L’école qui émancipe reste un des totems de la gauche et des républicains en général, elle reste néanmoins toujours à démolir.
Les éventuelles velléités de mai 68 sont loin.
Si l’école nationale ou privée peut apporter des choses à certains jeunes dans l’état de misère sociale et culturelle où nous nous trouvons noyés, il ne s’agit pas pour autant d’aduler cette machine technocratique à discipliner, domestiquer et conformer. L’école prépare l’intégration totale et mentale des civilisés en tant que rouages et acteurs de la mégamachine.
En lieu de faire la rentrée, il vaudrait bien mieux déserter et auto-organiser nos propres savoirs, cultures et actions hors de cette "école institutionnalisée du crime".
Pas seulement créer d’autres moyens éducatifs, mais aussi d’autres finalités.
Rejeter l’école -Un lycéen décrypte le quotidien de la génération Parcoursup
Cette semaine, c’est la rentrée des classes ! A rebours de l’éternel marronnier médiatique qui consiste à montrer des enfants ravis de ne plus être en vacances, un lycéen lecteur de lundimatin nous a transmis cette excellente analyse de son expérience d’élève. Depuis l’intérieur, il évoque avec précision et érudition les nouvelles modalités d’isolement, de contrôle, de punition et d’auto-discipline qui trament le quotidien de cette nouvelle génération Parcoursup.
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On ne peut que difficilement attendre l’apparition d’une jeunesse qui sera prête à renverser les autres structures oppressives, si on la laisse germer bien tranquillement dans ces structures disciplinaires. Désormais, il faut soit occuper les classes et résister, soit les déserter et résister quand même, soit les deux. En tous cas avant de faire cela il faut permettre à tous, élèves comme autres individus, de se rendre compte de la nature politique de ce qu’ils subissent au quotidien, pour balayer le fatalisme et permettre d’ouvrir le champ des possibles de l’imagination et de la création d’alternatives, pour réinventer des manières d’apprendre et de transmettre.
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« L’entreprise scolaire n’a-t-elle pas obéi jusqu’à ce jour à une préoccupation dominante : améliorer les techniques de dressage afin que l’animal soit rentable ? »
- Raoul Vaneigem – Avertissement aux écoliers et lycéens
Ivan Illich : « L’école enseigne à l’enfant qu’il doit être inévitablement classé par un bureaucrate » - L’école obligatoire, la scolarité prolongée, la course aux diplômes, autant de faux progrès qui consistent à produire des élèves dociles, prêts à consommer des programmes préparés par les "autorités" et à obéir aux institutions. Alors, comment la changer cette école ? Réponse d’Ivan Illich en 1972.
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A l’école, l’enfant apprend avant tout qu’apprendre est le résultat d’un processus d’une institution officielle. Il apprend que, d’année en année, on acquiert de la valeur, parce qu’on accumule plus de bien non tangible. On apprend que ce qui est valable à apprendre, ce qui servira plus tard à la société, c’est ce qui est transmis par quelqu’un qui est "professionnel". On apprend qu’enseigner, si on n’est pas professionnellement instituteur, est en quelque sorte moins valable. L’école inévitablement introjecte le capitalisme, la capitalisation du savoir. Parce qu’il est le capitaliste en savoir, qui peut démontrer avec les certificats ce qu’il a accumulé intérieurement et auquel la société reconnait une valeur sociale supérieure. Ivan Illich
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