La participation du Qatar au show room géant de la police durant les JO en France n’a rien d’étonnant. Les régimes autoritaires et policiers adorent collaborer et signer de juteux contrats entre eux.
Durant les JO du fric et de la compétition nationaliste, le système policier français « espère » des émeutes et tentatives d’attentats, pas trop quand même, pour qu’il puisse se justifier et exhiber sa puissance de feu, très utile pour décrocher de nouveaux contrats : « achetez ces grenades efficaces vu aux JO en live, signez pour ces logiciels de surveillance biométrique automatisée éprouvés positivement contre des manifs à Paris lors des JO 2024 »...
Sans occasions de déchaîner la répression policière dans les rues, le business JO ne serait pas complet !
En attendant, c’est le 14 juillet, le jour où l’autocrate de l’Elysée défile avec des armes de guerre ruineuses et distrait les foules avec des jeux de lumières et des feux d’artifices.
Mais qui sait, peut-être que durant les JO les feux ne seront pas que artificiels et que les flashs de lumières proviendront aussi des molotovs autour des barricades ? Afin de cette fois « fêter » dignement une révolution à (re)faire.
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COLLABORATION POLICIÈRE ENTRE LA FRANCE ET LE QATAR : UNE VIEILLE HISTOIRE
D’étranges véhicules de police et de blindés, sirènes allumées, devant la tour Eiffel et sur les grandes boulevards de la capitale. La scène a été très commentée ce vendredi 12 juillet, car il s’agit de la police du Qatar, venue « sécuriser » les Jeux Olympiques de Paris.
En effet, cette compétition n’est pas que sportive : elle sera une grande vitrine répressive mondiale. En plus de la police et de l’armée française qui seront déployées en masse lors des Jeux, 1.800 agents venus de 40 pays étrangers sont arrivés en renfort pour l’évènement, aux côtés des forces hexagonales.
Parmi ces pays : le Qatar. Le défilé des blindés de cette petite dictature religieuse et gazière, qui fait la taille de la Corse, a évidemment été très commentée. Il s’agit d’un régime qui protège notamment les talibans, finance des organisations djihadistes et utilise son immense fortune pour jouer un rôle sur la scène géopolitique internationale. Le Qatar, ce sont aussi plusieurs millions de travailleurs étrangers réduits à l’état de quasi-esclavage au profit d’une petite minorité de la population : seulement 300.000 habitants de nationalité qatarienne. Mais quand il y a des intérêts économiques et stratégiques en jeu, on oublie vite les Droits de l’Homme et la laïcité, tant brandie par le gouvernement pour stigmatiser les musulmans français.
En fait, la collaboration entre la France et le Qatar est une vieille histoire. Durant la coupe du monde de foot en décembre 2022, la France a envoyé plus de 200 membres des forces de l’ordre pour « aider » le pays, notamment 170 gendarmes « spécialisés dans la lutte anti-drones », 21 membres du GIGN et une dizaine de policiers « experts en hooliganisme » ainsi que des démineurs et des chiens renifleurs.
Les forces de l’ordre françaises dans le Golfe, uniquement des hommes, ont pu revêtir leur uniforme et insignes habituels, ainsi que détenir leur arme de service. Cette collaboration avait été votée à l’Assemblée Nationale à l’initiative de la députée Macroniste Aurore Bergé, qui avait déjà travaillé au Qatar. Elle a convaincu les députés en leur faisant miroiter les « gages d’avenir au commerce tricolore » de cet appui policier. La France envoie des flics, le Qatar dépense son argent en France : deal. Les policiers et gendarmes français ont même bénéficié d’une immunité spéciale de la part de la monarchie s’ils était attrapés en train de commettre des infractions.
La coopération entre agents français et qataris n’était déjà pas une première : la France a déjà aidé le régime lors des Jeux asiatiques de 2006, des championnats du monde de handball en 2015, de cyclisme en 2016 et d’athlétisme en 2019, mais également lors de la Coupe arabe des nations de football en 2021.
Par ailleurs, chaque année, la France organise le salon MILIPOL à côté de Paris : un grand « salon de la sécurité » dans lequel des dizaines de stands d’entreprises du monde entier exposent leurs « inventions » en matière de répression : nouvelles grenades, drones, taser, LBD et autres véhicules blindés. Des représentants de tous les régimes de la planète viennent y faire leurs courses. Figurez-vous que le Qatar a tellement aimé l’idée qu’il a créé une antenne de MILIPOL à Doha ! Une copie du salon français dans la ville du Golfe. En 2022, Darmanin s’était même personnellement rendu à ce salon. C’est beau, le rayonnement français.
Rappelons enfin que le Qatar, en plus de posséder le PSG et des chaînes de télé sportives, a littéralement acheté une partie de la classe politique française : en 2010, c’est Nicolas Sarkozy, alors président, qui invitait l’Emir du Qatar et Michel Platini, représentant de la FIFA, à un dîner à l’Élysée. La coupe du monde 2022 a été négociée ce soir là, moyennant un tas de contreparties, notamment l’achat du PSG par le Qatar, des ventes d’avions de guerre, l’achat de droits sportifs par la chaîne Qatarie BeIn Sport et divers contrats.
Autre soutien du Qatar en France, l’ancien député socialiste du Pas-de-Calais Nicolas Bays. L’élu est vice-président du « groupe d’amitié France-Qatar » à l’Assemblé Nationale et aurait demandé par SMS à l’ambassadeur des billets d’avion et des nuits d’hôtel pour sa femme et ses enfants, des chaussures de luxe et de l’argent pour finaliser les travaux de son appartement. Sa femme à l’époque ? Agnès Pannier-Runacher, ancienne ministre de Macron.
La police qatarie devant la tour Eiffel, c’est donc la suite logique d’un échange de bons procédés, d’investissements et de commerce entre la France et l’Empire gazier depuis des années. Cette fois-ci, le partenariat se fait pour les JO de la répression et du contrôle.
(Post de Contre Attaque)
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