L’écologie mainstream : un capitalisme alternatif au lieu d’une alternative au capitalisme

La décarbonation des désastres, pour des destructions bas carbone

mardi 18 mai 2021, par Les Indiens du Futur.

De quelle transition écologique parle-t-on ?
De la tentative techno-industrielle de décarboner une partie de l’Economie et du techno-monde pour les faire durer, et donc du même coup faire durer aussi leurs nuisances ?
Ou de la sortie acharnée et assumée du capitalisme et de la civilisation industrielle ?

L’écologie mainstream : un capitalisme alternatif au lieu d’une alternative au capitalisme
Camion électrique géant « décarbonné » pour mines de matières premières

LESDIAS ALTERNATIFS ET LA PROMOTION D’UN CAPITALISME VERT ET CITOYEN

Basta Mag et Reporterre ont ça en commun de régulièrement faire la promotion du développement des industries de production d’énergie dite verte, propre ou renouvelable.

Dans cet article de Basta, on lit par exemple :

« L’électricité éolienne et photovoltaïque peut provenir de parcs coopératifs, comme celui de Béganne en Bretagne (voir notre article), ou d’installations communales, comme le parc de Montdidier en Picardie, monté et géré par la régie énergétique municipale. Il existe aussi de plus en plus de grands parcs éoliens et solaires aux mains de gros fonds d’investissements. “Le secteur n’échappe pas au capitalisme”, résume un chargé de projet qui travaille dans le développement éolien depuis les tout débuts de la filière en France. »

Parce que, tout naturellement, quand ce sont des gens qui financent eux-mêmes l’installation d’une centrale photovoltaïque ou éolienne près de chez eux, en commandant les panneaux solaires ou les éoliennes à quelque entreprise de taille moyenne plus ou moins locale (l’extraction ou l’obtention des matières premières permettant de fabriquer lesdits panneaux et lesdites éoliennes n’étant elles, pas locales du tout, de même, souvent, que le traitement de ces matières premières, etc.), ce n’est pas du capitalisme, ça n’a rien à voir avec le capitalisme. C’est autre chose. Ça ne compte pas. C’est citoyen, c’est participatif, c’est donc vertueux. C’est du vertualisme.

Quand, en revanche, ce sont des grandes entreprises qui financent directement, c’est moins bien. Ils ne diront pas que c’est mal, parce que c’est bien quand même (il faut bien décarboner la civilisation industrielle, assurer son avenir), mais c’est moins bien. Moins vertueux. C’est du capitalisme.

(En fin de compte, les « médias alternatifs » promeuvent un capitalisme alternatif au lieu d’une alternative au capitalisme, une civilisation techno-industrielle alternative au lieu d’une alternative à la civilisation.)

(post de Nicolas Casaux)

L’écologie mainstream : un capitalisme alternatif au lieu d’une alternative au capitalisme
Semi-remorque électrique « décabornné » pour transport de marchandises sur des centaines de km

La décarbonation des désastres, pour des destructions bas carbone

Soyons lucide : par définition, structurellement, le capitalisme ne peut être ni vert ni citoyen ni démocratique, ou alors ce n’est plus du capitalisme.
Et le techno-capitalisme absorbera tout à son profit, même les bonnes idées, pour dépenser ailleurs ce qui est économisé ici ou là.
La focale sur l’hypothétique décarbonation permettrait peut-être de ménager le climat, mais toutes les autres saloperies (pollutions, mines, travail forcé, salariat, précarité, totalitarisme économie, concurrence, inégalités sociales, déforestation...) continueraient de plus belle.
Mais bon, pas grave, tant que le dieu Economie perdure et que les plus riches peuvent continuer à s’enrichir tout va bien.


Forum de l’article

  • L’écologie mainstream : un capitalisme alternatif au lieu d’une alternative au capitalisme Le 19 mai 2021 à 11:59, par Indiens du Futur

    - Livre : La croissance verte contre la nature - Critique de l’écologie marchande
    par Hélène TORDJMAN
    Fabriquer de toutes pièces des micro-organismes n’ayant jamais existé pour leur faire produire de l’essence, du plastique, ou absorber des marées noires ; donner un prix à la pollinisation, à la beauté d’un paysage ou à la séquestration du carbone par les forêts en espérant que les mécanismes de marché permettront de les protéger ; transformer l’information génétique de tous les êtres vivants en ressources productives et marchandes… Telles sont quelques-unes des « solutions » envisagées aujourd’hui sous la bannière de la transition écologique, du Pacte vert européen ou du Green New Deal pour répondre tout à la fois à la crise climatique, au déclin de la biodiversité et à la dégradation de la biosphère. Sont-elles vraiment en mesure de préserver la planète ?
    En disséquant les ressorts idéologiques, techniques et économiques de ce nouveau régime de « croissance verte », Hélène Tordjman montre que ses promoteurs s’attachent plutôt à sauvegarder le modèle industriel qui est la cause de la catastrophe en cours. Alors que de nouvelles générations de carburants « biosourcés » intensifient une logique extractiviste et contreproductive et que l’élargissement du droit de la propriété intellectuelle à toutes les sphères du vivant permet à quelques firmes de s’approprier l’ensemble de la chaîne alimentaire, l’attribution de prix aux « services écosystémiques », le développement de dispositifs de compensation écologique ou les illusions d’une finance prétendument verte stimulent un processus aveugle de marchandisation de la nature.

    Loin d’opérer la rupture nécessaire avec le système économique qui nous conduit à la ruine, ce mouvement témoigne en réalité d’une volonté de maîtrise et d’instrumentalisation de toutes les formes de vie sur Terre et d’une foi inébranlable dans les mécanismes de marché. Refuser cette fuite en avant est le premier pas à engager pour tracer enfin une autre voie.

    - Note : ça confirme que les pseudos remèdes issus et/ou inscrits dans le capitalisme et la civilisaiton industrielle ne font qu’aggraver le "mal"...

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