En Asie du Sud-Est, on « domestiquait » les jeunes éléphants nouvellement capturés en les brisant psychologiquement. Pour cela, on les enfermait dans un cercle de feu vers le centre duquel on les repoussait constamment une nuit entière.
Pour leur part, les chimpanzés s’occupent eux-mêmes de briser leurs congénères. Une île face à la Californie héberge des bandes de singes au comportement scruté par des scientifiques depuis des décennies. Ce sont les seuls humains à y être admis.
Leurs cameras captèrent la scène suivante : une femelle dominante adulte saisit sans ménagement une très jeune guenon. Elle l’emporte vers le rivage et lui plonge et maintient la tête sous l’eau à plusieurs reprises. Puis la ramène à l’endroit où elle l’a prise, avant que sa mère ne revienne.
Car la brute avait attendu le départ de la génitrice pour commettre son forfait. Pourquoi ce comportement ? La gamine est la fille d’une guenon d’en dessous. L’enfant naïve a eu le tort de soutenir son regard. L’ordre social singe veut qu’on baisse les yeux.
Trop rares sont qui ont rencontré l’enfant grandie sur les genoux d’hommes et de femmes célèbres ou puissants. Comme pour tout le monde, c’est leur entourage, leur proches, leurs amis, leurs relations. Rien que de très normal. Mais il y a dans leur assurance impérative tout le reste derrière : le respect dû à leur fortune, leur nom, leur gloire, leur famille, l’assurance acquise toute naturelle de ceux dont on n’a jamais mis la tête sous l’eau, par héritage et habitude.
En dessous ceux dont on a mis la tête sous l’eau. En dessous par héritage et habitude, bercés sous des genoux quelconques, habitué aux brimades au point de les croire normales. La violence du chef est la racine de son autorité. Il est élu démocratiquement.