Gaza - un soldat : Nous avons anéanti tout ce qu’il était possible d’anéantir

Des soldats israéliens parlent de l’horreur du carnage génocidaire qu’ils mènent

jeudi 1er août 2024

S’il n’a pas renoncé à toute humanité, même un soldat convaincu, formaté et obéissant se rend bien compte par moment des saloperies qu’il exécute, exemples avec des soldats israéliens de l’armée génocidaire.
Une armée israélienne qui continue par ailleurs crimes de guerre et provocations pour empêcher tout cesser le feu et continuer son génocide. Avec certains extrémistes israéliens, élus ou non élus, justifiant même les crimes de viols et tortures.

Mais des entreprises complices des crimes de l’Etat d’Israël commencent à connaître de lourdes pertes économiques dues notamment au boycott.

Gaza - un soldat : Nous avons anéanti tout ce qu’il était possible d’anéantir

GAZA RACONTÉE PAR DES SOLDATS ISRAÉLIENS : UNE OPÉRATION D’ANÉANTISSEMENT

Le peuple palestinien, les juristes internationaux et même des soldats israéliens documentent et décrivent précisément, depuis 10 mois, le génocide en cours à Gaza. Pourtant, tout continue avec le soutien de nos gouvernants. Le média israélien Siha Mekomit apporte de nouveaux éléments d’autant plus effroyables qu’il s’agit de témoignages directs du côté de l’armée génocidaire.

Siha Mekomit donne la parole à six réservistes israéliens qui ont été démobilisés. Ils racontent les cadavres dans les rues, les destructions systématiques, les civils exécutés, les tirs sans aucune restriction.

L’un explique que la hiérarchie autorise les soldats à « se défouler » s’ils s’ennuient, et admet : « J’ai moi-même tiré dans tous les sens et sans raison aucune dans la mer, sur des trottoirs, contre des immeubles abandonnés et sur des Palestiniens présents au mauvais moment et au mauvais endroit ».

Ce « défoulement » sauvage consiste à mitrailler, bombarder, détruire, tuer tout ce qui bouge à Gaza. Ce qui explique, par exemple, qu’en décembre dernier des otages israéliens qui avançaient, nus, face aux soldats censés les « libérer » ont été exécutés par leur propre armée ! De même, le sociologue militaire Yagil Levy analyse que « la quasi-inexistence de directives est également responsable du nombre élevé de soldats tués par des ‘tirs amis’ depuis le 7 octobre 2023 ». Sur les 278 soldats israéliens reconnus comme ayant été tués à Gaza, au moins 49 ont été tués par des tirs amis. Quasiment un cinquième !

Un autre soldat explique, dans ce même article, que « tirer sur des hôpitaux, des dispensaires, des écoles, des institutions religieuses et des bâtiments d’organisations internationales suppose a priori une autorisation de l’état-major. Mais, dans les faits, je peux compter sur les doigts d’une seule main les cas où on nous a demandé de ne pas ouvrir le feu. L’état d’esprit se résume par ‘d’abord tirer, ensuite penser’. Le consensus implicite est que personne ne versera une larme si nous rasons, même sans raison aucune, tout un immeuble palestinien ».

Il poursuit : « Le sentiment est ‘wow, c’est dingue, quel pied !’ Même moi, qui suis plutôt situé à gauche, j’ai très vite oublié qu’il s’agissait de vrais immeubles avec de vrais habitants à l’intérieur. C’était comme un jeu vidéo. Il m’a fallu deux grosses semaines avant d’admettre que c’étaient de vrais bâtiments qui s’effondraient et ensevelissaient de vrais civils ».

Un soldat surnommé S. raconte des scènes macabres : « Tous ces endroits sont jonchés de cadavres que nous laissons à la merci de chiens errants, de veaux abandonnés et de chevaux désemparés. Nous ne voulons pas que ces animaux s’approchent de nous. Mais, du coup, nous voyons souvent des chiens errants se promener avec des morceaux de viande arrachés aux cadavres putréfiés de Palestiniens que nous avons laissés derrière nous après notre passage. Tout pue la mort ».

Pour cacher ces charniers avant l’arrivée des convois humanitaires, de gros bulldozeurs blindés accompagnés d’un char « vient ramasser les cadavres et les enterre sous les décombres, pour que les humanitaires ne les voient pas et pour qu’il n’y ait aucune image de cadavres palestiniens à un stade avancé de décomposition ».

Il précise que « ces cadavres sont majoritairement ceux de civils [palestiniens] : des femmes et des enfants, voire des familles entières. Dans mon secteur, chaque jour, au moins un ou deux civils étaient abattus à bout portant parce qu’ils circulaient dans une zone interdite dont on ne les avait pas informés. Je ne sais pas qui était terroriste et qui ne l’était pas, mais la plupart d’entre eux ne portaient pas d’armes ».

Guy Zaken, un soldat qui conduisait l’un de ces gros bulldozeurs, avait reconnu devant une commission de l’Assemblée israélienne qu’il avait « aplati des centaines de terroristes supposés, morts ou vivants ». Aucun député n’avait réagi.

Après le 7 octobre, des réseaux sionistes avaient en effet diffusé une photo absolument insoutenable d’un corps totalement broyé sous les chenilles d’un char. Seul un bras était visible, à côté d’une purée de chair et d’os. Sur leurs réseaux, les fascistes israéliens se réjouissaient de cet acte de barbarie absolue. Le journal Siha Mekomitun souligne qu’un soldat de cette unité de bulldozeurs s’est suicidé par la suite.

Deux des soldats décrivent le fait d’incendier systématiquement les bâtiments : « Après y avoir séjourné, vous avez l’ordre d’incendier l’immeuble » et dénoncent « Détruire gratuitement un immeuble abritant trois ou quatre familles signifie qu’elles se retrouveront sans abri ».

Un dernier réserviste, Yuval Green, explique que les destructions causées par l’armée [israélienne] à Gaza sont « inimaginables », que des soldats taguent « tous les murs d’insultes salaces en hébreu et pillant tout ce que les propriétaires [palestiniens] n’avaient pas eu le temps d’emporter avec eux : des vêtements et, surtout, des photos de famille ».
Ce courageux témoin termine : « Nous avons anéanti tout ce qu’il était possible d’anéantir. Pas par simple nécessité de nous défendre, mais par un pur désir de vengeance et une indifférence totale envers tout ce qui est palestinien. Je n’oublierai jamais à quelle vitesse des quartiers entiers, pleins de vie et presque bucoliques peuvent être réduits en amas de sable ».

Gaza - un soldat : Nous avons anéanti tout ce qu’il était possible d’anéantir

🍔 LES MULTINATIONALES PRO-ISRAËL PERDENT DES BÉNÉFICES

Trois grandes entreprises qui se sont illustrées par leur soutien à l’État génocidaire israélien rencontrent des turbulences économiques :

➡️ Mc Donald’s subit une baisse de 8% de son chiffre d’affaires et son bénéfice net plonge de 12% au deuxième trimestre 2024. Les ventes du géant du burger reculent dans le monde entier, en particulier en Chine et au Moyen-Orient. McDo perd aussi des parts de marché en France, l’un de ses meilleurs marchés. « Personne n’attendait une baisse si importante » explique Le Figaro, « la chaîne américaine a publié des résultats bien inférieurs aux attentes des investisseurs ».
Pour rappel, la firme de malbouffe avait annoncé en octobre dernier faire don de dizaines de milliers de repas aux unités de l’armée israélienne. Depuis le lancement de la campagne de boycott, McDo a rétropédalé et a racheté tous ses franchisés en Israël pour tenter de reprendre la main.

➡️ En France, l’entreprise de téléphonie SFR subit une véritable hémorragie. Au premier trimestre 2024, l’opérateur possédé par le milliardaire franco-israélien Patrick Drahi a perdu autant de clients mobiles que sur toute l’année dernière, déjà marquée par un net recul. Concrètement, SFR perd 487.000 clients en 3 mois et passe pour la première fois sous la barre des 20 millions d’abonnés mobiles. La firme reste le deuxième opérateur mobile en France, il y a encore de la marge.
Patrick Drahi est un soutien inconditionnel de l’État israélien : ancien propriétaire de BFM et de I24, il utilise ses médias pour répandre la propagande des fascistes israéliens. En novembre, il annonçait un don de 7,7 millions de dollars au gouvernement israélien pour financer la construction d’un « centre de remise en forme » destiné à ses soldats, sur la base navale militaire d’Haïfa. C’est aussi un exploiteur qui déclarait en novembre 2015 : « Je n’aime pas payer des salaires, je paie le moins possible ».

➡️ Le géant américain du café industriel Starbucks a publié en avril son bilan, ce qui a provoqué la dégringolade de son action de plus de 10%. Le bénéfice de la chaîne est en chute de 15% sur un an.
Les pertes sont particulièrement marquées dans le monde musulman.
Starbucks a dû réduire ses effectifs au Moyen-Orient, tant la fréquentation diminuait. Et pour redorer son image, la multinationale a lancé une campagne pour aider les habitant-es de Gaza, en faisant un don de 3 millions de dollars à une organisation caritative. Pas sûr que ça suffise.

Elles sont nocives pour la planète et la santé, elles exploitent leurs salarié-es et, surtout, elles soutiennent l’impérialisme génocidaire : boycotter ces marques est un petit pas pour l’Homme, mais peut devenir un grand pas pour l’humanité.

Gaza - un soldat : Nous avons anéanti tout ce qu’il était possible d’anéantir

ISRAËL : LA FUITE EN AVANT JUSQU’OÙ ?

Effondrement moral, guerre génocidaire et volonté de répandre la guerre dans tout le Proche-Orient et au-delà : Israël est embarquée dans une barbarie qui ne semble pas trouver de limite. Retour sur ces derniers jours.

⚫ Réservoir d’eau détruit

Alors que Gaza subit un terrible martyre, avec un territoire quasiment intégralement détruit et 2 millions de civils qui survivent dans des tentes et manquent de nourriture et d’eau potable, des soldats se sont filmés en train de faire sauter un réservoir d’eau à Rafah en rigolant.
Publiée sur internet, la vidéo est légendée : « Cette destruction du réservoir d’eau est en l’honneur du Shabbat ». Priver d’autres humains d’une denrée vitale au nom d’un fête religieuse, sacrilège absolu.
Cet acte est un crime de guerre qui viole les principes fondamentaux du droit international, puisqu’il vise une infrastructure essentielle à la survie des civils en temps de guerre. La municipalité de Rafah a qualifié cette destruction de « crime contre l’humanité, qui perpétue dans le même temps une politique de punition collective ».

Depuis des mois, les survivants de Gaza sont touchés par des maladies de peau et des infections dues au manque d’eau, quand ils ne meurent pas de famine Des experts estiment que pour un mort causé par les bombardements, au moins trois autres meurent des conditions atroces imposées aux palestiniens : blessures qui s’aggravent, manque de soin, pénuries de nourriture et d’eau. 186.000 gazaouis auraient trouvé la mort depuis le 7 octobre. Et détruire les derniers stocks d’eau risque d’accélérer encore cette hécatombe.
Deux soldats israéliens décrivaient dans la presse il y a quelques jours comment ils avaient reçu l’ordre d’incendier systématiquement les bâtiments et d’anéantir tout ce qu’ils pouvaient à Gaza.

⚫ Manifestation pour le droit de violer les prisonniers palestiniens

Le mal absolu : une foule haineuse et armée, emmenée par des élus et des ministres d’extrême droite, entre brutalement dans une base militaire israélienne qui fait office de camp de prisonniers, pour soutenir neuf réservistes arrêtés pour avoir violé des palestiniens. C’était il y a deux jours au camp de Sde Teiman, dans le désert du Negev. Au plus haut sommet de l’État israélien, on soutient des tortionnaires fascistes.
Dans ce camp, des détenus ont rapporté des actes de torture par électrochocs lors des interrogatoires, provoquant une douleur extrême, mais aussi une déshumanisations totale en étant ligotés à des lits, les yeux bandés, déféquant dans des couches et interdits de parler, ou encore des viols. Les témoignages parlent d’insertions de tiges de métal dans l’anus, ou d’obligation de s’assoir sur des objets pointus qui pénètrent et blessent pendant les interrogatoires, provoquant des saignements.
Lors de l’invasion du camp d’internement, non seulement les fascistes israéliens ont demandé l’arrêt des poursuites pour les violeurs mais aussi l’exécution immédiate des prisonniers. Des ministres israéliens qualifient même les violeurs de « héros ». Et lors d’un débat au parlement israélien retransmis à la télévision, on peut entendre cet échange : "Insérer un bâton dans le rectum d’une personne, c’est légitime ? - Oui, tout est légitime ! On peut tout leur faire !" crie le député israélien Hanoch Milwidsky du parti de Netanyahou.

⚫ Beyrouth bombardé

Une intense explosion s’est produite mardi soir en périphérie sud de Beyrouth, la capitale du Liban. Le quartier est un bastion du Hezbollah, mouvement armé opposé à Israël, lié à l’Iran et allié du Hamas. La frappe a ciblé un haut responsable de ce groupe. Le ministère libanais de la Santé a rapporté, dans un « bilan préliminaire », que trois civils, une femme et deux enfants, avaient été tués dans cette frappe, et 74 autres civils blessés, en plus de ce leader du Hezbollah.
En janvier, un drone israélien avait fait exploser tout un périmètre situé dans le même quartier Beyrouth, densément peuplé de civils. Au moins 6 personnes avaient été tuées. Les frappes se multiplient sur le Liban, où au moins 300 personnes ont été tuées par Israël.
L’État colonial frappe la capitale d’un pays voisin qui n’est pas en guerre, et qui respecte depuis 3 mois les injonctions occidentales à ne pas entrer dans le conflit. Il s’agit donc d’une agression militaire et de terrorisme d’État sur le sol d’un pays non belligérant. Imaginez qu’un État arabe revendique une frappe militaire sur Tel Aviv pour tuer des hauts gradés israéliens mis en cause pour génocide : cela provoquerait l’intervention immédiate des États occidentaux et une guerre mondiale.
Mardi soir, au même moment, l’armée américaine bombardait le sud de Bagdad pour tuer des « combattants ». C’est un embrasement régional qui semble souhaité par Israël et son allié US.

⚫ Le négociateur du Hamas assassiné en Iran

Le chef politique du Hamas, Ismael Haniyeh, a été assassiné dans la capitale iranienne, Téhéran, où il assistait à l’investiture du nouveau président. La grande puissance iranienne est donc frappée au cœur de son territoire, ce qui est une provocation hautement dangereuse pour toute la planète.
L’assassinat du leader du Hamas intervient alors que les États-Unis tentaient de faire aboutir les négociations pour un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages israéliens. Avec cet assassinat ciblé, les négociations seront évidemment abandonnées. D’autant qu’Haniyeh appartenait à la brande "modérée" du Hamas, sa mort donnera raison aux plus radicaux.

C’est précisément ce que voulait Netanyahou : empêcher toute possibilité de cessez-le-feu pour continuer le génocide et la colonisation.

(posts de Contre Attaque)

Colonisation de peuplement : aux racines du « conflit israélo-palestinien »

- Colonisation de peuplement : aux racines du « conflit israélo-palestinien »
En commémoration de l’expulsion forcée d’environ 750 000 Palestinien-ne-s en 1947-1948 (la Nakba), un épisode en plusieurs parties qui va aux racines du « conflit israélo-palestinien », de l’État d’Israël et du massacre à Gaza : la colonisation de peuplement.


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