La montée du fascisme en France, fortement encouragée par des médias capitalistes et le pouvoir macroniste

Les capitalistes et leurs obligés préfèrent le fascisme aux sociétés solidaires, et s’en servent pour garder le pouvoir

mercredi 2 octobre 2019, par Camille Z.

Deux articles sur le fascisme qui monte, encouragé et utilisé par le régime Macron et les merdias capitalistes, par Reporterre et Nantes Révoltée.
Les pouvoirs capitalistes et le bloc bourgeois veulent que l’extrême droite supplante la droite et la gauche, pour que, comme en 2017, les seconds tours aux élections se résument à des duels LREM/extrême droite, où « tout le monde » voterait LREM. De plus, au pire, ils préfèrent avoir l’extrême droite au pouvoir plutôt qu’une gauche réellement de gauche (c’est à dire non socialiste).

POURQUOI LESDIAS FONT-ILS MONTER LE FASCISME ?

« Le fascisme n’est pas le contraire de la démocratie mais son évolution par temps de crise. » Bertolt Brecht

(un post de Nantes Révoltée)

Des appels à la guerre civile, des envolées ouvertement racistes, des références ambiguës au nazisme et à « l’extermination », des mots haineux contre les musulmans. Ces propos de nature fasciste, sont tenus lors d’une « convention » de l’extrême droite à Paris. Dans le public, quelques centaines de personnes, plutôt âgées, des riches, des racistes en costumes. Et surtout une armée de caméras et de journalistes de toutes les rédactions imaginables. Les grands médias choisissent ce jour là d’offrir une publicité inouïe à cette soirée d’extrême droite. Les discours appelant à la violence sont retransmis en direct sur les grandes chaînes d’information. Sans filtre. Du jamais vu. Éléments de compréhension :

- Pourquoi les grands médias décident de faire une promotions aussi énorme de propos sortis tout droit des années 1930 ? Ce meeting était-il particulièrement important ? Ses participants était-ils nombreux ? Pas du tout : quelques centaines tout au plus. Beaucoup moins que les manifestations hebdomadaires de Gilets Jaunes, qui sont passées sous silence. Moins que les mobilisations contre les violences policières, jamais abordées dans les médias. Moins que n’importe quel rendez-vous de parti, d’association, ou de syndicat dont personne ne parle. Les médias choisissent donc de valoriser à outrance les groupuscules les plus à droite. De les faire passer avant tout le reste.

- Les chaînes possédées par les milliardaires misent donc sur le fascisme. Les médias français n’ont jamais été concentrés entre si peu de mains. Le vendeur d’armes Dassault, le magnat du luxe Bernard Arnault, le destructeur de forêts Bolloré ... une dizaine de patrons richissimes possèdent la totalité du paysage audiovisuel français. Ces ultra-riches, tous proches du pouvoir, décident de promouvoir l’extrême droite radicale. LCI et BFM diffusent en direct les appels à la guerre civile d’un chroniqueur qui vient d’être condamné pour « provocations à la haine raciale ». Le même chroniqueur est grassement payé par la chaîne Cnews pour animer une émission quotidienne. Cet individu qui n’a pas d’autre talent que son racisme maladif, avait été propulsé il y a 10 ans par le service public, dans une émission à grande audience. Lors du meeting parisien, l’héritière du clan Le Pen annonce fièrement, toujours en direct : « demain, nous serons au pouvoir ». Elle sait que les médias font campagne pour elle.

- Ce sont ces chaînes, ces journaux, qui ont méthodiquement fabriqué Macron alors qu’il était presque inconnu. Qui l’ont porté au pouvoir en 2017. Ces mêmes médias qui diffusent à présent les discours fascistes.Ce choix est délibéré. Il faut construire un tandem mortifère : Le Pen et Macron. Ne laisser la place dans le débat public qu’aux idées de droite et d’extrême droite. Il n’y a plus qu’un pouvoir ultra-libéral et policier face à un partir ultra-libéral et encore plus policier. Cette opération passe par la destruction systématique des contre-pouvoirs. Diabolisation des Gilets Jaunes et de « l’ultra-gauche », fantasmes sur les « black blocs », invitations quotidiennes de policiers, reportages anxiogènes. Cela passe aussi par des campagnes de dénigrement régulières contre Mélenchon, présenté comme un enragé « radical », alors qu’il propose un programme modéré, qui aurait été classé au centre-gauche il y a 20 ans. Les médias tirent délibérément tout l’échiquier politique à l’extrême droite, en imposant les thèmes, l’agenda et les figures les plus réactionnaires.

- Ces choix ont des conséquences concrètes gravissimes. Les thématiques racistes mises en valeur par ces médias tuent. En 2011, un militant d’extrême droite exécutait 77 personnes en Norvège au nom de la « croisade » contre l’Islam. En mars dernier, un néo-nazi tuait 51 personnes en Nouvelle Zélande, au nom des idéologues français du « grand remplacement » - régulièrement invités dans nos médias. En France, les agressions racistes se multiplient, portées par le climat créé par LCI et BFM. Ces médias ont du sang sur les mains. Ils portent une responsabilité énorme dans les violences commises par l’extrême droite, hier, aujourd’hui, et demain.

- Il faut arrêter de faire peser la responsabilité de la montée de l’extrême droite sur les classes populaires. Les classes populaires manifestent depuis un an dans les cortèges de Gilets Jaunes pour réclamer la justice sociale, pour simplement vivre dignement. En réponse, elles se font arracher les yeux, les mains, et jeter en prison. A la « convention de l’extrême droite », il y avait uniquement des grands bourgeois, des politiciens, des costards et des éditorialistes richissimes. Qu’on se le dise, que personne ne l’oublie : en France, ce sont les élites qui portent le fascisme au pouvoir. La bourgeoisie sait qu’une dictature saura protéger ses intérêts. Elle l’encourage. Macron et Le Pen sont les deux faces de la même pièce. Ne l’oublions jamais.

La montée du fascisme en France, fortement encouragée par des médias capitalistes et le pouvoir macroniste

La montée du fascisme

En affirmant qu’« une guerre d’extermination contre l’homme blanc hétérosexuel » se livrait, Éric Zemmour a rompu une digue, marquant la progression constante des idées fascistes dans le pays. Sans que l’oligarchie y répugne vraiment. Ce qui est en jeu dans la bataille politique d’aujourd’hui, c’est notre commune humanité.

- La suite sur Reporterre, édito de Hervé Kempf

Extrait :

Depuis quelques semestres, un débat discret agite la gauche radicale : sommes-nous ou non en voie de fascisation ? Le capitalisme n’évolue-t-il pas, pour maintenir son ordre inégalitaire et son système croissanciste, vers une forme politique que le terme d’autoritarisme ne suffit plus à définir ? On n’entrera pas ici dans ce débat un poil académique quoique très intéressant. Mais on suivra Mathieu Rigouste, un des meilleurs spécialistes des politiques répressives, quand il résume ainsi la situation : « Miliciarisation et militarisation, unification d’un bloc bourgeois autour des droites extrêmes, massification carcérale et de l’internement des “indésirables”, écrasement des résistances populaires. Face à la crise globale, les classes dominantes savent très bien ce qu’elles préparent. » Et de rappeler la phrase de Brecht : « Le fascisme n’est pas le contraire de la démocratie mais son évolution en temps de crise. » Nous en sommes là.

Est-il besoin de dire que, tant du côté de M. Zemmour que de celui du bloc bourgeois, la question écologique est ignorée ? Pour maintenir le peuple dans la soumission à l’ordre, pour le détourner de l’essentiel, il faut lui désigner un ennemi.


Forum de l’article

  • La montée du fascisme en France, fortement encouragée par des médias capitalistes et le pouvoir macroniste Le 6 mai 2020 à 00:19, par CLOJAC

    Les penseurs officiels et les faiseurs d’opinion regardent dans le rétroviseur : ils ne voient de fascistes que dans les ligues d’antan et l’OAS en passant par Pétain, Laval & Co... Avec l’excroissance pittoresque de JMLP plus ringard que menaçant.

    Le néo-fascisme de Macron, poli en apparence mais rugueux dans ses pratiques, semble échapper à la plupart des commentateurs quand ils ne lui trouvent pas des justifications : du mépris des élus et des corps intermédiaires à l’enfermement policier de tout un peuple, des énucléations et mutilations destinées à terroriser des opposants au projet de dictature numérique comme en Chine... Des perroquets stipendiés expliquent tout par les nécessités du moment.

    C’est à peine si l’on retient les mauvaises décisions, les dérobades et les mensonges (pour le bien public évidemment !) mais pourquoi se gêner puisqu’une grande partie de la population anesthésiée par les prédictions apocalyptiques sur la pandémie s’est résignée à accepter une perte de ses libertés fondamentales sans se rebiffer.
    C’est à l’aune de ce critère que l’’on peut parler de fascisme et en mesurer la progression à la fois dans les institutions et dans les esprits.

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