De nombreux experts confirment ce dont on se doute intuitivement : la crise économique post covid-19 sera pire que la très grave crise de 1929 !
2020 : les prévisions les plus sombres et incertaines de tous les temps - Il n’y a plus de doute : 2020 sera pire que 1929. Banque de France, Trésor, OCDE, Fed : toutes les prévisions le confirment. La fin de la crise serait pour quand ? Trop tôt pour le dire. La crise, pour qui sera-t-elle la pire ? Ça, on le sait. Revue des prévisions publiées cette semaine, entre hypothèses, risques et certitudes. (...) La crise de 1929 sera même dépassée. 2020 sera pire, dans l’ampleur de la récession qui vient, mais aussi parce qu’aucun pays du monde n’est épargné. (...) Les jeunes vont être touchés de façon disproportionnée, parce qu’ils travaillent souvent dans la restauration, les loisirs, l’accueil du public, et que ces secteurs sont les plus affectés. Plus largement, c’est tous ceux et celles qui n’ont pas encore eu accès à un travail de qualité qui souffriront le plus. Ce qui peut engendrer des tensions sociales. Il ne faut pas que cette crise laisse des cicatrices aux jeunes pour leur vie entière. Laurence Boone, l’économiste en chef de l’OCDE. (...) L’Organisation Internationale du Travail s’alarme aussi dans ses rapports récents, pour les 267 millions de jeunes de 15-24 ans, soit un cinquième des jeunes dans le monde qui étaient déjà non scolarisés, sans emploi ni formation avant la covid-19. Et le FMI tient des graphiques détaillés, sur les mouvements sociaux dans certaines parties du monde… et la courbe elle est exponentiellement ascendante.
- 1933 : manifestation de la faim, marche de chômeurs du nord de la France à Paris
Le fort ralentissement économique du aux confinements et aux restrictions de déplacement aura donc des graves conséquences.
Dans le cadre économique capitaliste, cet automne et l’année prochaine les licenciements et les non embauches vont se multiplier, le chômage et la précarité vont augmenter, et les déjà précaires verront leur situation financière s’aggraver.
En temps de crise économique dans la civilisation capitaliste, on sait que ce sont les pauvres et les déjà exclus/laminés qui ramassent le plus.
Que font les Etats ? Ils donnent ou prêtent des milliards aux grosses entreprises, ils essaient de retarder et d’étaler le tsunami de licenciements, ils appellent à travailler plus en gagnant moins (ce que permettent légalement les lois « Travaille ! » de Macron et Hollande passées en force les années précédentes).
Peut-être que comme en Grèce après la crise de 2008 les salaires et pensions de retraite vont baisser, les privatisations s’accroître....
Bref, sous le joug de la gestion étatiste et capitaliste, rien de bon ne peut survenir.
On oscillera entre des problèmes d’appauvrissement, de détresse sociale et des relances économiques faramineuses pour limiter le chômage et doper la fameuse « reprise » en dérégulant, ce qui ne fera qu’aggraver et accélérer les catastrophes climatiques et les destructions du vivant déjà bien engagées.
Si les peuples ne se révoltent pas profondément, ils ne pourront que subir les désastres et voir s’approfondir le pouvoir tentaculaire des Etats et des multinationales « trop grosses pour chuter ».
Le système policier accentuera sa domination autoritaire et sa répression pour mater les moments de soulèvements et de grèves, à l’aide de balles réelles, de drones tueurs et de flics privés s’il le faut. Toujours, les puissants et les blocs bourgeois s’efforceront de protéger leurs intérêts matériels et leur pouvoir politique/merdiatique, ils s’opposeront par la force à tout changement réel.
Tant qu’on ne lutte pas pour sortir du cadre de la civilisation capitaliste, pour s’émanciper de la tutelle étatique, on ne pourra pas construire un avenir enviable, vivable, soutenable, où ce type de crise n’existent plus.
Les capitalistes « verts » qui peut-être plus tard arriveront à lancer un « green new deal », une relance de l’économie capitaliste via des investissements « verts » massifs, ne porteront qu’une illusion de plus, une continuation du désastre maquillée autrement, un sursis très court avant d’autres chutes de plus en plus dures.
Au lieu de simplement subir les crises de l’économie capitaliste en pleine poire, au lieu de renforcer l’économie totalitaire en place et ses Etats autoritaires via la quête partagée de la Croissance et de l’emploi, on pourrait se saisir de l’occasion pour lutter et s’auto-organiser autrement.
Au lieu d’accentuer notre dépendance à la méga-machine étatiste/capitaliste par les crédits et les aides sociales, on pourrait en profiter pour accentuer sa destruction et construire notre autonomie.
Au lieu de manifester pour réclamer du fric à l’Etat, au lieu de faire grève pour réclamer plus d’emplois aux entreprises, on pourrait virer à la fois les patrons et les oligarques technocratiques pour autogérer nous mêmes nos vies, dans la sobriété, le partage et la solidarité, hors du système marchand, de l’Etat et de la civilisation industrielle.
Il n’existe pas de solutions satisfaisantes à l’intérieur de la grande « prison » de la civilisation capitaliste/étatiste, la seule issue est de s’évader, de construire d’autres mondes, de faire exploser les murs et les miradors, de faire s’écrouler les bâtiments d’administration, de destituer tous les gouvernements, de démolir les camps de travail et d’internement, de se libérer des casernes de tout poil.
Utopies ? sans doute, mais comprenons bien que le choix sera les utopies de ce type ou les très très graves et irrémédiables désastres socio/climato/écologiques.
Nous avons encore moins le choix qu’avant : utopies radicales ou désastres toujours pires.
Les utopistes irresponsables et rêveurs, criminels et irréalistes, se situent en fait du côté de ceux qui continuent à vouloir poursuivre le délire destructeur de la Croissance et du développement économique, et le soutien à la gestion étatiste.
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