Etat et capitalistes font pression sur les solidaires qui ont comblé les graves lacunes du gouvernement lors du confinement

Pour les puissants, les formes d’autonomie et d’auto-organisation restent des ennemis à abattre

mardi 30 juin 2020, par Auteurs divers.

Retour sur les dénigrements et attaques qu’on subit des personnes solidaires alors qu’elles ont pallié aux criminelles carences de l’Etat et du gouvernement en matière de masques et de protection lors de la pandémie covid-19.
L’Etat et les industriels, quels que soient leurs erreurs, actions délétères et manquements, reviennent toujours sur le devant de la scène pour que leur pouvoir et dominations demeurent et ne soient pas contestés.
Pour eux, l’autonomie et l’auto-organisation sont des ennemis jurés de leur toute puissance centralisée.

"J’ai produit et DONNÉ plus de 1100 visières ces deux derniers mois. Et voilà comment ce gouvernement nous remercie... des menaces de poursuites...

D’un côté je comprends qu’à un moment une fois l’urgence immédiate passée il est logique que des industriels avec des presses à injecter prennent le relais de milliers de bénévoles qui ont dans l’urgence équipé nos soignants.
On passe de 1/4 h par visière avec une imprimante à plusieurs visières par seconde avec une presse à injecter...

Ce qui me révolte en tant que Maker c’est la manière de faire :
Pas un merci pour les centaines d’heures et les nuits passées à faire des visières voire l’argent dépensé pour acheter des matériaux... rien...

Au lieu de cela on nous présente comme des délinquants coupables de concurrence déloyale et de travail déguisé et on nous menace de poursuites....

Pas mal pour ceux qui ont sué sang et eau pour équiper dans l’urgence les soignants fin mars / début avril quand ce gouvernement était incapable de leur fournir le minimum d’équipements de protection.

Ce qui est drôle dans l’histoire c’est que les demandes venaient pour bonne part de services public... Hôpitaux, gendarmerie, police, pompiers, mairie...etc...

Conclusion :
si être généreux et solidaire est répréhensible j’arrête immédiatement de produire et donner des visières.
J’en suis très triste mais j’ai assez de soucis à traiter pour ne pas y ajouter un procès.
Les hôpitaux et autres services publics pourront maintenant acheter à prix d’or les visières dont ils ont besoin."

(source)

Etat et capitalistes font pression sur les solidaires qui ont comblé les graves lacunes du gouvernement lors du confinement

QUAND LES INDUSTRIELS ONT INVENTE LE LAVABLE...MAIS JETABLE QUANDME.. ◄

Vous avez probablement vu que les masques cousus ET vendus devront obligatoirement à l’avenir être homologués et porter mention du nombre de lavages qu’ils peuvent supporter.
Vous avez peut-être également lu un article très relayé actuellement qui prétend qu’un masque fabriqué artisanalement ne supporterait pas plus de 2 à 5 lavages.
De quoi désespérer vu le travail que nous nous donnons actuellement. Plusieurs parmi vous nous ont interpellées à ce sujet. Nous souhaitions donc partager avec vous nos réflexions à ce sujet.

Selon un article sur France 3, les masques « maison » ne supporterait pas plus de 5 lavages.
Et après ? Après, les fibres des tissus subiraient un rétrécissement extraordinaire (l’inverse du phénomène du haricot magique en quelque sorte) qui les rendrait irrespirables.
Rassurez-vous - nous dit-on - ce n’est pas dangereux (ouf !), mais vous le sentirez vite, vous étoufferez dans votre masque.
Stupeur.

J’ai beaucoup réfléchi à cet article et essayé de prendre un bon pas de recul pour en analyser les arguments.
La méthode m’a parue formidablement travaillée et géniale, je vais tâcher d’expliquer en quoi.

Quand on porte un masque (neuf - pas encore « rétrécit » par les méchants lavages), franchement, on « étouffe » un peu dedans. C’est-à-dire qu’on respire normalement, on a assez d’air, mais il ne faut pas se mentir, c’est désagréable d’avoir ce truc. Les élastiques glissent, tirent un peu sur les oreilles, ça gratouille mais faut pas toucher, et puis le tissu s’approche du visage quand on inspire donc c’est gênant, ça donne l’impression qu’on n’est pas libre de respirer « normalement » et d’ailleurs en réalité c’est un peu le but puisqu’on cherche à filtrer l’air sortant mais aussi entrant.
Même le masque le mieux fait du monde produit une gêne à la respiration car c’est sa vocation non pas 1re mais consécutive en quelque sorte.

Le coup de génie de l’article sur la durée de vie des masques maison c’est d’angoisser les gens en leur disant que leurs masques ont une durée de vie ultra courte et de leur dire « mais vous allez le sentir ! Ce sera irrespirable ! Jetez le sans plus y penser alors (en le mettant avant dans un sac plastique parce que... et ! Certains avaient réussi à les interdire dans les magasins, si on pouvait en réintroduire l’usage au passage...) ».

Je m’égare, donc je reprends :

Le coup de génie, c’est de stresser un max les gens qui vont être obligés de porter des masques par nature « étouffants » et inconfortables et de leur dire qu’il faut qu’ils soient attentifs à cette sensation de gêne : alors je ne sais pas pour vous mais de mon côté, si je me met en tête qu’à un moment je vais étouffer dans mon masque et qu’il faut bien que je sois attentive à ces signaux parce qu’ils sont importants (voire graves) : ça y est j’étouffe.
Surtout que mon tissu je l’ai lavé avant de le coudre. Pis que le masque je l’ai lavé avant de le porter. Hop. Déjà 2 lavages.
Encore jamais porté mon masque est presque fichu.
Et puis plus j’y pense, plus j’étouffe.
Et là, j’étouffe plus ou moins qu’au début ?
Plus je me pose cette question, plus mon masque est irrespirable.
Hop. Je le jette et j’en achète un autre.

Il faut dire que pour un industriel, le fait que les gens puissent se coudre relativement facilement des masques avec de la matière qu’ils ont peut-être même déjà chez eux, c’est un vrai manque à gagner.

L’homologation en soi pose d’ailleurs question parce ces masques, on nous a rabâché qu’ils ne servent à rien (des journalistes les appellent les MQR, Mieux Que Rien... peut-on imaginer manière d’en parler plus dévalorisante ?). Maintenant, il ne faudrait quand même pas sortir sans.

Cependant ces masques n’ont pas un usage médical rappelons le... du coup ils ont un usage « grand public », ce qui ne veut strictement rien dire, le « grand public » n’est pas un usage.

Mais comme ils ne protègent de rien... en tous cas, qu’on puisse garantir vraiment - à quoi sert-il de les homologuer ?
Votre masque, qu’on ne peut pas vous garantir qu’il serve à protéger qui que ce soit du coronavirus - d’ailleurs les soignants ne doivent pas les porter - n’est quand même plus garanti après 5 lavages.

Si vous n’y comprenez plus rien, c’est normal. Votre cerveau doit être mis sur pause pour que vous finissiez par vous dire : je vais en racheter un neuf.

• Un masque en tissu sert à quelque chose. 2 personnes portant un masque ont 98,5% de risque de contamination en moins. C’est énorme.

• Un masque en tissu maison ou industriel n’est pas éternel, comme toute chose d’ailleurs, et sa durée de vie dépend de tellement de paramètres qu’on ne peut pas dire combien de temps il restera performant et respirable.
Cependant, notre expérience personnelle montre qu’ils résistent bien au-delà de 5 lavages.
Selon les cas, ce sera beaucoup beaucoup plus (80-100 lavages) ou moins (20-30 lavages).
L’usage le montrera pour chaque masque. On ne maîtrise pas tout. C’est la (vraie) vie.
Cela n’enlève en rien l’utilité de votre travail.
Il est également à noter que beaucoup de masques vendus actuellement par des industriels sont fabriqués par des couturières comme vous et moi, de la même manière que ceux que nous faisons, sur les mêmes machines.
Et pour cause, ils recrutent parmi nous pour les faire fabriquer.
Il n’y a donc aucune raison logique qu’ils durent plus longtemps.

• Un masque est moins confortable que pas de masque.

• J’ai intérêt à penser à autre chose qu’au masque que j’ai sur la figure afin de ne pas me focaliser sur son inconfort mais plutôt sur les arbres en fleur (c’est le printemps vous avez vu ?), sur le chant des oiseaux, sur cette petite dame qui a besoin d’aide pour traverser et dont les yeux souriront sous son masque, sur cette chanson que j’aime bien et qui me trotte en tête ce matin.

• Si mon masque s’abîme (se déchire, se découd, que le tissu est visiblement usé à des endroits), je le change.
Je peux le laver une dernière fois et le mettre au recyclage textile sans utiliser de plastique.

• Ce qu’on fait ici sert vraiment à quelque chose. Nos efforts ont un sens.
J’espère que les tentatives désespérées de certains industriels de prendre toute la couverture pour eux ne vous laisseront pas penser que vous avez agi en vain. Ce serait vraiment leur donner trop de crédit non mérité.

Courage.
Tenez votre cap.
Ce n’est pas le dernier coup de vent que nous rencontrerons mais notre bateau est solide.💕

(post de Oh Drey)


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