La neutralité carbone, très efficace pour anesthésier l’écologie politique et ouvrir de nouvelles opportunités business au techno-monde

La société industrielle se nourrit des désastres sociaux et écologiques

vendredi 24 juin 2022, par Antitech 26.

Voici un article qui démolit le mantra de la « neutralité carbone » et en montre toute la nocivité. Puis quelques remarques.

NEUTRALITÉ CARBONE : L’ARNAQUE DU SIÈCLE

Tout semble montrer que le concept de neutralité carbone n’a qu’un seul objectif : mettre à profit les "opportunités" que représentent le changement climatique et le désastre écologique afin de maintenir en état de marche la société industrielle le plus longtemps possible. Comment ? En ouvrant, grâce au progrès scientifique et technique (mesure du carbone, capture du carbone, stockage du carbone, agrocarburants, etc.), de nouvelles perspectives de croissance économique. La société industrielle se nourrit des désastres sociaux et écologiques depuis plusieurs siècles, et elle continuera de le faire si rien n’est fait pour la stopper. Selon toute logique, le pétrole, le gaz et le charbon ne seront jamais abandonnés sans démanteler le système industriel dans TOUS les pays industrialisés. Malheureusement, il se pourrait qu’une entreprise aussi ambitieuse nécessite de déclencher des conflits locaux (et peut-être mondiaux). Là encore, il est temps d’arrêter de se bercer d’illusions et de se montrer à la hauteur des enjeux.

Pour décrypter le sujet, voici un long texte composé de plusieurs parties :
- Qu’est-ce que la neutralité carbone ?
- Le carbone, cheval de Troie de l’appropriation capitaliste de la nature
- Une révolution industrielle et financière « décarbonée »
- Empreinte carbone : l’illusion du contrôle
- La décarbonation menace déjà la biodiversité
- La ville neutre en carbone, une autre fumisterie

- Neutralité carbone : l’arnaque du siècle - Dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, et pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C, les 195 pays signataires de l’Accord de Paris se sont fixé comme objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Nous n’allons pas revenir ici sur l’aberration qui consiste à « lutter contre le changement climatique », ce qui revient à s’attaquer aux symptômes et non à la racine du mal – la société industrielle et l’extraction démentielle de matières premières et d’énergie qui sous-tend son existence. Le concept de neutralité carbone a été d’une aide précieuse pour détourner le mouvement écologiste – historiquement décroissant, en faveur de la paysannerie et s’opposant aux industriels autant qu’à l’État – afin de limiter le cadre des débats au changement climatique, à la question énergétique et à la décarbonation de l’économie.

La neutralité carbone, très efficace pour anesthésier l’écologie politique et ouvrir de nouvelles opportunités business au techno-monde
Plus de 50% des émissions viennent des infrastructures de base nécessaires au techno-monde

Remarques

On pourrait aussi ajouter l’effet rebond :
- Ecologie : l’effet rebond casse les rêves du solutionnisme technologique

Comme le capitalisme est obligé de croître et de produire toujours plus pour survivre en augmentant le volume d’argent, il utilise forcément toutes les énergies disponibles et donc il ne peut, au niveau planétaire, qu’aggraver son "empreinte carbone". Ce faisant il aggrave aussi les destructions des sols, des eaux douces et du vivant en général.

Et aussi

« Étrange ironie. On constate aujourd’hui que l’essor de ce modèle fondé sur la micro-électronique et l’informatique, loin de permettre une sortie par le haut du capitalisme industriel, lui a au contraire permis de prendre une ampleur inégalée. Loin de conduire à une sortie du travail à la chaîne, cette nouvelle étape lui donne au contraire une impulsion inouïe : sur toute la surface du globe, les usines se multiplient pour produire puces électroniques, i-Pad et autres i-Phone « développés » par les chercheurs et les entrepreneurs de toutes les Silicon Valley du monde. L’observateur des technopoles est, à bien des égards, du « bon côté » de la division internationale du travail : il y a longtemps qu’on ne produit plus de puces de silicium dans la baie de San Francisco et que la mine de Mountain Pass, en Californie, ne lui fournit plus de terres rares. En partie invisibilisées par cette conversion des anciennes puissances industrielles à la soi-disant « économie immatérielle », l’exploitation et la pollution intrinsèques à ce modèle n’ont jamais été aussi générales et aussi démesurées. »
Celia Izoard
Revue Z n°9 "L’utopie des technopoles radieuses"
▶️https://sciences-critiques.fr/pourquoi-et-comment-critiquer-la-technologie-aujourdhui-2/
▶️https://ladernierelettre.fr/revue-z/


Forum de l’article

  • La neutralité carbone, très efficace pour anesthésier l’écologie politique et ouvrir de nouvelles opportunités business au techno-monde Le 25 juin 2022 à 11:35, par simon

    Vous avez raison ...! Le capitalisme a une adaptabilité sans limite pour continuer à exister et produire de la valeur :
    pour info, un exemple sidérant de cynisme et/ou d’inconscience
    je cite un article d’orange :
    « Kenya : monétiser oiseaux ou girafes pour mieux protéger humains et nature
    nous avions besoin de trouver d’autres moyens d’augmenter les recettes pour continuer à payer les loyers » aux Masai, raconte à l’AFP Mohanjeet Brar, le directeur général de la société Gamewatchers safaris, locataire des terres et gestionnaire de la réserve.
    Une des pistes consiste à mesurer la quantité de carbone stockée par la végétation et les sols ainsi que la richesse biologique de leurs réserves, pour en tirer des crédits carbone et biodiversité.
    « Nous voulons comprendre ce qu’est un écosystème de prairies en bonne santé et comment en monétiser certains aspects », indique Mohanjeet Brar.
    Dans un premier temps, il s’agit de vendre des crédits carbone car le marché est en place et les Masai en verront rapidement les fruits, poursuit-il. Dans un deuxième temps, le zoologiste espère que des crédits biodiversité seront vendus.
    « Notre but est qu’au moins 60% (des revenus tirés des crédits carbone) aillent aux propriétaires terriens », précise Mohanjeet Brar."

    Menteur ! quel tour de passe passe ! On met donc en avant l’intérêt écologique et le bien être, la survie de groupes sociaux autochtones pour, en définitive, continuer et accroitre les bénéfices .. en une sorte de rédemption des dégâts causés ailleurs

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