L’effondrement ...de la civilisation industrielle, c’est la solution

Que tout continue comme avant, voilà la catastrophe - Effondrons le monde techno-industriel étatiste et capitaliste au plus vite

vendredi 30 avril 2021, par Les Indiens du Futur.

L’EFFONDREMENT, C’EST LA SOLUTION,

...du problème, qui est la civilisation. C’est pourquoi il est assez gênant de lire les commentaires de connaissances ou d’amis disant qu’il n’y a plus rien à faire, que c’est foutu, qu’il n’y a plus qu’à « amortir l’effondrement à venir de la civilisation industrielle », alors, d’une part, que cet effondrement ne se profile aucunement, que tout continu d’empirer tous azimuts – et d’autre part qu’il ne serait pas une fin tragique mais de bien des manières une délivrance, la fin de la catastrophe,

L’effondrement ...de la civilisation industrielle, c’est la solution
La catastrophe c’est que tout continu comme avant

« c’est ce que ne parviennent pas à comprendre ces réclamants d’une dystopie durable, d’un expansionnisme dont on aurait domestiqué la sauvagerie, dont des objections de bon sens auraient modéré la mégalomanie, le sauvant de lui-même et nous ménageant des siècles d’Internité. Que c’est au contraire, que s’il est à l’heure enfin de s’autodétruire, de précipiter lui-même son désagrègement et de parvenir à son apocalypse au terme de tous ses accomplissements selon les prémisses, de toutes ses logiques conduites jusqu’à leurs dernières prétentions aberrantes, que s’il est trop tard pour autre chose, tout retardement l’est aussi d’en être libéré. Et puis c’est vainement, on sait – on a bien vu – que depuis le début ont échoué – désabusement et amertume – chaque tentative de lui faire renoncer à quelque démiurgie que ce soit, à la moindre de ses innovations, de le distraire ici ou là de son programme, de le réfréner d’aller au bout de tout dévorer – la dévoration étant son mode d’existence – en lui opposant des raisons humaines ou simplement sensées ; sentimentalités d’âmes débiles à son jugement, qu’il extirpait pour faire place à ses bagnes fumeux, ses fabrications en masse, ses villes énormes, ses lignes à haut voltage et ses pistes d’aviation, ses vivisections et ses fécondations in-vitro. Et c’est le naïf aussi de ces navrements humanistes et de leurs doléances, de ces veilles à la bougie sous un ciel muet, que d’imaginer lui faire épargner, au nom de conjecturales générations futures, des “valeurs” pour lui dépourvues de signification – qui n’existent que dans leurs têtes –, des valeurs dont il a déjà consigné les rapports d’autopsie après les avoir éviscérées : de simples illusions qui cessent avec la vie. Leur méprise et courte vue : c’est au contraire : plus accéléré son métabolisme, plus total l’achèvement de son empire sur toutes choses, plus hâtée sa ruine – la fin de cet égarement et la restitution de la vie. » (Baudouin de Bodinat, Dernier Carré n°1).

(Bien entendu, sont encore plus égarés ceux qui rêvent d’en revenir au « monde d’avant », dont nous ne sommes en réalité jamais sortis, duquel est en revanche sortie cette pandémie, qui en promet d’autres comme il promet une myriade de catastrophes ultimes, diverses et variées, écologiques et sociales, en aboutissements des innumérables désastres d’ores et déjà en cours depuis bien avant le covid19 (voir en PS plus bas).

Tandis que les écologistes et autres « militants pour le climat », ces « réclamants d’une dystopie durable » qui en appellent à une « vraie loi climat », à ce que les États prennent les mesures nécessaires pour neutraliser le problème carbonique de la civilisation techno-industrielle, rivalisent de naïveté avec tous les bonimenteurs ayant signé des tribunes exaltant quelque « monde d’après » plus bio, plus juste et plus gentil durant les premiers mois de la pandémie).

Post de Nicolas Casaux

Faire s’effondrer la civilisation au lieu d’attendre son effondrement terminal qui nous entraînerait au gouffre

Si on attend que la civilisation fasse tout effondrer, alors on crèvera toustes avec elle dans le désastre final, alors effondrons la au plus vite, pour nous et les autres vivants.

Le problème, c’est que la civilisation industrielle (Etat, capitalisme, économie, patriarcat...) ne s’effondrera pas avant d’avoir tout ravagé, avant qu’elle ait "effondré" tout le reste (climat, vie sociale, êtres vivants, substrat de la vie...).
Une hypothétique décabornation de l’Economie permettrait, au "mieux", de laisser un petit peu de sursis avant que la civilisation ne rende la planète inhabitable, ce qui nous permettrait en théorie d’avoir davantage de temps pour faire s’effondrer la civilisation pour de bon.
L’ennui, c’est que, même si la planète restait habitable, la civilisation aurait quand même produit entre temps d’immenses carnages non-rattrapables (destruction d’animaux, de plantes, d’arbres, d’humains, de cultures...).

Une course contre la montre est donc engagée entre les actions volontaires de résistance pour faire s’effondrer la civilisation industrielle et les forces qui veulent faire durer la civilisation industrielle qui détruit tout et fait s’effondrer le règne vivant et ses habitats.

Si on bâtit en grand partout des autonomies, des démocraties directes, des activités autogérées, des espaces libérés, alors le nécessaire effondrement provoqué/hâté de la civilisation sera moins rude et moins susceptible de conduire à de nouveaux régimes autoritaires. Et ces mondes intersticiels, communaux, seront d’autant plus attractifs s’ils sont forts et étendus.

- voir https://lareleveetlapeste.fr/pour-constater-que-lintelligence-artificielle-est-tres-dangereuse-il-suffit-de-regarder-dans-le-passe/

Profitons de la crise structurelle de la civilisation industrielle, de ces moments de faiblesse, de la révélation croissante de sa violence structurelle, suicidaire et irréformable pour pousser le bouchon.
Des soulèvements et insurrections pourraient alors accélérer les basculements révolutionnaires et asseoir la puissance d’attraction des espaces déjà libérés.

A l’avenir, l’Etat, le régime policier et les forces capitalistes ne pourront plus en même temps contenir et masquer les catastrophes qu’ils provoquent partout ET écraser les soulèvements et les espaces libérés conséquents.
Si la civilisation industrielle essaie de se réformer franchement, ce qui est fort improbable et assez impossible, ça ne fera que l’enfoncer, l’affaiblir, et révéler, en creux, la nécessité de faire sans elle.
Ne soyons plus dupes des futurs jolis discours et des éventuelles velléités de nouvelles constitutions, de nouveaux gouvernements. Au mieux, ces contre-feux opportunistes atténueront temporairement notre joug et permettraient de consolider les espaces libérés, mais il n’en reste pas moins que la destitution de la forme Etat/gouvernement devra se poursuivre au profit des fédérations de lieux communaux et autogérés surgis des luttes et des autonomies.
(voir le livre de Jérôme Baschet, Basculements, pour de plus amples développements et perspectives)

P.-S.

QUAND ON FAIT LA SOMME,

pêle-mêle, des femmes battues, violées (en France, « 94 000 femmes majeures déclarent avoir été victimes de viol ou de tentative de viol sur une année »), tuées, qui ont peur lorsqu’elles prennent le métro, qu’elles marchent dans la rue la nuit ou qu’elles rentrent chez elles ; des enfants harcelés, battus, violés (« près de 130 000 filles et 35 000 garçons [...] sont victimes de violences sexuelles, par an, en France »), de ceux qui ont peur chez eux, dans la rue ou à l’école ; de la « tragique banalité » de l’inceste aujourd’hui ; des clochards, SDF et autres laissés-pour-compte à dépérir dans ce qu’il reste d’espaces dits « publics » ; des dépressions, des troubles anxieux et des autres troubles psychiques ; des alcoolismes et des toxicomanies en tous genres ; de tous ceux (sept millions, juste en France) qui souffrent de cet « isolement social » épidémique propre à l’ère du « tout connecté » ; de ceux qui sont atteints d’une ou plusieurs des toujours plus nombreuses maladies de civilisation (cancers, maladies cardiovasculaires, obésité, maladies neurodégénératives type Parkinson, Alzheimer, etc., et aussi maladies infectieuses épidémiques type Covid-19) ; des inégalités (sociales, économiques, etc.) d’ores et déjà colossales, sans précédent et croissantes ; des vieux et des vieilles terrifiés à l’idée de finir dans une usine de retraitement pour ressources humaines usagées ; des vieux et des vieilles qui y croupissent (https://www.arte.tv/fr/videos/098813-000-A/vieillir-enfermes) ; de l’obligation faite aux humains d’aliéner leur temps de vie (principalement sous la forme du travail) à une vaste organisation machinale (inhumaine) ; des souffrances au travail ; de la dépossession généralisée, des impuissances individuelles face à la marche inexorable de la civilisation ; des fortunes qui se font grâce à l’exploitation des humains et de la terre ; des innombrables injustices que les lois, les institutions et les structures sociales engendrent (des riches et des puissants qui ne vont jamais en prison peu importe ce qu’ils font ; des pauvres qu’on harcèle, des manifestants qu’on tabasse) ; du progrès incessant des technologies de contrôle et de surveillance, de l’autoritarisme technologique de l’État et du capitalisme ; de l’anéantissement inexorable de ces choses qui portaient autrefois le nom de sociétés ou communautés humaines, de l’ethnocide planétaire qui approche de son terme au profit d’une unique monoculture ou civilisation mondiale ; des haines identitaires qui gangrènent cette grande conurbation mondiale en expansion illimitée de ses routes, voies ferrées, zones urbaines, parkings, supermarchés, etc. (« Les prochaines décennies devraient voir la construction de quelque 25 millions de kilomètres de nouvelles routes pavées, de milliers de barrages hydroélectriques supplémentaires et de centaines de milliers de nouveaux projets miniers, pétroliers et gaziers » ; « La surface des villes pourrait être multipliée par six d’ici 2100 » ; « Avec 72 réacteurs nucléaires en construction et 160 à l’état de projet, le développement du nucléaire se concentre pour les trois quarts dans les pays non membres de l’OCDE : Chine, Inde, Brésil, etc. ») ; de la bêtise que répandent les industries culturelles et du divertissement ainsi que les médias (télévision, etc.) ; des pollutions toujours plus nombreuses qui s’accumulent et s’agrègent en « effet cocktail » ou synergie, plastiques et métaux lourds et produits chimiques nocifs en tous genres dans les sols, les cours d’eau, les eaux souterraines, les mers, les océans et jusqu’aux fonds des abysses, déchets nucléaires sur et sous la terre (et aussi, un peu, au fond des mers), polluants atmosphériques multiples qui se concentrent inlassablement, « déchets spatiaux » qui s’entassent dans l’exosphère saturée de satellites servant notamment d’infrastructure à l’internet (en plus des innumérables câbles, data centers, ordinateurs, centrales de production d’électricité, etc.) ; des forêts qu’on rase et de tous les milieux ou habitats naturels que la civilisation pollue ou détruit sans relâche depuis des millénaires (« le plateau de Lœss, berceau de la civilisation chinoise, était recouvert d’arbres et de plantes jusqu’à l’avènement de la dynastie Han (206 av. J.-C.), et fut en grande partie transformé en zone aride après la destruction à long terme de la végétation induite principalement par les activités humaines et secondairement par un changement climatique ») ; des divers produits toxiques en -cide qu’elle épand ; des océans qu’elle vide (« En 2050, les océans compteront plus de plastique que de poisson ») et, plus généralement, des animaux sauvages qu’elle décime (« entre 1970 et 2014, l’effectif des populations de vertébrés sauvages a décliné de 60% »), au même titre que les insectes (« les observations de terrain menées dans le monde entier depuis une vingtaine d’années démontrent de manière indiscutable une diminution nette du nombre total d’insectes ») ; des animaux mutants qu’elle cultive puis abat dans d’immenses camps de la mort ; des exploitations minières qui se multiplient comme les smartphones ; des nuisances desdits smartphones et des autres technologies écrans que certains chercheurs qualifient « d’héroïne électronique » ; du confinement des humains (bien antérieur au covid19) dans un univers entièrement fabriqué par leur soumission à la mégamachine, duquel même le ciel étoilé a été banni, et qui propage sur toute la planète sa pollution lumineuse à détraquer tous les équilibres (rythmes circadiens) et liquider tous les êtres vivants dépendants depuis des temps immémoriaux d’une nette alternance entre jour et nuit (les lucioles et les autres espèces lucifuges, par exemple) ; de l’apathie, de la résignation ou de l’acquiescement léthargique, comme sous hypnose, du plus grand nombre ; etc. (l’inventaire du désastre, à son image, est interminable, défie la description, je m’arrêterai ici) ; comment ne pas souhaiter que tout ceci s’arrête et le plus vite possible ?

Et comment ne pas voir que les bonnes âmes, écolos et autres gens de gauche — obnubilés par le taux de carbone atmosphérique et les conséquences potentielles que son augmentation pourrait avoir pour l’avenir de la civilisation, convaincus que les banques pourraient et devraient arrêter leurs mauvais investissements dans les énergies fossiles et investir dans le renouvelable et l’éthique pour nous tirer d’affaire (tirer d’affaire la civilisation), promoteurs d’une sobriété qui ferait notre salut (celui de la civilisation) si l’État voulait bien l’imposer, d’innovations technologiques prétendument vertes ou propres ou neutres en carbone (pour rendre durable la civilisation), de diverses réformes fiscales visant à rendre un peu plus juste l’imposition dans le système technocapitaliste, et d’autres balivernes du même tonneau —, comment ne pas saisir que ces gens sont au mieux des aveugles, au pire des idiots ?

Somme toute, face aux échecs flagrants du réformisme et de toutes les tentatives de maîtriser, contrôler humainement, et ne serait-ce que freiner la catastrophe appelée civilisation (tentatives qui ont immanquablement eu pour résultat, contrairement à ce qu’espéraient leurs auteurs, d’accompagner et d’assurer son développement, comme l’illustre dernièrement l’essor des industries des technologies — dont celles de production d’énergies — dites « vertes »), on est amené à penser que la manière la plus réaliste pour des humains de mettre un terme aux désastres sociaux et écologiques en cours, de libérer l’humanité de l’emprise de la machinerie sociotechnique dont elle s’est faite l’esclave, de supprimer les inégalités colossales qu’elle génère et d’endiguer son inexorable destruction de la nature, est sans doute qu’un petit nombre d’entre eux, un effectif minime en contraste de la population globale mais particulièrement déterminé, téméraire, décide de débrancher toutes les prises, sectionner tous les câbles, couper tous les fils, déboulonner tous les pylônes, tomber toutes les antennes, défoncer toutes les routes, bloquer tous les ports, effondrer tous les ponts, disloquer tous les rails (principalement dans les endroits nodaux du système sociotechnique).

(Compter sur la possibilité que la civilisation s’autodétruise de quelque manière au cours des décennies à venir (par exemple et entre autres prévisions issues du prolongement de tendances actuelles, en rendant infertiles ses ressources humaines d’ici 2045 en raison de son épandage massif de perturbateurs endocriniens partout), serait aussi présomptueux qu’indécent.)


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