La surveillance technologique autoritaire ou la solidarité humaine dans la confiance ?

Chronique quotidienne d’un pays autoritaire, la France - Sans démocratie réelle, le régime policier et martial s’impose

mardi 7 avril 2020, par Camille Z.

Quelques posts et articles pour bien comprendre le monde autoritaire violent porté par le gouvernement français et ses partenaires capitalistes.

CHRONIQUE QUOTIDIENNE D’UN PAYS AUTORITAIRE

Contrôle Confinement : « Si vous êtes pas content, changez de pays. Et vous la fermez ! J’ai vite fait de vous coller en GAV pour outrage ». Gendarmerie de Saint-Beauzély (Millau), 30 mars 2020.

- post et VIDEO sur Cerveaux non disponibles
- Vidéo intégrale et témoignage de la victime (une personne vivant en camion confinée sur un parking)

et aussi : 🛑 COVID, SURVEILLANCE & LIBERTÉ 🛑
DIRECT VIDEO. Posez vos questions à Olivier Tesquet, journaliste spécialisé dans les questions de sécurité numérique.

Le premier robot policier de Dubaï entre en service
  • Devenir des robots pour échapper au virus ? - Les projets de traçage numérique contre le virus se précisent. Ferons-nous reposer la santé de la population sur notre « robotisation » ou, au contraire, sur notre humanité ? (...) De ces tensions sociales, il faut redouter un basculement culturel en faveur d’une surveillance massive de nos comportements hors-lignes. Il faut redouter l’exclusion sociale de celles et ceux qui refuseront de céder leur sociabilité et leur corps au contrôle et à l’efficacité biologique. De celles et ceux qui refuseront de devenir semblables à des machines, traçables et auditables en tout lieu. (...) Hélas, une telle évolution ne serait pas que sociale : l’industrie la prépare déjà depuis des années en déployant la reconnaissance faciale et la vidéo-surveillance automatisée dans nos villes. La Technopolice pourrait trouver dans cette crise sanitaire l’assise culturelle qui lui manquait tant. (...) Les logiciels proposés aujourd’hui ne sont que l’éternelle réitération du « solutionnisme technologique » que l’industrie techno-sécuritaire redéploie à chaque crise. Sauf que, aujourd’hui, ce serpent de mer autoritaire constitue aussi une menace sanitaire.
  • Au nom du coronavirus, l’État met en place la société de contrôle - Couvre-feux, contrôles policiers multiples, toute-puissance de l’administration, emballement de l’industrie technosécuritaire : la pandémie de Covid-19 se traduit, en France, par un contrôle accru des populations, suspectées par principe de ne pas participer à la « guerre » contre le virus.
  • Coronavirus : un hélicoptère traque les randonneurs dans les Vosges (en revanche l’Etat a réduit le nombre d’inspecteurs du travail, et les invite à une prudente modération quand il s’agit de traquer les grandes entreprises qui se moquent de la santé de leurs salariés en temps de pandémie...)
  • Confinement et délires sécuritaires, policiers et totalitaires - Les pyromanes jouent les pompiers armés - Hélicoptère à vision nocturne, drones, couvre-feux, violences policières, surveillance numérique, lois sécuritaires... (nombreux exemples) - Voici quelques infos hallucinantes. A défaut de prévention et de pédagogie, à défaut de masques et de tests, le gouvernement et sa police profitent du confinement pour en rajouter dans le sécuritaire, la gesticulation martiale, la rhétorique guerrière. Suivies de quelques remarques plus générales.
  • Alain Damasio : « La police n’a pas à être le bras armé d’une incompétence sanitaire massive » - Pour l’auteur de SF, aucune épidémie ne devrait servir d’alibi pour détruire nos libertés. Il s’interroge sur l’après-Covid : on a souvent vérifié que les mesures sécuritaires ne disparaissent pas forcément en même temps que le danger. Et que restera-t-il de nos relations humaines après plusieurs semaines sans contact autre que via les écrans ?
Robocop version Dubaï
« En 2030, nous voulons que les robots représentent 25 % de nos effectifs de police ».
https://www.numerama.com/tech/260566-le-premier-robot-policier-de-dubai-entre-en-service-vraie-revolution-ou-fausse-bonne-idee.html

La volonté de surveiller et punir ne date pas d’hier

Comme pour la répression des gilets jaunes ou des quartiers populaires, les brutalités policières et les dispositifs de surveillance en temps d’état d’urgence sanitaire ne sont pas des erreurs, des dérives, des simples bavures, de transitoires mesures exceptionnelles bien dosées, mais des choix politiques assumées, des orientations claires et réitérées d’accentuer l’autoritarisme et le régime permanent du terrorisme d’Etat.

Ces orientations volontaires ne sont pas des dévoiements de « la-démocratie ». C’est justement parce que il n’y pas de démocratie véritable que de tels dispositifs sont possibles et qu’ils sont employés comme moyen de contrôle.
Dans une démocratie réelle, où les peuples décideraient collectivement et directement de leurs destinées, la pédagogie, l’auto-éducation, la solidarité, la fraternité, la prévention, la confiance, l’écoute, la mansuétude, l’entraide, l’auto-organisation prévaudraient sur les dispositifs policiers et martiaux.
Les décisions et les mesures de protection mutuelle pourraient se faire sans les délires de « nous sommes en guerre », sans hélicoptères à vision nocturne, sans mise en prison à tout bout de champ, sans flicage numérique ni culpabilisation des précaires.

Historiquement, on sait où peut mener la conjonction de crises graves et de régimes autoritaires : au néo-fascisme.
Mais ce n’est pas inéluctable, le discrédit des systèmes en place et les soulèvements populaires pourraient aussi balayer pour de bon les oligarchies et leur économie capitaliste prédatrice afin d’écrire des scénarios nettement plus enviables.

Les actions collectives pour construire d’autres futurs que la dystopie doivent commencer et s’étendre dès maintenant.


Forum de l’article

  • La surveillance technologique autoritaire ou la solidarité humaine dans la confiance ? Le 11 mai 2020 à 12:37, par Camille Pierrette

    Le meurtre du bon sens : la Dictature Sanitaire

    - Le nouveau fascisme ordinaire, acceptable et accepté (suite sur Mediapart)
    Interdiction de sortir, de contact physiques, de recevoir des gens chez soi. Délations, dénonciations, police des « mœurs » qui sillonne les rues à la recherche des vils subversifs qui ne se soumettraient pas à la « loi martiale » décrétée par un gouvernement qui s’est octroyé les « pleins pouvoirs ». Voici quelques exemples du quotidien des gens dans la plupart des pays du monde.

    Selon Hannah Arendt la différence entre une dictature et un régime totalitaire ne se situe pas dans l’ampleur de l’arbitraire, de la répression et des crimes, mais dans le degré de contrôle du pouvoir sur la société : une dictature devient « totalitaire » lorsqu’elle investit la totalité des sphères sociales, s’immisçant jusqu’au cœur des sphères privée et intime (familles, mentalités, psyché individuelle).
     Source : Hannah Arendt, La nature du totalitarisme

    Interdiction de sortir, de contact physiques, de recevoir des gens chez soi. Délations, dénonciations, police des « mœurs » qui sillonne les rues à la recherche des vils subversifs qui ne se soumettraient pas à la « loi martiale » décrétée par un gouvernement qui s’est octroyé les « pleins pouvoirs ». Répression et lourdes sanctions en cas de non-respect du nouveau code de conduite, chasse aux sorcières de ces « criminels », « meurtriers », « égoïstes » qui osent braver ces interdictions liberticides. Et la liste peut encore continuer… Vilipendés par une masse populaire fanatisée, ces « salauds de subversifs » sont ainsi jugés de façon accélérée et expéditive (ouverture de tribunaux d’exceptions pour ces « salauds ») et jetés en pâture dans l’enfer des réseaux (anti-)sociaux.

    La loi martiale est l’instauration dans un pays d’un état judiciaire d’exception, au sein duquel l’armée assure le maintien de l’ordre à la place de la police ou en collaboration avec celle-ci. C’est le chef d’État qui « invoque » la loi martiale, ce qui signifie que le général de l’armée prend le pouvoir pendant un temps délimité. Elle se traduit généralement par la suspension totale ou partielle des libertés fondamentales des citoyens, notamment celles de se rassembler, de manifester et de ne pas être emprisonné sans fondement judiciaire. La loi martiale n’entre en vigueur qu’en raison d’une situation exceptionnelle, ou perçue comme telle.
     Source : Wikipedia

    (...)

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  • La surveillance technologique autoritaire ou la solidarité humaine dans la confiance ? Le 12 avril 2020 à 21:51, par Camille Z

    🔴 BILAN DE CONFINEMENT - L’ÉTAT EST POLICIER

    Alors que le confinement dure depuis maintenant 1 mois et que demain, Macron prendra de nouveau la parole pour nous dire à quelle sauce nous allons être mangés, voici un petit bilan - provisoire - du confinement policier que nous vivons depuis 1 mois.

    Contraventions, violences policières, perfectionnement du contrôle de la population par l’usage des technologies. L’horizon est bien sombre :

    - Depuis le début du confinement : Plus de 500 000 amendes distribuées.
    - Des Sans Domiciles Fixes sont régulièrement verbalisé·e·s pour "non respect du confinement".
    - 19 mars : A Falaise, 4 membres d’une même famille ont été verbalisé·e·s pour avoir assistes à l’enterrement d’un de leur proche.
    - 1er avril : A Bressuire, une personne a été verbalisée alors qu’elle se recueillait dans un cimetière.
    - 10 avril : Les membres d’une association donnant des repas gratuits aux plus démunie·e·s ont été verbalisé·e·s à Marseille lors d’une distribution.

    - Depuis le début du confinement : Des dizaines de vidéos de violences policières circulent sur les réseaux sociaux. Passages à tabac, coups de taser, interpellations musclées avec plaquage ventral, etc. La plupart ont lieu dans des quartiers populaires, pendant que dans le 16e arrondissement de Paris, les gens prennent le soleil sans voir la police.

    - Le 17 est saturé d’appels de délation. Lille est l’une des villes les plus touchées par le virus Poucave–19 ! Attention à ne pas l’attraper !

    - Tout est bon pour contrôler la population. Dans quasiment toutes les grandes métropoles, des drones ont été utilisés pour faire respecter le confinement. A Nantes, la préfecture est allée jusqu’à utiliser un hélicoptère pour repérer d’éventuelles contrevenant·e·s au confinement. Le traçage numérique est aussi une piste sérieusement envisagée par l’Etat. Les opérateurs téléphoniques ont déjà accepté de collaborer avec le gouvernement sur la question des données des utilisateurs et utilisatrices.

    - Le 3 avril, le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a tenu des propos ignobles affirmant que « Ceux qui sont aujourd’hui hospitalisés, ceux qu’on trouve dans les réanimations, ce sont ceux qui au début du confinement ne l’ont pas respecté, c’est très simple. Il y a une corrélation très simple. » Tellement abject qu’il a dû s’excuser publiquement les jours suivants. Excuses refusées, Monsieur le préfet.

    - Le 5 avril : une fillette de 5 ans a été très gravement blessée par un tir de LBD40 policier à Chanteloup-les-Vignes.

    - Le 8 avril : la ZAD de la Dune était évacuée, mettant ainsi en danger les occupant·e·s qui y étaient confiné·e·s, et détruisant un lieu de vie et de lutte.

    - Le même jour, nous apprenions que l’Etat avait commandé pour plus de 3,5 millions d’euros de gaz lacrymogènes au mois de mars.

    - Entre le 8 et le 10 avril, en 3 jours : 4 personnes sont mortes des suites d’une intervention policière. Trois en France, à Béziers, Angoulême, Cambrai, et une à Bruxelles.

    - Samedi 11 avril : À Marseille, la police a forcé les portes d’un appartement pour retirer une banderole de soutien au personnel hospitalier d’un balcon.

    Et à chaque fois, la police est impliquée. Elle confirme ici son rôle central dans le contrôle et la répression des populations dans cette période d’état d’exception.

    post de Lille Insurgée

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  • La surveillance technologique autoritaire ou la solidarité humaine dans la confiance ? Le 12 avril 2020 à 12:55, par Camille Z

    LA DICTATURE EN MARCHE
    Témoignage de Manuel Boghossian :
    « Hier ma mère (79 ans) a été verbalisée (135 euros) en la bonne ville de Graulhet (Tarn) pour s’être arrêtée à la fenêtre de mon père (93 ans) en maison de retraite, cela à 500 mètres de chez elle et alors qu’elle était munie de son attestation
    . La raison invoquée : interdiction de s’arrêter dans sa promenade quotidienne. Résultat des courses : mon père, désormais, n’aura plus aucun contact avec l’extérieur même à travers une vitre. »
    (post de Cerveaux non disponibles)

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  • La surveillance technologique autoritaire ou la solidarité humaine dans la confiance ? Le 10 avril 2020 à 13:50, par Camille Z

    On voit où sont les priorités du gouvernement :

    PENDANT LA PANDÉMIE, LE GOUVERNEMENT COMMANDE DES DRONES ET DES GAZEUSES

    - Le gouvernement aurait-il autant peur de la « sortie de crise » que de la « crise » elle même ? -

    Depuis le début de la crise du Covid-19, l’État a fait le choix d’une gestion policière au détriment d’une politique de tests massifs et de productions de masques et de blouses. Plus de 500 000 amendes ont été distribuées, accompagnées de nombreuses violences policières, et de la mort d’un homme lors d’une arrestation pour « non-respect du confinement ». Pendant la crise sanitaire, deux appels d’offre ont été publiés par les services du gouvernement :

    🔴 COMMANDE DE LACRYMOGENE : le 1er mars l’État lançait un appel d’offre pour l’acquisition massive « d’aérosols lacrymogènes au profit de la police nationale et de la gendarmerie nationale ». Des milliers de nouvelles gazeuses qui brûlent les yeux, le visage et les voies respiratoires des malheureux qui s’approchent des forces de l’ordre. Montant de l’appel d’offre ? 3.642.864 euros. Une certaine notion de l’urgence ...

    🔴 COMMANDE DE DRONES : l’annonce était mise en ligne le 27 mars 2020, en pleine crise sanitaire. Il s’agit d’un appel d’offre pour acheter des « micro drones permettant à la fois l’observation de jour et de points chauds à courte portée, en particulier lors des missions " au contact "de la menace » lancé par le ministère des armées. Le produit comprend le drone en lui même et « un système dit " débarqué " avec une sacoche, au moins un vecteur aérien avec sa batterie, un écran, une manette de commande et deux batteries de rechange ». Une première commande « d’environ 200 systèmes » est prévue dès 2020, et une deuxième est prévue en 2021. « Le retour d’expérience ainsi acquis permettra d’établir la cible et sa cadence de livraison. » Le montant n’est pas spécifié. Il va falloir nous habituer à voir les drones de surveillance se généraliser, en « zones de guerre » comme dans la vie de tous les jours, les deux ayant tendance à se confondre à toute vitesse.

    Alors que les commandes de masques, priorité vitale, n’arriveront pas avant « fin juin » selon le gouvernement, les commandes de matériel de répression et de surveillance n’attendent pas. Le gouvernement semble avoir autant peur de la « sortie de crise » que de la « crise » en elle même !

    (post de Nantes Révoltée)

    - voir aussi :

    • à Mayotte (pour l’instant) : Blanquer, ministre de la matraque - En plein confinement, un arrêté vient d’être publié au Journal officiel, autorisant l’Éducation nationale à « acquérir et détenir des matraques de type bâton de défense ou tonfa, matraques téléscopiques et tonfas téléscopiques, relevant de la catégorie D ». Autrement dit, Blanquer arme ses Équipes mobiles de sécurité (EMS), qui deviennent de facto les CRS de l’Éducation nationale.
      (ce qui confirme du rôle de mater les jeunes de l’éducation nationale étatique...)

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  • La surveillance technologique autoritaire ou la solidarité humaine dans la confiance ? Le 8 avril 2020 à 17:47, par Camille Z

    La crise sanitaire ne justifie pas d’imposer les technologies de surveillance - Communiqué de l’Observatoire des libertés et du numérique (OLN), Paris, le 8 avril 2020

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