Inde, multiplication des pratiques populaires de démocratie directe, avec les plus pauvres au centre

La lutte des invisibles en train d’ébranler le monde

samedi 10 avril 2021, par Mahatma.

INDE. 08.04.2021 « LES MAHAPANCHAYATS SONT LES NOUVEAUX PARLEMENTS DU PEUPLE ET LES INTOUCHABLES SERONT A LEUR CENTRE »

Ce sont les paroles du leader paysan Rakesh Tikait au mahapanchayat de Hapur dans l’Uttar Pradesh où les Intouchables et les musulmans étaient nombreux.
Avec la démocratie directe des mahapanchayats dans le cadre du soulèvement, les structures d’un nouveau pouvoir sont en train de se mettre en place, le pouvoir des plus pauvres qui conteste avec de plus en plus de puissance le pouvoir des riches, celui de Modi, aussi les tensions grandissent, le printemps et l’été pourraient être très chauds.

Au meeting de la coordination paysans-ouvriers-étudiants-enseignants du Pendjab d’hier, les syndicats des employés d’Etat et des contractuels d’Etat ont annoncé que des milliers de fonctionnaires titulaires ou non arriveraient ensemble le 11 avril pour les campements des portes de Delhi afin de prendre le relai des paysans qui doivent revenir chez eux pour les récoltes.

Inde, multiplication des pratiques populaires de démocratie directe, avec les plus pauvres au centre

Ainsi la coordination paysans-ouvriers se met concrètement en place.
Par ailleurs, les manifestations paysannes se multiplient dans le pays, hier à Sikar, Jhunjhunu, Udaipur dans le Rajasthan, à Satna dans le Madhya Pradesh, à Hyderabad dans le Telangana, à Patna (Masaurhi), Muzaffarpur, Bhojpur, Nalanda, Vaishali et Darbhanga dans le Bihar, à Jalaun, Agra dans l’Uttar Pradesh, à Rewari et Palwal dans Haryana et très nombreuses dans le Pendjab avec en plus des mahapanchayats dans le Bengale Occidental et l’Himachal Pradesh.

De son côté, face à cette marée montante qu’il n’arrive pas à arrêter, le pouvoir est en train de tenter une nouvelle opération du type de celle qu’il avait mené en mars 2020 face au premier mouvement général contre les discriminations religieuses qui de proche en proche avait entraîné toute la population de décembre 2019 à mars 2020 pour des revendications multiples et en leur centre, dégager Modi avec une grève générale le 8 janvier 2020 de 250 millions de personnes.
N’arrivant pas à arrêter le mouvement, Modi s’était alors appuyé sur la crainte du covid, le couvre-feu, la fermeture des transports, des entreprises, une répression policière féroce autour de ça et le renvoi chez eux de dizaines de millions de travailleurs migrants (des indiens qui travaillent dans un autre Etat que celui dont ils sont originaires), les chassant des villes où ils avaient du travail pour les expédier dans leurs villages d’origine.
En déclenchant un chaos total, Modi avait réussi à stopper le mouvement social le 24 mars 2020... avant qu’il ne resurgisse sur un autre fond avec les paysans à partir de juin 2020.

Or aujourd’hui, tout d’un coup, c’est à nouveau le rétablissement du couvre-feu au prétexte d’une remontée du covid, le renvoi chez eux de millions de travailleurs « migrants », une répression féroce contre ceux qui ne respectent pas le couvre-feu, ne mettent pas de masques, etc... et bien sûr, contre ceux qui manifestent, se réunissent, avec en plus la possibilité d’un report des votes (puisque dans les votes en cours dans 5 Etats, le BJP craint une gifle dans les élections, puisqu’après le Pendjab il y a quelques semaines, il vient d’en prendre une monumentale hier aux municipales de l’Etat de l’Himachal Pradesh)... cela justement au moment où les paysans rentrent chez eux pour les récoltes.

Dans l’Haryana par exemple, le gouvernement BJP vient de décider aussi qu’il pourrait saisir les propriétés de ceux qui manifestent et a interdit les simples discussions (!) avec les paysans soulevés. En réponse à cela, le soulèvement paysan a réitéré aujourd’hui qu’il interdirait toute vie sociale aux responsables du BJP de l’Haryana dont il a listé les noms rendus publics pour que les paysans et leurs soutiens puissent leur interdire toute activité ou déplacement, à commencer par le 1er ministre, tout en avertissant qu’il allongerait la liste des « bannis » au fil des malversations .

Le soulèvement paysan a bien compris la manœuvre générale en cours, et a averti aujourd’hui le gouvernement qu’il ne pourrait pas recommencer ce qu’il a fait au printemps 2020, et qu’il pourrait au contraire récolter une tempête encore plus forte.

Par ailleurs, hier et aujourd’hui, le soulèvement paysan a organisé trois énormes mahapanchayats dans le Bengale Nord (où il y a des élections), à Dinajpur Nord, Dinajpur Sud et Malda avec notamment une ancienne dirigeante du mouvent paysan au Bengale en 2007 qui avait gagné et entraîné l’effondrement du parti au pouvoir à ce moment, Medha Patekar, en expliquant qu’il ne menait pas de campagne politique pour tel ou tel parti mais qu’il appelait à ne pas voter pour le BJP car une défaite du BJP serait un succès pour les paysans et un succès pour tout le monde.
Enfin, dans les Etats tribaux proches du Myanmar, les manifestations continuent, cette fois aujourd’hui contre le meurtre d’un étudiant par l’armée indienne et hier les étudiants ont bloqué tout l’Etat du Manipur (tenu par le BJP) pour protester contre l’arrestation de Trois étudiants.

post de Jacques Chastaing

Inde, multiplication des pratiques populaires de démocratie directe, avec les plus pauvres au centre
Inde : des femmes, déterminées

INDE.09.04.2021. CES FEMMES ET CES HOMMES SONT EN TRAIN D’ÉBRANLER LE MONDE - 50 PHOTOS D’HOMMAGE A LA LUTTE DE CES INVISIBLES QUI CONSTRUISENT DANS LA LUTTE UNE AUTRE SOCIÉTÉ

(Photos prises aux campements paysans des portes de Delhi)
Ces paysannes, paysans et leurs soutiens, ouvriers, étudiants, enseignants, employés, chauffeurs de camions, fonctionnaires, artistes, cheminots, infirmières, femmes de ménages, domestiques, syndicalistes, jeunes, vieux, handicapés.... occupent depuis 134 jours les portes de Dehli et sont en train d’entraîner tout le pays, et au delà, derrière eux pour abattre toutes les frontières et haines religieuses, raciales, ethniques, de sexe, de castes, et renverser le capitalisme et ses serviteurs.

PARTAGEZ UN MAXIMUM, FAITES CONNAITRE CETTE LUTTE IMMENSE QUE LESDIAS DES MILLIARDAIRES VEULENT CACHER

- voir post de Jacques Chastaing, avec les photos en question

Inde, multiplication des pratiques populaires de démocratie directe, avec les plus pauvres au centre
Inde, multiplication des pratiques populaires de démocratie directe, avec les plus pauvres au centre
Inde, multiplication des pratiques populaires de démocratie directe, avec les plus pauvres au centre
Tentes, cabanes, maisons... s’étendent sur les autoroutes
Inde, multiplication des pratiques populaires de démocratie directe, avec les plus pauvres au centre

P.-S.

En Inde, ce ne sont pas seulement des ronds-points qui sont bloqués et occupés, mais des autoroutes.


Forum de l’article

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  • Inde, multiplication des pratiques populaires de démocratie directe, avec les plus pauvres au centre Le 24 avril 2021 à 23:16, par Mahatma

    INDE.24.04.2021. UNE COLÈRE GÉNÉRALE EST EN TRAIN DE MONTER CONTRE LA GESTION DE LA CRISE DU COVID PAR MODI LES TRAVAILLEURS LES PLUS PAUVRES LICENCIÉS PAR LE CONFINEMENT SE RAPPROCHENT DES PAYSANS

    Contre la colère qui monte contre l’incapacité du gouvernement à faire face à la montée catastrophique de l’épidémie, ce dernier fait appel à un vieux truc que les dirigeants utilisent depuis des temps immémoriaux.

    Lorsque les choses ne vont pas bien, détournez l’attention de votre propre incompétence et blâmez les plus vulnérables. Il n’est donc pas surprenant que, alors que la pandémie de COVID-19 ravage Dehli du fait de la responsabilité du gouvernement qui ne fait que détruire un peu plus chaque jour le système de santé, les chaînes de télévision et les journaux proches du gouvernement ont rejeté la responsabilité de la situation horrible de la capitale sur « les agriculteurs qui selon eux bloqueraient les camions à oxygène entrant dans la ville". (un exemple de cette prose de mensonge et de haine quotidiens dans l’Hindupost du 24 avril 2021 en bas de ce texte)
    Avec ces vrais ennemis il y a aussi contre les paysans les faux amis qui mettent sur le même plan les paysans et le gouvernement et demandent à tous les deux d’arrêter leur guerre pour permettre de lever les campements paysans (mais ne demandent pas au gouvernement de mettre toutes ses ressources dans l’investissement médical) comme une pétition d’intellectuels le demande aujourd’hui.

    Sous cette pression quotidienne des gens qui n’ont pas le combat quotidien à mener pour survivre demandent avec indignation pourquoi les paysans sont toujours en train de manifester, étant donné les conditions à Delhi. Ils ne comprennent pas que si le virus ne tue pas les paysans, les trois lois agricoles le feront assurément. Mais il est difficile d’expliquer la lutte pour la survie quotidienne contre la faim à ceux dont l’existence est fondamentalement sûre et qui ne découvrent les incertitudes de la vie qu’avec le covid.

    Cependant, les paysans fidèles à la nature de leur soulèvement, continuent à se renforcer avec des convois quotidiens de paysans et soutiens qui montent en nombre à Delhi pour renforcer les campements contre un coup de force. Par ailleurs, ils organisent avec les moyens du bord, mais symboliquement et politiquement, c’est important, des centres de soins e de vaccinations sur tous les lieux de mobilisation pour prendre en charge ce que le gouvernement ne fait pas.

    Enfin, la colère du petit peuple ne se dirige pas contre eux, au contraire. Aujourd’hui, le ministre de l’Intérieur en déplacement pour les élections au Bengale a été reçu à coups de projections de chaussures, tandis que les partisans du BJP sont agressés dans les rues.
    En plus la politique du BJP est directement en train d’élargir la base de soutien des paysans aux travailleurs les plus pauvres et précaires dits "migrants" qui, craignant un long confinement, fuient Delhi en masse. Et non seulement les paysans les hébergent dans des dortoirs et tentes de leurs campements des portes de Delhi et les nourrissent dans des cantines gratuites mais vont les nourrir également à leurs points de retour dans leurs villages d’origine comme la gare routière d’Anand Vihar près de la porte de Ghazipur. "Restez avec nous aussi longtemps que vous en avez besoin, leur disent-ils, vous qui n’avez plus de revenus et de toit au-dessus de vos têtes . Nous sommes là pour vous."
    Le gouvernement vient donc, sans le vouloir, de faire naître une nouvelle alliance entre agriculteurs et travailleurs migrants.
    Le gouvernement essaye de jouer de la peur du covid comme il l’avait fait l’an passé contre le mouvement Shaheen Bagh ; tout semble montrer que c’est lui qui pourrait sortir très affaibli de la situation.

    UN EXEMPLE DE L’UTILISATION DU COVID PAR LA PROPAGANDE QUOTIDIENNE DE LA PRESSE INDIENNE CONTRE LES PAYSANS DANS L’HINDUPOST DU 24 AVRIL 2021
    "Il est temps d’éliminer la manifestation des « agriculteurs » et de sauver Delhi de la poussée de Covid
    HinduPost 24 avril 2021

    Delhi a été confrontée à une augmentation des cas de virus chinois lors de la deuxième vague qui a frappé l’Inde. Alors que les infrastructures de santé dans la capitale nationale ont été sous la pression des cas, les approvisionnements en oxygène sont bloqués en raison des prétendues protestations des agriculteurs.
    C’est la police de Delhi qui est finalement venue à la rescousse des patients de Covid en aidant un camion transportant de l’oxygène qui était coincé à la frontière de Singhu en raison des manifestations d’agriculteurs en cours [ c’est la police qui a bloqué le camion pour en accuser les paysans]. Le camion-citerne d’oxygène devait arriver au Jaipur Golden Hospital de Rohini.
    … Le camion a été retrouvé chargé de bouteilles. Avec l’aide de la police de Haryana et des agents de la circulation, l’équipe a dégagé un passage [alors que c’est la police qui bloque les routes avec des quasi fortifications en travers] .
    Dans l’intervalle, le ministre de Haryana, Anil Vij, a allégué que le gouvernement de Delhi [hostile au BJP] avait pillé un camion-citerne d’oxygène médical destiné aux patients Covid du camion-citerne à destination de Faridabad depuis Panipat [faux, une invention pure et simple], tout en ajoutant que les camions-citernes d’oxygène seraient désormais escortés par la police.
    L’implication possible de Rakesh Tikait [principal leader paysan] et de son groupe ne peut pas être exclue étant donné qu’on ne peut pas ignorer que Tikait voudrait utiliser le covid comme une occasion de faire chanter le gouvernement pour qu’il accède à leurs demandes.
    Une autre raison importante pour laquelle la protestation des agriculteurs doit être éliminée avec effet immédiat est qu’il y a une confirmation concernant la variante britannique du virus chinois qui alimente la flambée des cas à Delhi.
    […]
    Lorsque le pèlerinage hindou Kumbh [qui est probablement à l’origine des contaminations] et les rassemblements politiques peuvent être réduits [c’est faux, le BJP les continue massivement au Bengale], il n’y a aucune raison pour que les routes menant à Delhi soient bloquées [ faux, elles ne sont pas bloquées, une voie est ouverte à la circulation] au nom des manifestations des agriculteurs à un moment où le pays tout entier est sous le choc de la pandémie et où des vies humaines sont en jeu.
    Les manifestants dirigés par Rakesh Tikait ne peuvent plus être autorisés à jouer avec la vie des citoyens de Delhi et ce chantage et ce siège non déclaré de Delhi doit prendre fin immédiatement. "

    post de Jacques Chastaing

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  • Inde, multiplication des pratiques populaires de démocratie directe, avec les plus pauvres au centre Le 22 avril 2021 à 20:51, par Mahatma

    INDE.22.04.2021. COVID : MODIME LE CHAOS ET CHERCHE LE COUP DE FORCE LE SOULÈVEMENT PAYSAN PRÉPARE L’AFFRONTEMENT ET MARCHE VERS LA REVOLUTION

    La seconde phase de covid qui frappe l’Inde a montré que le gouvernement de Modi, n’avait rien fait, rien prévu, rien préparé sinon détruire un peu plus l’hôpital public qui est en ruines, en manque de lits, de personnel, de respirateurs, d’oxygène. Aussi Modi - qui ne sait faire appel qu’au privé médical dans cette crise pourtant totalement dépassé - accuse tout le monde de la situation, les gens eux-mêmes de n’avoir pas respecté les gestes barrières, les Etats régionaux (en particulier ceux dirigés par des partis concurrents du BJP) de ne pas avoir fait ce qu’il fallait et surtout, le soulèvement paysan d’être responsable de la propagation de la contamination et de bloquer sur les routes le matériel médical et notamment l’oxygène qui manque aux hôpitaux.
    Et Modi se lance dans une politique agressive de fuite en avant, interdisant les rassemblements (sauf ceux de son parti et des religieux hindous) et avertissant les paysans qu’il allait nettoyer leurs campements.

    En même temps , bien qu’il annonce qu’il ne confinera pas nationalement, les confinements et couvre-feux locaux et régionaux se multiplient, ce qui amène les travailleurs dits migrants (qui sont nés à la campagne et travaillent en ville) des petits métiers à fuir par millions les villes pour retourner dans leurs villages afin de survivre, parce que soit ils ne peuvent plus travailler soit ils craignent un confinement total et la fermeture des transports qui les obligerait à partir à pied demain, dans des conditions dramatiques comme l’an passé où ils avaient été nombreux à mourir sur les routes.
    Le chaos est donc en train de s’installer en Inde dont Modi, visiblement, espère tirer profit pour réprimer le soulèvement paysan.

    Mais c’est bien l’inverse qui pourrait se produire.
    Autant, c’est la panique dans la société indienne, avec un Modi de plus en plus critiqué de tous côtés, autant les paysans paraissent le seul secteur politique qui fait face, qui tient bon et qui face à l’incurie du pouvoir transforme les lieux de mobilisation en lieu de soins et vaccination, accueille, héberge et nourrit les travailleurs « migrants » en déshérence, et plus encore, semble arriver à mobiliser plus qu’hier ses propres troupes contre un éventuel coup de force de Modi.

    Le lion paysan rugit encore plus fort, comme le disent les militants.
    Ainsi tandis que la période des récoltes qui les avait un peu paralysés, tend à prendre fin, 10 000 à 15 000 paysans sont partis hier du Pendjab pour arriver à partir d’aujourd’hui dans les campements paysans de Delhi pour les renforcer contre Modi mais aussi pour faire face à l’afflux de réfugiés du covid. Et beaucoup plus encore devraient partir de tout le pays le 24 avril en intégrant dans leurs caravanes des équipes médicales à même à aider la population.

    Même s’ils ont de faibles moyens par rapport au pouvoir, leur courage, leur détermination et leur désir de faire tout ce qu’ils peuvent pour aider la population, sont visibles par tous malgré la propagande haineuse du gouvernement et ses médias.

    Et dans cette crise du covid, le soulèvement paysan pourrait bien engranger une sympathie encore plus large et surtout plus active de la part de la population qui n’en peut plus de l’incurie du pouvoir. La cristallisation de toutes les colères pourrait bien se cristalliser lors de la marche sur le Parlement à laquelle le soulèvement paysan appelle dans la première quinzaine de mai, et faire alors passer le soulèvement paysan dans une dimension bien plus importante, posant de fait la question générale du pouvoir.

    post de Jacques Chastaing

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  • Inde, multiplication des pratiques populaires de démocratie directe, avec les plus pauvres au centre Le 21 avril 2021 à 20:18, par Mahatama

    INDE.21.01.2021. LA TENSION MONTE MODI CONFINE DELHI ET LES PAYSAN MARCHENT SUR LA CAPITALE CONTRE LE COVID, MODI PREND DES MESURES POLICIÈRES, LES PAYSANS VACCINENT SUR TOUS LES LIEUX OCCUPÉS

    Alors que Modi n’a jamais rien fait contre le covid - et qu’il est fortement critiqué de tous côtés pour son inertie totale - il vient de prendre prétexte d’une soudaine montée de l’épidémie pour non pas la combattre mais tenter de stopper la montée irrésistible du soulèvement paysan. Il accuse les rassemblements paysans et notamment les campements paysans de Delhi d’être responsables de la propagation du virus, alors que lui-même dans le même temps, continue ses campagnes électorales avec des meetings de masse sans protection sanitaire dans 5 Etats du pays et ne s’oppose pas aux pèlerinages massifs hindous.

    Pour essayer d’opposer les habitants de Delhi aux paysans qui campent à ses portes, il vient aujourd’hui de confiner la ville en accusant les paysans d’en être responsables parce qu’ils bloqueraient selon lui l’arrivée du matériel médical.
    Ce qui est totalement faux bien sûr et ridicule puisqu’alors que Modi a laissé le système de santé dans un état déplorable, les paysans ont appelé à une semaine de mobilisation pour la santé du 20 au 26 avril sur les lieux qu’ils occupent. Ils ont ouvert des cliniques gratuites à leurs campements des portes de la Delhi, proposant des soins à toute la population, proposant également dans un premier temps de vacciner si Modi voulait bien leur fournir des vaccins, puis dans un deuxième temps, ils ont annoncé qu’il y seraient en capacité de vacciner aux campements de Delhi mais aussi dans tous les lieux de mobilisation paysanne et notamment aux nombreuses gares de péages autoroutières occupées dans l’Haryana, le Pendjab et le Rajasthan
    . Ils ont également appelé à généraliser à tout le pays ce mouvement de libération des péages devenus par la même occasion des lieux de vaccination paysanne.
    Les paysans ont également annoncé qu’ils distribueraient massivement des masques et fourniraient du matériel médical dans tous ces lieux.

    Bref, d’une certaine manière, alors que contre le covid, Modi prend surtout des mesures policières et continue ses meetings électoraux sans protection sanitaire, le soulèvement paysan, lui, prend en main la santé publique de la population, affirmant de plus en plus qu’il y a deux pouvoirs dans le pays.
    D’autre part Modi renouvelle son opération de l’an passé qui lui avait permis de stopper le soulèvement de Shaheen Bagh en semant la peur, le chaos et la division en jetant à la rue 80 millions de travailleurs précaires avec le confinement et le couvre-feu et en les forçant à rejoindre leur village natal. Beaucoup étaient morts sur la route.
    Mais cette fois, Modi fait face à un soulèvement de bien plus grande ampleur que l’an passé. Les paysans et leurs soutiens se sont rendus dans les gares routières et de trains avec des sacs de nourriture pour les distribuer et ont appelé en même temps les travailleurs précaires à ne pas rentrer chez eux mais à venir s’installer sur les campements paysans pour rejoindre la lutte, où ils leur garantissent 6 mois de nourriture gratuite. Par ailleurs, aujourd’hui, les paysans ont également ouvert des cantines et offert des repas gratuits dans leurs campements aux travailleurs chassés de Delhi.

    Les paysans ne se font aucune illusion sur les motivations de Modi, d’autant qu’un de ses proches a menacé de « nettoyer » par la force les foyers d’infection que seraient les campements. Face à cette menace - avec en plus des rumeurs de tireurs d’élite venus pour tuer les dirigeants paysans - les paysans qui sont en pleine période de récolte, ont eux-mêmes appelé les paysans et soutiens, dans l’éventualité d’un coup de force des voyous fascistes de Modi et sa police, à venir renforcer les paysans campant à Delhi dés qu’ils auraient fini leurs récoltes. Ainsi la première marche de paysans est partie aujourd’hui 21 avril du Pendjab, tandis qu’une seconde partira de tout le pays le 24 avril.

    post de Jacques Chastaing

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  • Inde, multiplication des pratiques populaires de démocratie directe, avec les plus pauvres au centre Le 20 avril 2021 à 20:15, par Mahatma

    INDE. 20.04.202. LE SOULÈVEMENT INDIEN EST PLUS FORT QUE JAMAIS

    Il ébranle toute les normes et les valeurs de la société indienne. C’est ce virus de la révolution, ce variant indien, que craignent surtout les possédants jusqu’en France qui font interdire à leurs journaux toute information provenant d’Inde à l’exception de celles de la campagne de peur que mène la presse de Modi sur le Covid qui est en fait une campagne contre les paysans.

    - Article complet : Le soulevement paysan en Inde est plus fort que jamais
    Il ébranle toute les normes et les valeurs de la societe indienne. C’est ce virus de la révolution, ce variant indien, que craignent surtout les possédants jusqu’en France qui font fermer à leurs journaux toute information provenant d’Inde à l’exception de celles de la campagne de peur que mène la presse de Modi sur le Covid qui est en fait une campagne contre les paysans.

    post de Jacques Chastaing

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  • Inde, multiplication des pratiques populaires de démocratie directe, avec les plus pauvres au centre Le 17 avril 2021 à 20:44, par Mahatma

    INDE.17.04.2021 CES FEMMES ET CES HOMMES INVISIBLES QUI FONT L’HISTOIRE ET L’ESPOIR DU MONDE

    Le variant indien c’est surtout le soulèvement populaire dont les autorités du monde craignent la contagion.
    Alors qu’une seconde vague de covid frappe durement le pays, le gouvernement de Modi veut en profiter pour tenter de casser le soulèvement paysan.

    Il mène et fait mener par ses médias une immense campagne de haine contre les paysans les accusant par leurs rassemblements et campements de propager le virus. Il a donc menacé de « nettoyer » les campements paysans et d’interdire tout rassemblement de leur part comme de tous ceux qui sont hostiles à son gouvernement. En même temps, lui-même et son parti, sont en train de mener une campagne électorale dans le Bengale occidental et dans 5 Etats avec des rassemblements de masse sans aucune protection sanitaire. De la même manière, il autorise sans problème des rassemblements religieux hindous de centaines de milliers de personnes là aussi sans aucune protection sanitaire.

    Il tente de profiter également de la période actuelle de récolte qui a éloigné de nombreux paysans des campements de Delhi ou des manifestations.
    Enfin, il essaie d’utiliser le mauvais temps et les tempêtes de ces derniers jours qui ont détruit en partie les campements paysans de Delhi pour jouer son va-tout, car la période des récoltes va finir dans une dizaine de jours et le soulèvement paysan est en train de préparer une gigantesque marche sur le Parlement début mai, qui devrait entraîner les classes populaire bien au delà du monde paysan, menaçant sérieusement le pouvoir.
    Le soulèvement paysan tout en reconstruisant avec un immense courage sous les intempéries les campements de Delhi, continue par ailleurs ses manifestations et actions, en poursuivant par exemple l’occupation jour et nuit des péages autoroutiers (depuis 120 ou 130 jours).

    Mais il a surtout appelé à ne pas céder au chantage de Modi.
    Pour faire face au Covid, les paysans organisent une contre-campagne demandant au gouvernement de céder immédiatement aux revendications paysannes, ce qui mettrait fin aux rassemblements, d’aménager des centres de vaccinations dans les campements paysans qui sont fréquentés par des centaines de milliers de personnes, de cesser ses campagnes électorales s’il croit à ce qu’il dit, de mettre tous les moyens du pays pour les hôpitaux, les centres de santé qui sont en plein délabrement et qui manquent de tout et enfin d’ouvrir des centres de vaccination partout.
    Par ailleurs, pour faire face à la menace de nettoyer les campements paysans de Delhi, alors qu’une marche de paysans avec leurs tracteurs doit partir du Pendjab pour rejoindre Delhi le 21 avril, le soulèvement a appelé les paysans à monter encore plus rapidement sur Delhi pour protéger les campements d’une attaque peut-être imminente des voyous fascistes de Modi et de sa police.

    La colère paysanne ne cesse pas.
    Bien au contraire. Faute de moyens et d’infrastructures de la part de l’Etat, une partie des récoltes de blé des paysans est en train d’être trempée par les fortes pluies actuelles et est perdue. Seules, les organisations paysannes tentent de venir en aide aux paysans en fournissant des bâches pour protéger les stocks de blé exposés aux intempéries. Mais déjà, de nouvelles révoltes ont commencé, des paysans bloquent les routes face à cette nouvelle impéritie du gouvernement qui laisse perdre les récoltes.

    Nous mourrons peut-être du covid, disent les paysans, mais nous sommes sûrs de mourir de faim si nous ne nous battons pas maintenant contre ce gouvernement au service des grandes firmes agro-alimentaires et des capitalistes en général.

    post de Jacques Chastaing

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