Paradoxalement, malgré l’actuelle situation pourrie, d’énormes ouvertures sont possibles, pour peu que, notamment, le nombre, l’enthousiasme, les idées, la fraternité, la détermination soient là.
Voici des perspectives à tenir : faire échec aux chantages du capitalisme (UE, marchés financiers, multinationales, lobbies...), s’opposer aux actions antisociales, xénophobes et liberticides de l’extrême droite & co, batailler pour une application pleine et entière du programme du NFP (et pousser fort pour le dépasser, s’affranchir vraient du système en place, porter de vraies ruptures radicales), s’attaquer aux structures du capitalisme en révolutionnant le sens du « progrès », les formes de la propriété, les modes de décision et de gestion publics et privés, instaurer et pratiquer la démocratie réelle partout (éducation, politique, activités productives)...
Pour ça, il faut donc des renforts nombreux et déterminés, actifs au quotidien et sur la durée. Qui sera présent.e ?
Un moment historique
Un moment historique
Nous sommes dans l’un de ces moments historiques où il faut s’efforcer de parler clair et bref. D’où les cinq thèses qui suivent :
1. Depuis le 9 juin, 21h et quelques, les bavardages sur le sens à donner au « coup élyséen » se sont multipliés sans que l’une des interprétations possibles soit simplement indiquée : c’est en (in)digne « fondé de pouvoir du capital » que Macron a choisi la dissolution dans le but, délibéré, d’ouvrir les portes du pouvoir à l’extrême droite. Depuis des années que nous vivons, non plus en démocratie, mais en démocrature, nous savons bien que la caste dirigeante a besoin d’un État toujours plus fort, autoritaire, violent pour faire perdurer un capitalisme productiviste sans justice et sans limite. Voilà l’essentiel à retenir de la « surprise du chef », le reste n’étant le plus souvent que simagrées, écrans de fumée, égarements volontaires ou involontaires des esprits dans le commentaire de la politicaillerie.
2. Il importe également de faire preuve de lucidité sur le sens à donner au vote RN. Il n’est plus, loin s’en faut, un vote sanction, uniquement protestataire, que certains s’entêtent toujours à invoquer. Sous les effets dévastateurs des politiques néolibérales, à cause des calculs politiciens de Mitterrand à Macron, plus récemment attisée par les médias de type bolloréen, l’extrême droite n’a cessé depuis 40 ans d’infuser dans la société française au point qu’elle a – pour l’instant ! – gagné la bataille idéologique, culturelle. Grâce, entre autres, à ces trois leviers-clés : la (fausse) promesse sociale, le goût de l’Ordre et du chef, l’étranger bouc-émissaire. Le tryptique s’applique d’ailleurs à bien d’autres pays.
3. C’est dire que, quoi qu’il advienne au soir du 7 juillet, la reconquête des mentalités perdues va être rude, longue. Elle exigera d’abord bien autre chose que ces slogans d’opposition au FN qui ont servi de « prêt à (ne pas) penser » à tant de collectifs, manifs ou colloques. On ne convainc pas « contre », c’est-à-dire en demeurant sur le terrain de l’adversaire, on doit toujours s’efforcer de réunir « pour », en inventant un présent, un avenir souhaitables, désirables, atteignables. De même il ne suffira pas d’aligner « les propositions concrètes », d’allonger « les programmes-catalogues » censés tenir lieu de politique. La politique, même sous le capitalisme, n’est pas un inventaire de propriété : elle est un projet de vie et de société, un récit général, où se mêlent forcément raison et passion. Ces remarques valent aussi, soit dit en passant, pour l’action syndicale.
4. Il faut, quelles que soient les critiques qu’on puisse lui adresser, se féliciter de la création du Nouveau Front Populaire. C’était, dans le moment historique, la seule option possible et lui avoir donné naissance en 4 jours (+ les nuits !) représente une incontestable prouesse qui devrait rester dans l’Histoire. Si le NFP ne remet pas en question les structures de la société capitaliste, il vise à rééquilibrer le rapport de force Capital-Travail, et il affiche une prise en compte ô combien urgente et salutaire de la triple question sociale, écologique et démocratique. Il constitue donc, au delà du fameux « barraaaaaaage » (1), un choix alternatif au projet de l’extrême droite et, cerise sur le gâteau, il devrait « en même temps » accélérer l’effondrement du bloc macroniste.
5. Il importe enfin de se préparer à des temps qui pourraient être bouillonnants. Quelle que soit l’issue des élections, les motifs de révolte et de mobilisation sont là depuis longtemps et ils vont continuer à se manifester, avec sans doute plus de profondeur et d’acuité qu’auparavant du fait même de cette énième « crise ». Faire échec au chantage des « grands argentiers » (UE, marchés financiers, etc.), s’opposer aux réformes antisociales, xénophobes et liberticides de l’extrême droite et consorts, batailler pour une application pleine et entière du programme du NFP, s’attaquer aux structures même du capitalisme productiviste en révolutionnant le sens du « progrès », les formes de la propriété, les modes de décision et de gestion publics et privés, voilà, entre autres, de quoi s’engager et nourrir d’autres moments historiques. Pour aider au rapport de force, pour reprendre nos vies en main et décider ensemble des moyens et des fins de l’action collective, il serait d’ailleurs bien venu de créer enfin la CGG, la Caisse de grève générale…(2)
(notes et autres articles sur https://www.lantivol.com/2024/06/un-moment-historique.html )
- Front Populaire « d’en bas » : Virer le capitalisme et les gouvernements, on n’a pas (assez) essayé !
Du RN, du Nouveau Front Populaire et de la clarification d’un clivage historique
Du RN, du Nouveau Front Populaire et de la clarification d’un clivage historique - Comment comprendre la reconfiguration politique en cours ? En réaction et rebond aux discussions qui vont bon train dans nos pages et nos rencontres, un ami nous a transmis cet excellent article. Il y est question de la dislocation de l’extrême centre, de la fébrilité voire du mirage d’une gauche ressuscitée et de la superficialité du Bardellisme. Reste l’option du tout pour tous, seul à même de trancher.
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De l’autre côté, il y a le camp du vague socialisme du Nouveau Front Populaire. Structurellement, et sans prendre en compte les inévitables trahisons à venir, le NFP ne pourra mettre en place ses réformes, sans être parallèlement porté par un mouvement quasi-insurrectionnel dans la rue et dans les entreprises. Premièrement, s’il espère être à la hauteur du moment historique, il devrait aller au rapport de force avec un patronat qui n’acceptera que très difficilement de donner quelques miettes. Deuxièmement, il devra s’opposer frontalement et de manière transnationale à des institutions européennes (Commission Européenne et Banque Centrale Européenne) pour qui la stabilité monétaire et la compression salariale incarnent les deux conditions sine qua non de leur projet politico-administratif. Enfin, troisièmement, cette alliance électorale de circonstance devra réussir à ne plus soumettre la vista politique de ses dirigeants les plus réformistes aux écrans de fumées de réseaux financiers transnationaux qui n’hésiteront pas à se retirer pour aller se fixer là où les jours sont meilleurs pour leurs critères d’attractivité. L’aventure semble donc bien difficile, mais, inévitablement, elle s’avérera tragi-comique si la percée d’une position qui replacera le conflit au centre de l’agir politique n’émerge pas au sein de cette alliance de tous les contraires.
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Plutôt Hitler que le Front Populaire ??
Plutôt Hitler que le Front Populaire ??
Le ralliement de l’ancien « chasseur de criminels nazis » Serge Klarsfeld aux héritiers de Vichy et de l’OAS rappelle ce qui s’est passé en France juste avant la Deuxième Guerre Mondiale. En pleine crise sociale et idéologique, le patronat, les partis politiques de droite et de nombreux intellectuels avaient soutenu le nazisme comme « solution ». Et beaucoup avaient poussé jusqu’au bout la collaboration en participant plus tard activement à la « Solution finale ».
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Il y a de quoi être stupéfait devant le silence qui a suivi de telles déclarations, montrant par là qu’après l’antisémitisme, c’est l’islamophobie qui est devenue le dénominateur commun de toutes les idéologies de haine et d’exclusion.
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Ce négationnisme a beaucoup plu au dirigeant brésilien Jaïr Bolsonaro qui a déclaré à la sortie d’une visite au « Mémorial de l’Holocauste » (Yad Vashem) à Jérusalem « qu’il n’y avait aucun doute sur le fait que le nazisme était un mouvement de gauche ».
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Cette nouvelle définition obscène de l’antisémitisme a été adoptée par les dirigeants libéraux, conservateurs et néofascistes. Israël est devenu un modèle pour les dirigeants occidentaux et les partis racistes. C’est un exemple de reconquête coloniale, de répression et d’enfermement contre les populations réputées dangereuses, un modèle de technologie de pointe. Les « Chrétiens sionistes » qui sont des antisémites et qui pensent que les Juifs qui ne se convertiraient pas à « la vraie foi » doivent disparaître ont financé la plupart des colonies de Cisjordanie.
L’antisémitisme racial a frappé par le passé des Juifs considérés comme des « parias asiatiques inassimilables en Europe ». Le sionisme, dès l’époque de Theodor Herzl, s’était appuyé sur les antisémites avec qui les sionistes partageaient l’idée que les Juifs devaient quitter l’Europe. Le sionisme a donc entrepris de transformer les Juifs en colons européens en Asie. Dénoncer cette colonisation, les nettoyages ethniques et les massacres qu’elle a entraînés n’a rien à voir avec de l’antisémitisme.
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Le ralliement de Serge Klarsfeld aux néofascistes a donc des racines anciennes. Les Français juifs doivent comprendre qu’une telle démarche n’est pas seulement immorale. Elle est suicidaire. Et ceux qui accusent la gauche d’antisémitisme doivent se souvenir que, quand les Juifs se battaient pour leur émancipation en tant que minorité opprimée, ils se battaient aussi, avec la gauche, pour l’émancipation de l’humanité. Rien à voir avec la complicité affichée de Klarsfeld avec des racistes obsessionnels.
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LES MÉDIAS ONT RÉUSSI A INVERSER LE BARRAGE
71% de l’électorat macroniste veut faire barrage à la gauche -
Macron et ses fans doivent l’intégralité de leur succès au « vote barrage ». C’est uniquement parce que Macron était au second tour face à Le Pen qu’il a réussi, par deux fois, à imposer le chantage au « barrage républicain », et à conquérir le pouvoir. Deux élections volées, alors qu’à chaque fois, la gauche avait frôlé le second tour. Et à chaque fois, c’est grâce à l’électorat de gauche que Macron l’a emporté, avant d’appliquer un programme néolibéral, autoritaire et raciste.
Ce « barrage » ne sera pas récompensé. Pire, il s’est totalement renversé. Un sondage Odoxa paru ce jour mesure que « 71 % des sympathisants Renaissance sont prêts à faire barrage au Nouveau Front Populaire ». 7 macronistes sur 10 voteront pour l’extrême droite plutôt que pour la gauche. Chez les sympathisants LR 77 % déclarent vouloir faire barrage au Front Populaire.
Devinez qui sont ces électeurs ? Les plus de 65 ans. En 2022, c’est la seule catégorie d’âge qui a plébiscité Macron et voté à près de 80% pour la droite et l’extrême droite. A contrario, les jeunes n’ont quasiment pas voté Macron. Maintenant, c’est ce pôle de vieux macronistes qui veut absolument empêcher la gauche de barrer la route au fascisme. C’est eux qui feront basculer l’élection dans un sens ou dans l’autre.
Les historiens du futur décriront probablement cette génération comme l’une des pires de l’histoire contemporaine. Génération Mai 68 et Mitterrand, amour libre et plein emploi, baisse du temps de travail et droit sociaux, grosses retraites et vacances à Bali. Et en fin de vie : un régime autoritaire, ultra-libéral et militariste en cadeau pour leurs petits enfants, le tout sur une planète bousillée.
En 2002, le « barrage républicain » avait permis au président sortant et très impopulaire Jacques Chirac, de triompher avec 82 % des voix. Le grand méchant, et à juste titre, c’était Jean-Marie Le Pen. En 2002, tous les médias rappelaient que le FN avait été fondé par les nazis, et évoquaient le passé de tortionnaire et de pétainiste de Le Pen. Aujourd’hui, c’est interdit, tout est fait pour normaliser l’extrême droite.
Les médias ont réussi à inverser le « barrage » : il n’est plus contre les fascistes, il est contre la gauche. Selon le même sondage, 47 % des français interrogés se disent prêts à faire barrage au Nouveau Front Populaire et seulement 41 % pour le RN. « Le Rassemblement national est la formation politique la moins exposée à la stratégie du vote de barrage » explique cette étude.
« Avec 68% d’opinions défavorables Jean-Luc Mélenchon devient la personnalité politique suscitant le plus de rejet » poursuivent les sondeurs. Le renversement est complet. Le bourrage de crâne et les mensonges répétés des milliers de fois tous les jours sur toutes les antennes ont fini par fonctionner.
Dès le mois d’avril 2021, le philosophe Frédéric Lordon expliquait : « Mélenchon est celui qui fait l’objet du traitement de défaveur le plus appuyé de la totalité des médias mainstream. Il est l’objet d’un déferlement de détestation proprement viscéral. On lui choisit toujours la photo la plus désobligeante, on lui déforme ses propos. Au moindre écart de conduite ou de langage, il en a pour 3 jours. […] Je l’ai écrit il y a des années : cette connerie du front républicain pourrait se donner une nouvelle occurrence en se reformant contre Mélenchon. Je suis prêt à parier que Mélenchon contre Le Pen […} il se pourrait qu’un front républicain se reconstitue mais contre Mélenchon ». Nous y sommes.
S’il reste un maigre espoir, saisissez le : d’ici dimanche, allez parler à vos parents et vos grand-parents intoxiqués par BFM et Cnews. Dissuadez les d’aller élire les fascistes ou les fascisateurs, ou d’aller voter tout court. Proposez leur de partir à la plage plutôt que de transformer notre avenir en enfer.
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NAZISME DÉCOMPLEXÉ DANS UNE COMPAGNIE DE CRS
Antisémitisme d’État : plusieurs policiers hitlériens protégés par leur hiérarchie -
Alors que les médias brandissent l’antisémitisme quotidiennement pour diffamer les personnes qui soutiennent la Palestine, l’antisémitisme historique, celui qui a mené au génocide durant la seconde guerre mondiale, est bien présent au sein des forces de l’ordre.
Ce mercredi 26 juin, le Canard Enchainé révèle des photomontages racistes et antisémites partagés par l’unité CRS 4 sur leur boucle WhatsApp.
On y voit un photomontage d’Adolf Hitler à l’Élysée avec une citation inventée : « Sortons du nucléaire et repassons tous au gaz. » La photo d’une embarcation de réfugiés qui fait naufrage avec le titre « Petit Chavire » et la légende « avec des vrais morceaux de migrants dedans ». Une photo où la compagnie de CRS prend la pause avec Marion Maréchal, alors que les policiers sont chargés de sécuriser un meeting de Zemmour. Voilà ce que montre l’hebdomadaire en précisant : « Et on vous épargne le pire… ». Les forces de l’ordre sont le bras armé de l’extrême droite.
La compagnie de CRS 4, basée au château de Pomponne à Lagny-sur-Marne, un palais du XVII° siècle – il paraît que la police manque de moyens et que ses locaux sont vétustes, mais ces CRS vivent dans un magnifique bâtiment historique – est gangrénée depuis des années par le racisme et l’antisémitisme décomplexé.
Le capitaine de la brigade, L. B., « ne cachait pas sa nostalgie du IIIe Reich et son amour pour Jean-Marie Le Pen », écrit le Canard Enchainé, et la conversation WhatsApp qu’il animait un « déversoir à la haine raciste et antisémite ».
Une enquête de l’IGPN a bien été ouverte, mais pas contre les CRS nazis … La police des polices a enquêté contre le chef de l’unité qui avait recadré la compagnie en leur rappelant « les bases de la neutralité républicaine ». » Depuis, il a été « mis sur la touche ». Et à l’inverse, le capitaine de cette brigade fascinée par Hitler a été promu !
Dans cette même brigade, le commandant avait également été mis en cause pour « détournement de fonds public » : il touchait des primes indues, jouait au golf sur ses heures de travail et détournait du matériel, y compris des armes. A cela s’ajoute la tentative de suicide d’une employée handicapée, pour cause d’ambiance délétère dans le service. Plusieurs plaintes ont aussi été déposées par des policiers antillais ou d’origine étrangère, « victimes d’un déchaînement raciste ».
Et c’est à cette profession que le gouvernement rappelle quotidiennement son soutien total et sa confiance absolue, et qui est lourdement armée avec la consigne de maintenir l’ordre.
Cette affaire en rappelle une autre. En 2014, « l’inspection technique de la direction centrale des CRS » découvre lors d’une visite dans une compagnie un insigne nazi, celui d’une Panzerdivision de la SS qui a sévi pendant la Seconde Guerre mondiale, sur le casque d’un agent. Les faits sont consignés dans un « rapport d’enquête ». Le CRS fan du Troisième Reich se justifie ainsi : « Je suis amateur de matériel militaire de cette époque » et « le meilleur matériel était du côté allemand ».
Dans la compagnie, une policière d’origine maghrébine, Inès, dénonce des humiliations sexistes et racistes : ses collègues refusaient de lui serrer la main, de la saluer ou même de lui adresser la parole. Les insultes se succèdent : « pétasse », « grosse pute »… Elle entend aussi des propos gravement antisémites.
En 2020, le CRS néo-nazi est promu brigadier-chef par un arrêté signé par le grand chef de la police nationale, Frédéric Veaux. À l’inverse, les deux agents qui avaient dénoncé le CRS fan de SS ont été persécutés. « Le principal témoin de ces agissements qui les a dénoncés par voie d’attestations, a été mis à l’écart » par « punition ». Interrogé 6 ans plus tard, en 2020, il ne souhaitait plus s’exprimer. Quant à Inès, elle a été brisée : « J’ai dénoncé le sexisme, le racisme, et moi, du coup, je n’ai plus de carrière. On se dit que quand on est victime ou témoin de faits répréhensibles dans la police, il vaut mieux se taire ou se barrer. Lui, ses idées resteront, malheureusement ».
Autre affaire : le 2 octobre 2023, dans l’école de police d’Oissel en Normandie, un futur policier se promenait avec le livre Mein Kampf, le manifeste d’Adolf Hitler, lors d’une formation sur le racisme dispensée aux policiers par la LICRA. Une provocation fasciste. Ses collègues confiaient : « il a une bonne réputation de facho ».
Pourtant, quelques semaines plus tard, l’élève qui a validé sa formation recevait les honneurs : le 17 novembre, le sous-préfet lui remet son diplôme de police avec la carte du « meilleur élève ».
Dernier cas. En 2023, Libération publiait une enquête sur un policier de la BRAV nommé Jordan, un nazi, qui collectionne les symboles du Troisième Reich, appelle Hitler « tonton », partage des contenus antisémites. Il est même fasciné par la section SS Charlemagne, les volontaires français fanatiques engagés chez les nazis. Par ailleurs, Jordan consommait de la cocaïne et dealait des produits dopants à ses collègues, et a été mis en cause pour des violences sexistes et sexuelles. Il n’avait jamais été inquiété par sa hiérarchie.
Cela fait système : des policiers fascistes sont impunis voire promus, et les rares qui les dénoncent sont exclus. L’édifice policier est intégralement gangrené et contrôlé par l’extrême droite, et compte dans ses rangs d’authentiques nazis.
Puisque que le sujet de l’antisémitisme préoccupe tellement les médias, au point qu’ils en voient là où il n’y en a pas, on imagine qu’ils vont parler et enquêter sans relâche sur ces policiers hitlériens. A moins que ... toutes ces accusations n’aient été qu’un prétexte pour diffamer la gauche. Et qu’en réalité, tout ce petit monde de chroniqueurs et de politiciens se moque éperdument de la présence d’antisémites violents au sein des forces de répression française ...
(posts de Contre Attaque)
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DIVERS
- Juliette Rousseau : « La fracture entre la gauche et les ruralités est quasiment totale » - « Les ruralités sont un espace que la gauche ne pense pas, qui ne l’intéresse pas », écrit la militante bretonne Juliette Rousseau. Elle pourrait pourtant s’inspirer des pratiques de « ploucs » pour stopper le RN.
(...) La fracture entre la gauche et les ruralités est immense, quasiment totale. Même dans les rares campagnes qui avaient été historiquement de gauche, comme les Côtes-d’Armor, ancien fief communiste, ou bien la Loire-Atlantique, berceau des paysans travailleurs et de la lutte contre l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, le Rassemblement national arrive désormais en tête. Pourtant, cette rupture n’est pas nouvelle, je crois qu’elle est d’ailleurs à mettre au compte des multiples responsabilités de notre camp politique dans la situation actuelle. Par « la gauche », j’entends autant celle des partis politiques, que celle de la production intellectuelle, théorique, ou même culturelle. Les ruralités sont, depuis trop longtemps, un espace qu’elle ne pense pas, qui ne l’intéresse pas. (...) La gauche française — supposément le camp de l’émancipation —, porte une responsabilité historique vis-à-vis de l’aliénation des milieux ruraux : pour elle, sauf rares exceptions, ils sont restés avant tout des lieux à éduquer, à sauver d’eux-mêmes. Elle n’a pas su penser ni défendre l’émancipation en dehors du cadre de l’assimilation à l’urbain, lui-même perçu comme la forme aboutie de la modernité. Aujourd’hui encore, comme le rappelle la géographe Valérie Jousseaume, la ruralité reste majoritairement perçue comme une forme dégradée de l’urbain. (...) Paradoxalement, si cela ne fait pas des ruraux des électeurs de gauche, je pense que la gauche gagnerait à s’en inspirer. J’ai toujours cru à la vie partagée, au fait de se rencontrer, de s’organiser avec celles et ceux qui nous sont proches géographiquement. C’est aussi un truc de plouc, de ceux que j’ai envie de me réapproprier pour les revendiquer. Les sciences sociales le désignent par l’expression « effet de lieu », c’est-à-dire une interdépendance et une interconnaissance profondes, liées à un lieu partagé.
(...) De la ruralité que je connais, j’aime les pratiques d’autonomie, de solidarité, et la défiance vis-à-vis de l’État, comme vis-à-vis des villes ou de ceux qui prétendent nous représenter sans jamais chercher à nous connaître ni nous traiter en égaux. Ces éléments peuvent poser les bases d’un tout autre projet politique. Cela va demander un travail de longue haleine, ainsi que l’instauration d’un rapport de force, tant vis-à-vis de l’extrême droite et de ses idées, que de la gauche et de ses impensés. - Fascisme ordinaire et l’impossible retour à Ithaque - Il y a un grand appel à l’ordre sous le ciel, la situation est loin d’être excellente. Le « signifiant vide » est un signifiant flottant qui prend son importance à tel moment précis et agrège les colères. Ça peut être l’augmentation du prix de l’essence, ça peut-être ceci ou cela. Autour du signifiant vide peut s’enclencher une « fête ontologique ». Mais il est difficile à entrevoir comment construire une contre-hégémonie par rapport à ceux qui nous gouvernent et détruisent nos vies. (...) Le fascisme, cela ne vient pas par un coup de tonnerre ou une foudre, c’est tout un processus. Parfois il progresse en franchissant lentement des seuils, parfois brusquement en appuyant sur l’accélérateur. Entre les technocrates libéraux et l’autoritarisme sans tabou, nous n’aurons pas l’un ou l’autre, nous avons les deux.
- Contre toute attente - Ne pas jouer au poker avec le fascisme
- Nos luttes, la grève pour éteindre le péril d’extrême-droite et mettre une claque à Macron et sa politique ! - Ne voulant pas résumer la démocratie au seul vote, les syndicats de l’Union Locale CGT de Nancy ont décidé d’une motion, vendredi 21 juin.
- Sur le rôle des urnes ... Lettre ouverte aux anarchistes - Face à l’appel de groupes autonomes amis à ne pas voter le 30 juin, j’ai besoin, à titre personnel et à titre de possibilité de réflexion collective, de formuler une autre analyse. J’espère qu’elle nourrira un débat qui évoluera et aidera toutes les personnes qui refusent, contestent ou combattent l’existence et l’autorité de l’État à être plus lucides face à l’évolution de cette situation de merde, et à rester unis pour rendre un idéal anarchiste possible un jour, quels que soit nos choix individuels devant le bureau de vote dans quelques jours.
- « Relents antisémites » : une candidate Front populaire porte plainte contre Béchu}
- Le fascisme n’est pas le contraire de la démocratie - À mesure que s’effondrent toutes les formes désirables de la réalité apparaît le monde dans ce qu’il a de plus détestable, de plus nu aussi : s’éclaircissent ainsi les structures véritables qui régissent ces jours. Quand les masques tombent, on voit la peau décharnée et sur les lèvres, les mots là où ils naissent, la salive se former avant les mots, et le sens se réduit à du crachat jeté sur nous. La réalité s’offre éclatante de vérité : c’est le drame et c’est la chance de ces jours.
- « Le RN sape les avancées sanitaires et environnementales » - Remettant en cause les avancées pour l’environnement et la santé, le Rassemblement national constitue une menace pour les générations futures, écrit l’autrice de cette tribune.
- Front Populaire « d’en bas » : Virer le capitalisme et les gouvernements, on n’a pas (assez) essayé !