Après de très nombreux massacres et crimes de guerre à Gaza et en Cisjordanie depuis un an, après des explosions d’appareils de communication au Liban que la France qualifierait de terroristes s’ils se produisaient ici, Israël lance ses missiles sur le Liban, tuant froidement des centaines de civils pour cibler des dirigeants du Hezbollah.
Les principaux médias et dirigeants français ont adopté une attitude ouvertement raciste en ne portant par la même indignation et considération que si les victimes civiles étaient israéliennes ou européennes.
Pour l’Etat d’Israël, au Liban comme à Gaza, les peuples ne valent rien, seuls importent son colonialisme, sa guerre et ses objectifs de guerre.
Une nouvelle démonstration tragique de l’impérieuse nécessité pour tous les peuples de s’occuper directement de la politique, de se libérer de l’Etat, des frontières, des gouvernements et de toutes les formes de tyrannies (oligarchies, républiques bourgeoises, factions armées...), ce qui inclue également le capitalisme et ses systèmes militaro-industriels.
Dans le modèle en place, pour la plupart des dirigeants et de leurs complices, l’atrocité du crime ne se mesure pas à la matérialité des faits, mais à qui le commet et pourquoi, à qui est visé et au profit de qui.
Liban : des centaines de civils tués pour atteindre Nasrallah
Un déluge de bombe sur Beyrouth, la capitale du Liban : une série d’explosion qui a fait « trembler la ville » selon les témoins.
Pour assassiner Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah, vendredi 27 septembre, l’armée israélienne a largué 85 tonnes d’explosif sur une zone résidentielle densément peuplée. Vous avez bien lu : 85 tonnes.
Il s’agissait de pulvériser d’un coup un bunker souterrain du Hezbollah. Il va sans dire que tout ce qui se trouvait dans la zone a été anéanti. Le quotidien Libération parle de 6 immeubles entièrement détruits. Le ministère libanais de la Santé estime que les frappes ont provoqué l’effondrement « de dizaines d’immeubles ». Les images montrent une zone dévastée, avec des cratères de plusieurs mètres de profondeur, dévoilant les entrailles de la ville.
Le journal libanais L’Orient-Le jour écrit que la frappe aurait « fait des centaines de morts selon les estimations de l’armée israélienne ». Mais le nombre précis de victimes, vertigineux, est impossible à évaluer : on parle d’immeubles de plusieurs étages, habités par des familles, réduits en poussière.
Des dizaines de tonnes d’explosif, des centaines de morts, pour tuer un seul homme. Voilà la doctrine de guerre israélienne, acclamée par tout l’occident.
Comble du cynisme, Netanyahou s’est fait photographier dans les locaux des Nations-Unies au moment où il donnait l’ordre de bombarder la zone résidentielle où avait été localisé le chef du Hezbollah. L’ONU, institution chargée de “préserver la paix mondiale” comme paravent pour commettre un crime de guerre.
Ce n’est pas nouveau. Le 8 juin 2024, pour libérer 4 otages israéliens à Gaza, les forces spéciales israéliennes ont lancé une attaque au cœur d’un marché à une heure d’affluence et commis un énorme massacre qui avait coûté la vie à au moins 215 palestiniens et blessé 400 autres. Plus de 50 palestiniens tuées par otage libéré. Les soldats israéliens avaient utilisé un camion d’aide humanitaire et une voiture civile pour atteindre cette zone située dans le centre de Gaza, avant de tirer sur tout ce qui bouge et d’exfiltrer les otages. Les médias français avaient parlé d’une opération “audacieuse” et d’un “sauvetage”.
Le 31 octobre 2023 à Gaza, Israël avait envoyé une bombe d’une tonne sur le camp de réfugiés de Jabalia, une des zones les plus densément peuplée de ce territoire, pulvérisant plusieurs bâtiments. Le ministère de la santé gazaoui parlait de 400 personnes tuées ou blessées. Le but de la frappe ? « Tuer un commandant du Hamas ». Un ratio de 400 “victimes collatérales” pour une cible.
Pour un israélien tué, 1000 palestiniens. Pour atteindre un « terroriste », un quartier entier et ses habitants.
Imaginez les mêmes méthodes au cœur d’une ville européenne. Imaginez que pour tuer un seul membre de Daesh à Paris en 2015, plusieurs pâtés de maison et tous leurs habitants aient été anéantis.
Ou imaginez que, pour atteindre Netanyahou, qui a bien autant de sang sur les mains que Nasrallah, des forces armées pro-palestiniennes aient rasé un quartier de Tel Aviv. Cela vous choquerait, évidemment. Pourtant, à Beyrouth ou à Gaza, c’est considéré comme normal, et même félicité dans nos médias. Cela veut dire que la vie d’arabes vaut moins que celles d’occidentaux. C’est du racisme.
Au Liban, le nombre de personnes tuées était évalué à 1.640 samedi soir, dont 104 enfants, et les blessés étaient 8 404. Le nombre de disparus dont les corps n’ont pas été retrouvés sous les décombres n’est pas encore connu. En quelques jours, Israël a donc tué plus de civils que l’attaque palestinienne du 7 octobre contre Israël, qui a été qualifiée de terroriste, mis tout l’occident en état de choc pendant des mois. Et qui a servi à justifier la destruction totale de Gaza.
Le gouvernement libanais estime, ce dimanche, que les attaques israéliennes ont fait un million de déplacés.
- Crimes de guerre d’Israël contre Gaza et le Liban
LE LIBAN SOUS UN DÉLUGE DE BOMBES, UN MINISTRE ISRAÉLIEN APPELLE A RASER LE PAYS
En Israël, le Liban n’est pas considéré comme un pays souverain, mais comme une potentielle zone de guerre. Les dirigeants israéliens préfèrent parler de « front nord » que de considérer le Liban comme un voisin.
La semaine dernière, les services secrets israéliens ont lancé deux campagnes massives d’attentats terroristes au Liban, faisant exploser à distance des milliers de bipeurs et de talkies-walkies au milieu de la population. Ces opérations ont blessé des milliers de libanais et tué 30 personnes dont des enfants. Des centaines resteront mutilées à vie, les hôpitaux, surchargés, regorgent de civils avec des plaies au visage, notamment aux yeux.
Au delà des dommages physiques, l’impact psychologique est énorme : la population est terrifiée, se méfie des appareils connectés et a peur de sortir, craignant de nouvelles explosions. C’est typiquement l’effet d’un acte terroriste. Pourtant, les médias occidentaux se sont enthousiasmés, parlant d’une opération israélienne « ingénieuse » et « digne de James Bond ». Quiconque oserait utiliser les mêmes termes pour l’attaque du 7 octobre contre Israël, bien plus spectaculaire, irait en prison pour « apologie de terrorisme ».
Pendant deux nuits à partir de jeudi, l’armée israélienne a ensuite bombardé le sud Liban avec une intensité jamais vue depuis le 7 octobre. Israël revendique des « douzaines » de frappes, qui ont touchées de manière indiscriminée des dizaines de villages. En parallèle, le gouvernement fasciste israélien a multiplié les menaces, et déclaré que « le centre de gravité de la guerre s’était déplacé vers le nord » et qu’Israël était « entré dans une nouvelle phase de la guerre ». La capitale libanaise, Beyrouth, a elle aussi, de nouveau, été bombardée, notamment un immeuble résidentiel de la banlieue sud, accusé d’abriter une réunion du Hezbollah, faisant des dizaines de victimes, dont un enfant de 6 ans, Amal Al Durr.
Plus grave, le ministre israélien de l’Éducation, Yoav Kish, a menacé en direct à la télévision israélienne de rayer le Liban de la carte : « Il n’y a aucune différence entre le Hezbollah et le Liban. Le Liban sera totalement annihilé. Il cessera d’exister c’est ce que nous voulons. »
Israël ne s’arrêtera pas. Depuis des mois, les provocations contre le Liban et son peuple visent à provoquer une réaction du Hezbollah, qui justifierait l’invasion militaire du pays. L’organisation libanaise a pourtant fait savoir depuis 11 mois qu’elle ne souhaitait pas engager de conflit direct, ce qu’Israël la pousse à faire par des attaques répétées.
Après avoir rasé Gaza et massacré quasiment 10% de sa population, l’État colonial veut étendre la guerre. La popularité de Netanyahou, qui était au plus bas avant le 7 octobre, ne cesse de remonter depuis : plus la guerre dure et s’intensifie, plus le régime se consolide. Il n’a qu’une solution, la fuite en avant sans fin.
Israël est un Etat fasciste et messianique, animé par une pulsion de mort, seule à même de maintenir sa cohésion et de faire taire les oppositions internes. Ainsi, les sionistes religieux qui sont au gouvernement ne cachent plus leur projet de guerre sainte pour imposer un « grand Israël » inspiré des textes bibliques, qui passerait par l’annexion de territoires dans les pays voisins.
Le Liban, jadis pays ami de la France et aujourd’hui abandonné par un gouvernement Macron totalement aligné par les USA, est le prochain sur la liste.
- Crimes de guerre d’Israël contre Gaza et le Liban
Le Liban sous les bombes : le Hezbollah, alibi d’Israël
Le Hezbollah, faux-ami du peuple libanais et meilleur ennemi d’Israël : histoire
Le Liban est en danger de mort. Israël ne se contente pas de raser Gaza, elle lance désormais un déluge de feu sur son voisin du Nord, et a déjà provoqué la mort de 558 personnes dont 50 enfants depuis hier. Il ne fait aucun doute que l’État colonial va tuer plus de civils libanais en quelques heures que ne l’a fait le Hamas le 7 octobre, mais cette fois-ci dans une indifférence internationale générale.
Abandonné par l’Occident, le pays du cèdre est menacé d’extinction. Les Libanais deviennent peu à peu les nouvelles victimes de la rhétorique des États impérialistes visant à assimiler les factions armées du Hamas et du Hezbollah à tous les habitants de leur pays hôte. L’État libanais et ses citoyens ne serait pas différents du « parti de Dieu » mené par Hassan Nasrallah. Le ministre israélien de l’Éducation, Yoav Kish a par exemple déclaré à la télévision israélienne : « Il n’y a aucune différence entre le Hezbollah et le Liban. Le Liban sera totalement annihilé. Il cessera d’exister, c’est ce que nous voulons ».
Beaucoup de nos articles ont dénoncés le génocide et le terrorisme d’État du gouvernement Israélien et de son armée, mais il est également nécessaire de se pencher sur le rôle du Hezbollah dans les conflits qui meurtrissent le Liban depuis 1982, date de la création du parti, en réaction à une invasion israélienne.
Depuis le 8 octobre et l’ouverture d’un front de soutien à Gaza, jamais le risque d’une guerre totale n’a été aussi grand. Jamais depuis la guerre de 33 jours de 2006, à la suite de l’enlèvement de deux soldats israéliens, une invasion terrestre israélienne n’a été si proche.
Cette guerre, ne dissociant pas les victimes civiles des combattants, ne doit pas faire oublier la vraie nature du Hezbollah. Comme le dit si bien Anthony Samrani, rédacteur en chef de l’Orient-le Jour – principal journal libanais : « On ne peut pas fermer les yeux sur tous ses coups de force, sur toutes ces fois où Hassan Nasrallah a menacé de déclencher une guerre civile, sur tous les assassinats dans lesquels il est accusé – non sans raison – d’avoir joué un rôle majeur, sans parler de son implication probable dans l’importation et le stockage du nitrate d’ammonium qui a explosé le 4 août 2020. On ne peut pas non plus oublier que le sort des civils était le cadet de ses soucis quand il commettait les pires crimes de guerre pour permettre à son allié syrien de survivre ».
Le Hezbollah est responsable en partie de l’assassinat de Rafic Hariri, grande figure libanaise assassinée en 2005 pendant son mandat de premier ministre, car il s’opposait à l’occupation syrienne au Liban.
En kidnappant deux soldats Israéliens en 2006, le Hezbollah a précipité les Libanais dans une guerre avec Israël qui a fait plus de 1.200 morts, essentiellement des civils dont 30% d’enfants de moins de douze ans. Cette guerre a détruit toutes les grosses infrastructures de la capitale (aéroport, port, routes et ponts) et provoqué une marée noire près du stockage de pétrole de Beyrouth.
Lors de la révolution libanaise de 2019, c’est le Hezbollah qui a attaqué à coup de barre de fer les manifestants et qui est venu au secours de la classe corrompue et conspuée de dirigeants héréditaires du Liban. Le parti sert de bras armé de la répression, au Liban mais aussi en Syrie, où il a envoyé ses milices massacrer les révolutionnaires qui s’opposaient au tyran sanguinaire Bachar El Assad.
C’est également le Hezbollah qui a menacé et empêché le juge indépendant Tarek Bitar de mener à terme son enquête sur le port de Beyrouth, appelant ses partisans à manifester jusque devant la maison du juge. Ces manifestations armées ont donné lieu à un affrontement meurtrier le 14 octobre 2021, ravivant les souvenirs maudits d’une population éternellement meurtrie par les guerres fratricides.
Grâce à son processus de libanisation débuté après la fin de la guerre civile, le Hezbollah s’est infiltré et a tissé sa toile dans toutes les institutions de l’État libanais, à tel point que se débarrasser de lui semble désormais mission impossible. Le parti avait le meilleur des deux mondes, jouissant d’un pouvoir considérable en coulisse sans avoir à répondre publiquement de ses décisions. Le Hezbollah est en partie responsable du blocus parlementaire empêchant la nomination d’un président dont le siège est vacant depuis bientôt 2 ans.
En réponse à la défaillance de l’État, le Hezbollah renforce son emprise au sein des communautés chiites marginalisées, en comblant les lacunes laissées par des services publics inefficaces. Il fournit à ces populations des ressources et des services essentiels, en échange d’un soutien accru à son parti et à ses idéaux politiques. Chaque victime membre du Hezbollah est érigée en martyr, participant à la radicalisation des populations abreuvées d’une propagande qui s’auto-alimente tout au long du conflit. Le Hezbollah est une hydre à plus de 10.000 têtes.
Dans les fiefs du Hezbollah, l’État libanais est pratiquement absent. Ce sont les partisans du parti jaune et vert qui imposent leur autorité. De nombreux témoignages évoquent une milice nerveuse, prête à intervenir, enlevant et interrogeant systématiquement les étrangers qui auraient le malheur de s’y aventurer par erreur.
Pour finir, c’est le Hezbollah qui a ouvert un front de soutien, sans demander l’avis de personne à part celui de son tuteur Iranien, mettant en péril le destin des libanais-es, les plaçant à nouveau au bord de la guerre totale.
Tel un cancer, « le Hezbollah dévore le Liban de l’intérieur » estime L’Orient-Le jour. Le Hezbollah ainsi qu’Israël sont des menaces pour la souveraineté du Liban, même si elles sont loin d’être de même nature. Israël est un état terroriste. Né dans la mort et provoquant la mort. Le Hezbollah existe car Israël existe, et depuis 1982 ces deux entités se nourrissent l’une et l’autre dans une guerre continue propice à la propagande des deux côtés de la frontière.
Le Liban, pris entre deux feux, enfermé dans un étau mortifère, est-il condamné à vivre ou mourir avec le Hezbollah ?
- Crimes de guerre d’Israël contre Gaza et le Liban
Liban : extension du massacre colonial israélien
La popularité de Netanyahou, qui était au plus bas avant le 7 octobre, ne cesse de remonter depuis : plus la guerre dure et s’intensifie, plus le régime colonial se consolide.
Israël est un État fasciste et messianique, animé par une pulsion de mort, seule à même de maintenir sa cohésion et de faire taire les oppositions internes. Ainsi, il n’a qu’une solution, la fuite en avant et l’extension de la guerre : Gaza, la Cisjordanie, puis le Liban.
Depuis lundi, les bombardements lancés par Israël contre le Liban ont fait plus de 700 morts, la plupart civils, dont 50 enfants. Cela représentera bientôt autant de victimes civiles en quelques jours que la précédente guerre du Liban, en 2006, qui avait duré plusieurs semaines. Israël est en train d’appliquer la même logique qu’à Gaza.
Au total en un an, plus de 1500 personnes ont été tuées au Liban par les tirs israéliens, selon les autorités. Le Liban connaît sa période « la plus meurtrière en une génération », a affirmé l’ONU, ajoutant que le système de santé y est « complètement débordé ».
L’Organisation internationale pour les migrations évalue à plus 200.000 le nombre de déplacés au Liban depuis octobre 2023. Plus de 30.000 personnes, en grande majorité des Syriens, ont fui le Liban vers la Syrie au cours des dernières 72 heures, selon le Haut-Commissariat pour les réfugiés des Nations Unies. « Ils passent d’un pays en guerre à un pays plongé dans un conflit depuis 13 ans, un choix extrêmement difficile » explique le HCR. Par ailleurs, « 30.000 personnes sont privées d’accès à l’eau potable » dans l’est et le sud du Liban. Une crise humanitaire majeure est déjà en cours.
À celles et ceux qui justifient l’attaque du Liban par les tirs contre Israël, rappelons que depuis un an, Israël a tiré 3 fois plus de bombes sur le Liban que le Hezbollah sur Israël. À la grosse différence qu’Israël possède un « dôme de fer » qui intercepte les projectiles, alors que le Liban n’est pas protégé des armes ultra-sophistiquées et beaucoup plus puissantes envoyées par Israël.
L’ambassade de France au Liban a annoncé la mort d’une française de 87, après « l’effondrement d’un immeuble suite à une forte explosion survenue à proximité » dans un village libanais. Une formulation alambiquée pour ne pas dire : « tuée par un bombardement israélien ». La France réagira-t-elle à la mort d’une de ses ressortissantes ? Probablement pas. Pas plus qu’elle n’a réagi suite à la mort de français à Gaza, y compris un employé du consulat, ou suite aux bombardements contre ses bâtiments. Israël a tous les droits.
La doctrine exterminatrice israélienne a été inventée au Liban en 2006 : c’est la doctrine Dahiya. En « représailles » de tirs de roquettes, l’état-major israélien prônait l’usage disproportionné de la force en milieu urbain, sans aucune distinction entre cibles civiles et militaires dans un but de « dissuasion ». Un quartier densément peuplé de la banlieue sud de Beyrouh en a fait les frais : Dahieh ou Dahiya. Il y a eu des centaines de morts.
En octobre 2008, le général israélien Gadi Eizenkot avait expliqué à l’agence Reuters : « Ce qui est arrivé au quartier Dahiya de Beyrouth en 2006 arrivera à tous les villages qui servent de base à des tirs contre Israël. […] Nous ferons un usage de la force disproportionné [sur ces zones] et y causerons de grands dommages et destructions. De notre point de vue, il ne s’agit pas de villages civils, mais de bases militaires. […] Il ne s’agit pas d’une recommandation, mais d’un plan, et il a été approuvé. […] S’en prendre à la population est le seul moyen de retenir le Hezbollah ». 16 ans plus tard, c’est la même doctrine qui est toujours appliquée.
Les crimes contre l’humanité sont donc planifiés, assumés et théorisés depuis des années par l’armée israélienne. C’est dans cette même logique que Netanyahou déclare à présent, avec un cynisme infini dans un « message au peuple libanais », que le Hezbollah aurait caché « des roquettes dans vos salons et des missiles dans vos garages », et leur dit de quitter leurs domiciles sous peine d’être pulvérisés. Mais pour aller où ?
Le 27 septembre, Netanyahou a eu le culot d’aller faire un discours à l’ONU au moment même où son armée bombardait Beyrouth. Il a ainsi démontré que le droit international ne vaut plus rien aux yeux de ses dirigeants. Lors de cette allocution, une grande partie des représentants des pays des Nations Unis ont quitté la salle, montrant une nouvelle fois l’isolement de l’État colonial sur la scène internationale. Mais tant qu’il reste couvert par les USA, il peut continuer.
Enfin, le régime israélien envisage d’envahir le Liban par voie terrestre. Le chef d’état-major israélien a expliqué à ses troupes : « Vous entendez les jets au-dessus de votre tête ; nous avons frappé toute la journée. Il s’agit à la fois de préparer le terrain pour votre éventuelle entrée et de continuer à dégrader le Hezbollah ». Bombarder puis envahir : la même stratégie qu’à Gaza.
« Nous essaierons de faire aussi court que possible » a déclaré un responsable militaire à des journalistes, sous couvert d’anonymat. « Je pense que nous nous y préparons tous les jours, et il est certain que nous disposons de ce moyen ». Et Netanyahou a dit qu’il fallait « continuer d’utiliser la force ».
L’Occident laissera-t-il encore l’État colonial semer la mort au delà de ses frontières, où s’opposera-t-il enfin à son gouvernement hors contrôle ?
(posts de Contre Attaque)
Guerre d’Israël contre le Liban : racisme et indécence dans le traitement médiatique occidental
Guerre d’Israël contre le Liban : racisme et indécence dans le traitement médiatique occidental
En tant qu’instruments de construction d’une représentation de la réalité et de diffusion massive de cette représentation, les médias occidentaux participent plus que toute autre institution à imposer des principes de vision racistes du monde.
À partir de son expérience personnelle de femme libanaise qui assiste depuis le Canada à une guerre contre son pays, l’écrivaine Lina Mounzer relate la violence de ce racisme, ainsi que le gouffre entre le narratif spontanément pro-israélien qui domine les médias occidentaux et la réalité d’une guerre qui oppose les populations arabes de l’Orient à un État colonial : Israël.
Depuis sa création, celui-ci déploie une violence à tendance génocidaire visant à annihiler toute tentative de résistance à son projet d’effacement-remplacement de la Palestine.
DIVERS
- Le site Safran de Besançon ciblé par la campagne « Boycott, Désinvestissement, Sanction » - Ce lundi 9 septembre à l’aube, Gérald prend son service sur un site « Safran » de Besançon. Mais rapidement, il remarque de nombreux graffitis apparus sur la façade. « Free Palestine » et « non à la guerre » ont été notamment inscrits à la bombe, alors que l’entrée principale fut maculée de peinture rouge symbolisant le sang des populations suppliciées. Le message est explicite, les dégâts assez conséquents. Une plainte pénale a été déposée alors que trois suspect·e·s sont désormais recherché·e·s, mais la marque a décidé de s’abstenir de toute communication.
- Liban : « Après le massacre de Gaza, on a peur que ce soit notre tour » - Le Liban ploie sous les bombardements israéliens. Reporterre s’est entretenu avec un paysan d’une ferme agroécologique, préservée des frappes. Il raconte la peur au quotidien, l’exode massif et le risque de pénurie alimentaire. (...) n a le sentiment qu’après le massacre de Gaza, c’est notre tour. Cela fait des années que des innocents sont massacrés, mais là, ça dépasse l’entendement. Comment un gouvernement génocidaire peut-il agir ainsi sans que personne ne l’arrête ? Il y a un fort ressentiment contre toute la communauté internationale. Que fout l’Occident, et les Américains surtout ? Voir des gens en costard adresser de vagues messages diplomatiques pendant que l’on voit ses proches mourir, ça rend dingue.
Il y a beaucoup de communautés qui n’aiment pas le Hezbollah mais ce que l’on voit, là, c’est qu’on se fait massacrer par un ennemi extérieur, et ça fait soixante-dix ans que ça dure, d’une manière ou d’une autre. Quand on voit que les 40 000 morts à Gaza n’ont pas suscité de réaction, on a peu d’illusion sur notre sort.
Il y a une hypocrisie et un cynisme dégueulasses, quand on sait que beaucoup de pays occidentaux fournissent des armes à Israël [dont des munitions létales envoyées par la France, selon une enquête de Disclose]. Tout cela se fait dans la continuité du travail d’occupation coloniale, dans un grand continuum colonial de l’Occident. J’aimerais que ces gens m’expliquent où s’arrête l’humanité pour eux, pendant que des enfants meurent tous les jours ici.