GRASSE MATJ’en ai assez de devoir me lever.Pourquoi commencer si tôt les journées ?N’aurions nous jamais assez de temps pour produire et consommer ?Je vais faire la grève du réveil et offrir au vent les alarmes du temps.Ne plus se réveiller, stresser par une sonnerieNe plus rompre les rêves, pour affronter la vieNe plus s’imaginer les matins comme amisEt rester envahis d’une agréable rêverieEt rester endormis, blottis dans un bon litNe plus se hisser tôt, hors d’un cocon si douxNe plus quitter Morphée pour ce monde de fouNe plus s’imaginer qu’on a besoin de nousEt rester engourdi par un sommeil filouEt rester sous les draps comme au sein d’une nounouN’aurions nous jamais assez de temps pour produire et consommer qu’il faut se presser, s’oppresser, se soumettre au réveil, s’obliger à l’éveil. Se lever bien avant l’heure, se lever sans repos, se lever avant la fin d’un rêve, se lever sans passion. Se lever d’une manière technologique, se lever d’une façon mécanique. Surtout il ne faut rien perdre d’une journée, exploitons, exploiter, produisons, consommezJe vais faire la grève du réveil et offrir au vent les alarmes du temps.Ne plus accepter qu’une pointeuse conditionneNe plus cautionner un horaire monotoneNe plus s’asservir d’un outil qui résonneEt restons dormir de Paris à LisbonneEt restons couché de la Drôme à l’EssonneNe plus répondre présent à l’appel du matinNe plus secouer son corps pour gagner son painNe plus se sacrifier au service d’un cheftainEt restez absent des matineux pantins.Mais se lever enfin ; quand le rêve à pris fin.
JeanAymar