Le manque chronique d’eau : une conséquence visible et dramatique du système techno-industriel productiviste - Quelles « solutions » ?

« La pluie vient du sol, elle ne vient pas d’en haut » - Agir sur les causes au lieu de s’alarmer avec retard des conséquences

lundi 8 août 2022, par Les Indiens du Futur.

Destruction des sols et de la vie des sols par l’agriculture industrielle (labour, pesticides, intensif...), urbanisation, artificialisation (routes, parkings, entrepôts logistiques, autoroutes...), destruction des zones humides pour l’agriculture, l’aménagement et l’urbanisme, réchauffement climatique due à la civilisation industrielle... se conjugent pour augmenter la fréquence et l’intensité des canicules et des sécheresses.

Ce qui était connu et décrit de longue date arrive, les alertes et conseils des écologistes, paysans avisés et autres n’ont pas été entendus par les dirigeants et lobbys. Moqueries, sarcarsmes, dénis, mensonges, déformations, étaient (sont) la manière courante de parler d’écologie politique. Logique, ces alertes et préconisations heurtent de plein fouet le modèle productiviste de la société industrielle et ses nombreuses déclinaisons illustrées par les intérêts des uns et des autres. Et comme la plupart des personnes approuvent ou laissent faire...
Tourisme, agriculture industriellle et productiviste, promoteurs, industries, loisirs, démographie en hausse, urbanisation..., chacun de ses secteurs veut absolument continuer le même modèle, et doit absolument le continuer pour éviter que le château de carte du "développement" et de la "croissance" s’écroule.
Ces constats valent pour l’eau et tout le reste.

"La pluie vient du sol, elle ne vient pas d’en haut"

- Emma Haziza : cette sécheresse « nous oblige à réfléchir à nos usages de l’eau » - 93 départements français sur 96 font l’objet de restrictions d’eau et plus d’une centaine de communes sont privées d’eau potable. C’est du jamais-vu. Face à cette sécheresse record, l’utilisation de l’eau est devenue une question de société, selon l’hydrologue Emma Haziza.
(...)
Il existe trois formes de sécheresse, et l’une peut en induire une autre : la sécheresse météorologique – c’est-à-dire l’absence de pluie –, la sécheresse des sols, et la sécheresse des masses d’eau — c’est-à-dire l’affaissement des nappes phréatiques, cours d’eau, lacs, etc. Ces trois phénomènes se conjuguent aujourd’hui, partout sur le territoire.
(...)
En effet. Il faut comprendre que ce n’est pas le changement climatique qui crée la sécheresse ; même s’il vient l’accentuer par les augmentations de température. La vulnérabilité de nos sols et leur difficulté à retenir l’eau sont principalement liées à la manière dont on les a maltraités depuis des années. Avec le labour, avec les produits chimiques, nous avons détruit les micro-organismes dans les sols, or ceux-ci ont besoin de vie pour capter le carbone et pour retenir l’eau.
Entre 1960 et 1990, ce sont 50 %, et par endroits 80 % de mares et de zones humides qui ont été détruites en France. Les zones humides constituent pourtant des réservoirs qui permettent de renouveler la pluie et la rosée. La terre ne transpire plus parce qu’elle n’a plus assez d’eau dans les premières couches de sol.
(...)
Mais nous sommes en train de perdre les cycles de pluies générées à partir des terres, parce qu’il n’y a plus ce réceptacle de zones humides au sol qui permet de régénérer cette évaporation. La pluie vient du sol, elle ne vient pas d’en haut. Quand il n’y a plus de végétation et de zones humides au sol, il n’y a plus de pluie.
S’il y a un changement climatique à l’échelle globale, il y a aussi des changements climatiques générés par les humains à petite échelle. L’activité agricole est partie prenante de ces phénomènes.
(...)
En réalité, avec une température de la Méditerranée de 6,5 degrés supérieure à la normale, nous avons une anomalie thermique qui pourrait provoquer de gros orages à l’automne, lorsque cette mer chaude sera en contact avec de l’air froid. Des pluies diluviennes pourraient arriver en octobre ou en novembre, voire en décembre. C’est ce qu’il s’était passé après la canicule de 2003. Les régions de Nîmes et Montpellier avaient connu un épisode désastreux le 3 décembre 2003, le premier classé vigilance « rouge ».
(...)

Le manque chronique d’eau : une conséquence visible et dramatique du système techno-industriel productiviste - Quelles « solutions » ?
Les sols sont détruits, mais les piscines et jacuzzis privés se multiplient

💧 « L’EAU C’EST FAIT POUR BOIRE » : CHRONIQUE DE LACHERESSE 2022

Le cas de Gérardmer dans les Vosges : un aperçu du futur

Nous traversons une période de sécheresse inédite de mémoire d’Homme. La totalité de la France est en état d’alerte. Les précipitations en Bretagne ont baissé de 95% par rapport à un été normal. Les épisodes caniculaires s’enchaînent alors que les réserves en eau étaient déjà à un niveau critique avant l’été. Comme dans un film dystopique, nous allons manquer d’eau potable en France. Cas d’école à Gérardmer, dans les Vosges.

Gérardmer est une petite ville du Nord-Est de la France, comptant 8300 habitants. En hiver elle fait office de station de ski. En été son lac attire de nombreux touristes. La sécheresse est telle qu’à Gérardmer, l’eau potable est déjà en pénurie. Les autorités sont contraintes de pomper dans le lac, qui n’est plus seulement un lieu de loisirs, mais désormais la seule source qui alimente les robinets. Le niveau du lac est lui-même anormalement bas depuis des semaines. L’eau courante n’est donc officiellement plus potable : la mairie appelle à « ne pas la consommer directement. Préférez l’eau en bouteille. Et au pire faire bouillir l’eau 5 minutes au moins. »

Plus préoccupant, le lac a été utilisé comme décharge de munitions après les deux guerres mondiales. Après les deux confits, des tonnes de munitions ont été jetées dans l’eau. Plusieurs dizaines de tonnes de munitions et d’armes y ont été jetées en 1918, 1940 et 1944. Notamment des obus et des grenades, dont certaines au phosphore, des armes ou encore des bombes. Ces munitions rouillent dans l’eau et menacent de relâcher les composants dangereux qu’elles contiennent. Une première opération de « nettoyage » partiel a été effectuée en 2014. Mais elle n’est pas complète.

Ces derniers jours, plusieurs propriétés de Gérardmer ont été « visitées » par des anonymes qui ont percé les spas et les jacuzzis. Les auteurs ont signé leurs actes en laissant un message : « L’eau, c’est fait pour boire ». De nombreux spas et piscines ont été construits ces dernières années dans la commune, la plupart destinés aux touristes qui louent des chalets ou pour les hôtels. Les habitants s’en inquiétaient déjà bien avant la sécheresse de cette année.

Bonus : l’industrie touristique utilise au maximum les infrastructures de sports d’hiver. Lorsqu’il n’y a pas de neige Gérardmer accueille donc des compétitions de biathlon avec des skis montés sur roulettes par exemple. Le saut à ski sur roulettes est en revanche plus compliqué : pour pouvoir utiliser le tremplin de la ville il faut utiliser de vrais skis, qui glissent sur un tapis d’eau s’écoulant depuis le sommet. Lors de la compétition d’été de saut à ski (le SAMSE Summer Tour) le 19 août prochain, l’eau du lac ne servira donc même pas aux habitants, mais à mouiller le tremplin et la piste. Un usage visiblement nécessaire pour la mairie de Gérardmer, qui multiplie pourtant les restrictions et donne de l’eau croupie à boire à ses administrés.

Ce cas particulier donne un aperçu du monde qui vient. Sécheresse et pénuries d’eau potable auxquels nous ne sommes pas préparés. Pollution de nos ressources qui ne nous permettent pas de faire face au chaos climatique. Tensions croissantes autour de l’eau et sabotages pour préserver un bien commun vital. Tout est déjà là. Le capitalisme nous précipite vers le désastre.

Le manque chronique d’eau : une conséquence visible et dramatique du système techno-industriel productiviste - Quelles « solutions » ?
La Loire terminée, vous reprendrez bien une louche empoisonnée de Croissance et de développement économique ?

💧 SÉCHERESSE : LA LOIRE AU PLUS BAS

La Loire est le plus long fleuve de France, et l’un des plus long d’Europe, elle s’écoule sur plus de 1000 kilomètres du Massif Central à l’Océan Atlantique. Cet été, la sècheresse est tellement extrême que ce grand fleuve est à des niveau extrêmement bas, voire quasiment à sec à plusieurs endroits :

➡️A Orléans, il est possible de traverser la Loire pied, le niveau d’eau arrive au maximum en dessous des genoux.
➡️A Ingrandes, en Maine et Loire, les paillotes installées au bord du fleuve sont désormais bien loin de l’eau.
➡️A Ancenis, près de Nantes, de la terre sèche et aride borde un petit filet d’eau sous le pont.
➡️A Gien dans le Loiret, le fleuve n’a jamais été aussi bas, alors que deux barrages situés en amont viennent soutenir le début en lâchant de l’eau en permanence. Mais les réserves ne sont pas illimitées. « Quelque part, on entre dans une zone inconnue au regard de la gestion des centrales nucléaires et des stations d’eau potable » estime le responsable du service barrages.

Il n’a pas plu depuis presque deux mois. De nombreuses centrales nucléaires ont besoin de l’eau de là Loire pour être refroidies. Une faune et une flore abondante vivent grâce au fleuve. La nature nous envoie des signaux d’alerte rouge. Saurons nous l’écouter ?

(posts de Contre Attaque)

Le manque chronique d’eau : une conséquence visible et dramatique du système techno-industriel productiviste - Quelles « solutions » ?
Même l’eau de pluie est devenue dangereuse à consommer

En Drôme et ailleurs

- Pour les agriculteurs sinistrés en Drôme, l’Etat fournira peut-être des aides, mais sinon pour l’instant on ne voit que du blabla, pas de débat démocratique large et réel, et aucune intention d’arrêter le modèle productiviste. Forcément, l’Etat et le capitalisme ne veulent pas du tout s’autosaborder pour sauver le vivant.

- Dans la Drôme, au débouché de la rive droite de la rivière Drôme, des agriculteurs irriguants et la préfecture ont préféré financer de lourdes et couteuses installations pour pomper le Rhône (solution temporaire, et puis qui va analyser sérieusement la qualité de l’eau du Rhône...) pour repousser les problèmes au lieu d’opérer les nécessaires changements radicaux connus de longue date.

- A Crest, la ville (mal) gérée par Mr Mariton continue en toute tranquillité depuis près de 3 semaines à arroser en toute illégalité des « espaces verts » (bacs à fleurs, massifs et arbustes). Bel exemple de cynisme et de laisser faire.

- La préfecture de la Drôme, "sensible" aux arguments de l’industrie touristique, n’a pas voulu interdire l’ensemble des "activités aquatiques" dans des rivières drômoise pourtant très à sec et fragilisées. La nature toujours sacrifée à l’économie sacrée et naturalisée. Vous comptez attendre des avancées positives des institutions encore longtemps ? Plus facile de se décharger de tout comme on nous l’a inculqué que de se révolter pour prendre les choses en main collectivement n’est-ce-pas ?

- Pendant ce temps, un énième rallye auto va se dérouler en toute quiétude sur Divajeu. Bel exemple de sobriété et d’incitation à la désescalade... ;-)

- Dans le Vercors, le département de la Drôme dominé par LR veut mettre 20 millions d’euros d’aménagements pour faire venir encore plus de touristes motorisés dans des espaces naturels sensibles (projet néfaste "sublimes routes du Vercors"). Pas de problèmes, des camions leur apporteront de l’eau potable sur les plateaux asséchés.
Tandis que Wauquiez, à la région, supprime des aides qui contribueaient à maintenir des espaces protégés (natura 2000).

- A la station des Deux Alpes en Isère, l’eau du glacier qui fond à toute allure est pompée, remontée en haut du glacier, puis transformée en glasse pilée pour que les compétitions de ski prévues en début d’hiver et la saison puissent se dérouler.

Stopper la civilisation industrielle cause du réchauffement climatique, et aussi respecter les sols, ça va ensemble

La raréfaction de l’eau va continuer de s’accentuer tant que les pratiques ne changent pas radicalement et tant qu’on ne stoppe pas la civilisation industrielle qui fabrique le réchaufffement climatique... Economiser l’eau et mieux la partager n’est qu’une mesure d’urgence, le plus important est ailleurs, mais ça, la plupart des élus, les gros médias de l’Etat et des milliardaires en parlent très peu, ou pas du tout, et ne veulent surtout pas agir dans ce domaine.

Si on est bien obligé de répondre en urgence à la situation et de s’adapter à la sécheresse dramatique en cours, l’important est surtout de stopper et modifier profondément ce qui cause les sécheresses, et de chérir ce qui limite et empêche les sécheresses.

Les actions à faire et celles à ne pas faire sont connues, mais elles ne seront pas mis en oeuvre tant qu’on reste sous le règne de la civilisation industrielle.

Pratiquer l’agriculture bio paysanne, la permaculture, l’agroforestrie, planter des arbres et des haies, refaire vivre des zones humides, faire circuler et s’infilter l’eau suivant les courbes de niveau, désimperméabiliser, laisser faire la nature, etc.

Ministère de l’agriculture et lobbys, ensemble pour ruiner les sols et aggraver les problèmes

"La construction de retenues d’eau est une solution à court terme et à courte vue.
Ces « solutions » empêchent une vraie prise de conscience de la transition agricole nécessaire. Il faut comprendre que :
- Retenir l’eau l’hiver c’est l’empêcher de s’infiltrer. Ça vous paraît évident ? Pas au ministre de l’agriculture.
- Garder l’eau dans des grandes réserves c’est l’assurance d’une forte évaporation. Ça vous paraît évident ? Pas au ministre de l’agriculture.
- Créer d’énormes retenues d’eau c’est entretenir l’idée que l’eau est là en abondance, ça va à l’inverse de la nécessité d’une utilisation rationnelle. Ça vous paraît évident ? Pas au ministre de l’agriculture.
"

Commentaire de Jean-Jacques Roche.

Le manque chronique d’eau : une conséquence visible et dramatique du système techno-industriel productiviste - Quelles « solutions » ?
Préserver les cycles de l’eau plutôt que les cycles de valorisation du Capital

Comprendre les cycles hydrologiques et cultiver l’eau

• il pleut plus au-dessus des océans qu’au-dessus des terres ;
• 90 % de l’eau qui s’évaporent au-dessus des océ- ans et des mers retournent directement dans les océans par le biais des précipitations ;
• seuls 10 % de l’humidité océanique se précipitent sur les terres ;
• plus de la moitié des précipitations sur les conti- nents provient de l’évapotranspiration des plantes et des sols qui compensent l’aridité plus importante des reliefs ;
SEULS 10 % DE L’HUMIDITÉ OCÉANIQUE SE PRÉCIPITENT SUR LES TERRES
• environ 35 % du volume d’eau formé sur les continents sont renvoyés dans les océans sous forme de ruissellement des rivières, des eaux souterraines et des glaciers ;
• les volumes et la distribution des nappes d’eau souterraines sont mal connus, mais on estime que seules les eaux les plus superficielles (environ 3,6 millions de km3) circulent activement dans le cycle de l’eau ;
• parmi ces eaux souterraines, 10 % rejoindraient les océans sans transiter par les cours d’eau.
• une partie considérable du débit des rivières et de la percolation des eaux souterraines n’atteint donc jamais l’océan, car elle s’est évaporée dans des zones de ruissellement interne ou a rejoint des bassins intérieurs dépourvus de voies d’accès à l’océan ;
ces bassins sans exutoires qui peuvent avoir des dizaines de milliers, voire des millions d’années sont appelés aquifères ou nappes phréatiques fossiles ; depuis environ un siècle, ces nappes fossiles sont, à l’instar du pétrole, exploitées de plus en plus intensément ; comme le pétrole, il s’agit d’une ressource non renouvelable, sauf à l’échelle de temps géologiques.
Ce que ne montre pas ce schéma, et que nous décrirons plus loin, c’est le volume d’eau formé sur les terres émergées par d’autres voies que celles des précipitations.

En fait, le taux d’infiltration des pluies dans les sols est très variable : il est maximal dans les forêts, minimal dans les zones où le sol est mis à nu et travaillé, et il est quasi nul dans les zones urbanisées où la plupart des sols sont imperméabilisés.
La proportion d’eau de pluie captée in situ (là où elle tombe) est donc largement impactée par l’action humaine sur son environnement.
Un sol couvert cultivé en semis direct capture en moyenne six fois plus d’eau qu’un sol labouré."

Credit : ISI - Jean-Luc Galabert
https://interculturelles.org/project/cultiver-l-eau/

(via Thomas Hémery)

- Les Alvéoles, Vallée de la Drôme :

"C’était il y a un peu plus d’1 an, au printemps 2021, à l’occasion du passage des amis de Le Permacooltour sur notre terrain. Il pleuvait, les images sont belles, le contraste avec la sécheresse que nous vivons depuis l’hiver dernier saisissant.
Et s’il était venu le moment de faire connaître les pratiques d’hydrologie régénérative, afin que nous soyons de plus en plus nombreux.ses à Ralentir, Répartir, Infiltrer et Stocker l’eau dans les sols et les nappes phréatiques (RRIS) ?
Et s’il était venu le moment où nous décidions de nous organiser collectivement, et prenions les premières mesures publiques pour aller dans ce sens ?"

Le paysage face aux changements climatiques
par [La chaîne des Alvéoles->https://www.youtube.com/c/alveoles]
https://www.youtube.com/watch?v=lUe_HMFoaLk

- sur Arte, la série « Roots » :

- Voir aussi : Les Biefs - Association des Biefs du Pilat

Continuer toutes les pires activités, tant que ça fait de la croissance économique

Les options pour arrêter les désastres et limiter l’impact de ceux hélas déjà inévitables sont archi-connues, mais le système en place continuera jusqu’au bout à artificialiser les sols, à les épuiser et les détruire, à étendre les monocultures...
A l’échelle globale, le système en place augmentera les technologies, les retenues d’eau, les restrictions, les dessalements d’eau de mer..., tout ce qui ne règle pas les problèmes de fond, et même aggrave les choses.
Les petites niches locales expérimentales et alternatives mise en avant sont ridicules par rapport à l’ampleur de tout ce qui continue à l’identique ou empire.

Du moment qu’elles alimentent la Croissance économique, les processus d’augmentation du volume d’argent indispensables aux détenteurs de capital, à l’Etat et au capitalisme, TOUTES les aberrations sociales et écologiques continueront d’être autorisées, voire encouragées. Le capitalisme punitif ciblera surtout les masses, les usages des particuliers, et pas tel ou tel secteur d’activité économique.
« La défense de l’emploi » est partout opportunément mise en avant pour justifier la continuation des activités néfastes en tout genre, mais en fait le capitalisme n’en a absolument rien à faire des emplois (seuls quelques petits patrons à contre courant s’en préoccupent), ce qui lui importe est l’augmentation du volume d’argent. Pou rle Capital, l’emploi n’est qu’un mal nécessaire, un coût embêtant à réduire et éliminer le plus possible.
Le technocapitalisme et les Etats arrêteront certaines activités et pratiques néfastes le plus tard possible, uniquement quand ils y seront obligés par les faits (pas du tout d’eau, pas de matière première, pas assez d’énergie). Certains des autres secteurs seront adaptées (utilisation d’énergies dites « vertes », gestion dite « sobre » via cybernétique...), mais la plupart continueront à l’identique.

Tout brûle déjà, et si on ne veut pas finir « carbonisés » (d’une manière ou d’une autre), si on ne veut pas voir le monde vivant « carbonisé » et/ou remplacé par le techno-monde, il va falloir se battre, voici des options possibles de combats.


Forum de l’article

  • Le manque chronique d’eau : une conséquence visible et dramatique du système techno-industriel productiviste - Quelles « solutions » ? Le 12 août 2022 à 01:02, par Les Indiens du Futur

    Un sol sec absorbe moins bien l’eau qu’un sol humide

    - Vidéo : https://www.facebook.com/themery/posts/pfbid0Dh59sG2rnHe9h7CNx8soz7TYZ44DzPc2y5qEwWDkjQjtErbpXubMK5xQXquVy7ofl

    Une expérience qui permet d’illustrer (mais pas de démontrer en elle-même) une donnée scientifique contre-intuitive : un sol sec absorbe moins bien l’eau qu’un sol humide. Explications.
    Cette expérience a été menée il y a quelques jours dans le jardin de l’Université de Reading, au Royaume-Uni. Je précise tout de suite qu’en tant que telle elle n’a pas une grande valeur scientifique, mais elle permet de mon point de vue d’illustrer de façon simple la complexité de la notion de perméabilité d’un sol, et permet d’introduire efficacement la notion d’hydrologie régénérative.
    Si nous souhaitons disposer de + d’eau dans les nappes phréatiques, les cours d’eau et limiter nos besoins en pompage pour l’agriculture, nous devons concentrer tous nos efforts sur un point : infiltrer l’eau de pluie là où elle tombe, et ralentir le + possible son temps de retour à la mer.
    Or nos sols sont de plus en plus imperméabilisés, par l’urbanisation, les pratiques agricoles, et les aménagements hydrauliques (fossés, canalisations...) qui au lieu d’aider l’eau à s’infiltrer localement, la dirigent le + rapidement possible hors de nos paysages, vers les bas de pente, les cours d’eau et finalement jusqu’à la mer.
    L’une des premières étapes pour inverser cette tendance est de mieux comprendre ce qu’est la perméabilité d’un sol. C’est une notion qui paraît simple au premier abord, mais qui en fait s’avère plutôt complexe. Elle est dépendante de nombreux facteurs : la texture (un sol sableux est + perméable qu’un sol argileux), la structure (un sol aéré est + perméable qu’un sol tassé), mais aussi d’une variable moins connue : le degré (ou taux) de saturation : plus le sol est saturé (c’est à dire plus le rapport entre le volume d’eau et le volume de vide est importante), plus la perméabilité est importante. Le tout étant aussi influencé par la pente évidemment !
    Résultat : un sol sec est moins perméable qu’un sol humide ! Etonnant, non ? Cela a de multiples conséquences sur notre manière de conduire nos paysages, et notamment le fait que + nous allons avoir des étés secs, + nous allons avoir besoin d’ouvrages d’infiltration dédiés (baissières, noues, bassins d’infiltration...) et de pratiques agricoles adaptées (travail du sol suivant les lignes de niveau, couverts végétaux permanents, agroforesterie...) pour espérer remplir nos nappes phréatiques en automne/hiver. CQFD.

    (post de Samuel Bonvoisin, permaculteur en Drôme)

    Répondre à ce message

Répondre à cet article

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
[Se connecter]
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Partagez la page

Site réalisé avec SPIP | | Plan du site | Drôme infos locales | Articles | Thèmes | Présentation | Contact | Rechercher | Mentions légales | Suivre la vie du site RSS 2.0
Médial local d'information et d'expression libre pour la Drôme et ses vallées, journal local de contre-pouvoir à but non-lucratif, média participatif indépendant :
Valence, Romans-sur-Isère, Montélimar, Crest, Saillans, Die, Dieulefit, Vercheny, Grane, Eurre, Loriol, Livron, Aouste sur Sye, Mirabel et Blacons, Piegros la Clastre, Beaufort sur Gervanne, Allex, Divajeu, Saou, Suze, Upie, Pontaix, Barsac, St Benois en Diois, Aurel...
Vous avez le droit de reproduire les contenus de ce site à condition de citer la source et qu'il s'agisse d'utilisations non-commerciales
Copyleft