Quels critiques sur les illusions de l’écologie libérale. Non seulement ils nous vendent notre propre mort, mais le pire c’est qu’on achète et qu’on en vante les mérites.
Quel est le problème ?
L’air devient irrespirable, l’océan est pollué, la température devient invivable, des millions de vies humaines et non humaines sont chassées, exploitées, intoxiquées, violées et détruites, les forêts sont rasées, les espèces sont exterminées. Bref, la planète est en train d’être assassinée.
Quelle est la solution qui nous est proposée ?
« Aujourd’hui je choisis un fournisseur d’énergie renouvelable »
« Aujourd’hui je choisis une banque écologique »
« Aujourd’hui je fais de meilleurs choix de consommation »
Suite de l’article sur Floraisons : Podcast (2-3) : « Je choisis ma consommation »
Extraits :
Dans la fable libérale, qu’est-ce que je, l’individu ? Il est l’unité de base. Si on écoute Margaret Thatcher, il n’y aurait même pas de société, mais seulement des individus, des je. Les individus seraient égaux en droits et auraient des relations libres entre eux. Le Je est libre, le Je est donc responsable. Si Je pollue, Je gaspille, Je fais partie du problème. Mais si Je fais partie du problème, Je peux à l’inverse décider de faire partie de la solution. Grâce à un peu d’éducation, de sensibilisation et de bonne volonté, Je me responsabilise, Je décide librement de ne plus polluer, et Je deviens même heureux. Et voilà, tout est réglé !
Sauf que la réalité est bien différente. Il n’y a pas que des relations inter-individuelles, il y a aussi des groupes, certains groupes qui trouvent un moyen d’exercer du pouvoir sur d’autre groupes. C’est ce qu’on appelle des classes, les classes sociales. Ces groupes établissent, renforcent, légitiment leur pouvoir sur les autres grâce à des institutions. Par exemple grâce à l’État, grâce à la propriété privée, grâce au genre, grâce à la division du travail, grâce au marché, marché du logement, marché de l’emploi, etc. Les relations entre individus et groupes sont aussi déterminées par ces institutions.
- Je choisis ma consommation : le piège de l’écologie libérale
Pour en revenir donc à cette question du choix, arrêtons d’espérer que la majorité choisissent de résister. Celles et ceux qui s’engagent volontairement dans une résistance sérieuse sont toujours minoritaires, quelque que soient les circonstances. Concentrons-nous plutôt sur ce que nous pouvons faire et avec qui nous pouvons le faire. Quels sont les traits de caractère essentiels à une résistance efficace ?
La machine qu’est le capitalisme (mais on retrouve ce principe dans la civilisation elle-même) a besoin de croître en permanence pour ne pas s’effondrer. Pour croître il faut infiniment coloniser, exploiter, extraire, le monde vivant, et on a beau le répéter c’est encore mal compris : la croissance infinie n’est pas possible dans un monde fini, elle nous emmène droit vers un mur, droit vers la mort.
Cela signifie que l’activité contrainte pour générer du profit, c’est-à-dire le travail (qui est un crime) est incompatible avec tout projet sérieux de société écologiquement soutenable et moralement désirable. Il ne s’agit donc pas de mieux consommer, ou consommer plus vert, plus écolo, plus moral, mais de ne plus consommer, de ne plus exploiter, de ne plus travailler. Au slogan éco-citoyen « Je choisis ma consommation » ou « je choisis de mieux consommer », nous pouvons plus raisonnablement lui substituer « Nous réorganisons la production », ou « Nous nous organisons pour ne plus travailler » « Nous résistons à la civilisation industrielle »