L’eau vitale, la liberté et la nature OU la perfusion marchande du techno-monde capitaliste poison ?

Drôme et ailleurs : forte chaleur et sécheresse installée, manque d’eau chronique

jeudi 14 juillet 2022, par Antitech 26.

En Drôme et ailleurs : forte chaleur et forte sécheresse, manque d’eau chronique.
Après les vents desséchants, une nouvelle canicule historique en cours.
Les mesures d’économie d’eau et de « meilleure gestion de la ressource » comme ils disent ne suffiront pas.

Les ravages climatiques et écologiques hélas s’étendent et s’accélèrent, comme prévu depuis longtemps.
On regarde et on essaye dans l’urgence de s’adapter (tant qu’on le peut), ou on agit vigoureusement à la racine pour s’éviter une planète invivable ?

Il n’y a plus d’eau au village de Chabrillan dans la Drôme

L’eau vitale, la liberté et la nature OU la perfusion marchande du techno-monde capitaliste poison ?
Assec de l’aval de la rivière Drôme, très précoce en 2022


- Il n’y a plus d’eau au village de Chabrillan dans la Drôme - La commune de Chabrillan dans la Drôme manque d’eau. Le maire vient de prendre un arrêté pour alerter ses administrés, les réserves d’eau disponible sont extrêmement faibles. Une situation inquiétante pour les Chabrillanais et les agriculteurs.
(...)
« On est tenu d’avoir un niveau de »réserve incendie« , ça fait déjà une semaine qu’on a informé les services du SDIS pour leur dire que l’on n’avait plus la capacité de répondre à une situation normale de protection incendie »

- Question 1 : Y aura t-il d’autres communes en forte tension sur l’eau potable dans les prochaines semaines ? Grane ? Allex ? Eurre ? Crest ?

- Question 2 : Les irriguants drômois puisent de plus en plus dans le Rhône pour pouvoir continuer le productivisme agro-industriel et la culture du maïs en Drôme. Quand le Rhône fera lui aussi gravement la gueule, ils feront quoi ? Ils multiplieront les barrages et les bassines dont on connaît les nuisances ? Ils feront remonter de l’eau dessalée par la vallée du Rhône depuis les futures usines de dessalement d’eau de mer du littoral méditerranéen ? Ils importeront des blocs de glace des restes du pôle Nord par dirigeable ?

L’eau vitale, la liberté et la nature OU la perfusion marchande du techno-monde capitaliste poison ?
Italie, le bassin du fleuve Pô à sec en 2022

☀️ SÉCHERESSE INÉDITE EN ITALIE : L’ÉTAT D’URGENCECLARÉ

- Chronique d’un désastre annoncé

➡️ Le nord de l’Italie est en proie à sa pire sécheresse depuis 70 ans. Les lacs et fleuves s’assèchent, notamment le Pô, plus important fleuve du pays, qui est à son niveau le plus bas et même totalement à sec par endroit.

➡️ Le lit du Pô laisse désormais apparaître des épaves anciennes. Par exemple un char allemand de la seconde guerre mondiale près de Mantoue ou les vestiges d’une ancienne cité médiévale du Piémont. Et nous ne sommes qu’au début de l’été !

➡️ L’état d’urgence est déclaré. Plus de 200 villes ont mis en place des mesures de rationnement d’eau et son usage est limité pendant tout l’été. Par exemple, la ville de Vérone rationne l’eau potable. Lundi dernier, le gouvernement a instauré l’état d’urgence dans le Piémont, la Lombardie, la Vénétie, l’Émilie-Romagne et la Frioul-Vénétie julienne en raison de la sécheresse.

➡️ Le Nord de l’Italie n’a pas vu de pluie depuis plus de 110 jours et les chutes de neige ont diminué de 70% cette année. La hausse des températures fait fondre la neige et les glaciers dans les Alpes environnantes, privant le bassin du Pô de ses réservoirs d’eau pour l’été. La sécheresse menace 30% de la production agricole nationale.

➡️ Cela se passe en Italie, en 2022, dans un grand pays agricole à nos portes. Cela fait 50 ans que les scientifiques tirent la sonnette d’alarme, que des mobilisations écologistes tentent de faire bouger les choses, que tout le monde est parfaitement au courant de ce qui arrive. Maintenant, nous y sommes. Si rien n’est fait immédiatement et drastiquement, notre avenir immédiat sera fait de guerres pour l’eau, de coupures d’eau potable dans les grandes villes et de pénuries massives car le système agricole n’est pas prêt. Nous ne sommes pas prêts.

(post de Contre Attaque)

Arrêté sécheresse Drôme et situation en Vallée de la Drôme

L’eau vitale, la liberté et la nature OU la perfusion marchande du techno-monde capitaliste poison ?
Heureusement, le représentant de commerce de Uber/Amazon/Google/Facebook/Free a des solutions trop mortelles

🟢⛔️ DÉBUT JUILLET 2022… !


La rivière Drôme ce jour, au niveau de la passe à poissons vers la confluence avec le Rhône…

☹️
Communes de Livron et Loriol
Crédit photo Carto Graphie
Post de Alain Ji d’hier soir

👉🏽 Quand le microbiote du sol est en bonne santé, le sol est structuré (poreux, grumeleux, aéré), donc l’infiltration des pluies annuelles se fait. Mais depuis des années cela ne se fait plus et donc il n’y a plus de renflouement les nappes phréatiques (berceaux de nos rivières)…nous avons des déficits d’eau cumulés et devenus habituels.
👉🏽Le symptôme est voyant et conjoncturel en été mais la cause est profonde, structurelle et systémique.
👉🏽La rupture du cycle de l’eau est intrinsèquement liée à la disparition du microbiote du sol. Conséquence ? Le sol devient en quelques sortes « imperméable » à cause des tassements répétés et de sa structure « collapsée ».
👉🏽 Le rôle du microbiote du sol ? Garantir ce sol poreux en profondeur pour permettre aux racines d’être verticales, le stockage du CO2, à l’eau de reprendre sa place, et au climat de se stabiliser.
👉🏽Pour faire simple : climat, eau, biodiversité et alimentation sont possibles que si et seulement si le SOL est en bonne santé.
👉🏽Les solutions sont donc à la régénération active et rapide du microbiote du sol pour enrayer la machine infernale (emballements climatiques, pénuries alimentaires, sécheresse, GES).
👉🏽Car si il y a une chose qu’on doit comprendre, nous les humains, c’est que la 1 ère étape de la régénération planétaire commence par le socle de notre civilisation : le sol.
Une fois chose faite, il y a des chances que le reste s’enclenche aussi vite…
👉🏽 Adoptons une vision d’ensemble du vivant plutôt qu’en silo. Rassemblons les expertises, qui a mon goût, sont encore trop éparses sur le territoire et peu en lien.
🌍 Le sol est une priorité collective de départ

- Et aussi :

Remarques : le capitalisme se fout de la vie et des limites concrètes, son moteur est l’argent, et l’argent est "abstrait" et illimité


Depuis le temps que des écologistes et autres lanceurs d’alertes s’époumonent dans le vide sidéral sur les désastres climatiques de la civilisation industrielle, cette fois on y est jusqu’au cou.
Profitez, ça va durer.
Si on moins ça pouvait faire que les libéraux, pro-capitalistes, technophiles et réformistes arrêtent de se la ramener... Et que tout le monde les envoit paître, eux et leurs politiques criminelles.

Le problème c’est que par essence le système capitaliste se contrefout des limites, de la pollinisation, des microbiotes des sols ou de l’eau. Il ne peut que dépasser toutes les limites, c’est son fonctionnement qui veut ça, aiguillonné par la compétition et les intérêts de chacun.

Le capitalisme pompe tout ce qu’il peut pour augmenter la Valeur, le volume d’argent, et puis quand la ressource est morte, épuisée, vidée, rincée, il se focalise sur une autre, n’importe laquelle. Peu lui importe puisque son objectif n’est pas de répondre à des besoins réels et décidés collectivement ni de chercher un équilibre avec le vivant, mais de faire plus d’argent avec de l’argent.
Une fois une mine épuisée, il en creuse une autre, une fois les insectes épuisées, il met des drones pour polliniser, une fois l’eau épuisée, il va la chercher plus loin ou dessale l’eau de mer à coup d’usines énergivores (voir Maroc), une fois le sol épuisé, il fait de l’agro-industrie hors sol sous perfusion chimique et fossile, etc.

Quand l’oxygène manquera du fait de l’effondrement programmé des océans, des start-ups agiles et innovantes biberonnées par les gouvernements nous le vendront en bobonnes et on restera cloîtrés dans des lieux étanches fabriquées à l’aide de technologies bas carbone de Vinci. Les sorties seront rares au dehors et effectuées avec des combinaisons spéciales imaginées par une filiale low-tech de Google.
L’eau, le sol, les pets de canards, l’âge du capitaine, l’attention humaine, la perversion, le carnage, les armes, la drogue, les ruines, la guerre..., tout est bon pour le capitalisme si c’est rentable. Une fois que ce n’est plus profitable et épuisé jusqu’à l’os grâce aux technologies, il passe à une autre cible. Une fois que le profit, la survaleur, a été épuisée, il faut à nouveau intensifier la production et donc épuiser/détruire davantage la biosphère.

Et quand la planète est épuisée, morte, c’est la « vie » sous perfusion techno-scientifique, comme dans une station spatiale entourée de vide hostile, et d’autres chtarbés rêvent d’aller terraformer Mars. Sauf que là c’est la Terre que la civilisation industrielle « Mars-oforme ».
Le capitalisme transforme la nature en zone hostile et invivable, et nous vend à la place un techno-monde administré par l’Etat dépendant de l’énergie et des machines.

Pour pouvoir tout simplement vivre, on doit donc mettre à mort le capitalisme, et tout ce qui va avec, avant qu’il ne tue tout complètement.
TOUTES les autres actions, même avec les meilleures intentions du monde, ne sauveront rien.

Quelques actus sur la canicule TotalEnergies n°2

- Et pour finir, un petit rappel sur le culte mortifère de la technologie salvatrice, encore hélas largement partagé à gauche.
Devant l’échec (ou la réussite si on adopte le point de vue techno-capitaliste) de la technologie, de son développement durable et de ses transitions énergético-marchandes, à bâtir des sociétés vivables, peut-être que le culte va connaître un début de désertion conséquent ?

DE L’EXTRÊME GAUCHE À L’EXTRÊME DROITE : UNME CULTE DE LA MODERNITÉ TECHNOLOGIQUE

Quel est le point commun entre le gros des anarchistes contemporains, Noam Chomsky, l’extrême gauche, la gauche, la droite et l’extrême droite ? Tous sont adeptes du culte de la technologie.

Tout le monde, de l’extrême gauche à l’extrême droite, croit (ou espère) qu’une autre civilisation techno-industrielle, durable, verte, renouvelable ou décarbonée, est possible.

À gauche, on a beau se défendre, parfois, d’adhérer au solutionnisme technologique, on croit pourtant que grâce aux technologies de production d’énergie dite verte, propre, renouvelable ou décarbonée, et au développement d’alternatives dites « vertes » pour toutes les technologies modernes, il est possible de conserver l’essentiel de la civilisation techno-industrielle, de la rendre propre, verte, durable. (À droite, c’est pareil, mais en mettant l’accent sur le nucléaire, par exemple, plutôt que sur les énergies dites vertes type solaire et éolien).

De l’extrême gauche à l’extrême droite, dans l’ensemble, on aime le monde moderne, son prétendu « confort », on aime la technologie, on croit aux thèses racistes, suprématistes, de l’idéologie du « progrès ». Et ce qu’on considère comme un désastre, une catastrophe, c’est moins la destruction du monde, l’anéantissement de la nature, l’asservissement et la dépossession totale des êtres humains, que la possibilité que la civilisation techno-industrielle s’effondre.

Hier, des « militants pro-climat » (quelle étrange dénomination) du groupe « Dernière rénovation » ont apparemment perturbé le Tour de France. Une membre du groupe a expliqué son acte sur Twitter :

« Je préférerais ne pas en arriver là. Je préférerais être avec mon grand-père, être tranquille dans mon canapé à regarder le Tour de France, pendant que le gouvernement fait son travail. Mais ce n’est pas la réalité.

La réalité c’est que le monde vers lequel nous envoient les politiques est un monde dans lequel le Tour de France ne pourra plus exister. [...] »

Oh non, pas ça. C’est à pleurer de niaiserie (on rappellera que les revendications de « Dernière Rénovation » consistent en un grand chantier national de BTP, de « rénovation énergétique » des bâtiments, afin d’améliorer leur « efficacité énergétique » dans l’optique de parvenir à une civilisation techno-industrielle durable).

Le pire, c’est que partout, mais surtout à gauche, on prétend vouloir des changements « radicaux » dans nos modes de vie, « changer le système, pas le climat », etc., quand en réalité on veut conserver l’essentiel du « système », l’essentiel de la civilisation techno-industrielle, l’essentiel du mode de vie hautement technologique moderne.

Malheureusement pour Chomsky et tous les autres, malheureusement pour la nature, il n’existe pas de version écologique de la civilisation technologique. Pas plus qu’il n’en existe de version (réellement) démocratique. La technologie, comme l’industrie (les deux sont indissociables), est intrinsèquement liée à une organisation sociale antidémocratique, hiérarchique, et à des destructions écologiques. Mais parce qu’on est davantage attachés à la technologie qu’à quoi que ce soit d’autre, c’est avec cette chimère d’une civilisation techno-industrielle verte/durable pour horizon qu’on va continuer de détruire le monde et de déposséder les humains.

- L’article : La pire erreur de l’histoire de la gauche

(post de Nicolas Casaux)


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