Au jour 19 du confinement, c’est sans surprises que nous ne pouvons que constater le régime de plus en plus autoritaire dans lequel le gouvernement nous enfonce. Sa méthode de mise en joue de la population à coups d’injonctions contradictoires, nous la connaissons bien. Il profite du choc sociétal et individuel de la pandémie pour aller toujours plus loin dans le contrôle social, jouant sur nos peurs de l’autre, favorisant la délation plutôt que l’entraide solidaire. La guerre, nous l’avions bien compris, c’est contre nous qu’ils la font, contre le code du travail, contre la liberté de circuler. La pandémie n’est qu’un alibi de plus pour mieux servir les intérêts du capitalisme sur le dos des travailleuses et des travailleurs. A coup d’ordonnances sans date de péremption, ces oppresseurs aux ordres du patronat piétinent le code du travail comme ils l’ont toujours rêvé depuis l’après guerre, imposant leur temps de travail - durée hebdomadaire allongée, congés payés sous contrôle - sur nos consciences contaminées par le consumérisme et la peur de manquer.
Puisqu’ils apprécient la rhétorique guerrière, nous aussi nous connaissons notre ennemi. L’ennemi n’est pas le coronavirus en lui même malgré les souffrances qu’il impose à ses victimes et à leurs familles mais bien ce qu’en font les gouvernements de cette planète à coup de surveillance numérique et autres détournements de leur démocratie factice. Notre ennemi est celui qui combat les libertés individuelles collectives, celui qui exploite le vivant depuis l’extraction des ressources jusqu’à l’installation en ce moment même de la 5G. Notre ennemi est celui qui nous envoie, nous les premier.e.s de corvée au front du travail pour leurs profits dont ils n’ont jamais assez, nous laissant plus que le choix de compter nos morts par contamination. Notre ennemi, c’est l’état et ses donneurs d’ordre le patronat, cac40, financiers et consort. Alors, leur union nationale, nous la refusons, ou du moins c’est sans eux que nous la ferons car nous savons faire sans eux et nous le démontrons chaque jour au travers de nos mobilisations sans cesse mais aussi par nos visions d’une société égalitaire et solidaire, par nos pratiques de démocratie directe et locale.
A leur habileté de jouer avec les mots comme autant de manipulations plus perverses les unes que les autres, à l’opération résilience dont seul le peuple en connaît le sens dans sa chair et dans sa vie, nous opposons l’opération résistance. A cette autre injonction d’attendre la fin de la pandémie pour chercher les responsables de ces dysfonctionnements en série – par manque d’anticipation, défaut de masques et autres protections pour les soignant.e.s en particulier – nous répondons que nous n’attendons rien de ces gesticulations politiciennes car nous en connaissons les causes : destruction du service public au profit des lobbies, suppression des libertés d’expression, de manifester, instauration d’un régime policier autoritaire. C’est immédiatement qu’il faut réagir et rejoindre les réseaux dans lesquels l’après pandémie se construit déjà avant qu’il ne soit trop tard, enfermé.es dans nos vies par le sécuritaire.
Chacun.e évoque ce changement radical qui se produira à la sortie du confinement. Mais redisons nous bien une chose : il n’y a rien à attendre d’eux à part la prison et des coups de matraque pour aller produire plus en gagnant moins, pour toujours moins de libertés. Alors ce changement radical, il a déjà commencé et c’est à chacun.e de nous de l’incarner, de le motiver, de le réseauter car si nous ne bougeons pas dès maintenant, alors les effets du confinement se feront toujours plus sentir sur nos êtres, nos familles. Les réseaux sociaux participent à cet abrutissement collectif avec son lot de divertissement alors que nous pouvons nous en servir autrement en se rappelant une seule chose : « c’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons » y compris dans nos vies, nos choix.
Profitons de notre confinement pour co-construire le modèle de société dans lequel nous voulons vivre ensemble et libre. La mise en confinement a démarré l’an 01 tel qu’imaginé dans le film du même nom. C’est donc dès maintenant que nous devons préparer l’après confinement dans la lutte mais aussi dans la mise en œuvre de l’autogestion solidaire, égalitaire dans chaque secteur de la société, la production, l’éducation, le soin mais aussi la politique locale par la réappropriation des moyens, des communs par la lutte, la réquisition, l’auto-organisation.
Confiné.e ou pas, la lutte continue, chaque jour en solidarité de celles ceux qui ne télétravaillent pas, qui soignent nos familles et permettent à chacun.e de subvenir à nos besoins essentiels. « Ne nous regardez pas, rejoignez nous » venez participer à cette chance unique de reprendre nos vies en main collectivement, libérées de leur oppression morbide pour un monde meilleur, écologique, libre et solidaire. Sur Ricochets, dans vos propres organisations, dans vos quartiers, vous trouverez le groupe dans lequel participer à ce nouveau monde en gestation : l’an 01 a commencé !
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