la cause de la liberté, pour la libération du colonialisme et de l’oppression nationale pour la Nouvelle Afrique et la liberation des chaînes mentales que nous portons tous autour de nos esprits.
Ensemble, nous pouvons chercher des réponses à ces questions, comme la Jineolojî chez les femmes kurdes, qui vise à créer une transformation chez la femme, et qui présente une critique des systèmes de pouvoir étatiques et de l’esprit d’état masculin formé autour d’elle, qui vise à transcender les normes imposées à la société par les structures dominantes en éducation, politique, histoire, économie, santé, écologie, éthique et esthétique. Le changement que nous pouvons créer dans notre façon de vivre, de communiquer, nos points de vue, ainsi que les niveaux de coopération, dans quelle mesure nous réalisons les objectifs comme une science de la justice sociale et de la liberté, démanteler la structure de patriarcat déguisée et les mentalités dans lesquelles la créativité et la nature sont étouffés par la bureaucratie et renforcer nos alliances, enrichir nos capacités qui aident à répandre l’esprit révolutionnaire.

L’émancipation des femmes et des oppriméEs est indissociable de la transformation de toute la société et les multiples rapports de colonialité, face aux différentes formes d’injustice dont nous souffrons et l’intelligence de ceux qui savent que seule la remise en cause théorique, pratique et politique des catégories constructives d’infériorité peut nous libérer.
Tant que nous n’aurons pas décolonisé nos relations hiérarchiques, nous ne pourrons pas avancer vers plus de justice climatique et de démocratie. On ne pourra pas non plus lutter efficacement contre un système carcéral quand on utilise les même outils que l’état, pour résoudre les conflits : consacrer plus de temps à la réflexion qu’il n’est consacré à l’action en général et s’intéresser à l’abolitionnisme pénal par exemple.
Comme les frontière qui maintiennent ce régime colonial, qui protègent la richesse coloniale et qui renforcent les divisions coloniales, la libre circulation sans réparation, sans redistribution et sans décolonisation de nos mentalités n’est que du tourisme.

Dans la logique de la domination, les tentatives de défense des minorités sont traduites comme ce qui menace les détenteurs privilégiés de la violence. Pour apporter son soutien aux personnes vulnérables et minoritaires, il est indispensable de ressentir une véritable empathie pour les réalités de vie différentes. Il est difficile pour les personnes non concernées d’imaginer les obstacles quotidiens auxquels sont confrontées les personnes qui vivent avec un handicap par exemple. L’urgence réside finalement de prendre soin de nous, de ce que l’on peut faire à notre échelle en freinant les logiques d’exploitation et de domination dans nos relations inter personnelles, ce sont ces logiques conservatrices et libérales qui traversent notre camp depuis déjà très longtemps.
Frantz Fanon, dans « les damnés de la terre » nous interpellait déjà :

« Au nom de la civilisation, de l’ordre et des valeurs libérales, cette violence rend stérile toute forme de communication fondée sur la reconnaissance réciproque. En conséquence, les coloniséEs intériorisent un désir de ne rien savoir, de ne pas s’impliquer et de manquer d’empathie […] Le persécuté rêve constamment de devenir persécuteur. » – Frantz Fanon

Les conflits peuvent être compris comme un indicateur de la vitalité démocratique et de cette transformation sociale qui peut en découler, on parle aussi de « transformation par le conflit », conflits qui résulte de la rencontre d’opinions et de positions ou d’opinions opposées et incompatibles. Nous devons nous forcer à dénoncer le fait que les conflits soient « exotisés », qu’ils sont caractéristiques des sociétés étrangères, et que la remise en cause de ce statu quo passe par ces conflits et les transformations qu’ils peuvent amener, et apporter une dimension reflexive, des horizons nouveaux… Créer des groupes, ouvrir des espaces de paroles avec des personnes qui ne peuvent pas parler à cause des dominations qui s’organisent et qui sont encouragées dans cette société, des espaces de parole qui peuvent être traduits par le besoin de construire une confiance en soi.. et aller vers plus de justice.
Le conflit, contrairement à ce que l’on croit, peut comporter des vertus transformatrices, éducatives et pédagogiques. S’intéresser aux conflits consiste à étudier la violence qu’ils produisent à travers les systèmes qui font et défont nos vies : racisme, sexisme, classicisme, impérialisme, néo-libéralisme, capacitisme… qui sont autant de formes d’oppression, de dominations et d’humiliations.
Les formes de violences, qu’elles soient directes, structurelles, épistémiques ou culturelles, vécues par les personnes qui sont minorisées dans la société française, c’est-à-dire marginalisées voire exclues, créent souvent une exclusion qui est le résultat d’une domination qui empêche la prise de parole.
Bell hooks soulignait le pouvoir du chercheur, de l’écrivain, qui base son savoir sur les paroles des autres, les subalternes, dont les voix ne sont entendues qu’à travers des transcriptions ou des traductions par d’autres, qui de ce fait transforment leur parole. Ce pouvoir qui fait que certains groupes ne sont pas entendus doit être compris comme une forme de violence épistémique.
Un groupe de parole pour briser les barrières, créer une conscience de plus en plus globale, au mieux internationaliste, et qui se recentre sur une prise de conscience à l’intersection de toutes les formes d’oppression et de toutes les crises qui se déroulent dans le monde. Ce dont nous avons besoin pour faire face aux graves crises systémiques, c’est un dialogue mutuel à travers lequel développer une réflexion stratégique, approfondie, et nécessite la construction d’une interconnexion internationale avec les multiples alternatives émergentes. Les temps à venir vont être incroyablement difficile pour beaucoup. Nous ne pouvons pas compter sur nos gouvernements, nous devons donc compter sur nous-mêmes – nous devons renforcer notre sens de la communauté, de la solidarité et réapprendre les compétences et les valeurs perdues, sinon nous n’y arriverons pas tous.
Nous devons d’abord construire des organes démocratiques et une justice au plus petit niveau. C’est par cette reconstruction de nos communautés brisées que nous pourrions retrouver la solidarité avec nos semblables.

ÉDUQUER, AGITER, ORGANISER

Tous les domaines de la vie et de la communication doivent être au cœur de la réflexion collective. Cela doit faire également partie d’un processus d’éducation pour nous toustEs.
Comme le fait le Rojava, des « tekmîl » ou , c’est à dire de courtes réunions de réflexion et de retours, en passant par le processus de la critique et de l’auto-critique en se focalisant sur le développement de nos personnalités, afin d’éviter les réactions défensives et donner du temps à la réflexion, surtout dans nos sociétés où l ‘oppression est constante, et en ces temps où la pensée collective, la camaraderie et le développement de traits de personnalité révolutionnaires sont parmi nos meilleures armes - sur tous les fronts, accessibles à tous. La pratique de la critique et de l’autocritique est essentielle à la vitalité d’un mouvement et constitue une sauvegarde nécessaire contre la dégénérescence de l’inspiration théorique et de l’imagination révolutionnaire des mentalités rigides, autoritaires et dogmatiques, pour briser cette emprise de la hiérarchie, cette idéologie étatiste et de domination dans notre façon de penser et de nous organiser.

Voir la critique et l’auto critique comme un moyen de nous rassembler davantage. Si nous voulons un changement de société, nous devons penser un changement radical des mentalités, et réfléchir à des groupes ou à des communautés qui veulent construire cela, où l’état d’esprit et l’objectif visent à faire des pas de géant dans cette voie. La plus belle chose que le patriarcat arrive à faire est de diviser les personnes les plus opprimées et vulnérables, qui ne s’écoutent plus, et nous monter les unEs contre les autres au lieu de nous tenir ensemble et de lui tenir tête.
On pense qu’aimer les autres c’est les accepter comme tellEs et ne pas les critiquer, alors qu’en fait aimer les autres, pour les kurdes, c’est plutôt leur donner des outils comme un pouvoir qui leur permet d’évoluer, de se transformer pour s’émanciper, aussi longtemps que possible. S’éduquer de façon mutuelle pour désapprendre toutes les manières dont nous dominons dans nos rapports les unEs avec les autres.

Chaque critique permet de créer un nouvel horizon, un développement et un élargissement de l’esprit. Une solution réelle dans le combat contre la réalité du système capitaliste qui nous isole de l’amour, de la communauté et de la camaraderie. L’analyse de la personnalité est une base pour la communalité, qui vise à promouvoir une mentalité sociale saine, en allant vers plus de démocratie et moins de hiérarchies.
Nous devons rompre avec les schémas mentaux de cette société. La Jineolojî a réalisé des « analyses de personnalité » et révélé des données importantes sur la manière dont la réalité sociale influence la formation de la personnalité. La révolution de l’esprit est considérée comme la première et la plus importante des révolutions, et sans elle, ce mouvement lui-même n’existerait pas sous la forme qu’il connaît. Abdullah Öcalan a analysé l’éducation comme la base du développement de la personnalité militante, et le ou la militant·e comme la base du changement social. Nous sommes confrontéEs à la domination du capitalisme et de l’idéologie capitaliste. Face à cela, la seule alternative pour nous et nos mouvements est de nous organiser, de créer des structures confédéralistes et de construire notre autodéfense collective.
Dans l’optique d’une véritable lutte pour la libération, nous devons travailler à ne pas reproduire toutes ces formes de domination, qui, avec le capitalisme et la suprématie blanche sont inextricablement liés. Ne pas tomber dans la tendance inverse, qui consiste à chercher une « égalité raciale » ou « une égalité homme femme », avec une idée libérale dans laquelle la structure économique et politique fondamentale de la société serait la même.

Toutes les formes d’oppression sont fondamentalement interconnectées et nous devons refuser de considérer l’une comme acceptable.
Le principe d’une société suprématiste blanche doit être rejeté et ne doit pas être reproduit, on ne doit pas chercher à la rendre « plus noir » ou « plus féminine ». Nous ne devons pas chercher à explorer des voies institutionnels ou des modèles de gouvernance qui reproduisent la logique colonialiste, d’où l’intérêt de faire la distinction entre celles et ceux qui croient en une nation et celles et ceux qui croient en un état-nation. Lire « Par delà le nationalisme, mais pas sans lui » , d’Ashanti Alston

Il y a environ 7000 nations dans le monde et environ 200 états-nations. Les discours nationalistes étatistes sont tout à fait tolérés, voire exaltés, et les nationalismes non étatiques sont qualifiés de dangereux. Les nationalismes non étatiques sont ceux qui sont le plus durement condamnés alors que les nationalismes étatiques sont ceux qui ont eu des conséquences des plus terribles pour l’humanité.

La « modernité démocratique » est l’alternative à la modernité capitaliste. Le confédéralisme démocratique, développé par Abdullah Öcalan, est la structure et le modèle social de la modernité démocratique. Il est fondé sur le concept de nation démocratique.

« La modernité démocratique est un cadre dans lequel la société peut se développer et s’organiser, en rendant possible tout changement de manière collective. » – Jineolojî

« Notre succès en tant que peuple ne sera pas jugé par le succès de ceux qui sont « en haut », mais par la vie de celles et ceux qui sont « en bas ». » – Black Socialist In America

« la révolution concerne le changement. Le premier endroit où le changement commence est en nous-même » – Assata Shakur

ENTRAIDE MUTUELLE

Kropotkine, ainsi que d’autres scientifiques russes, ont développé l’entraide mutuelle (bien qu’entre nous la notion d’entraide mutuelle autochtone a existé bien avant que les théoriciens blancs se le réapproprient) en réponse à l’impact profond de la théorie évolutionniste de Darwin dans laquelle nous sommes plus réduitEs à des marques individuelles, des consommateurs ou des entrepreneurs dans une compétition sans fin, qu’à un collectif lié par la compassion, l’empathie, la coopération et l’esprit de démocratie participative.
L’entraide est la motivation avec laquelle plusieurs personnes travaillent ensemble pour résoudre un problème pour le bénéfice de tous, au bénéfice du bien commun. Ce n’est pas une idée nouvelle, ni exclusive aux anarchistes, elle était utilisée par les toutes premières sociétés qui en usaient comme un outil de survie, que l’on retrouve également dans le règne végétal et animal.
L’entraide mutuelle est un facteur évolutif aussi vieux que la vie sur Terre.

Le fameux dicton « la survie du plus fort » de Charles Darwin aux sociétés humaines, cette sélection naturelle, présentée comme un facteur important et inévitable de l’évolution humaine, idées qui ont été très populaires chez les blancs riches et politiquement puissants, qui offrait une justification pseudo scientifique à leurs positions privilégiées dans la société, en plus de fournir une rationalisation raciste à la colonisation européenne en Asie, en Afrique et aux Amériques. Ce darwinisme social est malheureusement très répandu dans cette société capitaliste, voire généralisé, cette pandémie nous a montré que nous sommes plus dans une régression qu’une évolution sociale, une société où il est accepté que les populations les plus discriminées et les plus vulnérables de la société meurent par centaines par jours (300 pers/j) pendant 6 mois lors de cette année 2021.
Kropotkine répond à cette croyance conventionnelle, en publiant en 1902 : « L’entraide mutuelle, un facteur d’évolution », dans lequel il prouve qu’il y a quelque chose au delà de la compétition aveugle et individuelle à l’oeuvre dans l’évolution. Dans les sociétés métropolitaines d’aujourd’hui, les gens se voient en tant qu’individus indépendants, autonomes, enfermés dans un esprit de propriété privée, avec leurs propres appartements, leurs propres comptes bancaires, leurs propres smartphones…. Lorsque nous parlons de capitalisme, nous pouvons parler d’un système où l’État et ses institutions publiques servent principalement à protéger les droits de la propriété privée.
Cette notion d’indépendance humaine est un mythe, promu par les corporations et l’état cherchant à faire de nous des consommateurs atomisés et facilement contrôlables, soucieux de notre seul bien être à court terme, alors que les êtres humains sont incroyablement interdépendants. La fonction première de la classe dirigeante a toujours été d’organiser l’activité humaine, et partout où elle l’a fait, elle s’est appuyée sur la coercition. Sous le capitalisme, cette activité est organisée soit par la violence directe, soit par la menace intériorisée du manque, créé par un système basée sur la propriété privée des richesses et des biens. Sans la motivation du profit, beaucoup de tâches importantes ne seraient pas accomplies par le capitalisme, ou ne pourront jamais l’être, de l’éradication de la pauvreté et des maladies évitables, à l’élimination des plastiques toxiques des océans… Pour mener à bien ces tâches monumentales, nous avons besoin d’un changement dans la philosophie qui nous lie les uns aux autres, et au monde qui nous entoure, un abandon du capitalisme et de sa mentalité…. au bénéfice de l’entraide. Nous pouvons affirmer avec certitude que les sociétés organisées hiérarchiquement ne peuvent pas résoudre ni même traiter de manière adéquate les crises écologiques. Ces sociétés – avec leurs États-nations, leurs empires et leurs marchés capitalistes – se sont révélées être la cause d’une destruction écologique généralisée. Cette configuration très centralisée et très urbanisée est très lourde pour nos écosystèmes, et la dissolution de l’économie communautaire et locale, causée en partie par la nature compétitive et clivante du capitalisme. Elle a permis cette exploitation capitaliste, sous les euphémismes de « croissance » et de « progrès ». Nous, et tous les aspects de la nature, devenons simplifiés et marchandisés.

Mais la démocratie directe à elle seule ne peut guère promettre une restauration sociale et écologique. La démocratie n’est pas une question de mise en œuvre de procédures et de structures stéréotypées, mais de favoriser les liens d’entraide et le partage du pouvoir communautaire. – Modibo Kadalie

« Cependant, trop de membres de la « gauche » radicale ont pris l’aspect du marquage de l’identité beaucoup trop au sérieux et utilisent l’idéologie comme un outil pour se démarquer des autres organisations ou des pauvres et des gens de la classe ouvrière en général, généralement d’une manière égoïste qui reflète simplement la nature compétitive du système capitaliste lui-même. En conséquence, l’utilisation abusive de l’idéologie a conduit à un sectarisme endémique. Les idéologies de nombreuses organisations sont devenues des obstacles importants à l’unité entre des forces qui sont, pour la plupart, politiquement alignées, et pour des raisons totalement indépendantes de leur efficacité en tant qu’outils politiques. » – Black Socialist In America

Pour les soutenir, nous ne pouvons, pour faire mieux, que propager leur travail et leurs idées..

Le Rojava a sauvé le monde, maintenant le monde doit sauver le Rojava !

Serkeftin !! Azadi Rojava !! enternasyonalîzmê !!
Le monde doit sauver le Rojava
…Hommage à tous les peuples autochtones, défenseurs de l’environnement et protecteurs de l’eau.

« Chers blancs, il faut beaucoup de couilles de privilègiés blancs pour se tenir sur ce continent volé et occupé et se plaindre de l’immigration. »
Le monde doit sauver le Rojava
voir le blog de Christine Prat

Contact :
- mail : infolekiosk chez riseup.net
- Twitter : @INFOLEKIOSK
- Source de l’article ici

- Pour des infos sur la Covid, voir : Zéro Pandémie Solidaire – Zéro Covid Solidaire – Cabrioles #AutodéfenseSanitaire, parce que le choix n’est pas seulement de vivre avec ce virus mais que les plus fragiles et les plus défavoriséEs doivent se protèger sans l’aide des autres. C’est le choix de la liberté individuelle totale contre l’égalité pour la vie de tous. Ce monde d’après est consternant. Cette nécropolitique remet en cause le modèle de solidarité et d’humanité de nos sociétés envers les plus vulnérables.

Voir en ligne : Le monde doit sauver le Rojava

P.-S.

Liens vers des projets coopératifs en Mésoptamie et similaires des plus visionnaires :

Black socialist in AmericaSes principes et ses objectifs fondamentaux
Cooperative Denton : Construire des alternatives aux marchés et à l’État gérées par la communauté.
Cooperative Jackson : Coalition de Noirs américains/New Afrikans anticapitalistes et internationalistes orientés vers le contrôle des moyens de production de manière directement démocratique et décentralisée.
Cooperative Tulsa : coopérative organisée autour de l’écologie sociale et des valeurs autochtones.
Cooperative Mesopotamia : Des centaines de coopératives – des entreprises détenues et gérées démocratiquement – prospèrent en Mésopotamie.

Sources :

RiseUp4Rojava : compte officiel de la Campagne internationale pour défendre la révolution du Rojava et ses acquis ! Pour suivre l’actualité et s’informer sur les propositions d’actions ou organiser des actions pour attirer l’attention des médias et briser le silence.
Livres d’Abdullah Öcalan
« Nous vous écrivons depuis la révolution : Récits de femmes internationalistes au Rojava » aux éditions « Syllepse »
People In Arms : Entretiens avec des personnes de différents lieux et domaines de travail dans la révolution au Rojava. IElles donnent un aperçu de la réalité, des difficultés et des acquis de la révolution au Rojava, à lire !
Document majeur sur la résistance historique des peuples du nord et de l’est de la Syrie.(AANES : Administration Autonome du Nord et de l’Est de la Syrie).

Textes :

Valeurs autochtones vs capitalistes : "Pendant des années, j’ai travaillé avec l’idée de réformer les institutions existantes de la société, … un petit changement ici et un petit changement là, mais maintenant je me sens différemment. Il faut une reconstruction de toute la société, une révolution des valeurs…"
Quelques réflexions sur ce qui peut être fait pour résister à la conquête néo-confédérée/néo-fasciste du pouvoir. - par Kali Akuno (Coopérative Jackson)
Autodéfense radicale des femmes kurdes : armée et politique. « La résistance des femmes kurdes opère sans hiérarchie ni domination et fait partie d’une transformation et d’une libération sociétales plus larges… » article de Dilar Dirik (militante du Mouvement des femmes kurdes)
L’histoire d’un soldat (Écrits révolutionnaires d’un nouvel anarchiste africain) – Kuwasi Balagoon : texte d’un anarchiste africain, un combattant peu connu de la liberté, défiant l’État et toutes les formes d’oppressions et étiquetages faciles. Un révolutionnaire trop souvent négligé et complexe, très estimé au sein au des groupes radicaux noirs.
Mala Jin : L’ autonomisation des femmes Le renforcement de la sociéte. Brochure, préparée par Kongra Star, pour donner un meilleur aperçu des Mala Jin et de reconnaître le travail et l’engagement de ces femmes du nord et de l’est de la Syrie qui consacrent leur vie à aider et à soutenir les femmes dans leur vie quotidienne face à toutes les formes d’épreuves et de menaces pour que les femmes et la société puissent vivre librement.
Les histoires dont nous avons besoin : l’écologie sociale panafricaine : Modibo Kadalie approfondit et élargit la pertinence de l’écologie sociale en démontrant son importance pour la décolonisation. Du même coup, il pointe la relation intime entre colonisation globale et destruction écologique. « Les sociétés organisées hiérarchiquement ne peuvent pas résoudre ni même traiter de manière adéquate les crises écologiques. Ces sociétés – avec leurs États-nations, leurs empires et leurs marchés capitalistes – se sont révélées être la cause d’une destruction écologique généralisée. » – Kadalie. Des communautés résilientes et efficaces, selon Kadalie, déracinent les structures pyramidales de leadership et cultivent une culture de participation populaire à tous les niveaux de prise de décision. L’écologie sociale panafricaine rompt nettement avec la démocratie représentative : pour démanteler l’État-nation, il faut construire une citoyenneté engagée prête à déterminer ses conditions de vie en lien intime avec les autres.
Dossier « La construction du système démocratique de la Syrie du Nord et de l’Est  » écrit par le Rojava Information Center
Appel de la campagne Rise Up 4 Rojava
Especifismo : La pratique anarchiste de la construction de mouvements populaires et d’organisations révolutionnaires en Amérique du Sud. Les opprimés sont le secteur le plus révolutionnaire de la société et que le germe de la future transformation révolutionnaire de la société réside déjà dans ces classes et groupements sociaux. Par Libcom.org
Qu’est-ce que l’écologie sociale ? - Murray Bookchin
Sur le racisme d’État structurel ou « colonialisme intérieur » de Lorenzo Kom’boa Ervin
Gauchistes autoritaires : tuez le flic dans votre tête - by Greg Jackson

Vidéos :

ROJAVA : une utopie au coeur du chaos syrien
JIN JIYAN AZADI : histoire du mouvement des femmes
Afrin & Aleppo : Revolutionary People’s War
Why we need social ecology – by andrewism.

Liens :

Freedom For Ocalan #FreeOcalan
Pour aller au Rojava avec les brigades de travail vous pouvez contacter le Réseau pour l’amitié internationale
RiseUp4Rojava
Women Defend Rojava
Internationalist Commune of Rojava
Jineolojî : (éducation révolutionnaire – mouvement des femmes kurdes) : vers une sociologie correcte, développée autour des femmes. La Jîneolojî est une science des femmes impulsée par le mouvement des femmes kurdes depuis 2011.
Lêgerîn :Diffusion de l’idéologie de la révolution au Rojava, et des idées de Rêber Apo, la confédération démocratique. « Insister sur le socialisme c’est insister sur l’être humain ».
Serhildan : Site d’information en français sur le Kurdistan et réseau internationaliste de solidarité. Site paru le jour anniversaire des dix ans de la révolution. Beaucoup de ressources.
Institute for Social Ecology (ISE) est un établissement dédié à l’étude de l’écologie sociale, un domaine interdisciplinaire s’appuyant sur la philosophie, la théorie politique et sociale, l’anthropologie, l’histoire, l’économie, les sciences naturelles et le féminisme.
Kedistan : Web magazine à l’esprit original et libertaire qui traite de l’actu du Moyen-Orient en général, de la Turquie en particulier, de la culture subméditerranéenne, pour moitié d’humanité, femmes et hommes.
Rojavakommittéerna : réseaux de solidarité et d’échange suédois avec le mouvement révolutionnaire à travers le Kurdistan. Pour commander des ouvrages, musique, drapeaux et soutenir la lutte au Rojava.
CSCUNES : Centre de solidarité et de coopération avec les universités du nord et de l’est de la Syrie. Séminaires sur la décolonisation au Kurdistan et au-delà : théorie, méthodologie, pratique, séminaires en ligne sur leur chaîne YouTube ici - Etabli à Paris, November 2021
Nous sans l’état (Yasnaya Elena Aguilar Gil) : ...la complexité de situation des femmes autochtones face à l’assimilationnisme et enfin, la critique de l’État-nation colonial par les « premières nations »[...] Cette parole située nous invite, chacun depuis nos géographies, à décoloniser nos imaginaires pour une émancipation définitive et globale.

Podcasts

(anglais, ou st FR)

Women and War : un podcast féministe | Série de podcasts de Dilar Dirik... une idée de la manière dont les féministes théorisent la guerre, la violence, l’occupation et la colonisation. Comment relier les expériences quotidiennes et les systèmes d’oppression à grande échelle ? Comment donner du sens à la résistance ? Comment penser à travers et au-delà des différences ? Quel est le rôle de la production de connaissances pour la justice et la libération ? Quelles devraient être les responsabilités du féminisme au 21e siècle ?... contrecarrent les récits orientalistes et patriarcaux et se centrent plutôt sur les pratiques féminines de résistance et de lutte collective, passées et présentes.
Womensfront Podcast : PODCAST du coeur de la révolution. Point de vue des femmes internationalistes sur la vie au rojava.
Decolonize theory at the end of the world - The Institute for Social Ecology : Une série de discussions en deux parties sur la décolonisation, le communisme pirate et les héritages cachés de la survie et de la résistance post-apocalyptiques. Avec Kali Akuno (Cooperative Jackson) et Mel Figueroa...

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Plaquette de l’ISE à télécharger :

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ABOLISH Means DECOLONIZE !

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Beaucoup de personnes critiquent les réseaux sociaux. Mettez vous à la place d’un peuple qui a subi 79 génocides. Pour faire entendre leur voix, les réseaux sociaux sont indispensables… et iElles y sont très présent, et la solidarité est une pratique internationaliste.

Nûçe Ciwan English – Youth News : Des nouvelles en direct de la Jeunesse révolutionnaire du Kurdistan.

Revolution in Kurdistan : Compte pour partager des informations, des nouvelles et du matériel sur la Révolution en cours au Kurdistan ! Mises à jour directement à partir de celui-ci !

Rojava Information Center : Le centre d’information du Rojava fournit des informations précises, bien documentées et transparentes sur le terrain dans le nord et l’est de la Syrie

Dilar Dirik : Auteur de ‘Le mouvement des femmes kurdes : histoire, théorie, pratique’ @PlutoPress. hôte de @WomenWarPodcast

Cahîda Dêrsim

Lêgerîn : Magazinz sur le mouvement kurde d’un point de vue internationaliste.

Internationalist Commune of Rojava : Nous avons réuni les internationalistes travaillant dans la société civile au Rojava. Nous sommes venus ici pour « apprendre, soutenir, organiser »

RiseUp4Rojava : Compte international officiel de la campagne internationale pour défendre la révolution du Rojava et ses acquis !

Jineoloji : Science des femmes, de la vie et de la coexistence


Forum de l’article

  • Le monde doit sauver le Rojava Le 19 août 2022 à 09:39, par rutabaga

    Simon est réactionnaire, il ne faut pas cesser de le dire.
    Depuis le temps que l’on parle du Chiapas, Simon veut nous faire croire qu’aucun observateur indépendant n’en est revenu.

    Répondre à ce message

    • Le monde doit sauver le Rojava Le 19 août 2022 à 13:11, par simon

      Si ça te fait plaisir de le dire ( tu peux aussi ajouter " petit bourgeois dégénéré à tendance trotskiste, et même pire : je porte des lunettes ce qui rendait suspect d’intellectualisme antipeuple sous Pol Pot). Ton « anarchisme » est un rôle d’opérette et tu tiens bien ton rang de turlupin.
      P.S : je ne veux rien faire croire, je me méfie ; toi même d’ailleurs as violemment récusé récemment par Sandrine comme anar !
      J’aime bien Ricochets pour les polémiques qu’il engendre ( C’en est peut être le volet le plus intéressant. Bien à toi...

      Répondre à ce message

  • Le monde doit sauver le Rojava Le 19 août 2022 à 08:28, par Sandrine

    Cher camarade réactionnaire,

    Je me suis intéressée de près au Chiapas, mouvement certainement très intéressant, mais qui ressemble autant à ce qu’il est que le fantasme rêvé du communisme soviétique ressemblait à la réalité, comme vous le soulignez justement. Premier constat : les gens du Chiapas seraient probablement bienheureux d’avoir leur propre Etat, qui leur permettrait de survivre - selon leurs propres lignes, désirs et coutumes - dans un océan d’adversité. Faute de pouvoir me rendre sur place, j’ai cherché à me renseigner sur la structure politique actuelle de l’expérience : apparemment, il n’y a pas plus d’assemblées représentatives qu’il n’en existe chez nous. J’ai cherché à savoir comment ces assemblées étaient désignées. Là, le flou est complet. Jamais le mot d’élection n’apparaît (même Jérôme Baschet, universitaire « de référence » sur le sujet, à peu près aussi crédible que Sartre, n’en parle pas). Ces assemblées seraient désignées. Ce qui laisse le champ ouvert à bien des interprétations. Une vidéo YouTube m’a frappée, tournée lors du passage en France de la délégation du Chiapas : le « directeur de la communication » du mouvement s’approche de la caméra et demande qu’on arrête de tourner « car ils veulent maîtriser leur communication ». Frappant aussi l’énorme hyatus séparant les groupies français du Chiapas et leurs idoles mexicaines, qui leur conseillent de s’organiser, alors que ces libertaires/libertariens sont allergiques à toute organisation.

    Enfin, l’esprit critique fonctionne dans les deux sens : à charge et décharge. A décharge, l’état de guerre larvé où les choses ne peuvent avoir un cours régulier. Autre point : il semble que la désignation des assemblées, ou des tribunaux, soit réglée par la coutume, la sociabilité coutumière. Il y a du respect à porter à des institutions qui ont su assurer la stabilité d’une société sur le long terme. Si elles ont sur le faire, c’est qu’elles sont viables, pas insupportables, même si elles ne correspondent pas aux canons des idéologues de l’Occident.

    Or la perdurance de ces structures traditionnelles distingue l’Occident de ces sociétés : en Occident, le pseudo libéralisme (néo-libéralisme) a pulvérisé l’ensemble des structures sociales et sociabilité informelles. Nous n’avons dès lors plus cet appui. C’est là une grande différence.

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    • Le monde doit sauver le Rojava Le 19 août 2022 à 14:20, par simon

      Chère camarade commentatrice, autant l’infantilisme de la réaction de cet âne de Rutabaga me fait sourire, autant je tiens à te faire savoir que j’ai lu avec attention tes informations et que je suis bien entendu d’accord avec le fait que la critique doit se faire à charge et à décharge, et aussi ( mais je l’avais déjà noté ) que ces " expériences se font dans un contexte politique très difficile ; et, pour ce qui est de la permanence à long terme des structures de sociétés à évolution lente, Levi Strauss lui avait déjà rendu un hommage qu’on ne pouvait qu’approuver.
      Mais quid de la Rojava ? Et quid du fait que Chiapas et Rojava ne constituent que de nanoexpérimentations dont on voit mal comment elles pourraient influencer les devenirs d’une humanité de plus de huit milliards d’individus ?
      Bien à toi.

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      • Le monde doit sauver le Rojava Le 20 août 2022 à 09:05, par rutabaga

        Oui Simon, tu écris des choses d’une telle mauvaise fois que même les ânes le remarquent.

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      • Le monde doit sauver le Rojava Le 21 août 2022 à 20:54, par Sandrine

        A propos des ces expérimentations, David Graeber parle de démocratie des interstices. James C. Scott (Against the Grain : A Deep History of the Earliest States ou The Art of Not Being Governed : An Anarchist History of Upland Southeast Asia) , qui s’inscrit dans la continuité de Clastres (dont il ne faut oublier les doutes quant à sa propre thèse dans « La société contre l’Etat ») considére que les groupes tribaux du Triangle d’or qu’il étudie se sont construit des identités défensives en réaction contre la mer des empires et Etats qui les cernent.

        Leur organisation politique n’est donc pas une sorte d’état de nature des origines, à la manière de Rousseau (Jean-Jacques, pas Sandrine), comme le rêve aussi certains anars courtement idéalistes. A noter que James Scott est autant loué par les anarcho-libéraux (« les frontières n’existent pas ») que les libertariens purs et durs de l’Institut Mises, proche d’une certaine extrême droite US, qui considèrent eux aussi que « l’Etat c’est la guerre ». Il est clair que des positions aussi outrancières et éloignées du réel comme du possible ne peuvent que déboucher sur, au mieux des désillusions, au pire des catastrophes, mais rien qui change la vie positivement. Nous sommes d’accord semble-t-il. Il faut trouver d’autres voix de réforme.

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        • Le monde doit sauver le Rojava Le 22 août 2022 à 07:00, par Heska

          C’est quoi les anarcho-libéraux ? Et le cas échéant, quelle est la différence avec les libertariens ? Merci de ne pas considérer ceci comme une question rhétorique, j’espère vraiment une réponse.

          Par ailleurs je trouve que vous devriez être plus prudente dans l’usage des « procès en proximité » que vous faites à longueur de commentaires. Ainsi par exemple : Rutabaga et l’extrême-droite se sont opposés à la gestion de la pandémie, donc Rutabaga est proche de l’ extrême-droite. Vous pourriez aussi dire alors que l’extrême-droite est rutabaguienne, ce qui, convenez-en, n’a aucun sens. A ce petit jeu qui cherche à mettre sur le même plan un individu et une pensée globale, quelle que soit sa saveur, ou qui suppute des accointances entre individus sur base d’un seul point de comparaison, on a tendance à mettre tout le monde dans la même marmité et obtenir effectivement une soupe assez indigeste.

          Ainsi vous n’aimeriez pas votre discours être déqualifié, réduit et amalgamé comme suit : Sandrine et Caseaux n’ont aucune sympathie ou compréhension pour les théories du genre et le mouvement woke, donc Sandrine et Caseaux rament dans le même bateau et Sandrine est proche de Caseaux et Caseaux de Sandrine. Vous et moi, et d’autres lecteurs attentifs, savons que cela n’est pas vrai.

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  • Le monde doit sauver le Rojava Le 16 août 2022 à 12:13, par serge

    « Se battre pour sa liberté individuelle est un concept de droite, donc si vous voulez aider l’état et le capitalisme (culte de la mort) à nous faire oublier cette pandémie et pratiquer le darwinisme social et l’eugénisme (élimination des plus faibles), ce sont les mouvements de droite et d’extrême droite qu’il vous faut rejoindre, ou même la plupart des milieux gauchistes ». Mariton aurait donc raison ? Dans l’immense salade confusionniste qu’on lit ici, faut-il voir autre chose qu’une récupération stalinienne du Roajava ? Non à tous les verticalismes, oui à la démocratie qu’il nous faut d’urgence amender pour éviter que les empires, quels qu’ils soient, ne la détruise.

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    • Le monde doit sauver le Rojava Le 17 août 2022 à 12:09, par Sandrine

      Il est toujours bon de s’informer sur l’origine d’un message. (Voir en fin de message l’auto-présentation du Kiosk).

      Mais quelques commentaires en premier lieu. D’où vient qu’on s’autorise, dans cette diarrhée verbale déstructurée, à parler du Rojava ? Parle-t-on d’ailleurs du Rojava ou de projections à propos du Rojava (comme il y en a beaucoup à propos du Chiapas), projections plus idéologiques que fondées sur des éléments tangibles ? S’agit-il d’une forme de projection fantasmatique de type néo-colonial (les bons nègres) ?

      Le genre de délire que nous propose le Kiosk fait bien plutôt penser à la queue de comète des petits enfants de 1968 qui, à force de mariner dans l’aisance et la démocratie même relative finissent par confondre cette démocratie avec égocentrisme asocial, anarchisme individualisme, bref libertarisme. Car « surtout (le Kiosk)…doit rester libre, sauvage « sauvage » ». Sauvage ou bien égocentré et narcissique ? Bref laissons ce Kiosk aller sur son erre et l’on verra bientôt se dresser en son sein des entrepreneurs libertaires (tels ceux ayant organisé durant le confinement des fêtes sauvages fort profitables) qui se plaindront qu’il y ait des lois, des impôts et des règles. Bientôt ils deviendront parrains mafieux. La mafia n’est-elle pas une sorte d’Eden libertarien ?

      Ces « anar » à deux balles, à l’opposé diamétral de Murray Bookchin, seront à jamais incapables de s’organiser. Ils sont un danger pour l’émancipation, le Rojava et le Chiapas. Qu’ils laissent le Rojava, ou le Chiapas tranquilles, dont ils ne connaissent rien, qui sont à mille lieux de leur individualisme petit bourgeois, mais au contraire cimenté autour 1 – de la nécessité de la défense 2 – d’une sociabilité traditionnelle à mille lieux de l’individualisme libertaro-trumpien. 3 – toutes choses qui trouvent leur meilleure protection au sein d’un Etat, Etat qui existe même parmi les populations animales, et dont le dépérissement est un rêve partagé par le néo-stalinisme et le néo-libéralisme.

      Une note particulière pour l’opposition entre Kropotkine (grand-bourgeois) et Darwin : les créationnistes applaudissent des deux mains. Nous ne sortirons du marasme qu’en décantant ces confusionnismes et en nous dotant d’un projet collectif, et qui pour être collectif ne peut-être radical, si ce radicalisme est un obstacle au consensus. Le Kiosk/Solaris : quelle différence au fond ?

      Le Kiosk se présente (et ça vaut le détour)
      Pratiquer l’abolition, l’Entraide Mutuelle, l’auto défense & la Justice Collective Autochtones.
      Le projet du KIOSK, initié en 2001 au Clandé (too loose) avec une fine équipe subtile et raffinée de crusty-biscuit-choc, (nombreux périples des plus invraissemblables les uns que les autres aux plus crédibles – organisations de nombreux concerts de soutien (goûters punk) – ciné Clandé…), et après de nombreux projets, persiste à diffuser la Kültür sous toutes ses formes, privilégiant les éditions indépendantes, en marge, le Do It Yourself, hors des circuits classiques et le plus possible de main à la main (punk poste)… Il est déjà mort plusieurs fois, s’est divisé en deux, a réouvert sous d’autres formes, mais il est toujours là… il est ouvert à toutes les complicités & adoptions inimaginables (locales et lointaines) mais surtout il doit rester libre, sauvage, anti capitaliste, anti fasciste, anti colonial & abolitionniste, le plus radis-cal possible… on est pas là pour gagner de l’argent, quitte à en perdre le plus possible s’il le faut en solidarité avec les plus précaires, c’est l’essence même de ce projet, comme un outil de solidarité et de survie pour toustEs plus qu’un business, dans ce monde où tout est à vendre, si tout ce qui est à disposition au KIOSK pouvait être gratuit ce serait la gloire ! 0% subventions, 100% subversions comme on dit, hors des diktats du profit et de l’intérêt, plutôt se consacrer à nos vraies passions que privilégier un alignement à des contraintes économiques comme l’a propulsé le mouvement punk DIY, les squats politisés, les magasins gratuits, les free shops, les zones de gratuité, le copyleft… d’expérimenter d’autres façons de penser, car la galère forge le caractère, s’éloigner le plus possible et ne pas nourrir ce monde capitaliste prédateur et destructeur, ce monde du fric et du salariat, ce monde où l’on doit se vendre à tout prix… et qu’on s’arme ensemble contre l’enfermement au quotidien, dehors comme dedans, pratiquer des actions abolitionnistes & anti coloniale de terroir au quotidien, et se préparer à cette fin du monde car l’air de rien, elle est déjà là…

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      • Le monde doit sauver le Rojava Le 18 août 2022 à 19:34, par simon

        « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée » disait Descartes ; il a désormais tort, mais ses conseils pour la pratique du doute et de la méfiance restent valables pour une bonne discipline intellectuelle.
        On connait désormais ce qui semble être la ligne politique de ricochets est ses commandements : oui mon père je serai un bon anticapitaliste, antiétatique, antipatriarcal, antitechnoscientifique, antivalidiste, pro LGBT etc, etc..etc.. et pour finir je tenterai de me délivrer de l’illusion de libération (pas tout compris) !
        J’ai aussi lu que pour donner vie à ce programme, seule la constitution de sociétés suffisamment restreintes permettrait une pratique authentique de la démocratie directe.
        Et pour donner un semblant de consistance à ce projet-espoir, on se raccroche à du « réel » : les fameuses deux béquilles du Rojava et du Chiapas.
        Rojava, Chiapas, Chiapas, Rojava , ad libitum.
        Les paraboles en politique ( genre Colibri ) sont aussi détestables que les exemples édifiants.
        Dans les années 70 parmi les radicaux de l’époque il y avait les « Mao » ; je me souviens de l’adoration émue qu’ils avaient pour le président Mao et de la révérence qu’ils portaient à « la révolution culturelle » en évoquant ses « incroyables » résultats dans la rédemption des éléments humains « réactionnaire, dégénérés ». On sait depuis ce qu’il en a été.
        Autre exemple, moins récent : ce qu’on appellerait aujourd’hui de « la stratégie communicationnelle » : la propagande faite par l’ URSS auprès des intellectuels scientifiques ou littéraires, français et étrangers. Un organisme : le VOKS puis l’Intourist était chargés de les approcher, et les inviter à découvrir « l’homme nouveau soviétique », ces voyages étaient bien sûr totalement encadrés, d’autant plus que la barrière de la langue faisait obstacle aux échanges avec les citoyens lambda. Gide qui n’a pas été dupe publia un « retour d’URSS » critique qui lui valut une excommunication des PC ( PCF) notamment et même Staline y alla de sa condamnation personnelle. Sartre fut, un peu plus tard, un peu plus benêt et parla des ouvriers soviétiques comme des « hommes particuliers chez qui l’intérêt et l’argent n’étaient plus des motivations qui étaient remplacées par » l’orgueil" - sain- ... On sait depuis ce qu’il en a été.
        Bref, tout ça pour dire que de la Rojava, je ne connais rien si ce n’est la rivalité des factions Kurdes. De la Rojava nous ne semblons savoir que ce que les militants intéressés veulent bien en dire, mais reconnaissons que pas plus qu’au Chiapas il ne semble pas aisé, dans les conditions de violence où ces expériences politico-sociales s’insèrent, de s’y rendre pour témoigner.
        Pour ce qui est du Chiapas, j’ai en tout cas noté leur sens de la mise en scène : appeler un voyage d’un petit groupe en avion : « commando aéroporté » est finaud mais ça fait un peu mythologique...
        Bon, je (nous) ne saurons de la réalité TRÈS concrète de ce qui se passe réellement là-bas que lorsque des témoins indépendants pourront en revenir et nous en raconter la réalité.
        Je reste dans la méfiance, mais je n’exclue pas que des choses positives voient le jour dans ces régions, ceci jusqu’à plus ample informé.
        Mon esprit méfiant me fait peut être , me montrer trop soupçonneux, mais de toutes façons, avouons que dans un monde de huit milliards d’habitant les deux expériences constamment citées ne constituent qu’une gouttelette d’eau. Désespérant... Mais n’oublions pas de rester circonspects.
        Merci de ne pas me répondre en me traitant de réactionnaire - ça a déjà été fait à l’occasion d’autres commentaires.

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