Le système techno-industriel ayant à présent quelques difficultés à nier l’énormité des désastres qu’il provoque en chaîne, il essaie de trouver des dérivatifs, des parades grossières pour tromper les personnes toutes disposées à se laisser faire.
Le système bidon et vain de la "compensation écologique" est l’une de ces manoeuvres sournoises qui servent à justifier la poursuite des mêmes pratiques suicidaires, mais relookées ou renommées, et lucratives pour certains en terme de pouvoir et de fric engrangés.
Analyses et illustrations :
La compensation écologique contre la planète - « La compensation est manifestement un échec. »
Le capitalisme est souvent considéré comme le principal responsable de la crise écologique que nous traversons. Mais ses représentants n’ont jamais cessé de proposer des outils pour résoudre les crises environnementales, parmi lesquels nous trouvons la compensation écologique
voir aussi :
- Compensation carbone : le gouvernement rend obligatoire une fausse solution pour le trafic aérien - En rendant obligatoire dans la loi Climat la compensation carbone des vols aériens nationaux, le gouvernement permet aux compagnies d’amoindrir leurs efforts de décarbonation. Celles-ci pourront donc planter des arbres au lieu de limiter les vols domestiques, ce que souhaitait notamment la Convention citoyenne. (...) « Avec cet article, le gouvernement s’est juste fait le porte-voix de la filière, au mépris de l’intérêt général. »
- La compensation carbone ne réduira pas les émissions du secteur aérien
- Planter des arbres n’est pas une solution viable pour compenser nos émissions de CO2 - Au lieu de diminuer à la source leurs émissions de CO2 pour limiter l’effet de serre et donc le réchauffement climatique, la plupart des acteurs se contentent de les compenser en constituant des stocks de carbone via la plantation d’arbres. C’est la fameuse "compensation carbone", populaire mais très insuffisante. Ceci devrait nous pousser au contraire à diminuer drastiquement les émissions à la source et non quand il est trop tard. (...) les scientifiques expliquent que la compensation carbone via la plantation d’arbres est impossible au niveau planétaire : même en exploitant des arbres productifs commes les peupliers ou certains arbustes capables de stocker 50 % du carbone contenu dans leur biomasse, dans le scénario business as usual que nous suivons, de telles plantations remplaceraient la totalité des écosystèmes naturels dans le monde entier, ce qui n’est évidemment pas une solution.
Si l’Accord de Paris sur le climat était respecté (ce qui est loin d’être le cas), les plantations nécessaires pour compenser nos émissions de gaz à effet de serre devraient être énormes : elles remplaceraient de larges superficies d’écosystèmes naturels et plus d’un quart des terres agricoles utilisées. Là encore, les conséquences dépasseraient largement les bénéfices. - Les forêts mondiales, émettrices de CO2 ou puits de carbone ?
- Non, l’Amazonie ne produit pas 20 % de l’oxygène de la planète - L’oxygène produit par l’Amazonie ne fait pas partie des nombreuses raisons qui justifient de s’inquiéter des ravages provoqués au sein de la forêt primaire par les incendies.
- La compensation écologique, une voie assurée vers la poursuite des désastres écologiques et sociaux
- Brasser et déplacer les polluants ne change rien aux problèmes
Métaphore subtilement imagée
La civilisation industrielle et ses promoteurs sont maintenant le nez dans la puanteur extrême de leur « caca » mondialisé qui s’accumule, alors ils essaient de recycler leurs merdes et de fourguer du solutionnisme sans rien changer au fond à qui veut l’entendre : tirer la chasse, vaporiser du parfum, coloriser les matières fécales, changer la tuyauterie, la répandre sur de larges surfaces...
Mais les stations d’épuration sont là pour nous rappeler que les excréments et les polluants sont toujours là, même dilués et filtrés, les saloperies finissent par rejoindre un jour ou l’autre les rivières et les océans.
Proverbe paysan : Déplacer la merde ou la diluer n’élimine pas les problèmes, ça augmente juste le volume d’eau polluée.
Outre l’enfumage environnemental, le système des « compensations écologiques » sert aussi à créer de nouveaux marchés juteux via la financiarisation de ce qui reste de la nature. Si les espaces préservés ou pouvant servir de « compensation écologique » deviennent rares du fait des besoins croissants de la machine industrielle, alors ils pourront devenir un nouveau moyen de valorisation pour le capital.
Eau, air, forêts, rivières, prairies, espèces, tout ce qui reste du vivant aura la joie vibrante d’être inclus dans les joyeux mécanismes monétaires du grand Marché mondial.
Décidément, le vice n’a pas de limite : faire semblant de protéger les restes d’espaces naturels en leur appliquant brillamment les recettes qui le détruisent. Il n’y a pas que les cons qui osent tout, il y a aussi les capitalistes, les libéraux et autres adeptes du progrès par la technologie et la Croissance.
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