L’indicateur des morts du Covid a presque disparu des discours politiques et médiatiques

Pourquoi ne parle-t-on quasiment plus des morts du Covid ? - Pour masquer les problèmes structurels de la civilisation ?

mercredi 9 février 2022, par Camille Pierrette.

Le décompte des morts du Covid, l’occasion de parler des choix politiques et médiatiques, de ce qu’on choisi de voir ou pas, de ce qui a des conséquences ou pas en terme d’actions ou de contestations.

- Pourquoi ne parle-t-on quasiment plus des morts du Covid ? - Énoncé quotidiennement au début de la pandémie, cet indicateur a presque disparu des discours politiques et médiatiques.
(...)
Incontestablement d’autres phénomènes rentrent en ligne de compte. Le Dr Christian Lehmann, médecin généraliste et écrivain, auteur du « Journal d’épidémie » dans Libération avance : « Il y a une habituation, sinon un mithridatisation face à l’annonce des décès quotidiens. Trois cents par jour est une sorte de “new normal”. Et puis, les gens en ont marre de la situation et sont déboussolés. Quand on ne dénombre pas les morts, c’est plus facile de les oublier. »
(...)
Pour Christian Lehmann, il y a également une volonté politique d’invisibiliser les morts : « Les morts d’aujourd’hui sont les morts de la vague Blanquer. Ils témoignent d’un réel échec du politique. Compte tenu des échéances électorales, mieux vaut ne pas en parler. »
(...)
Alors, cachez ces morts que nous ne saurions voir ? Ils sont devenus ennuyeux à force. Ils nous pèsent parce qu’ils sont synonymes de restrictions sur le plan individuel. Ils ne nous concernent plus. Voilà en substance le message que nous renvoie leur invisibilisation, qu’importent les vies écourtées et les familles endeuillées.

L’indicateur des morts du Covid a presque disparu des discours politiques et médiatiques
La pollution de l’air due à la civilisation et ses machines, tue en masse

Expurger et édulcorer tout ce qui pourrait perturber le récit que la civilisation fabrique à sa gloire

Quand une chose dérange trop la pensée dominante et les structures sociales en place, elle ne fait pas trop longtemps la une. Les dominants préfèrent écarter ou minimiser un problème qui impliquerait de remettre radicalement en cause le modèle socio-économico-politique.

Ca vaut pour les morts du Covid, qui deviennent gênants à la longue, car ils pourraient entraver la Croissance, ou pire, faire s’interroger sur la toxicité criminelle du modèle en place qui favorise l’émergence de pandémies (notamment la déforestation et l’agro-industrie) et leur diffusion massive (les transports mondiaux rapides de biens et de personnes, les mégalopoles), ou se rendre compte que les maladies chroniques facteurs de comorbités qui rendent le Covid-19 vraiment dangereux sont dues à la civilisation industrielle (voir références plus bas).

L’indicateur des morts du Covid a presque disparu des discours politiques et médiatiques
L’air est pollué, mais tant pis, la mégamachine doit continuer, porter des masques et restez chez vous cloîtrés

La pensée dominante, dans tous les domaines, est formée par les diktats des médias dominants, grâce au rabâchage, au mimétisme, à la peur de penser (et d’agir) à contre courant, à la stigmatisation des déviants, à la création de boucs émissaires, etc.
C’est entre autre pourquoi les dominants et l’Etat tiennent tant à garder sous leur contrôle les médias de masse, et pourquoi l’Etat maintient l’éducation sous sa coupe.
Mais si les gouvernants publics ou privés manipulent les masses abondamment, les populations sont souvent complices du déni et de l’absence de remise en cause.
En réalité, il y a toujours un mélange entre la part d’endoctrinement et la part du choix (plus ou moins conscient) d’être endoctriné.
Sauf parents ou milieu social particulier, les jeunes baignent dans la pensée dominante sans recul, malgré leurs potentialités rebelles ils sont donc très endoctrinés, puis ils s’autonomisent en partie, découvrent et vivent des choses qui peuvent leur faire prendre de la distance critique. Des choix de rupture ou de conformisation au modèle de la civilisation industrielle se font alors, consciemment ou pas, selon les mystères insonsables de la liberté.
Avec l’âge adulte, la part d’acceptation de l’endoctrinement augmente donc fortement, avec toutes les variations individuelles possibles suivant les caractères, le milieu social, la culture du moment.
Avec le temps, les choix, soit de rebellion soit de conformisation, deviennent comme « naturels », incrustés, gravés, plus ou moins irreversibles.

- Voir : Analyse des fondamentaux de la propagande officielle et des raisons qui font qu’elle marche si bien - La répétition rend invisibles les manipulations, comme l’air qu’on respire - Comment se libérer ?

Comme la plupart des personnes, de gré ou de force (sous la pression des contraintes économiques et policières), choisissent de ne pas se révolter, de se conformer, la propagande officielle, le discours dominant, ne doit pas comporter trop d’éléments dissonants, perturbants. Il doit expurger ou édulcorer tout ce qui pourrait perturber le récit de la glorieuse civilisation qui est censé marcher en avant vers toujours plus de bien être et de libertés grâce au progrès du développement économique et des inovations techno-scientifiques.
Trop de morts du Covid ça fait tache dans ce récit mythique.
C’est la même chose pour les cancers et maladies chroniques causés largement par les pollutions et les modes de vie mortifères.
Ces problèmes font ressortir le chaos, l’impuissance, les dégâts du système en place, il est dépassé.
La civilisation industrielle ne peut pas masquer toutes les innombrables conséquences toxiques visibles qu’elle entraîne, mais elle peut en escamoter certaines, les atténuer, et surtout faire en sorte de les réduire à des dysfonctionnements temporaires, des bavures, des ratages passagers, des malchances, des coupables individuels, ou désigner des boucs émissaires (ici les non-vaccinés), et donc tout faire pour éviter que les peuples puissent faire le lien entre tout ça et identifient le système structurel et irréformable qui génère non-stop les désastres.

Les dirigeants, leurs obligés et les personnes qui veulent à tout prix croire à ce système considèrent les catatastrophes industrielles, les pollutions, les maladies chroniques dites de « civilisation » comme « normaux », comme des rançons inévitables du « progrès », des dommages désagréable dont on doit s’accomoder. Ils pensent que des innovations et des solutions miracles viendront ensuite corriger ou compenser les « désagréments ». Alors ils continuent à foncer dans l’ornière.
Les puissants se moquent d’autant plus de ces graves problèmes qu’ils pensent toujours passer à travers. Tant que ce sont les plus pauvres d’ici ou d’ailleurs qui trinquent, ...continuons à faire ruisseler le champagne et les milliards dans nos gosiers sans fond.

L’indicateur des morts du Covid a presque disparu des discours politiques et médiatiques
Les pesticides et l’agro-industrie, un fléau archi-connu, mais indispensable ...au business capitaliste et aux lobby agro-industriels

Quelques références

- Voici quelques référrences sur les causes structurelles des cancers et autres maladies chroniques typiques de la civilisation industrielle :

  • Cancers, diabète, obésité : « La croissance des maladies liées à notre mode de vie met en péril notre système de santé » - 400 milliards d’euros en 15 ans : c’est le surcoût entraîné par l’explosion des maladies chroniques, comme le cancer ou le diabète, pour la Sécurité sociale. Des maladies liées à la pollution de notre environnement et qui se transmettent entre générations. Pesticides, perturbateurs endocriniens, molécules chimiques en tout genre sont présents dans l’alimentation, les biens de consommation, l’eau potable, l’air… Un scandale invisible pour le toxicologue André Cicolella, président du Réseau environnement santé, qui décrypte, dans son dernier livre, les raisons de cette épidémie mondiale. Et appelle à un grand mouvement citoyen. Entretien.
  • Gastronomie : la « nourriture » industrielle est mauvaise à tout point de vue, mais sa production est autorisée et elle est en vente libre - Macron vante la gastronomie (pour les riches) et, en même temps, favorise l’agro-industrie, très polluante et mauvaise pour la santé des masses et des écosystèmes
  • Cancers : l’incroyable aveuglement sur une hausse vertigineuse - De nombreux types de cancers se multiplient très rapidement depuis deux décennies. Pourtant, l’information sur leur chiffre est lacunaire. Mais l’État ferme les yeux, et rejette la responsabilité sur les comportements individuels, plutôt que sur les polluants.
  • Si, la plupart des cancers sont dus aux facteurs environnementaux et au mode de vie - Voici deux semaines, un article paru dans Science prétendait que les cancers découlaient surtout du hasard. Le Centre international de recherche sur le cancer répond en soulignant les faiblesses méthodologiques de cette étude. Il rappelle que la majorité des cancers les plus fréquents sont liés aux expositions environnementales, et donc en principe évitables.
  • Le nombre de cancers devrait croître de 75 % d’ici 2030
  • Cancers d’enfants en loire -atlantique : pollution et capitalisme ? - Un “cocktail” de facteurs polluants mis en cause par une étude.
    Nantes et son département, la Loire-Atlantique, figurent parmi les champions de France de l’utilisation de pesticides dans l’agriculture. Ce territoire concentre aussi de très nombreux « projets inutiles », à l’image du projet d’aéroport abandonné de haute lutte, ou encore le « surf park », une piscine fabriquant des vagues artificielles à deux pas de la mer.
    Parallèlement, le nombre de cas d’enfants atteints par les cancers est alarmant dans le Pays de Retz, au sud ouest de Nantes. Au même endroit, l’explosion « inexpliquée » de la mortalité de veaux et de vaches dans la commune de Nozay attire l’attention. Des agriculteurs ont même déposé plainte. Selon une étude, ces deux phénomènes pourraient être causés par un seul et même effet cocktail inconnu jusqu’ici.
  • Alerte contre le lobby des pesticides, une industrie criminelle - Dans « Le crime est presque parfait - L’enquête choc sur les pesticides et les SDHI », le journaliste Fabrice Nicolino se livre à une investigation minutieuse et révoltante.

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