Un article fait un très bon résumé de la situation concernant la folie et la responsabilité de la civilisation industrielle dans les causes de la pandémie et ses effets sociaux.
L’autre article est d’une écologiste suisse élue à Lausanne qui montre de manière claire et simple que le pire serait de revenir à la « normalité » qui est le problème...
- Ne revenons pas « à la normalité », car c’est précisément le problème - OPINION. La normalité à laquelle nous souhaiterions revenir est précisément la raison pour laquelle nous sommes dans cette situation de crise, écrit Sara Gnoni, activiste et conseillère communale à Lausanne
- Lugubris Lamentatio (par Christophe Thro) - L’homme était devenu le nouvel alphabet de la planète, et sublime hybris, même sa destruction ne pouvait provenir que de lui.
- Le « business as usual » n’est plus une option !
Extraits de ces textes :
La normalité, c’est d’avoir dévalorisé les métiers qui, aujourd’hui, nous sauvent la vie comme infirmier/ères, médecins du service public, caissières, livreurs, sans oublier celles et ceux qui nous nourrissent, les agriculteurs. C’est d’avoir un air si pollué que, mondialement, il provoque 9% des décès, près de 5 millions par an. C’est d’avoir un environnement si toxifié par des substances qui perturbent notre organisme que le coût de ces expositions sur la santé est estimé à plus de 150 milliards d’euros par an, rien que pour l’Union européenne.
Le « business as usual » n’est plus une option
Est-ce que nous voulons réellement retourner à cette normalité qui nous mène droit dans le mur et vers une crise environnementale, climatique et sociale autrement plus meurtrière que ce que nous vivons en ce moment ? Je ne pense pas. Une fois l’orage passé, il nous faudra combattre avec force les propositions qui viendront lorsqu’il s’agira de « relancer l’économie » pour soutenir la consommation, reprendre les déplacements et les loisirs, lorsqu’il s’agira de réduire les filets sociaux et les droits démocratiques, lorsqu’il s’agira, sous couvert de protection de la santé, de mettre en place de la surveillance de masse qui pourra ensuite servir pour réprimer les mouvements sociaux.
Car les mesures qui nous seront proposées non seulement nous ramèneront à une normalité non soutenable mais elles iront au-delà et nous conduiront droit vers le gouffre avec le pied sur l’accélérateur. Nous serons toutes et tous vulnérables car une bonne partie de la population se trouvera en situation difficile, précaire, après une crise financière qui sera sans précédent. Nous devrons être solidaires et humains dans l’adversité.
Le colosse se rend compte que ses pieds sont d’argile
Le bouc émissaire est-il une espèce sauvage en voie de disparition, pangolin ou chauve-souris ? (Avec sa logique dénaturée le capitalisme n’avait pas attendu cette pandémie pour s’attaquer aux animaux, symboles d’une existence libre, contraires à la bureaucratie comptable et au rendement économique, la dénomination même de « sauvage » étant une insulte à la civilisation). Non. Les zoonoses (transfert de maladies par des animaux aux humains) sont directement suscitées par l’exploitation forestière et minière, par la construction de routes supposant la migration des hommes dans les espaces les plus reculés, par la débauche pantagruélique de cuisiner et de commercer tout ce qui vit. C’est l’une des branches de la civilisation, à savoir le bouleversement des écosystèmes afin d’alimenter la machine en matières premières, qui est responsable de l’émergence de maladies nouvelles