Ils ont peur que nous découvrions que nous pouvons nous gouverner nous-mêmes

L’expérience zapatiste au Chiapas ou celle de la Communauté urbaine autogérée de Cherán -une municipalité de 20 000 âmes au Michoacán, nous démontre que l’autonomie politique est bien plus facilement réalisable que l’on ne l’imagine. Dans la mesure où, lors des assemblées, elle s’appuie de manière horizontale sur la prise en charge de nos propres destins par nous-mêmes, l’autonomie politique pourrait réussir là où le RIC CARL ou autre alternative démocratique intermédiaire serait vouer à l’échec. Après tout, qui pourrait imaginer soumettre notre projet de liberté à la rigidité étatique ou à la mauvaise foi de l’oligarchie ou encore aux bricolages sociaux-démocrates ? Et qui aurait la naïveté de croire que le désastre du système électoral actuel ne nous rapprocherait pas inévitablement à une OPA brune ?

Nous le savons et sommes las du fait que tous les contre-arguments sont bons pour nous faire croire que l’on ne pourrait pas vivre sans parti politique, ni police, ni propriété privée, ni violence. Oui, hélas, cette dernière est souvent considérée comme une contrepartie inéluctable à tout état fort.

Que nenni ! Cherán se porte très bien depuis qu’en 2011 les grand-mères ont chassé à coup de massette, les camions des trafiquants de bois. Cette action fut l’étincelle pour une insurrection très locale qui très vite a permis de virer les partis politiques et la mafia, et de mettre en place une démocratie réelle.

Nos ami.e.s de Chiapas seraient tranquil.le.s aussi s’il n’y avait pas l’Armée mexicaine. Elle menace l’existence même de leurs communautés autonomes qui elles, furent crées pour combler l’abandon total par l’état d’une paysannerie corvéable à merci. Venez écouter les compas pour entendre le récit de leur résistance quotidienne.

Il est donc de notre responsabilité de soutenir le peuple de Chiapas en lutte. Il est de notre responsabilité également d’aller plus loin que l’expérience de gouvernance à Saillans issue de la mobilisation contre l’implantation d’un supermarché à l’entrée du village.

Comme dit la chanson, combien de temps encore va-t-on laisser faire ?

Familiarisation
Avant de venir à la rencontre des 5 compas mexicains, il peut être judicieux de se familiariser avec le mouvement grâce à ce documentaire produit par les Ami.es du Monde diplomatique -« De la rébellion zapatiste à l’adieu au capitalisme », tourné pendant une conférence de Jérôme Baschet, spécialiste du zapatisme :

PROGRAMME DU 30 OCTOBRE
Entrée à prix libre.
16h Un peu d’histoire sur la Révolution zapatiste

20h La Soupe d’Aziz et gâteaux à prix libre.

L’argent récolté sera utilisé pour payer les déplacements des compas.

Attention : à la demande des compas, ce sera une rencontre sans alcool.
Masque obligatoire. Si vous vous sentez malades, veuillez rester à la maison ou faites-vous tester.