Cette année, la guerre de l’eau se précise. Les conflits d’usage et les aberrations ancestrales et structurelles éclatent en temps de sécheresse sévère car l’eau se fait trop rare. En simplifiant, on voit d’un côté des riches, l’industrie touristique, l’agriculture industrielle, des centrales nucléaires, l’Etat et ses contradictions insolubles, le capitalisme effréné et sa croissance obligatoire, de l’autre les rivières et la vie aquatique, les forêts, les sols, des écologistes, des paysans, des pauvres.
La « guerre » ne fait que commencer.
- Guerre de l’eau, mégabassines, jacuzzis : des bassins artificiels destinés à l’agriculture intensive sabotés en Vendée
- La guerre de l’eau ne fait que commencer
Des bassins artificiels destinés à l’agriculture intensive sabotés en Vendée
Des bassins artificiels destinés à l’agriculture intensive sabotés en Vendée
Dans la nuit du 28 au 29 juillet, des jacuzzis pour touristes ont été éventrés à Gérardmer, dans les Vosges, alors que la commune est en proie à une sécheresse inédite. Le message « l’eau, c’est fait pour boire » avait été laissé sur place.
En mars dernier, c’est en Charente que des « méga-bassines » destinées à retenir de l’eau pour l’agriculture intensive étaient sabotées. Un collectif avait dénoncé « l’accaparement de l’eau » conduisant à « l’épuisement de ce bien commun ».
(...)
Les méga-bassines sont le pansement d’une agriculture-industrielle en bout de course. Une industrie qui, à la place de nous nourrir, tue les poissons et les abeilles et rend malade ceux qui la consomment. Il faut changer de modèle. Et pour commencer, il faut arrêter de construire et d’utiliser des méga-bassines. Face à ce constat, nous ne pouvions rester sans rien faire.
(...)
Ce n’est pas une attaque contre les agriculteurs qui les utilisent, mais contre le système industriel qui les exploitent eux aussi. C’est aussi un message à la préfecture et au gouvernement : s’il n’y a pas vite un arrêt des projets de méga-bassines, nous appliqueront, de fait, un moratoire aujourd’hui plus que vital. Nous sommes des millions, à vivre directement les conséquences du réchauffement, à voir nos rivières s’assécher, et nous sommes prêts à passer à l’action
(...)
🏌️ SÉCHERESSE : DES GOLFS SABOTÉS PRES DE TOULOUSE
– Les trous bouchés avec du ciment
En début de semaine, des bassines qui captent les ressources en eau pour l’agriculture industrielle étaient sabotées en Vendée. Un peu plus tôt, c’étaient des jacuzzis pour touristes dans les Vosges alors que la sécheresse faisait rage. À présent ce sont des golfs, loisir très gourmand en eau et pratiqué massivement par les plus riches, qui ont été visés à Toulouse.
Un collectif revendique avoir mené une « action Kirikou » dans deux golfs toulousains pour protester contre leur grande consommation d’eau en pleine sécheresse.
« Alors que nous traversons un épisode de sécheresse extrême, l’arrosage des parcours de golf est autorisé par dérogation en raison du coût d’entretien de ces luxueux terrains À côté de ça, la sécheresse entraîne jusqu’à des interdictions totales d’irrigation en agriculture » explique le collectif Extinction Rébellion Toulouse.
« Pour dénoncer l’accaparement de l’eau par cette industrie de loisir pour les plus privilégiés », des trous ont été bouchés avec du ciment et la pelouse a été endommagée. « Cette action vise directement à empêcher l’utilisation de ces golfs et donc leur arrosage, et exige un réel contrôle des prélèvements d’eau de la part des golfs » conclut le communiqué. Des petits panneaux comportant des explications ont aussi été plantés sur certains trous, par exemple : « Ce trou a été bouché car son utilisation ne s’alignait pas avec le maintien d’un monde viable ».
La crise climatique menace l’existence même des êtres vivants, dont nous faisons partie, ici et maintenant. Et le chaos s’accélère, personne ne peut plus l’ignorer. Les actions directes risquent de se multiplier partout contre les criminels climatiques et les gaspilleurs de ressources. Il en va de la survie collective.
Source : https://twitter.com/xrToulouse/status/1557740655887011840
(Post de Contre Attaque)
Trouver « des solutions »
Cette sécheresse historique n’est pas exceptionnelle, elle sera sans doute hélas la norme dans quelques années ou les décennies qui viennent, surtout si on laisse se continuer le capitalisme, la technocratie et l’étatisme.
De bonnes âmes espèrent que tout le monde discutera tranquillement autour d’une table (quelle type de « table », avec qui exactement et quelles modalités de décisions ?) pour trouver « des solutions ». Mais les conflits sont inévitables, surtout dans le système en place, et puis il n’y a pas de solutions durables et soutenables tant qu’on reste dans la civilisation industrielle.
La civilisation industrielle, et la destruction/remplacement des mondes vivants qu’elle provoque et souhaite inévitablement, continuera jusqu’à la lie, si on ne se bat pas pour l’arrêter.