Inondations et tempêtes après la canicule : augmentation de l’intensité des phénomènes météo - Pas d’améliorations en vue

Comme prévu, les désastres sont plus puissants et plus fréquents - Les résistances ne sont pas du tout à la hauteur

dimanche 21 août 2022, par Auteurs divers.

En 2021, la France avait été relativement épargnée des phénomènes extrêmes (chaleur, incendies), alors que tout autour des désastres s’abattaient, en revanche en 2022 on est en plein dedans.

⛈️ APRÈS LA CANICULE VIENT LA TEMPÊTE : NOMBREUSES INONDATIONS EN FRANCE

- Vers une augmentation des phénomènes météo extrêmes

Il faisait entre 35 et 40°C sur la plus grande partie de la France il y a encore quelques jours. Depuis 48H, des tempêtes et des inondations éclair ont remplacé la canicule et la sécheresse :

🔴 À Montpellier, les rues transformées en torrent. À l’ouest de la ville, les précipitations ont atteint jusqu’à 86,5 mm en 1h dans la soirée. Les pluies intenses ont provoqué une crue brutale du Lez avec des débordements sur les berges.
🔴 À Paris : 46 mm de pluie en moins d’1h, soit autant que ce qu’il est tombé entre le 30 juin et le 15 août 2022. Certaines stations de métro ont été inondées et de nombreuses rues noyées sous l’eau. La station météo située au sommet de la Tour Eiffel a mesuré des vents à 104 km/h.
🔴 À Saint-Étienne, un violent orage de grêle a frappé la ville et inondé les rues en quelques minutes.
🔴 La tempête de grêle a touché Hyères. La station météo locale a mesuré une rafale à 116 km/h et 42 mm de pluie en une demi-heure dans la ville du sud Est.
🔴 Orage également à Lyon, avec 34 mm de pluie en un quart d’heure, rafales à 95 km/h et inondations urbaines.
🔴 Des orages sont remontés jusqu’en Franche-Comté, avec notamment les images impressionnantes d’une tempête de grêle à Maîche dans le département du Doubs.

Le dérèglement climatique n’implique pas seulement des étés trop chauds, mais des phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents et violents, pour lesquels l’écosystème n’est pas prêt. Par exemple des refroidissements brutaux, des inondations juste après des canicules, des cyclones, des grêlons qui dévastent les champs…

Cet été, le sol desséché et durci par deux mois sans précipitations n’absorbe pas les pluies importantes : cela provoque des crues et des coulées de boue, et lessive les sols plutôt que de les nourrir. Les villes ne sont pas préparées au dérèglement climatique, il suffit de « petites » anomalies pour les paralyser. Ce n’est pourtant que le début, les météorologues alertent sur un automne marqué par des risques de phénomènes dangereux. Au même moment en Turquie et en Corée, des inondations brutales ont également lieu, avec des morts.

- Vidéo : https://fb.watch/eZ8dsAlqvC/

Montage à partir d’images du Midi Libre, France Bleu, Info Clapas, S. Gueudet, Clément Parrot, Vpauline006 Italiano Vero, Margaux samuel, Zazou77Z, adskills cécile 433, Claudio Malux.

Inondations et tempêtes après la canicule : augmentation de l’intensité des phénomènes météo - Pas d’améliorations en vue
Vue du nuage terrifiant qui a ravagé la Corse en août 2022

AUME MOMENT : DRAMATIQUE TEMPÊTE EN CORSE ET INCENDIE MEURTRIER EN ALGÉRIE

Quelques centaines de kilomètres séparent la Corse, île Méditerranéenne, et l’Algérie. Les deux territoires ont été marqués par des phénomènes extrêmes et meurtriers :
➡️ En Corse, une tempête d’une grande violence a balayé l’île le 18 août, arrachant les arbres, dévastant les campings, coulant des bateaux et inondant les rues. Des bourrasques allant jusqu’à 224 km/h ont été mesurées. 6 personnes ont été tuées et des dizaines blessées. Vendredi soir, la légion évacuait des campeurs avant l’arrivée de nouveaux orages.
➡️ 16 foyers sont encore actifs en Algérie, où des incendies de grande ampleur menacent les habitations. Une quarantaine de personnes sont déjà mortes et plus de deux cents personnes blessées. Les flammes sont aux portes de certaines agglomérations. Chaque année, le Nord de l’Algérie est touché par des feux de forêt, mais ce phénomène s’accentue d’année en année sous l’effet du changement climatique.
Tempêtes brutales et difficilement prévisibles, incendies incontrôlables, canicules et refroidissements soudains. Tout cela a lieu dans un petit périmètre de Méditerranée, au même moment. Le chaos climatique est là, et il vole des vies.

- Vidéo : https://fb.watch/e-8E-Nb-u2/
🎥 : Meteo60, LN24, Valou3175, AntoCLS Photography, France Maghreb, Chebli Ishaq

Inondations et tempêtes après la canicule : augmentation de l’intensité des phénomènes météo
Accélération des désastres engendrés par la civilisation industrielle

🔴COMPTABILITÉ DUSASTRE🔴

➡️La superficie détruite par les incendies a été multipliés par 2 en 20 ans. Les feux de végétation détruisent chaque année 3 millions d’hectares de plus qu’en 2001. C’est approximativement la superficie de la Belgique.
➡️660 000 hectares brûlés depuis janvier dans l’Union européenne, un record battu en 8 mois seulement. Plus de 60 000 hectares sont partis en fumée en France.
➡️Mais le pire a lieu dans les forêts du grand Nord. La majorité des incendies mondiaux ont lieu au sein de la forêt boréale, en Russie, au Canada et dans l’Alaska, où le réchauffement climatique transforme le paysage.
➡️Ces forêts du Nord constituent parmi les plus grands puits de carbone de la planète. En brûlant, des quantités colossales de CO2 sont donc rejetées en plus.
➡️Rien qu’en Russie, ce sont 53 millions d’hectares qui ont brûlé depuis 2001, soit quasiment la superficie de la France.
➡️L’eau de pluie n’est plus potable. Selon des scientifiques de l’Université de Stockholm, les taux de PFAS – une gamme de produits chimiques utilisés massivement dans l’industrie et qualifiés de produits chimiques « éternels » – sont 14 fois plus élevés que les recommandations de l’EPA, l’agence de protection de l’environnement américaine, dans des gouttes de pluie. Y compris dans l’eau de pluie mesurée en Antarctique et sur les sommets d’Himalaya, en principe éloignés de l’activité humaine et de sa pollution. Les PFAS se désintègrent de façon très lente, et sont utilisés dans les emballages, les shampoings ou le maquillage. Ils sont désormais présents en quantité dans l’air, et donc aussi dans l’eau. Les PFAS ne sont toujours pas interdits à la vente dans de nombreux pays, dont la France. L’industrie a rendu dangereux un bien commun vital et universel.
➡️Le pôle Nord se réchauffe quatre fois plus vite que le reste de la planète. Depuis 1979, l’Arctique s’est réchauffé en moyenne de 0,75 °C par décennie. Un phénomène, appelé « amplification arctique » : lorsque la banquise et la neige, de couleur blanche, reflètent normalement la chaleur du soleil. Lorsqu’elles fondent, l’eau de mer, plus sombre, absorbe plus de rayonnement solaire et se réchauffe. Cela entraîne un cercle vicieux et une accélération du réchauffement, et donc de la fonte des glaces.

Une autre fin du monde est possible.

(posts Contre Attaque)

L’hiver...entre deux canicules !

Scène complètement hallucinante dans la région de Saint Étienne, plongée sous un manteau blanc de grêle. En quelques minutes, la température a chuté de 10 degrés. Et les chasses neige ont du être utilisés !

- Vidéo : https://fb.watch/eZ8mwZoiqj/

(post de Cerveaux non disponibles)

Attendre et espérer une amélioration « météo » ?

Attendre la fin de l’été et tout oublier ?
Passer d’un sujet d’inquiétude à un autre, balloté par les médias et les gouvernements ?
Espérer un action vraiment positive des gouvernemements ou des solutions technologiques miracles ?
Non bien sûr, on sait bien que globalement les choses vont empirer encore et encore, surtout si on laisse faire la civilisation industrielle et les dirigeants politiques/économiques.
Il ne s’agit pas de simples variations météo transitoires, mais de modifications profondes, brutales et irréversibles (à l’échelle humaine) du climat (réchauffement général), et d’une destruction accélérée des écosystèmes que l’on connaissait. Tout ça étant provoqué par la civliisation industrielle, ses institutions et les puissants du monde. Le problème n’est pas « les humains » en tant que tels ou « l’activité humaine », mais une certaine culture écocidaire identifiée depuis longtemps.

- Message vu su FB : « Bon on a compris c’est la fin du monde autant tous se tirer une balle dans la tête pour le bien commun quand on lit ça en fait .. y’a des bonnes initiatives écologiques sinon à annoncer sur cette plateforme aussi ? »

La situation est très grave en effet, des phénomènes engagés sont déjà irréversibles, mais tout n’est pas perdu. Si on agit vigoureusement et assez rapidement pour la fin de la civilisation industrielle, ce ne sera pas la fin (ou presque) de la biosphère.
Des bonnes initiatives à annoncer ? Y en a pas tant que ça.
En réalité, ce qui est annoncé souvent comme « bonnes initiatives » (des nouveaux champs éoliens, plus de voitures électriques, des panneaux photovoltaïques, davantage de pilotage cybernétique...) n’en sont pas. Elles ne servent qu’à faire muter en partie la civilisation industrielle, pour qu’elle dure, et alors elle pourra ravager plus profondément et plus longtemps la biosphère.
Ok il y a peut-être une augmentation des vocations pour la petite paysannerie responsable et la permaculture, mais leur action est souvent difficile dans ce système social, et ils subissent déjà les cataclysmes provoqués par le système en place.

Il y a des bonnes initiatives, mais qui hélas restent trop réduites. Trop peu de monde motivé, pas assez de soutien...?

Les bonnes initiatives ? Ca pourrait être selon certains les grèves insurectionnelles, les soulèvements ayant pour objectif de renverser la civilisation industrielle, les sabotages en série des infrastructures de la civilisation industrielle, la désertion générale du marché du travail, des occupations de terres... Y a semble-t-il plein de choses à faire pour le bien commun autre que se tirer une balle.

P.-S.

Une remise à plat totale de notre alimentation et de la façon de produire, cueillir, transformer, manger.

S’il est une chose que les canicules et sècheresses successives de cet été (et de ce printemps) nous ont appris, c’est la position extrêmement inconfortable de certaines productions et en particulier du maraîchage en cas de rupture de normalité climatique.

Les dépêches, articles et « coup de gueules » se sont succédé tout l’été pour décrire l’urgence et le désespoir des maraîchers face à des températures de plus de 40°C et des restrictions en eau critiques aux cultures (voir en commentaires).
Je plaide depuis longtemps pour un « reset » de notre système agricole, une remise à plat totale de notre alimentation et de la façon de produire, cueillir, transformer, manger.
Pourquoi ?
Parce que c’est absurde, tout est absurde. Notre modèle hors-sol fondamentalement déficitaire n’est qu’un héritage des 30 glorieuses où l’énergie, l’eau (et l’argent public) étaient abondants et le climat -relativement- stable.
Outre le recyclage de l’industrie de guerre (explosifs/engrais, gaz de combats/pesticides, tanks/tracteurs) pour une nouvelle « révolution verte », le plan Marshall a organisé l’industrialisation rapide du paysage agricole de la France. Relayé en 1962 par la Politique Agricole Commune et sa logique productiviste, la France est passée à la 3e place mondiale des exportations agricoles en au début des années 80.
Mais les « miracles » se paient un jour, malheureusement pas toujours par ceux qui les ont produits.
Et voilà où nous en sommes : le climat devient invivable et chaotique, les sols sont épuisés, les rendements baissent, les prix alimentaires augmentent et ce qui permettait à ce « miracle » d’exister est en passe de devenir intenable. Le prix du pétrole (et de ses dérivés) fait du yoyo, les engrais ont augmentés de 80% en 1 an et l’eau se fait de plus en plus rare, voire n’est juste plus disponible.
Il ne s’agit plus d’ajustements à la marge, ni de pansements budgétaires : il est temps de refonder tout le système de manière radicale.
Les temps qui viennent ne seront pas à l’image du passé, ni même du présent. Il est temps de sortir de ce récit d’après-guerre et d’imaginer quelque chose d’autre pour demain. Et ce qui est certain, c’est que ce quelque chose ne sera pas à base de plantes annuelles fragiles, exigeantes et peu nutritives. Le maraîchage tel qu’on le connaît est une impasse issue d’une période d’abondance qui n’est plus. Au même titre que les surfaces monstrueuses de céréales irriguées destinées au bétail hors-sol, hein, à chaque jour suffit sa peine...
Oui, c’est radical mais l’époque l’est. Nous sommes a un tournant que nous devons prendre volontairement avant de le subir. Nous devons arrêter ces espoirs à la con et adapter rapidement notre mode de vie aux changements qui viennent. A commencer par notre nourriture.

On parle de nouveaux récits ? chiche !
Alors je vous parle de forêts-jardins partout dans et autour des villes, produisant des légumes vivaces, fruits et plantes sauvages comestibles. Avec en productions secondaires du miel, du fourrage, des plantes aromatiques et médicinales, du bois, etc. Des productions alimentaires à base d’oléagineux, de châtaignes et de feuilles. Des céréales ? de l’élevage ? Bien sûr, mais intelligemment cette fois-ci et les solutions existent : agro-sylvo-pastoralisme, pâturages tournants valorisant autant les animaux que les pâtures, arbres fourragers, agriculture de conservation, etc.
Des céréales issues de variétés dites « population », résilientes et adaptatives qui poussent sur des sols vivants chargés d’humus et de vie.
Du maraîchage bien entendu mais fléché principalement sur des légumes nutritifs et de conservation, des variétés robustes et sobres, protégés par des systèmes agroforestiers.
Une gestion fine et collective des eaux de ruissellement par bassins versants, comme un bien commun qu’elles n’auraient jamais dû cesser d’être. Des eaux que l’on pourrait capter, stocker, et infiltrer pour faire remonter les nappes phréatiques et recouler les sources.
Et pour le reste une reforestation massive pour réparer le cycle de l’eau, que ce soit en forêt mature mais également en agroforesterie multi-étagée, productive et résiliente, gage du retour de la biodiversité dans nos campagnes.
Je pourrais continuer ainsi indéfiniment...
Alors ce sera difficile, tendu socialement, politiquement mais ce sont des rêves lucides : les solutions existent, elles sont techniquement atteignables et scientifiquement sourcés.
Il faut sortir de ce storytelling de boomers et construire le monde d’après dont on rêve, ici et maintenant. Et vous savez quoi ? On est plus nombreux que vous ne le pensez à le faire, en réel ou en esprit.

Une dernière raison de le faire ? On n’aura pas le choix 🙂

(post de Prise de Terre)


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