Good Kill : tuer pour le bien des femmes

de Judith Bernard tiré du site Hors-séries

dimanche 1er juin 2025, par hahahihi.

Parmi les récits qui ont tenté de justifier la guerre génocidaire menée par Israël contre le peuple palestinien, celui d’un féminisme « universaliste » dressé contre les violences sexistes et sexuelles du Hamas a joué un rôle non négligeable. Manifestation tangible du fémo-impérialisme qui structure désormais les interventions militaires occidentales dans les pays du Sud global, il imprègne les représentations que le monde blanc se donne de lui-même et renouvelle la mission civilisatrice qu’il n’a, depuis l’époque coloniale, jamais cessé de s’assigner.


l ne fait pas de doute que des violences sexuelles, notamment des viols, des tortures sexuelles et des traitements cruels, inhumains et dégradants, ont été commises contre des Israélien.ne.s lors des attentats du 7 octobre 2023. Pramila Patten, représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, a établi à ce sujet un rapport basé sur des informations « claires et convaincantes »1. Ce même rapport a également permis d’établir que « dans un certain nombre de cas, l’équipe a été en mesure d’évaluer que certains signalements ou allégations de violence sexuelle très médiatisés n’étaient pas fondés« .

Cette dernière précision n’a rien d’anecdotique. Elle fait apparaître deux tendances très puissantes liées aux violences sexistes et sexuelles commises par les hommes des mondes arabo-musulmans : ces violences alimentent une production fictionnelle qui tend à les hyperboliser, et cette production fictionnelle bénéficie d’une représentation médiatique largement hypertrophiée.

Le fémo-impérialisme et ses fictions

Cette double opération offre un socle en béton armé pour l’édification d’une rhétorique prétendument féministe, se revendiquant d’un humanisme universel, qui s’est par exemple exprimé dans la tribune parue en France en novembre 20232, exigeant la reconnaissance d’un « féminicide de masse » commis le 7 octobre. Signée notamment par Charlotte Gainsbourg, Anne Hidalgo, Isabelle Carré ou Elsa Zylberstein, cette tribune s’inscrivait – peut-être à l’insu des signataires issues pour l’essentiel de la bourgeoisie showbiz et institutionnelle – dans une campagne mondiale menée par les soutiens d’Israël pour dénoncer le « déni » des violences sexuelles commises par le Hamas.

Le caractère spectaculairement borgne de ce pseudo-féminisme invalide évidemment toute prétention à « l’humanisme », dont il se réclame pourtant explicitement : ce discours qu’il faudrait plutôt qualifier de « fauxministe » s’emploie à occulter méthodiquement les innombrables cas de violences sexuelles subies par des Palestinien.ne.s en détention, les cas de harcèlement sexuel et de menaces de viol signalés lors de descentes dans les domiciles et les postes de contrôle3, à quoi s’ajoutent les conséquences des bombardements sur la bande de Gaza, qui condamnent (quand elles y survivent) les Palestiniennes à des accouchements et des césariennes sans anesthésie, tandis que d’autres sont emprisonnées, et que la plupart voient mourir leurs enfants, déchiquetés ou affamés. Nul humanisme ici, ni d’ailleurs de véritable féminisme ; une telle tribune est l’expression chimiquement pure du fémo-impérialisme qui structure la rhétorique belliciste de l’Occident depuis près de deux décennies.

Si cette idéologie s’enracine dans un féminisme civilisationnel dont les prémisses remontent aux années 60 dans la France coloniale4, en tant que fémo-impérialisme, c’est-à-dire en tant qu’idéologie justifiant les pratiques offensives internationales par des arguments féministes, il se manifeste officiellement en 2009, lorsque le Congrès états-unien adopte, pendant le premier mandat de Trump, le Global Fragility Act5. Ce programme stratégique décennal définit l’axe d’intervention des Etats-Unis à l’international, et se propose, pour édifier la paix, de concentrer son action sur cinq régions du monde (Haïti, Libye, Mozambique, Nouvelle Guinée, Pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest) en mettant notamment l’accent sur les violences sexistes qu’il se propose de combattre. Pour la Nouvelle Guinée, par exemple, le programme se donne pour objectif de « faire progresser l’équité entre les hommes et les femmes, prévenir et combattre la violence fondée sur le sexe et encourager les femmes à œuvrer pour la paix ».

Un paternalisme armé

Ce passage à l’explicite dans un document officiel du Congrès américain n’est que la traduction a posteriori d’un imaginaire déjà largement implanté dans la bonne conscience occidentale, qui irrigue les cerveaux de ses soldats de la certitude que lorsqu’ils tuent (y compris des civil.e.s) et détruisent (y compris des villages, voire des villes entières) ils combattent en réalité pour les droits de l’homme, et singulièrement ceux des femmes.

On peut en trouver un affleurement tout à fait éloquent dans un document exceptionnel sur lequel je ne me lasse pas de travailler depuis qu’il a été diffusé : il s’agit de rushes vidéo tournés par les soldats français dans le cadre de leur participation à l’intervention militaire de l’Alliance du Nord en Afghanistan. Les rushes, tournés en 2008, à l’insu de la hiérarchie militaire (les soldats se filmaient avec leur téléphone portable ou leur GoPro) ont été confiés à un réalisateur par deux soldats français démissionnaires au retour de leur mission en Afghanistan, qui témoignent alors face caméra et commentent les images « brutes » qu’ils ont ramenées d’Afghanistan6. Ça s’appelle C’est pas le pied la guerre, et c’est une véritable mine.

Tony et Maxime ont filmé leur quotidien en Afghanistan en 2008.
Image extraite de C’est pas le pied la guerre, journal filmé de soldats français en Afghanistan, 2011

Parmi les enseignements innombrables que l’on peut en tirer sur ce que la guerre fait à l’âme de ceux qui la font, se découvrent les problèmes de conscience qui embarrassent des militaires amenés à exécuter des tâches dont ils ne peuvent pas ignorer l’épouvantable violence, ni la profonde vanité. Ils tirent certes de réelles jouissances de la pratique de la guerre, et certaines attaques les font spectaculairement exulter7, mais l’impuissance globale de ces offensives militaires à atteindre leur objectif officiel (détruire les « foyers du terrorisme », en l’espèce éradiquer la « menace talibane ») ne peut guère échapper à ceux qui, sur le terrain, voient les corps qui tombent et les proches qui les pleurent : « Je ne pense pas que c’est travailler dans le bon sens parce que quand on tue une personne là-bas, si on fait trente-quarante personnes qui sont malheureuses et qui ont après la haine de l’Occident et qui doivent faire trente ou quarante Talibans à leur tour, en tuer un pour en faire quarante derrière, à la fin je sais pas ce qu’il y a vraiment d’évolution dans le conflit ». C’est Tony, l’un des deux militaires démissionnaires, qui commente en 2011 ce qu’il a observé lors de sa mission de 2008, et met le doigt sur ce que les chercheurs documentent depuis longtemps : l’inefficacité des opérations anti-terroristes lorsqu’elles prennent la forme d’une guerre.

Comment alors relancer la justification morale de ces opérations militaires inefficaces ? C’est ici que le « féminisme » vient offrir un précieux levier de réhabilitation morale. Le même Tony livre ainsi ce très instructif témoignage : « Quand on était sur place on avait un peu la double étiquette : on est un peu une armée d’occupation parce qu’on est là pour apprendre aux gens comment faut vivre, donc c’est vrai que des fois c’est pas toujours facile, on se sent en trop, quand on patrouille dans les villages avec des armes devant des enfants qu’ont trois à quatre ans, on se dit ‘qu’est-ce qu’on est en train de faire ?’. Maintenant c’est sûr que les Talibans les persécutent là-bas, y a des femmes qui sont brûlées à l’acide, des enfants qui sont kidnappés, y a quand même plein de choses qui se passent là-bas donc on a aussi le rôle de protection, donc on a un peu la double étiquette, c’est pas toujours facile ». Tout est là : persistance tenace de l’imaginaire colonial et de sa mission civilisatrice (« apprendre aux gens comment il faut vivre »), focalisation sur le sort des femmes (les Talibans les persécutent, elles sont brûlées à l’acide), retour de l’alibi moral sous la figure d’une armée « de protection » – contre les violences sexistes.

Good kill : Hollywood au service du fémo-impérialisme

Se joue là une opération de blanchiment moral que l’on peut retrouver pratiquement à l’identique dans le film Good kill, de Andrew Niccol, sorti en 2014. Centré sur la figure de Thomas Egan (Ethan Hawke), ancien pilote de chasse reconverti en pilote de drone, il compte parmi les nombreux films hollywoodiens voués à mettre en scène les qualités morales de l’armée états-unienne. Dans les années 10, le genre connaît une crise : la guerre des drones que l’armée américaine déploie depuis 2001 met l’héroïsme hollywoodien à rude épreuve… Comment produire encore des récits épiques, glorifiant la bravoure de ses héros, à l’heure où ils exécutent les frappes depuis un container au fin fond du Nevada, où croupissent des avions qui ne décollent plus ?

Good kill, de Andrew Niccol, 2014

Le film prend cette problématique à bras le corps, et entreprend de montrer la confortable boucherie qu’est devenue cette pratique de la guerre qui entend mettre ses fils à l’abri tout en augmentant sa puissance de feu. Les scrupules s’emparent du héros à mesure que les ordres qu’il exécute deviennent de plus en plus barbares : c’est l’époque des frappes « signature », où la CIA dicte les cibles et exige des doubles frappes (la première pour abattre la cible, la deuxième pour décimer les gens venus la secourir), c’est évidemment un carnage, d’autant plus obscène que les soldats américains ne mettent plus leur vie en jeu pour atteindre ces objectifs.

Ainsi réduit à être l’opérateur d’une sinistre besogne, le personnage sombre dans la dépression et l’alcoolisme, son couple se délite dans ce petit enfer intime, mais une voie de salut va s’offrir par laquelle son héroïsme pourra enfin reprendre consistance. Sanctionné pour avoir refusé d’exécuter un ordre de frappe, il est rétrogradé en poste d’observation ; mais il opte pour la dissidence, et va nuitamment reprendre possession d’un drone tueur, afin d’exécuter un Afghan que les caméras des drones militaires ont filmé à deux reprises violant une afghane. Cette initiative individuelle, totalement hors des clous, lui vaudra bien sûr plus lourde sanction encore ; mais comme héros du récit, il est intégralement réhabilité, blanchi par le féminisme actif dont il a fait preuve.

L’armée la plus féministe du monde

Cet axe idéologique est préparé tout au long du scénario : dès que des doutes sont exprimés par les soldats opérateurs de drone qui partagent leurs états d’âme à la pause café, et s’inquiètent des conséquences sur ceux qu’ils massacrent, l’argumentaire censé clore la discussion repose sur un socle libéral-féministe. « Normal qu’ils nous haïssent… » – « Depuis toujours ! On sera éternellement le grand Satan parce qu’on lit Playboy et Hustler et que nos femmes conduisent et vont à l’école. Et ils nous haïront tant que la charia ne sera pas instaurée partout. Tu crois que là-bas, t’aurais ce travail ? ». C’est à une femme militaire que la question est adressée, et ce choix scénaristique, d’offrir une incarnation féminine à la fonction d’opérateur.ice de drone, est bien sûr éminemment politique. Cette fiction hollywoodienne montre l’armée américaine en passe de devenir, sinon l’armée la plus féminine du monde, du moins la plus « féministe » : la suite du scénario verra cette femme démissionner de l’armée tandis que Thomas Egan accèdera à son statut de héros féministe en vengeant l’Afghane violée.

Qu’en est-il alors du patriarcat blanc, dont l’imminent MeToo (qui explosera trois ans après la sortie du film) exprimera la persistante domination dans cette terre de progrès et de liberté ? Le film tortille un peu du cul autour de cette épineuse question : il y a bien des machos « chez nous » aussi, incarnés sous la forme d’un soldat bas du front dont les racontars sexistes n’intéressent plus personne… Le héros lui-même n’est pas complètement innocent : un jour, il a porté la main sur sa femme (« – Une fois ! » se justifie-t-il devant sa femme en pleine scène conjugale). En filigrane de ces micro-indices, ce qui s’esquisse comme petite musique d’arrière-plan, c’est que le patriarcat, aux States, c’est du passé : ça traîne encore un peu par ci par là, mais c’est résiduel, parce qu’on est ici en terre progressiste.

Fascinante à cet égard est la mise en scène des séquences où les pilotes de drones assistent, impuissants, aux deux scènes de viol capturées en direct par leur drone. Seule la femme militaire regarde les images en face, dans une immobilité gorgée de colère. Les hommes, eux, détournent les yeux, dans un embarras mi-coupable mi-pudique. C’est beau, c’est élégant, cet embarras, même si ça fait très fake : c’est le tremblement civilisationnel, sur la ligne de crête entre le passé et l’avenir des démocraties occidentales, et ce tremblement fait partie intégrante de la geste héroïque moderne. Cette barbarie sexiste, c’est là d’où vient la masculinité occidentale, on le sait bien, ils le savent eux-mêmes, ces hommes qui lisent Playboy et Hustler mais n’osent plus regarder un viol en direct, ou s’interdisent de s’en repaître devant une femme devenue leur collègue. C’est l’histoire de leur masculinité, en cours de déconstruction – c’est en tout cas ce dont cette fiction tente de nous convaincre.

Du « féminisme » comme machine de guerre

Des propos du vrai Tony, le soldat français revenu d’Afghanistan, comme du personnage de Thomas, notre héros américain, il émane ce même léger flottement, au moment de réaliser que la guerre à laquelle ils se livrent est une monstruosité qui semble avoir épuisé toutes ses justifications morales : lorsque sautent aux yeux les errements de stratégies militaires toujours plus meurtrières, et toujours moins efficaces, le pseudo féminisme s’offre comme ultime recours éthique, refondant la pertinence des croisades que nous menons et l’héroïsme dont nous pouvons nous prévaloir. À l’heure où nous ne sommes plus maîtres du spectacle et tandis que les images obscènes de nos sales guerres crèvent l’écran, le fémo-impérialisme, c’est en somme ce qui reste quand on a (moralement) tout perdu.

Féministes, nous sommes prévenues : notre cause s’offre comme une machine à légitimer le bellicisme le plus barbare. Elle s’y prête d’autant mieux que le féminisme est désormais la forme politique la plus soluble dans le libéralisme. A peu près toute la bourgeoisie culturelle y est officiellement ralliée, les œuvres contemporaines de l’institution en sont saturées : au cinéma, dans le spectacle vivant, dans les arts plastiques comme dans la littérature, le label « féministe » est un sésame ouvrant droit aux subventions les mieux dotées et aux visibilités les plus légitimes. Plutôt que d’y apercevoir notre imminent triomphe symbolique – où d’en exploiter cyniquement les ficelles – nous serions bien avisées de mesurer le funeste augure qu’une telle institutionnalisation exprime : il n’est pas exclu que se construise à nos dépens une machine de guerre qui, sous couvert de livrer bataille contre le patriarcat, se dispose à détruire notre humanité.

Voir en ligne : https://www.hors-serie.net/good-kil...

P.-S.

1-https://press.un.org/fr/2024/cs15621.doc.htm
2-Tribune parue dans Libération : https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/pour-la-reconnaissance-dun-feminicide-de-masse-en-israel-le-7-octobre-20231110_EMTPN3H2EBDLJBMLLTZ2SRLY6A/ . Il est à noter que nous avions publié quelques jours plus tard sur le Média une contre-tribune : https://www.lemediatv.fr/articles/2023/propagande-de-guerre-pro-israelienne-notre-feminisme-ne-se-laissera-pas-enroler-i7Hc1eCST7miT1iGrjVL3A ↩︎
3-Cas tout aussi clairement établis dans le rapport de Pramila Patten. ↩︎
4-Françoise Vergès propose de considérer la tribune « Pour la défense de la laïcité. Pour la dignité des femmes », publiée en novembre 1989 par l’association Choisir, présidée alors par Gisèle Halimi, comme acte fondateur du féminisme civilisationnel. Mais elle suggère d’en faire remonter les prémisses à la France coloniale des années 60. Cf Françoise Vergès, Un féminisme décolonial, La Fabrique, 2019, pp. 67 et suivantes. ↩︎
5-https://www.allianceforpeacebuilding.org/globalfragilityact ; cité par Françoise Vergès dans le cadre de son intervention lors des rencontres L’alliance des tours et les bourgs ? Chiche !, les 11 et 12 janvier 2025 à Pantin : https://www.youtube.com/watch?v=Mn5OtaVcht4&t=3749s&ab_channel=ParolesD%27Honneur
6-Documentaire « C’est pas le pied la guerre. Journal filmé de soldats français en Afghanistan », réalisé par Fred Hissbach, diffusé sur France 2 en 2011 dans le magazine Infrarouge : https://www.youtube.com/watch?v=dMwt6Ze-1rU&ab_channel=kalvin128 ↩︎
7-Sur les affects joyeux liés à la pratique de la guerre, voir notre émission avec Déborah Brosteaux, consacrée à son livre récemment paru au Seuil, Les désirs guerriers de la modernité : La guerre, cet obscur objet du désir. ↩︎


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