Gilets jaunes - Revue de presse du 20-21-22 avril

Terrorisme d’Etat, journalistes violentés et arrêtés, résistances, luttes écologistes et gilets jaunes, manipulations médiatiques...

lundi 22 avril 2019, par Auteurs divers.

Articles, posts, images, vidéos, témoignages... autour du soulèvement en gilets jaunes qui dure depuis le 17 novembre 2018.

Manifestations, résistances et actions

# BRUXELLES : Climate Insurrection : Parce que le climat, social et écologique, mérite la révolution.
Parce que le monde n’en finit pas de devenir un parking.
Parce que les forces institutionnelles ne sont et ne seront jamais à la hauteur des enjeux de notre temps.
Parce qu’on ne veut plus demander, nous voulons prendre.
Parce qu’en nous brule le désir de changer le monde.
- Alliance du 1er Mai Révolutionnaire

# - NOUS SOMMES LA NUÉE QUI PLEURE LA FIN DES OISEAUX - - Quelques notes en faveurs 1er Mai révolutionnaire.
Quand d’autres veulent une loi climat stupide, les gilets jaunes eux, viennent aux manifestations pour la ZAD de Haren. Manifestent pour sauver la foret de Kautille, invitent à des ZAD du coté de Tournai. Déjà le mouvement gilet jaune avait été le premier à dénoncer avec force l’écologie punitive, celle qui taxe les plus pauvres pour que soit conservé le mode de vie écocide des plus fortunés. Quelques soient les efforts agressifs de la bourgeoisie pour que ne se mêlent pas contestation sociale et contestation écologique cette convergence des causes et déjà faites. Car absent de présupposés, poussé par l’urgence, la plupart des gilets jaunes sont à la recherches, à l’affut, de solutions et de moyen d’arriver à ces solutions. D’évidence, le gros du mouvement écologique qui vient sortira de ces rangs-là plus que des rangs des marches climats desquelles, nous le savons, quelques sincères se détacheront pour rejoindre enfin le parti de l’insurrection. Quelques jeunes pour le climat, eux, sont déjà en train d’emprunter ce chemin." (...)

# L’action contre les pollueurs nous montre qu’il est possible de mener des actions contre celles et ceux qui, soutenus par Macron et son gouvernement, s’enrichissent au dépens des populations et de nos aspirations à la justice sociale et climatique. Il nous faut multiplier ces actions sur l’ensemble du territoire, accentuer la pression contre nos dirigeants et les grands patrons. Le mouvement écologiste ne peut plus se contenter de marches sans actions, d’initiative inoffensive, de protestations vaines. Le réchauffement climatique n’est pas une fatalité, il est le résultat de notre incapacité à nous opposer fermement à la réduction de la nature à un stock de ressources disponibles gratuitement pour les entreprises et transformables en marchandises grâce à l’exploitation humaine. Un tel système n’aurait jamais du voir le jour. Il est temps de refuser collectivement de servir le capitalisme, de lui désobéir et de le combattre par les moyens que nous jugerons appropriés. La diversité des tactiques et des stratégies face à notre ennemi commun est une force !
Il faut donc que les personnes soucieuses de lutter contre les causes du réchauffement climatique rejoignent les gilets jaunes et que ces derniers nous rejoignent comme ils le font déjà.
ACTE 23 TOUS À PARIS ! 💥
DON’T STOP GJ NOW !

# Il est trop tard pour rester calme - À l’automne 2018, deux forces sociales persistantes ont émergé conjointement, les Gilets Jaunes et les Marches Climatiques. Chacune à sa façon pose de manière brûlante la question d’une bifurcation historique de nos sociétés et la nature du pouvoir qui leur fait face. Comment interpréter le glissement autoritaire du régime au moment où la nécessité de changements fondamentaux se fait de plus en plus pressante ?
- Ce texte est une contribution aux discussions qui auront lieu lors d’une table-ronde co-organisée par la revue Terrestres le 24 avril à 19h à Paris : Dernier débat avant la fin du monde
Ce qui arrive aux Gilets Jaunes arrive à chacun d’entre nous. Que l’on se sente proche ou à distance des Gilets Jaunes, nul ne peut affirmer aujourd’hui qu’il est à l’abri de la condition autoritaire décomplexée qui gouverne notre présent. Le sort désormais réservé à quiconque tente de faire obstacle au cours désastreux du monde est clair : l’appareil étatique emploiera toutes ses forces et une bonne part de ses ressources matérielles et symboliques pour l’écraser. Les récentes orientations commandant les traitements policier et judiciaire ainsi que l’opération médiatique de l’État autour de la « violence » visent à empêcher toute mise en cause sérieuse de l’ordre social pour les dix prochaines années.

# ENQUÊTE FRANCEINFO. Pourquoi « gilets jaunes » et black blocs ont fini par faire cause commune - A plusieurs reprises, "gilets jaunes" et militants de la gauche radicale ont manifesté côte à côte, donnant lieu à des affrontements d’une rare violence avec les forces de l’ordre. Mais comment ce rapprochement s’est-il opéré au fil des semaines ?

# APPEL AUX REPORTERS DE TERRAIN, QUEL QUE SOIT LEUR SUPPORT
L’idée est de s’organiser pour alerter l’opinion publique. Il faut faire ça au plus vite. On ne va certes pas laisser la parole aux seuls éditorialistes des plateaux TV, qui se bornent à relayer la parole de l’exécutif, quand ils ne désinforment pas avec agressivité.
Ce n’est plus une question de pro ou d’anti Gilets jaunes, c’est une question de démocratie.
Écrivez-moi sur didier.maisto chez orange.fr
On ne peut plus continuer à bosser avec le risque de se faire embarquer ou mutiler, risque grandissant semaine après semaine.
Je suis à Paris, on peut se réunir dans nos locaux pour réfléchir ENSEMBLE à la meilleure solution.
Maintenant il faut agir et cesser de déplorer.
Le salut ne viendra que de nous-mêmes.
N’hésitez pas !
Il y a urgence !

# PARIS, ACTE XXIII : SAUVAGERIE D’ÉTAT - - « Marqueurs chimiques » et arrestations de journalistes
Des milliers de policiers sont déployés aujourd’hui à Paris pour anéantir la mobilisation des Gilets Jaunes. Des dizaines de voltigeurs, policiers armés à motos, patrouillent. Des brigades de policiers en civil chargent sans cesse.
Plus de 17 000 contrôles préventifs sont annoncés par les autorités. Près de 200 arrestations.
Signe très inquiétant : plusieurs journalistes indépendants ont été ciblés et embarqués, notamment Alexis K. et Gaspard G de Taranis News. L’information est censurée.
Les canons à eau propulsent un liquide bleu sur la foule. Probablement les « marqueurs chimiques » annoncés par le gouvernement.
Une nasse est en cours sur la Place de la République, ponctuée par des charges d’une violence extrême.

# JE VIENS DE SOIGNER UN JOURNALISTE ANGLAIS BLESSÉ PAR ÉCLAT DE GRENADE A L’OEIL JETÉ INTENTIONNELLEMENT A SES PIEDS.
la photo de la scène pendant les soins.
MERCI AUX JOURNALISTES DU MONDE ENTIER D’ÊTRE PARMIS NOUS POUR MONTRER CE QUIL CE PASSE ICI !
Si il ne perd pas l’oeil il a de la chance...
ET ENCORE UN GRAND BRAVO AUX CRS DE NOUS AVOIR RETIRÉ TOUTES NOS PROTECTIONS AINSI QUUNE PARTIE DU MATÉRIEL DE SOINS.
MASQUE EN PAPIER CONTRE LACRYMO C’ÉTAIT PAS SIMPLE !

Arrêtés pour une banderole !

# ARRÊTÉS POUR UNE BANDEROLE : « NOUS AVONS SUBI UNRITABLE GUET-APENS ORGANISÉ PAR LA PRÉFECTURE » - Vol et séquestration en bande organisée
Il y a une semaine, une affaire défrayait la chronique nantaise : une quinzaine de personnes, réunies au bord de la Loire pour un atelier de peinture de banderole, étaient placées en garde à vue. Elles étaient relâchées sans poursuite après 24H d’enfermement et le vol de leur matériel, une fois la manifestation des Gilets Jaunes terminés. Les 15 arrêtés ont organisé un rassemblement hier samedi 20 avril, en présence de 200 soutiens, et diffusé un communiqué. Le voici :
« Nous sommes lycéens, étudiants, enseignant, sans emploi, salariés. Nous sommes 15 personnes, âgées de 17 à 52 ans.
Nous nous sommes retrouvés, vendredi 12 avril, à Nantes, pour peindre des banderoles. Il s’agissait d’un rendez-vous public. Il avait été annoncé lors d’une Assemblée Générale de Gilets Jaunes et sur les réseaux sociaux, pour préparer les manifestations du lendemain ainsi qu’un pique nique Gilets Jaunes.
A peine étions nous installés sur les bords de la Loire, avec nos pinceaux, notre peinture, nos draps et nos cartons, que nous avons été encerclés par des policiers de la BAC. Puis par des policiers anti-émeute. Eux même épaulés par la brigade cynophile. Et rejoints par la commissaire en personne. Une quarantaine de forces de l’ordre au total.
Nous avons subi un véritable guet-apens, organisé par la préfecture et le parquet de Nantes.
Après plus d’une heure d’enfermement à ciel ouvert, sous le regard interloqué des passants, nous avons été emmenés, et placés en garde à vue au commissariat central. Sur place, tous les officiers de police que nous avons rencontré nous ont affirmé qu’il s’agissait d’une mesure politique. D’une décision « venue d’en haut ». Mais ils ont obéi aux ordres.
Nous avons été accusés de « groupement en vue de commettre des violences ». Un délit prédictif, utilisé depuis peu contre les manifestants, qui permet d’arrêter n’importe qui avant même qu’il n’ait fait quoique ce soit. Grâce à ce motif hallucinant, les autorités nous ont fait subir 24H de garde à vue. Parfois à 8 dans une seule cellule. Enfermement, interrogatoires, prélèvements d’empreintes, absence de sommeil ... Puis nous avons été relâchés sans poursuite. Pour l’instant.
Appelons ces événements par leur nom : une séquestration manifestement illégale, suivie d’un vol, puisque la totalité de notre matériel de peinture n’a pas été rendu.
A présent, nous faisons partie des près de 10 000 personnes placées en garde à vue depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes, la plupart du temps sans aucun motif valable. Une fuite en avant répressive et autoritaire sans précédent. Une atteinte au principe de la liberté d’expression.
Nous ne comptons pas garder le silence après cet abus de pouvoir caractérisé, et appelons toutes les personnes harcelées et humiliées par l’État à réagir et à s’organiser collectivement. »

# PARIS, LA VOIE GUERRIÈRE
Mon premier samedi à Paris, acte 23...je ne vais poser ici que mes premières impressions, à "chaud"...
Premièrement, il est clair que deux dimensions se côtoient dans cette ville, de façon très distincte : dans certaines rues, c’est le printemps, les gens boivent un café, font leurs courses comme si de rien n’était....mais si vous changez de trottoir, ce sont des cris, une répression sans nom, de la rage des larmes et du sang...c’est déroutant à voir ce changement de paradigme à seulement une rue d’écart !
L’égrégore du "vieux monde" est toujours actualisé chez certains : égocentrisme, besoin de paraître, consommation, superficialité ; ici, c’est l’ego et le rapport à la matière qui prime...alors que pour le GJ, c’est l’entraide, une exigence d’abondance pour tous, l’intelligence du vivant...
Deuxièmement, les SDF. Ils ne sont plus "cachés", ils sont sur les beaux trottoirs de Paris : dans des duvets immondes, dans des cartons, là, au beau milieu du passage, les Parisiens les enjambent en faisant leurs emplettes...
Troisièmement, les contrôles : pour ma part, "seulement" 3...certains sont montés à 9 !
Quatrièmement, les forces de police...je n’ai pas vu de "gentils flics", aucun...femmes ou hommes, ils font le job...et leur job est innommable. Ce à quoi j’ai assisté sur Paris n’a rien à voir avec la justice ou la démocratie, point.
Tout d’abord, tabassages en règle des personnes âgées et des femmes : les consignes sont de faire peur afin de vider les manifestations.
Ensuite, chez certains (je pense aux motards par exemple), la jouissance de "défiler dans les rues", de se trouver "forts et beaux" et de faire peur, de détenir ce pouvoir : ils forment une meute très soudée et l’on perçoit le plaisir qu’ils ont à "chasser du jaune" en sachant que c’est "no limit", qu’ils ont tous les droits. Je les imagine prendre une bière le soir, relatant en riant leurs exploits : "tu as vu comment je l’ai fait cavaler la vieille ? Et celui-là, il a dégusté"....
Cette milice est terrifiante, oui, je l’avoue. Lorsque vous entendez "ça charge", qu’il y a un mouvement de foule, que derrière vous, juste derrière, vous avez ces "cyborgs" sans visage, la matraque levée, vous comprenez qu’il n’y aura pas de pitié, pas de quartier....ils ont lynché un monsieur d’un certain âge sous mes yeux et un SDF sous les yeux d’un autre, rien ne les arrête...
Cinquièmement, quand vous êtes à Paris, vous ne savez rien de ce qui se passe sur Paris ! Je veux dire par là que vous êtes centré sur votre groupe ou binôme, que vous n’avez aucune idée de ce qui se déroule sur les autres champs de bataille car que vous ne pouvez vous préoccuper que ce qui se passe "maintenant" autour de vous....le reste n’existe pas.
Sixièmement, les regards : quand vous courez dans les rues de la capitale afin d’échapper au pire, vous croisez parfois le regard hagard d’un GJ qui se demande ce qu’il fait là, après avoir subi la charge "de la horde"....vous savez que vous avez le même regard, le regard d’un Français qui se demande dans quel pays il habite...on se reconnait alors, on sait que l’on est à la bonne place au bon moment car nos regards fraternisent et se rassurent...
Puis il y a le regard de la police : ici, vous décidez de ne rien lâcher, de les fixer, sans rien dire.....et ce sont eux qui baissent les yeux....vous remportez alors une petite victoire, vous savez que certains ne sont pas fiers de ce qu’ils nous font subir.
Bilan condensé de cette journée épuisante : seuls les guerriers ont encore leur place en première ligne et les black blocs en font partie. Ce ne sont plus des manifestations mais bien une révolution et les conditions sont extrêmes : le bruit des "palets", le gaz, les cris, les armes, la peur....mais aussi les chants, la fraternité et le fait de savoir que nous sommes du bon côté de l’histoire...c’est impressionnant à vivre...
Concernant mon groupe, un doigt cassé (matraque) et deux arrestations....J’ai vu plusieurs départs en civière, dont une personne le visage en sang, je ne sais pas combien il y a eu de blessés.
Les streets medics sont incroyables, ils donnent tout, les voir à nos côtés est vraiment rassurant, merci à eux.
Je souhaite bon courage à ceux qui résistent sur Paris. Ils se battent pour un avenir meilleur avec force et pugnacité. Ils prennent tous les risques et leur constance est sans limite....
Paris, le 20 avril 2019, Mesnet, une Bretonne

# ACTA : Ce samedi 20 avril, les Gilets Jaunes ont donné une réponse claire au gouvernement. Les mesures que Macron avait prévu de communiquer en début de semaine pour clore le "grand débat", espérant ainsi mettre un terme au mouvement, ont été reçues pour ce qu’elles sont : une provocation.
Cet Acte 23 a été massif et déterminé. Mais il a également dû faire face à la nouvelle tactique policière mise en place après le 16 mars par le ministère de l’Intérieur, appliquée par le nouveau préfet de Paris avec l’appui de la "loi anti-casseurs".
Les rendez-vous du matin, notamment à Gare du Nord ont ainsi été bloqués dès leur départ, obligeant les manifestants à se rediriger vers le trajet au départ de Bercy. Tout au long de la journée, les unités d’action rapide, intégralement casquées et cagoulées, sont intervenues à la moindre tentative de déviation, au moindre éclat de vitrine brisée. La matinée s’est ainsi déroulée dans une ambiance contrainte bien que joyeuse : la foule était compacte, les slogans offensifs ("révolution ! révolution !" ou encore "Macron, on vient te chercher chez toi !"), gilets jaunes et k-ways noirs indistinctement mêlés, mais il semblait que les milliers de personnes présentes ne trouvaient pas l’espace nécessaire à l’expression de leur force. D’autant plus que le dispositif policier avait réussi à éloigner la manifestation des quartiers ouest.
Cependant à l’approche de la place de la République, la rage contenue a fini par éclater. Un point de fixation s’est créé boulevard Richard Lenoir, tandis que quelques voitures et motos brûlaient autour. Les manifestants sont revenus plusieurs fois à la charge, tentant de faire reculer la ligne de flics au son de La Marseillaise. Voyant que la Place de la République serait une nasse géante, une section du cortège est ensuite partie en manif sauvage tout autour, éclatant quelques banques au passage. Pendant ce temps, le dispositif se mettait en place à République, où les forces de l’ordre ont condamné toutes les issues avant de se livrer à leur exercice favori : gazage massif et indiscriminé, interpellations ciblées, grenades à bout portant, tirs de LBD, canon à eau.
La journée d’aujourd’hui a mis en évidence les principaux contours de la nouvelle stratégie de maintien de l’ordre. Plus de réactivité, plus de mobilité, plus de contact. Et une utilisation systématique des voltigeurs (équipes motorisées). Mais la journée d’aujourd’hui a aussi démontré que le mouvement est loin, très loin de s’essouffler. Malgré la propagande, malgré la répression, malgré les persécutions judiciaires, malgré la mascarade du "grand débat", malgré l’instrumentalisation pitoyable de l’incendie de Notre-Dame, les Gilets Jaunes sont toujours là. Plus courageux et déterminés que jamais.
La perspective du 1er mai, de la "semaine jaune" et de la réoccupation des ronds-points apparaît comme un passage décisif dont dépendra en grande partie l’issue victorieuse du mouvement. Vivement la suite !

Analyses, idées, témoignages

# Face au militantisme, “nous sommes revenus à un système de répression des années 1960 et 1970” - La chercheuse en sciences politiques Vanessa Codaccioni s’inquiète de la criminalisation croissante du militantisme. En refusant la politisation des mouvements de contestation, le pouvoir va jusqu’à les assimiler à du terrorisme.

  • Notre Blâme de Paris - Réflexion sur comment sortir du drame national, et ne pas accorder de répit à la bourgeoisie et son consensus.
  • Parution d’une nouvelle brochure : Gilets noirs et K-way jaunes - Interviews d’anarchistes à propos du mouvement des Gilets jaunes - Cette brochure propose cinq entretiens avec des anarchistes de Paris-banlieue, Toulouse, Dijon et Caen à propos de leurs rapports au mouvement des Gilets jaunes. Les entretiens datent tous de février à avril 2019.
  • L’incendie est loin d’être éteint...Macron nous enfume ! - Premier retour sur les annonces pas annoncées, mais qui seront peut-être annoncées plus tard. Et surtout de quoi motiver tout le monde pour un 20 avril ensoleillé... ACTE XXIII ! (...) Ce premier recul du pouvoir montre clairement que les Gilets jaunes sont en train de former un contre-pouvoir puissant et sonne comme un véritable encouragement à poursuivre. Réponse de la foule à Monseigneur samedi dans les beaux quartiers parisiens, pour un #ActeXXIII qui s’annonce plus joyeux que jamais !
  • Aujourd’hui c’était mon premier parloir avec mon beau fils enfermé depuis le 15 février 2019 condamné à un an de prison dont 6 ferme pour avoir balancé un pétard feu d artifice sur les gendarmes en réaction à notre gazage et au palet de lacrymo qui avait blessé sa mère lors de la manifestation des gilets jaunes à Chalzeule près de Besançon. Je l’ai connu à l’âge de 3 ans ce petit blondinet farceur qui ne tenait pas en place et là je le vois aujourd’hui dans une maison d’arrêt 😔 jamais je n’aurais pensé qu’un jour nous allions côtoyer ce milieu carcéral. Lorsque je suis entrée dans ce lieu mon rythme cardiaque s’accélèrait au fur et à mesure que nous franchissons les multitudes de grilles et de portes qui mène à ce fameux parloir. Lorsque que je l’ai enfin vu j’ai été submergé d’une forte émotion je l’ai pris dans mes bras pour le serrer tres fort, alors qu’ habituellement je suis plutôt discret et peu démonstratif 😊 Je lui ai dit que beaucoup de monde pensait à lui et le soutenait que cet emprisonnement alors qu’il n’avait jamais eu affaire à la justice était un jugement politique et un acharnement sur notre famille car nous avons osé nous opposer comme d’autres à la politique mortifère de ce gouvernement qui est au ordre du monde de la finance et du capital 😠 Voilà un exemple concret de la répression anti gilets jaunes que nous subissons et qui détruit des familles tout ça dans le but que le mouvement s’arrête !!! C’est pour ça que mon beau fils est en prison à 21 ans 😠 Sachez vous les puissants vous pouvez toujours continuer à nous arrêter, nous enfermer abusivement, nous gazer, nous matraquer sachez que nous ne lâcheront rien que nous serons toujours poing levé pour combattre cette violence sociale que vous infligez à la majorité du peuple ✊✊✊
    Je suis fier d’être gilet jaune, je suis fière d’être militant syndicaliste Force Ouvrière, je suis fier de me battre contre ce système ✊✊✊
    Jordan et les autres tenez bon la victoire est proche ✊✊✊
  • Lettre des femmes zapatistes aux femmes qui luttent dans le monde entier - C’est à nous de lutter pour que ne se répète pas l’histoire dans laquelle nous retournons dans le monde où nous sommes seulement là pour faire à manger et accoucher d’enfants, pour les voir ensuite grandir dans l’humiliation, le mépris et la mort.
    Nous ne nous sommes pas soulevées en armes pour en retourner au même point.
    Nous n’avons pas passé vingt-cinq ans à résister pour maintenant servir les touristes, les patrons, les superviseurs.
    Nous ne cesserons pas d’être promotrices d’éducation, de santé, de culture, tercias, autorités, commandement, pour devenir employées dans des hôtels et des restaurants pour servir des étrangers pour quelques pesos. Qu’importe si ce sont beaucoup ou peu de pesos, ce qui importe c’est que notre dignité n’a pas de prix.
  • Acte 23 : malgré les manœuvres, les Gilets jaunes maintiennent la pression sur l’exécutif - Après 5 mois de mouvement, l’acte 23 des Gilets jaunes faisait figure d’une journée « test ». Au carrefour entre les annonces du « Grand Débat » et la journée de mobilisation du 1er mai qui s’annonce importante, les Gilets jaunes ont répondu encore une fois par une détermination renforcée tout en se maintenant globalement en terme numérique. Si le gouvernement a limité la casse sur le terrain du maintien de l’ordre, les Gilets jaunes sortent eux renforcés moralement de cette journée déjouant une nouvelle fois les manœuvres gouvernementales et patronales. A l’orée des annonces du Grand débat, ils mettent une pression plus forte encore sur Macron.

# A force d’être traité comme des animaux… - On est loin, très loin du maintien de l’ordre. S’il s’agissait de maintenir une situation sans débordement, il suffisait de laisser la place de la République ouverte et sans charge ni gaz. Non, l’objectif de la préfecture (et donc du pouvoir) était bien d’enfermer en plein soleil des milliers de personnes, de les nasser, de les compresser, de les gazer et de les charger. Dans quel but ? Probablement les terroriser et les dissuader de revenir manifester les actes suivants. Il s’agit bien d’une stratégie de la terreur. (...) Mais à force d’être traités comme des animaux, comment s’étonner que certains commencent à agir comme des bêtes féroces ? A une époque, lorsqu’on voulait se débarrasser d’un chien, on l’énervait pour qu’à son tour il s’énerve et morde. On pouvait alors l’accuser d’avoir la rage, d’être dangereux… et le piquer.
La grande leçon de cette journée, c’est qu’il n’est plus possible de composer avec le pouvoir et son bras armé. Dans un pays démocratique, protester de façon concertée avec les autorités, cela a du sens. Dans un pays qui bafoue jour après jour les libertés fondamentales, cela revient à capituler.
Aujourd’hui, tenter d’accepter les règles de manifestations du pouvoir revient simplement à lui faciliter la tache pour casser le mouvement et le meurtrir, y compris physiquement. D’autant que lui, ne se prive pas pour s’affranchir de ses propres “règles” : Les GJ qui avaient déclaré la manif (jusqu’à 22h) se sont fait insultés et gazés. Ce 20 avril a d’ailleurs fait monter d’un cran la violence aveugle et gratuite de la part des forces de l’ordre, avec des passages à tabac et des GAV totalement abusives, y compris de journalistes. Jamais, depuis 5 mois, les reporters qui suivent le mouvement n’avaient autant été la cible de la répression.
(...) Face à cette situation, il apparait de plus en plus évident que la stratégie des manifestations déclarées ne peut aboutir à autre chose que faire mourir le mouvement : elles n’empêchent en rien les violences, les gaz et les arrestations abusives. Mais elle permet au pouvoir de contenir la colère. Agir en primitif, prévoir en stratège. Cette maxime du poète résistant René Char est plus que jamais d’actualité.

# Les ONG : des institutions néolibérales (par Ana Minski) - En 2011, l’ONG états-unienne 350(.org), basée en Californie, a reçu près d’1 million d’euros de subventions de la part de la "Oak Foundation" (une fondation philanthropique, comme il en existe un certain nombre, créée par un milliardaire britannique, Alan Parker, ayant fait fortune dans le domaine du commerce de luxe) afin de : « Construire un mouvement populaire dans plus de 180 pays afin d’encourager des solutions au changement climatique, de créer une opposition contre les projets énergétiques sales et d’appuyer le changement politique aux niveaux locaux, nationaux et globaux. Au cours des deux prochaines années, l’ONG californienne 350(.org) s’étendra et renforcera le mouvement pour le climat qui se développe, à travers des campagnes web et populaires, des formes de communications créatives, le développement d’un leadership populaire, et une mobilisation mondiale. »
Il ne s’agissait d’ailleurs que d’une seule des nombreuses subventions d’origines philanthrocapitalistes que l’ONG recevait cette année-là : beaucoup d’autres fondations privées la finançaient et continuent de la financer année après année, comme le Rockefeller Brothers Fund (leur principal financeur, il me semble), la Tides Foundation, le Rockefeller Family Fund, etc.
(La Oak Foundation a d’ailleurs octroyé 1 500 000 euros à l’ONG en 2014 et rebelote en 2017.)
N’est-ce pas formidable de constater que de richissimes philanthropes et entités philanthropiques n’hésitent pas à aider à la création d’un "mouvement populaire". En plus, ça fonctionne, 350 est désormais une ONG écolo de premier plan dans de nombreux pays.
L’idée n’est pas que tous ceux qui travaillent pour 350 sont des vendus, non, il faut distinguer les militants de la base des dirigeants de l’ONG, de son conseil d’administration et des philanthropes qui la financent. Mais il importe de comprendre les origines, les raisons d’être et le fonctionnement des principales ONG sur lesquelles tombent ceux qui s’intéressent un peu à l’écologie (350, Greenpeace, WWF, etc.). De déconstruire cette idée naïve et répandue selon laquelle les ONG sont d’authentiques organisations d’opposition au système socioéconomique dominant. Ce n’est pas le cas. Elles constituent plutôt (les plus importantes d’entre elles) une opposition autorisée, contrôlée et encouragée par le système qu’elles ont pour fonction de dénoncer modérément, voire d’accompagner dans ses développements (elles ont aussi parfois pour fonction de faire mine de pallier le désastre social qu’il engendre).

# sur FB : Jean-Christophe, c’est le gars qui a pas eu de bol, au moment de la déclaration de naissance, le père ou le secrétaire de mairie devait être mal réveillé. Le tiret s’est transformé en virgule. Finalement, il s’appelle "Jean, Christophe". Donc, officiellement, "Jean" tout court. Christophe, ce n’est que son deuxième prénom, même si les copains l’appellent JC.
Des "qui n’ont pas trop eu de chance", y en a quelques uns sur les rond point. Des apprentis avec juste un CAP qui s’en tiraient jusqu’à ce qu’ils tombent malades ou que leur copine se fasse une hernie et ne puisse plus travailler. Allan avait acheté une camionnette bleue à EDF pour faire du remoulage, mais il n’a pas assez de clients, les grosses boîtes ne lui laissent que des miettes du marché ... à 35 ans, il est retourné vivre chez ses parents et sa copine a pris ses distances. Gillou faisait taxi, il a perdu son permis. Quelques uns se sont mis auto-entrepreneurs, ils ne sortent même pas 500 euros par mois. Jaqueline a une maison au bord de la nationale, qu’elle n’a plus les moyens d’entretenir. Certains logent dans des caravanes, loyers trop chers, et vivotent à coup de petits services de bricolage qu’on leur paie de la main à la main. Pour d’autres, c’était les missions d’interim, jusqu’à une tuile, un truc qui casse et que leur vie déraille.
Le détricotage du contrat de travail, les failles de plus en plus béantes dans la protection sociale, l’insécurisation des existences les a menés jusqu’au seuil où ce n’était plus tenable ... puis les souffrances sont devenues révoltes, se sont coagulées là sur des rond-points autour des cabanes, avec du matériel de récup’, une solidarité retrouvée, l’envie de comprendre, la nécessité de comprendre et de partager pour survivre.
En quoi ils sont fachos ? En rien, c’est "juste des gens", comme dirait Ruffin. Un ex-légionaire vient faire des grillades tous les soirs, "parce qu’il défend mieux la patrie comme ça que lorsqu’il était en première ligne". Pour Clara, ça va, "mais c’est pour les autres". Marc, lui, s’occupait de gamins autistes, sa retraite a fondu. Dany travaille à l’hosto : "on ne peut plus soigner les gens, c’est juste une honte". Mady est un ancien communiste, plus tout jeune et très attachant. Ses yeux brillent quand il parle de partage, de "vivre en frères" : quand on les a expulsés du rond-point, il a protesté un peu trop fort ... un coup de matraque lui a brisé la rotule, il a pris des années d’interdiction de manifester, une lourde amende et on l’a menacé de licenciement.
Les PV, les tribunaux, la violence sans fard de l’ordre établi se sont abattus sur eux, c’est ce qu’ils racontent tous. A Avignon, "la BAC, cachée entre des voitures, les a tirés comme des lapins", qu’ils disent. Et beaucoup en sont encore incrédules : "on faisait rien, rien ... seulement demander justice !". Alors, ils sont moins nombreux maintenant, forcément, mais pas du tout résignés après cinq mois passé de lutte intense. On sent très bien encore l’espoir, un énorme courage, une gentillesse à tout crin et une capacité d’invention qui s’étaie.

# Lettre à tous les CRS et agents de la BAC
Depuis bientôt 5 mois, vous frappez les jeunes, les vieux, les chômeurs, les salariés. Hommes ou Femmes, sans distinction,vous mutilez,matraquez, gazez, arrêtez.
Visiblement, au moins pour certains d’entre vous, vous y prenez un malin plaisir voir même une jouissance profonde.
L’impunité ainsi que la couverture totale du ministre, couvert lui même , même encouragé et appuyé sans réserve par le Président et le préfet de Paris vous donnent du baume au cœur et vos coups sont portés sans retenue aucune.
Je me pose une question. Quand on vous a recruté, on vous a stérilisé ? Vous n’avez donc pas d’enfant, de fille ou de fils pour qui vous tremblez quand vous voyez l’avenir que ces gouvernements leur prépare ? Loin de moi l’idée de vous offenser, vous êtes des hommes et des femmes avant d’être des matraqueurs de manifestants.
Votre conscience ne vous taraude elle pas ? Obéir à des ministres corrompus, menteurs,vous laisse il à ce point indifférent ? Permettez moi d’en douter.
Combien parmi vous s’interrogent s’inquiètent de voir ce gouvernement prétendument démocratique glisser dangereusement dans la dictature.
Vous êtes le bras armé de tous ces politiciens républicains, socialiste, front national. Vous devez faire la sale besogne, mater le peuple, le faire taire, le rendre docile.
Mais n’oubliez pas que vous faites partie, vous aussi, du peuple. Aujourd’hui CRS, agent de la BAC, mais demain ? Un p’tit bobo, un grave souci de santé et vous n’êtes plus rien. Vos donneurs d’ordre d’aujourd’hui deviendront vite amnésiques et ils ne se rappelleront même plus que vous avez servi sous leurs ordres et dans leur intérêt.
En Algérie vos collègues ont pris conscience de cette manipulation. Ils ont enlevés leurs casques , ils ont baissés leurs boucliers. Ils ont refusés de taper aveuglément sur simple demande de politiciens aussi corrompus que ceux de chez nous.
Ne me dites surtout pas que vous n’avez pas le choix ! Cette excuse est sans valeur et souvenez vous qu’au nom de l’obéissance aveugle et silencieuse, des millions de gens sont morts. L’injustice et l’absurde ne se taisent pas…Ils se dénoncent haut et fort et se combattent.
Libre à vous de continuer votre sale besogne en cassant du manifestant. Sachez que contre les violents se tourne toujours la violence.
Ne croyez surtout pas que nous allons rester sans réagir, subir vos coups sans rien dire.
Ne vous suicidez pas, rejoignez nous.
Arrêtez ce massacre avant de commettre l’irréparable.

# CITÉ DES LUTTES DE BRETAGNE - « Nantes est et restera antifasciste »-
L’extrême droite monte en puissance dans toute l’Europe. La police et le gouvernement traquent les exilés et frappent les contestataires. Les médias répandent des idées sécuritaires et racistes. Les groupes identitaires multiplient les violences en toute impunité.
Dans ce contexte alarmant, le combat pour la dignité, l’égalité et la justice sociale est décisif. L’extrême droite est toujours du côté des puissants, de l’ordre et de la répression. De Nantes à Paris, de Charlottesville à Christchurch, elle n’a sa place nulle part.
La nouvelle génération militante est plus déterminée que jamais. Une fresque pour rappeler que Nantes est une "cité des luttes" hostile aux fascistes a été réalisée ce weekend.
Suivez Action Antifasciste Nantes !

Ecocide, destructions écologiques et climatiques catastrophiques provoquées par le capitalisme, le productivisme et les civilisations industrielles

# Un scénario catastrophe [mais tristement probable] serait celui d’une Terre déréglée, moins habitable en bien des régions, avec des centaines de millions de réfugiés ruinés et obligés de quitter leur foyer, des sous-continents entiers livrés au chaos des guerres civiles et de l’extraction des ressources, et des puissances mondiales ultra-militarisées. Ces régimes autoritaires s’affronteraient entre eux pour le contrôle des ressources de la Terre, et feraient en interne régner une dictature au nom de l’urgence écologique et de l’exclusion des miséreux étrangers se pressant à leurs portes.
Au nom de l’urgence climatique et face à des dégradations rapides de l’habitabilité de la Terre, ces régimes aboliront les frontières morales, sociales : on nous proposera l’asservissement et la soumission en échange de la survie. Le contrôle de nos données personnelles orientera nos comportements. Cet ordre totalitaire se présentera comme écolo et rationnera l’usage des ressources, mais maintiendra des inégalités énormes entre une plèbe à la vie diminuée et une élite qui continuera à surconsommer.
C’est le scénario d’un capitalisme partiellement dé-mondialisé et structuré en blocs dictatoriaux, où l’État militarisé et le pouvoir économique ne feraient qu’un. Les marchés de services écologiques entièrement privatisés, la géo-ingénierie climatique, la conquête militaire et extractiviste de l’espace ou le trans-humanisme seraient les « solutions » proposées par ces régimes aux problèmes de la planète. Ce scénario fait froid dans le dos. Pourtant on en vit déjà les prémisses, en Chine, aux États-Unis, en Russie, en Europe ou au Brésil. Seule une mobilisation massive des sociétés civiles et des victimes du changement climatique face aux dégâts de l’actuelle « mondialisation », seule une insurrection éthique et politique contre toutes les attaques faites contre le vivant et la dignité humaine, seul un archipel de basculements révolutionnaires vers des sociétés du bien-vivre et de l’autonomie peut contrecarrer ce scénario d’un capitalisme écofasciste.
[...]
Aujourd’hui, les émission de gaz à effet de serre continuent d’augmenter partout, y compris en France. En matière de réserves en ressources fossiles, nous avons largement de quoi augmenter la température globale de la planète de plus de 8°C, et le niveau des océans de 30 mètres au cours du 3e millénaire. Nous ne pouvons donc plus compter sur ces limites et sur une pénurie de ressources – le fameux « pic » pétrolier – pour nous arrêter à temps. Au regard de la trajectoire des émissions mondiales, si nous continuons sans changer, nous prenons la direction d’une augmentation globale des températures d’au moins +3°C, bien avant la fin du siècle.
#ZADpartout
(Extraits d’un entretien de Bastamag avec l’historien Christophe Bonneuil !)

ACTE 23 : LA PEUR CHANGE DE CAMP
par [Le Média->https://www.youtube.com/channel/UCT67YOMntJxfRnO_9bXDpvw]
https://www.youtube.com/watch?v=rxP7nLRVNIM&feature=youtu.be

Répression policière et terrorisme d’Etat

# PARIS : LA POLICE GAZE A BOUT PORTANT DES ECOLOGISTES ASSIS PAR TERRE
Une mobilisation organisée hier. Vendredi 19 avril, plus de 2000 écologistes se réunissent sur le parvis de la Défense, à Paris. Derrière des bannières contre la « République des pollueurs », les manifestants protestent pacifiquement contre le gouvernement, qui soutient et protège les multinationales qui ravagent la planète.
Ces actions sont fondamentalement non-violentes. Des sit-in devant le siège de Total, de la Société Générale et autres entreprises, sont organisées. Bonne humeur, chants et slogans.
La police débarque, cagoulée, armée.
Des manifestants, assis par terre, sont molestés et gazés à bout portant.
Cette action prouve une fois de plus que c’est bien l’Etat qui définit le niveau de violence. En gazant des manifestants passifs, assis par terre, c’est l’Etat qui décide de réprimer.
Dans les quartiers comme dans les manifestations, c’est toujours la police qui détermine le niveau de violence, jamais les opprimés et ceux qui luttent.
(source : Nantes Révoltée, avec vidéo)

# Gilets jaunes : 62 signalements de violences policières contre les journalistes, selon David Dufresne
« J’ai comptabilisé 62 cas. Mais c’est forcément en deçà de la vérité puisque je ne signale que ce qui est documenté avec photos, vidéos et/ou plaintes. Les journalistes portent peu ces affaires en justice, un photographe ne fait pas tellement de selfies de ses blessures, il montre plutôt celles des autres. »
"Normalement, le LBD est utilisé pour se défendre. Or, depuis le mois de décembre, il est utilisé comme une arme d’attaque sur les manifestants et les journalistes. Un documentariste, Florent Marcie, habitué à couvrir les zones de guerre, a été gravement blessé à la joue. » Les actes les plus particulièrement violents ont été ceux du 1er et du 8 décembre, où beaucoup de journalistes ont été touchés. 22 photo-reporters avaient d’ailleurs déposé une plainte collective, s’estimant sciemment visés par la police."
"Du matériel - appareils photo, caméras - a aussi été détruit par des tirs de LBD. Arrêté par quatre policiers alors qu’il filmait, un journaliste s’est vu saisir la carte mémoire de sa caméra, que l’un d’eux a brisé devant lui. Le 13 avril, à Toulouse, le photo-reporter Maxime Reynié s’est vu confisquer son masque de protection et son casque par la police. Comme bien d’autres avant lui."
« A partir du moment où on enlève ses outils de travail à un journaliste, il ne peut plus rendre compte de la situation. C’est une véritable atteinte à la liberté d’information »

# Le pouvoir incarcère le journaliste Gaspard Glanz - la vraie raison de cet acharnement étant la qualité de ses informations, qui a beaucoup contribué à faire prendre conscience au public de la multiplication des violences policières.

# Tristan Goldbronn - En reportage pour #Acte23 avec @radioparleur - et identifié par un brassard presse - je me suis fait renverser et matraquer par des CRS, parce que je voulais enregistrer une interpellation... Un médic que j’interviewais s’est pris un LBD en pleine tête à 1m de moi.. - Plus tard dans la journée, un jeune militant qui a voulu prendre en photo le CRS qui m’avait donné les coups... s’est fait coursé sur 200 mètres à travers la place par cinq d’entre eux... dont le CRS en question - Ayant identifié le CRS en question, je lui ai demandé plusieurs fois son RIO pour porter plainte : refus, bousculades de ses collègues et menaces si j’insistais ... J’ai demandé à son commandant de compagnie : refus également

# Comment j’ai pris un coup de matraque dans la figure.
Paris, place de la République le 20 avril 2019, la manifestation des gilets jaunes se déroule sur un mode mi-festif mi-chaotique. Les forces de l’ordre ont bloqué les issues de la place, ne laissant sortir personne. À l’intérieur, tandis que les manifestants discutent, chantent, dansent, profitent du soleil et de la joie d’être ensemble, des escadrons noirs, avec et sans uniformes, chargent, vont et viennent, gazent, balancent des grenades, procèdent à des arrestations, brutalisent, frappent à coups de matraques, de flashballs, de pieds, de poings, sans qu’il soit possible de comprendre le sens de leurs manoeuvres. Je filme cet étrange ballet avec mon appareil photo. Dans les instants qui précèdent la séquence que j’ai choisi de publier, les manifestants suivent un cordon de noirs crustacés en chantant une rengaine inoffensive : « On est là, on est là, puisque Macron ne le veut pas nous on est là, pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur nous on est là. » Quelle moutarde a bien pu leur monter au nez ? Les voilà qui se retournent et chargent sans crier gare. Les coups de matraque pleuvent. Fasciné par l’action, l’oeil collé à l’appareil, je filme la déferlante. Je vois, sans réaliser à quel point je suis concerné, le bras qui porte la matraque prendre un élan maximum avant de s’abattre à pleine vitesse sur ma caméra, ouvrant son passage à travers mon arcade sourcilière. Rien de grave : je m’en tire avec une arcade ouverte et un oeil au beurre noir.
Deux jours après ces faits voici les réflexions qu’ils m’inspirent.
D’abord, je crois que ceux qui dirigent l’action des forces de l’ordre cherchent à faire peur aux manifestants, à les dissuader de s’exprimer publiquement. Il ne s’agit plus de maintien de l’ordre mais de terreur. Nous ne devons pas nous laisser intimider. Ma détermination en sort renforcée.
Ensuite, la trajectoire suivie par la matraque désigne sa cible : l’oeil qui capture. L’autorité ne veut pas que l’on montre la brutalité avec laquelle elle s’exerce, car elle témoigne de sa faiblesse réelle. Ne lâchons rien.

  • Toulouse : « il y a une volonté politique d’interdire les manifestations » - Depuis le 4 mars 2017, l’observatoire des pratiques policières de Toulouse écume les manifestations scrutant les faits et gestes des forces de l’ordre. Après 50 sorties, 4600 photos, 50 heures de vidéo, ils livrent aujourd’hui un rapport édifiant sur l’état du maintien de l’ordre dans la capitale de la région Occitanie.
  • Je suis gendarme et j’ai décidé de parler… - Dans nos rangs nous sommes divisés. Très divisés...si le nombre (le peuple) est dehors, les forces de l’ordre tomberont les casques...l’ordre de tirer sur la foule pourrait être l’élément déclencheur. Mais aujourd’hui nous sommes encore loin de ce qui s’est passé en Algérie. Au fond de moi, j’espère que l’on s’unira aux GJ.
  • Merci aux CRS de nous avoir retiré notre matériel de medic et protections + Menace de garde a vue + amende !
    Leurs raison : MATÉRIEL OFFENSIF.
    Ça doit être au cas où je me met a leurs jeter des compresses dessus !
    Changez rien bravo les gars vôtre boulot est top !
  • Violences policières : Interpellations, tir de LBD, plusieurs journalistes indépendants visés par la police : la loi « anti-casseurs » en action... - Pour cet acte 23, fortement réprimé, plusieurs journalistes ont été la cible de violences, entre interpellations, tirs de LBD et charges de gaz lacrymo. Parmi eux, Gaspard Glanz, journaliste du média indépendant Taranis News, au cœur de la couverture des luttes sociales, qui a été arrêté. Une répression ciblée donc, contre ces journalistes des mouvements sociaux, visant à intimider et éviter au maximum que les images circulent. Premier résultat « tangible » de la loi « anti-casseurs » ? (...)
    Ces violences policières, interpellations, arrestations à l’égard des journalistes de terrains, qui couvrent les mouvements sociaux sont clairement ciblées et interviennent dans une logique d’intimidation, de dissuasion. Dans la continuité de la loi anti-casseurs qui est une réelle attaque contre nos droits démocratiques, notamment celle de manifester, l’envolée liberticide de la part du gouvernement se poursuit, ici à l’égard de la liberté de la presse et des journalistes indépendants et militants.
  • Lundi : Après 40 heures de GAV, le jour de son anniversaire, le journaliste Gaspard Glanz (Taranis News) vient d’être déféré au tribunal de grande instance de Paris. Son crime ? Avoir protesté face à une charge violente d’un policier et d’une grenade Gli F4 ayant explosé à ses pieds. A moins qu’il s’agisse d’une opération politique visant à réduire au silence ceux qui informent sur les mouvement sociaux et sont au plus près des affrontements ? Surtout si ces personnes sont en partie à l’origine des images inculpant un certains Benalla, lui, toujours en liberté.
  • La répression étend ses tentacules sur ceux qui, par leur travail engagé, gênent les puissants. Le journalisme indépendant est devenu un métier dangereux. Pour les puissants, il faut à tout prix le faire taire !
    Hier, en sus de la répression devenue permanente envers les manifestants, ce sont les journalistes qui ont été bâillonnés, en balayant tout principe de liberté de la presse : Arrestation de Alexis Kraland de Street Politics suivi de près par Gaspard Glanz de Taranis News.
    Pour soutenir cette presse indépendante et militante, nous serons en direct ce soir (dimanche 21) à 19h30 avec NnoMan, photographe et vidéaste indépendant, membre du Collectif OEIL
  • Après la destruction de l’Arc de Triomphe des gilets à Villeneuve-sur-Lot, ce sont les magnifiques créations des Gilets Jaunes Coeur du Var sur le rond point du Canet des Maures, à savoir un Arc de Triomphe, une Tour Eiffel et une Pyramide, qui sont menacées de destruction par les autorités.
    L’art populaire n’a pas de grands mécènes pour protéger ses œuvres mais des bennes pour effacer toutes les traces de leurs présences.
  • Paris - 21 Avril 2019 : Entretien avec NnoMan photojournaliste indépendant sur le thème de la répression et des violences d’état sur la presse. - Suite aux interpellations de journalistes le 20 avril à Paris.
  • Voici la liberté d’expression dans notre pays. - Vous ne rêvez pas. (un journaliste est empêché de faire son travail par des policiers menaçants) (Macron doit pouvoir faire son opération de com en toute quiétude...)

# PARIS : acte 23 dans un état policier
un copain qui part en bus de St Denis pour aller à gare du nord : des flics montent dans son bus à porte de la chapelle (entrée de Paris) et fouillent tous les sacs, y compris sacs de courses, apparemment ils n’ont rien trouvé, mais c’est du jamais vu ! Ce copain allait au rassemblement de gare du nord à 10h, ils étaient 500, ils se sont fait nasser et reconduire au métro !
moi j’avais rv avec les gj des ronds points du 95 à gare du nord à 13h, mais avec le dispositif policier, j’ai pas osé mettre mon gilet, et du coup j’ai trouvé personne
j’ai rencontré des gj de L’isle Adam qui voulaient aller à St Denis pour le départ de la manif déclarée : la ligne 13 a carrément été arrêtée pour empêcher les gens d’y aller
je suis partie vers les champs Elysées que j’ai atteint puisque j’ai repéré un passage pour y accéder (je peux le donner en mp), j’ai photographié des slogans du jour, mais y avait que des flics et des boutiques barricadées, et tous les métros fermés, y compris Etoile, place de l’Etoile entièrement fermée par les flics, ça sent la peur quand même
du coup je suis partie vers République, bcp à pied car plein de métro fermés et pas de bus, et là je suis arrivée devant une place nassée, plein de manifestants gazés, bombardés et tabassés pdt des heures. Les médics ne pouvaient pas rentrer pour s’occuper des blessés, une ambulance a eu bien du mal à rentrer sur la place, par contre quand les voltigeurs sont arrivés (au moins 20 motos avec un flic armé en passager derrière), là on les a laissé rentrer pour cogner et tirer sur les manifestants enfermés !!!!
J’ai eu peur qu’ils amènent des fourgons pour embarquer tout le monde comme à la cop21 sur cette même place, j’ai fait un appel pour que plus de gens viennent et qu’on tente une brèche mais en fait certains ont pu sortir petit à petit, les gendarmes les laissaient sortir, pas la police
Puis on a pu rentrer, la place de la République était jonchée de palets de lacrymo et de plots de grenades, la bac était là, on s’est méfié, des chefs étaient au téléphone pdt longtemps, ils attendaient les ordres, puis les gendarmes ont enlevé leur casque et mis leur bérêt, et enfin ils sont tous partis
Quel boulot ils font, appliquer des ordres de chefs qui ont peur alors qu’ils sont réfugiés dans leur qg, taper puis partir, ça n’a aucun sens
La tension est tombée, j’ai pris une bière, j’ai fait un tas de palets de lacrymo, un gj a eu l’idée de lancer une partie de palets bretons avec
Sur les merdias, les journalistes pleuraient sur les boutiques de République, en fait go sport était en bois, juste la porte d’entrée a été cassée et Habitat pas en bois, une vitrine cassée et rien piqué, les assurances vous faites pas arnaquer par leurs déclarations mensongères.
Par contre, il y a eu une petite manif sauvage et 2 vitrines de banques cassées, c’est pas grand chose, voir mes photos
Des gj de Lyon m’ont annoncé que le 11 mai c’est tout le monde à Lyon !
En attendant, ils ont attendu 3h leurs copains nassés sur la place, et du coup n’ont pas pu aller sur les champs
Ils vont être obligés de revenir pour finir la visite !
témoignage de qqn pris dans la nasse de place de la République acte 23 : « Cette journée m’a appris qu’il faut en fait coller les flics à la culotte. Tout le monde collé à eux à discuter et à chanter en reculant doucement (tenez vous par le col restez compact). Ils ne savent plus quoi faire et c’est moralement très difficile pour eux. A cette distance tu peux aussi leur gueuler de baisser leurs armes et de ranger leurs grenades. On l’a fait deux trois fois ça marche très bien et je confirme que les coups de matraque font moins mal que les lbd. »
mon album complet ici https://photos.app.goo.gl/hBeL1zMc3iSjgZJ69

# Les luttes écologistes comme celles du mouvement des gilets jaunes sont confrontées à une violence policière de plus en plus grave et intense que le pouvoir en place approuve, justifie et légitime. Nous n’oublierons pas que de nombreux militant-es ont été blessées, mutilées et tuées (comme Rémi Fraisse) sur les zad de notre-dame des landes, de Sivens, de Bure, etc.
La police déteste toutes ceux et celles qui aspirent à un changement radical de société et de manière de vivre. Elle est là pour nous contraindre à servir un monde dont nous ne voulons plus être les complices. Ne soyons pas dupes des fausses polémiques qui visent à détourner notre attention de ce qui se joue vraiment aujourd’hui : le pouvoir ne tient plus que par sa police à laquelle il offre tout pouvoir pour brutaliser les manifestants qui ne font que se défendre et qui luttent pour leurs revendications.
- FACE À LA POLÉMIQUE : PAROLES DE POLICIERS - « vieille truie », « gros lard », « j’dégoupille », « faut tirer », « on va vous brûler la gueule »
C’est LA polémique de ce week-end. Quelques manifestants auraient crié « suicidez vous » aux policiers lors de l’Acte 23. Après avoir subi d’innombrables charges, et de nombreuses blessures sur la Place de la République.
Pour occulter les violences policières inouïes à Paris contre les Gilets Jaunes, et les nombreuses arrestations et agressions commises contre les journalistes – des événements impensables dans n’importe quel autre pays européen – les médias fabriquent un écran de fumée. Un prétexte pour détourner l’attention.
Les images passent en boucle sur toutes les chaînes. On invite des policiers en colère. Les commentateurs commentent, les éditorialistes s’indignent. La polémique est évidemment relayée et instrumentalisée par le gouvernement.
Tout aussi importantes que les images de violences en elles-mêmes, voici donc un florilège de paroles de policiers pour répondre à la polémique. Puisqu’on reproche un slogan à des Gilets Jaunes, voyons ce que peuvent dire les agents assermentés sur le terrain.
Ils menacent de « dégoupiller » et de « brûler la gueule » des manifestants. D’autres appellent à « tirer » à balles réelles sur une foule désarmée. D’autres encore insultent une passante de « vieille truie », ou de « connasse ». Ou, pire, tirent en hurlant de joie « bouyaka », « fils de pute » ou « allumez les ! ».
Autant de paroles qui montrent l’état d’esprit qui règne dans le corps policier : celui d’un corps au dessus des lois, certain de son impunité, qui mène une véritable guerre contre la population. Quel est le plus grave : un slogan malheureux crié sous le coup de la colère, ou des menaces et des insultes répétées sur tout le territoire, émanant d’un corps armé, payé par l’Etat, et assermenté ?
Mais personne ne condamnera ces dernières.
Policiers : ne vous suicidez pas. Démissionnez !

Magouilles et arnaques du régime et de son monde

Le responsable de l’incendie de Notre Dame de Paris a été arrêté : Jésus

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