Les magnolias jettent leurs fleurs acides sur les pavésLes dernières voitures résonnent entre les mursDes japonaises en fleur se photographient parmi les branchesLes pas rythmés de la foule font trembler le sol mortLes façades se graphent et les vitrines s’étoilentLes voitures et les poubelles s’enflammentLes fumées noires avalent les banquesLes usines sont à l’arrêt leurs machines éventréesLes cargos sont échoués privés de marchandisesLes tours de contrôle sont effondrées sur la pisteOn danse sur les ruines des préfecturesL’argent s’est envolé et les flics se tiennent sagesLe roi et ses suites sont en fuite, loinUne forêt remplace les pavés perdusLe fleuve déborde dans les zones industriellesLes corbeaux déchiquètent les caméras haut perchéesLe bétail a dévasté les abattoirsLes insectes voraces grignotent les archives policièresLes rats rongent les fibres optiquesLes moisissures s’inflitrent sur les circuits imprimésLes loups coursent les gras bourgeoisLes pigeons lâchent les pavés sur les SUV et les bureaux climatisésLes singes font des noeuds avec les cables d’antennesLe pollen a pollué les salles blanchesLes sangliers adorent défoncer les roues des 38 tonnesLes colibris sont au chômage techniqueAinsi, tout retour en arrière est impossibleC’est printempsLa vie refleurie enfinImpossible de résister.
22 mars 2023
- Irresistible printemps
- Poésie des pavés et de la vie rebelle - poème de saison