La civilisation dérègle complètement le cycle de l’eau - Les bases de la vie gravement en péril

Eau qui se perd dans l’espace, sécheresses, canicules, innondations, effet de serre, variations extrêmes de la météo, aridification, rivières et nappes à sec...

mercredi 25 mai 2022, par Les Indiens du Futur.

On vit sur une planète gorgée d’eau, donc tout va bien ? En fait pas du tout, car la civilisation industrielle (agriculture industrielle, destruction des sols, bétonisation, artificalisation, pollutions, assèchements, déforestations, pillages...) a tellement déréglé le cycle de l’eau que les bases de la vie sont très gravement menacées, à différents niveaux :

MANQUE D’EAU : COMMENT ÉVITER LA CATASTROPHE ?
par [BLAST, Le souffle de l’info->https://www.youtube.com/c/Blast-info]
https://www.youtube.com/watch?v=rLIR53aSCPM

- L’hydrologue Emma Haziza sur la sécheresse : « On a complètement déréglé le cycle de l’eau » - Avant même l’arrivée de l’été, 15 départements ont déjà mis en place des restrictions d’eau face à la sécheresse. Pour l’hydrologue Emma Haziza, ce phénomène va s’intensifier. La solution, selon elle, réside dans la réhabilitation des sols, incapables de retenir l’humidité.

- En Drôme, les restrictions et alertes sécheresse se multiplient. Cette année ça semble particulièrement tendu.
Pourtant, on ne voit pas de mairies et autres faire des réunions de crise, rassembler des habitants et différents secteurs d’activités pour envisager le présent et l’avenir (c’est la même chose quel que soit le sujet d’ailleurs) en discutant/critiquant le modèle de société en vigueur.
La préfecture de la Drôme relaye par ailleurs l’appel du gouvernement-FNSEA à multiplier les bassines de retenues d’eau pour l’agriculture (l’hydrologue Emma Haziza explique bien l’aberration suicidaire de ces bassines)

La civilisation dérègle complètement le cycle de l’eau - Les bases de la vie gravement en péril
La planète Terre pourrait ressembler à Vénus ?

- N’oublions pas les multiples usages industriels de l’eau (tous les processus industriels utilisent de l’eau, notamment les mines, l’industrie numérique...), très gourmands et qui polluent, voir :

- Beaucoup de réacteurs nucléaires auront aussi de graves problèmes du fait du manque d’eau dans les cours d’eau réchauffés à outrance.

Crise de l’eau, planète terre invivable ? Emma Haziza [EN DIRECT]
par [Thinkerview->https://www.youtube.com/c/thinkerview]
https://www.youtube.com/watch?v=5ysUySSNW3M

- Quelques extraits de cette interview :

Le CO2 est-ce que c’est pas l’arbre qui cache la forêt (...) est-ce que le vrai problème c’est pas juste le déréglement du cycle de l’eau, majeur, massif, partout, où t’as deux responsables (...) (l’agriculture industrielle productivite et l’artificialisation des sols)
(...)
on augmente la part de vapeur d’eau sur le bas de notre atmosphère, et on semble perdre de la vapeur d’eau dans la haute atmosphère. C’est terrible parce que en réalité on est en train de perdre notre atmosphère (...) elle se condense, elle se rétrécit, et nous on est là, dedans, on est comme dans une espèce de cocotte minute, et on le voit pas venir (...) les systèmes de climatisation atteignent leurs limites (...) mais on a oublié, finalement on continue ce modèle productiviste
(...)
on est les champions du monde des colloques et des rapports (...) on constate, mais il ne se passe rien derrière
(...)
chaque pays pense à soi (...) je vais garder du blé (...) l’eau est utilisée dans tous les systèmes industriels, à tous les niveaux (...)
(...)
on est en train de perdre les pluies provenant des continents (63% du total des pluies continentales)
(...)

Emma Haziza déploie de très bonnes descriptions des perturbations mortelles du cycle de l’eau.
Avec aussi des bonnes critiques du système de consommation et de publicité.
Bon, elle parle de voter avec le « porte-monnaie »... C’est loin de suffire :

Mais elle dit beaucoup de choses pertinentes, instructives et intéressantes sur les nappes, les rivières, le cycle de l’eau, l’aberration des bassines/retenues agricoles, la résilience locale...

Le problème c’est que les solutions évoquées, pour la plupart, ne sont pas compatibles avec le capitalisme. L’interviewer parle de rendement et de finance, mais l’analyse poussée de ce qu’est le capitalisme, de ce à quoi il oblige partout, n’est pas assez présente hélas. Et alors les pistes évoquées risquent de tomber à côté ou d’être entravées.

La civilisation dérègle complètement le cycle de l’eau - Les bases de la vie gravement en péril
Impossible de survivre dans des déserts caniculaires avec des sols stériles vidés de toute eau

La vie, les écosystèmes, la préservation des sols et de la vie, ne créent pas suffisamment de Valeur pour le capitalisme

Le fonctionnement et les buts intrinsèques du techno-capitalisme l’oblige à utiliser toutes les énergies disponibles, le techno-capitalisme doit pomper tout ce qui est accessible et au delà, il est obligé de tout détruire et de tout « artificialiser » pour maintenir ses vitaux taux de rendement.

- Un peu d’ironie réaliste :
L’agriculture paysanne bio, la permaculture, l’agroforesterie ce n’est pas assez rentable pour l’économie de marché. Pour que le tas de fric grossisse, il faut plutôt des ventes de produits chimiques, d’engrais et de pesticides, vendre des gros tracteurs et des outils techno-numériques connectés, des systèmes d’irrigation, des pompes, des emprunts, exporter sur les marchés internationaux, etc.
De la petite paysannerie locale auto-suffisante qui vend en direct en respectant les sols ça n’est pas du tout bon pour le business. Vous imaginez le nombre d’intermédiaires commerciaux, de grossistes, de distributeurs qui sont zappés ?! C’est criminel.
Et puis des sols vivants et gorgés d’eau en sous sol ce n’est pas du tout bon pour la vente d’engrais et de pesticides !
Enfin, songez à vos emplois, songez aux employés des usines chimiques, aux vendeurs de produits, aux employés de banque, aux transporteurs, aux fabriquants de tracteurs high tech, aux traders, aux travailleurs du luxe qui fournissent les riches commerçants et traders...!

Ne soyez pas égoïstes et irresponsables en voulant perpétuer une petite paysannerie écolo-compatible qui tuerait tous ces emplois et activités si rentables, pensez à votre avenir de citoyen-consommateur, pensez au vital cycle de l’argent et de l’emploi. Et puis vous n’allez quand même pas vous contenter de patates, d’oignons, de carottes et de navets pendant les mois d’hiver en vous privant de produits exotiques ou cultivés dans des pays plus chauds ou sous serres chauffées ?!
Ok pour quelques paysans écolos dans les campagnes, c’est bon pour le tourisme vert et ça occupe/rassure des minorités trop sensibles aux vers de terre, mais soyons sérieux, préservons nos emplois créateurs de richesses à partager.

Alors, vive l’agriculture industrielle et chimique, vive la grande distribution, vive la spécialisation des productions par région, vive les chaines du commerce mondial, vive les camions et les bateaux qui font circuler en tous sens ces marchandises !
On trouvera bien des solutions technologiques pour éviter que l’eau terrestre s’évapore dans l’espace et pour irriguer les usines agricoles.
Les camions et les porte-containers rouleront à l’hydrogène et le numérique permettra de mieux doser les pesticides voyons !

La civilisation dérègle complètement le cycle de l’eau - Les bases de la vie gravement en péril
Les climatiseurs consomment de l’énergie, ajoutent de la chaleur, et deviennent dépassés par l’ampleur des vagues de chaleur

- On peut faire le même constat ironique pour l’artificialisation et l’urbanisation des sols.
Construire des maisons autonomes en habitats groupés avec des matériaux naturels locaux au lieu des lotissements en matériaux industriels entourés de goudron ?!
Quelle hérésie ! Songez à tous les emplois et activités perdus : mineurs, transporteurs et vendeurs de matéraux, vendeurs de climatisation, employés des centrales électriques, produits pharmaceutiques pour guérir les cancers induits, production d’énergie...

Déconstruire le zonage (zone d’habitation, zone de travail, zone commerciale, zone de loisir, zone de tourisme, zone agricole...) pour limiter fortement l’étalement urbain, les déplacements, les routes...
Horreur, pensez aux millions d’emplois liés au BTP et aux véhicules ? Enfin, soyons sérieux, vous ne voulez pas détruire l’économie et mettre la moitié des travailleurs au chômage ??! Et puis on doit rester concurrentiel sur le marché mondial.
etc.
Alors vive les aménagements routiers (déviations, échangeurs, « sublimes routes pour touristes motorisés »...), les parkings, les voitures électriques, les lotissements, les villas individuelles avec piscine privée, les (éco)zones industrielles, les (éco)quartiers résidentiels, les isolants industriels, les parpaings, le béton, le goudron (vert), les mobilités « douces » multimodales, etc.
On trouvera bien un jour des solutions technologiques pour « verdir » et décarboner la construction, les routes et le BTP...

Préserver les impératifs vitaux du techno-capitalisme ou ceux du vivant et de la biosphère ?

Après avoir beaucoup misé sur l’autoritarisme et la répression policière, sous la pression des crashs, tardivement, trop tard, les Etats et le techno-capitalisme, prendront sans doute en catastrophe quelques utiles mesures insuffisantes, de celles qui ne perturbent pas trop l’essence de la puissance et du business, histoire de tenter d’éviter trop d’écroulements et de révolutions.
On sait qu’il est vain de s’adresser à eux, d’essayer de les convaincre. Ils sont sourds et inféodés à un système, une idéologie, des infrastructures.

Donc c’est à nous de nous révolter, d’obliger à des bifurcations radicales, et de faire les transformations vitales et urgentes qui s’imposent.

On préfère préserver les impératifs vitaux du techno-capitalisme, un système social néfaste parmi d’autres possibles qui le seraient infiniment moins, ou préserver les impératifs du maintien de la vie sur la seule planète habitable connue ?
On préfère la désertification assurée et la multiplication des événements météo extrêmes ou les joies et les peines d’une révolte générale ?
Crever de manière certaine dans une cocotte minute géante ou prendre le risque de s’attaquer à ce qui rend la planète invivable ?

P.-S.

L’intense lobbying de l’agriculture industrielle standard, via la FNSEA et ses alliés, expliquent en partie la domination et la continuation de ce secteur :
- Le lobbying en matière agricole : un dossier qui en dit long ! Influence de la décision publique en matière d’agriculture : la surpuissance de la FNSEA et de ses alliés mise en évidence par un hebdomadaire spécialisé en agriculture ! Conséquence : la cogestion des affaires entre la FNSEA et le Ministère de l’Agriculture est plus que jamais d’actualité dénonce Générations Futures (...)


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