Enquête inter-collective sur l’UNI : une organisation fasciste !

jeudi 10 avril 2025, par interco-anti-uni.

À partir d’un retour sur l’histoire de l’UNI et d’enquêtes sur plusieurs sections locales de cette organisation étudiante, voici le bilan réalisé par 10 groupes antifascistes. Multiples saluts nazis, actions avec des organisations fascistes et membres en commun, organe de formation de cadres pour les partis d’extrême-droite, l’UNI est bien une organisation fasciste.

À nous d’éradiquer l’épidémie : rejoignons les initiatives anti-fascistes ou créons-en !

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L’UNI : qu’est-ce que c’est ?

L’UNI (Union Nationale Inter-universitaire) naît en 1969 pour contrer la subversion émancipatrice de mai 68, en se définissant idéologiquement comme gaulliste d’ordre, une position conservatrice et antimarxiste. Financée par Pompidou, soutenue par Charles Pasqua, et appuyée par le Service d’Action Civique (SAC, milice gaulliste responsable de plusieurs dizaines d’assassinats politiques), l’UNI compense ses débuts difficiles par des actions violentes dans les facs aux côtés des néonazis du GUD (Groupe Union Défense).

Dans les années qui suivent, l’UNI se lie toujours plus avec l’Extrême-Droite (ED) en se rapprochant du Parti des Forces Nouvelles (néofasciste) ainsi que du Front National. L’UNI tient des positions réactionnaires, s’opposant notamment à la légalisation de l’avortement, au pacte civil de solidarité (PACS) pour les homosexuel·les et en soutenant la réforme des retraites de 2003 et 2010.

Plus récemment, des militant·es de l’UNI quittent l’orga car trop modérée et fondent la Cocarde étudiante, association d’extrême-droite. L’UNI se mobilise aussi contre le mariage pour toustes aux côtés de l’Action Française (AF, parti royaliste antisémite), Civitas (parti catholique intégriste), du GUD et des Jeunesses Nationalistes (pétainistes).

Malgré ses origines gaullistes revendiquées, l’UNI n’a cessé de militer aux côtés de l’ED, leur cédant parfois même des adhérent·es frustré·es par la vitrine de droite libérale que l’organisation tente de conserver. Par ses revendications éloignées des problèmes étudiants et véhiculant des messages racistes, islamophobes, anti-féministes et élitistes/classistes, ou par son rôle dans la formation des cadres des partis d’ED, son positionnement et les liens qu’elle entretient en font une organisation fasciste à combattre à l’intérieur comme à l’extérieur du milieu étudiant.

Ce texte est un bilan réalisé par dix groupes antifascistes qui ont fait un travail d’enquête sur leur section locale de l’UNI. Pour plus de détails, voir les enquêtes plus approfondies et les comptes instagram de chaque collectif, qui sont indiqué·es à la fin.

Angers : UNI et Ultime Rempart

A Angers, les « syndicalistes » autoproclamé·es de l’UNI ont organisée leur réunion de rentrée au bar Les Variétés, qui accueille aussi le RN, le RNJ, SOS Calvaire (cathos nationalistes), Chantons (Ex-Canto) et Ultime Rempart (UR, fafs défenseurs du patrimoine).

En ce qui concerne leur communication officielle : collages islamophobes et réactionnaires, pétition pour l’annulation d’une fête antifasciste à l’université et saillies anti-dragshow.

Officieux mais en rien secret, Paul Caron a la double casquette UNI et UR. Chez UR se côtoient des militants de l’UNI, de la Cocarde, du RN, et du RED (néofascistes). On peut citer Daniel Beaussier, Aurélien Flottes (reconnaissable à son tatouage), et Côme Jullien de Pommerol : 3 fascistes angevins adeptes du coup de poing.

Bordeaux : l’UNI chez les néofascistes

A Bordeaux, les liens entre UNI et militants néo-nazis sont avérés depuis toujours. Au programme : soirées dans des lieux communs, dépôt de manifestation par l’UNI pour le compte des fafs et même actions communes. On apercevra notamment les têtes de nazillons de l’UNI lors de soirées « cohésion » du groupe néofasciste la Bastide bordelaise ou lors d’exactions racistes (p.ex Luca Cisilotto de l’UNI et de la Bastide, rouge).

Plus récemment, lors des dernières élections étudiantes, « la droite étudiante », lassée de se faire bolosser sur le campus, fera appel aux fafs locaux pour assurer un semblant de service d’ordre. A Bordeaux, la logique des fafs est simple : les défaites dans la rue et sur le campus forcent les fafs locaux et les nazillons de l’UNI à s’allier, espérant que les défaites à répétition cessent.

Caen : agressions et salut nazi

Élections présidentielles (2021-2022) : l’UNI-Caen, dirigée par Mathieu Picque (vert), fait campagne pour Zemmour. La section s’associe à des fascistes, dont Arthur Bunel (orange, AF, Goubelins). Des rondes seront faîtes par des individus armés sur le campus 1 pour protéger les collages de l’UNI et agresser des étudiant·es.

Élections étudiantes (oct 2024) : des militants UNI agressent verbalement/menacent de mort un enseignant (Yvenn Le Coz, gris ; Esteban Nahi, violet, Mathéo Tessa, bleu). Des étudiant·es seront agressé·es physiquement le même jour par l’UNI.

Mobilisation contre l’austérité (fév 2025) : un étudiant qui se revendique de l’UNI (jaune) fait un salut nazi à la fac.

Le Mans : l’UNI chez Génération Z et le RN

L’UNI-Le Mans est en lien avec plusieurs partis et groupuscules fascistes. Leur chef, Félix Aubry (marron), est aussi le chef de Génération Zemmour Sarthe et Pays de la Loire. Il tracte pour un candidat LR/RN désormais UDR, et se forme avec le RN.

Il manifeste à la royaliste Marche du souvenir vendéen avec des gants coqués, et milite au collectif catholique-intégriste Ultime Rempart avec Mathis Lemoine, un autre militant UNI.

Lors d’une manif raciste qu’il a organisée, Félix Aubry a associé des individus racisés à des « barbares », des propos racistes que vomit aussi l’UNI-Le Mans.

Nantes : l’UNI et le harcèlement raciste

À Nantes, l’UNI entretient des liens avec des nazis locaux bien connus (Malo Lignereux, rose), et bouge régulièrement avec eux, comme pour « débloquer » la fac de Nantes (le blocus ayant été levé par l’AG au préalable).

L’UNI nantaise est également responsable d’une campagne de harcèlement raciste envers un étudiant ayant pris de grandes proportions.

Les responsables de l’UNI, Alix Gandon, Max Rivet et Luciana Pied posent d’ailleurs fièrement à côté de Marion Maréchal Lepen et Guillaume Pelletier, assumant donc leur idéologie d’extrême droite (photo issue de l’instagram de Luciana).

Orléans : l’UNI sexiste et islamophobe

A Orléans, lors des dernières élections étudiantes (nov 2024), des membres de l’UNI, ou du service d’ordre les accompagnant lors de leur tractage, n’ont pas hésité à intimider et insulter les autres étudiant·es, notamment de l’UNEF et de l’Union Etudiante : en les traitant de « tarlouzes », « petite salope » ou bien de tenir des propos islamophobes lorsque des femmes voilées passent devant eux (« hamas, hamas »)...

Ces militants de l’UNI ont également été aperçus collant des stickers de l’Action Française, une organisation royaliste raciste et antisémite.

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Saint-Étienne : salut nazi et royalisme

A Saint-Etienne, en mars 2024, des étudiants affiliés à l’UNI se sont mis en scène à la Bibliothèque Universitaire, faisant un salut nazi avec un drapeau français portant l’inscription « vive le roy ». Cet incident illustre la présence croissante d’idéologies d’ED au sein de l’université, notamment via des tags et des stickers néofascistes signalés à de nombreuses reprises. Malgré les alertes, l’administration de l’Université Jean Monnet a tardé à réagir, niant l’implication d’étudiants et qualifiant les actes de simple “vandalisme”, ignorant leur caractère fasciste.

Les militant·es stéphanois·es de l’UNI, dont certain·es sont lié·es à des groupes politiques comme le RN et Action Française, bénéficient toujours d’une légitimité au sein de l’université (accès à des locaux, autorisation de tractations, élections…) et ce malgré la porosité entre certains de leurs membres et des idéologies fascistes (ici, un attrait pour le néonazisme).

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Strasbourg : salut nazi et antisémitisme

A Strasbourg, l’UNI est connu pour ses propos islamophobes et antisémites. Entre intimidations, insultes sexistes vis-à-vis de militant·es de gauche ou de personnes racisées, tout le monde sur le campus connaît la réputation de l’UNI, qui ne s’en cache pas.

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Plusieurs membres sont proches de l’AF, des Gargouilles (natios-révolutionnaires), ou de Génération Z. Certains se regroupent régulièrement en milices fascistes dans la ville.

Suite aux révélations du collectif Golem, montrant des montage antisémites réalisés par l’UNI, la section a commencé à s’étioler. Josselin Hecht (rouge, UNI Strasbourg), a posté une vidéo de lui sur Instagram, effectuant un salut Nazi et scandant « Heil Hitler ». Sur le groupe insta de sa promotion, il cherche à faire impression avec des insultes racistes ou théories complotistes d’ED. Il a aussi participé à des actions avec l’AF et les Gargouilles.

Théo Nezet (jaune), a agressé des étudiants du syndicat SESL. Anciennement à UNI Strasbourg, il est désormais dans leur section Mulhousienne qui est dirigée par une membre assumée de l’AF.

Toulouse : encore un salut nazi

À Toulouse, on a pu retrouver un salut nazi effectué par Alexandre Olivier, membre de l’UNI, à l’intérieur du local du “syndicat” dans l’université Capitole. La photo, qui date de l’année 2023/2024, était fièrement affichée sur les réseaux sociaux personnels de l’apprenti néo-nazi. Sur celle-ci, on peut voir l’indifférence des autres membres de l’UNI, voir même de grands sourires.

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Depuis la diffusion de cette image, le syndicat assure l’avoir "obligé à démissionner" des fonctions qu’il occupait (Streetpress). Mais dans un même temps Yvenn le Coz va défendre Alexandre O., prétextant en réalité "un salut scout" (Le Monde), et nous qui étions persuadé·es que c’était un salut romain… On se perd avec tous ces bras levés ces temps-ci.

Plus récemment France 3 Occitanie révèle que l’UNI Toulouse "assure que l’étudiant n’ajamais rejoint ses rangs" ce qui va à l’encontre de ce que dit Yvenn le Coz dans Le Monde : "Alexandre O., en effet été élu sur une liste étudiante de l’UNI durant l’année universitaire 2023-2024". L’université Capitole a réagit avec une commission de discipline à ce sujet d’ici la fin de l’année universitaire, mais elle dément l’appartenance de l’étudiant à l’UNI.

Tours : l’UNI et le “white power”

L’UNI monte dangereusement à Tours. Lors des dernières élections étudiantes (oct 2024) : islamophobie, transphobie et harcèlement d’une professeure ont montré le visage de la section locale de l’UNI.

De plus, nous voyons sur cette photo le signe du suprémacisme blanc, le ’White Power’.
Sur d’autres photos, ce sont des liens entre l’UNI et des partis d’extrême-droite que nous constatons (RN, UDR).

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L’UNI une orga étudiante fasciste

Le bilan pourrait être allongé à l’infini avec les sections UNI de Lorient, Rennes, etc., et leur alter-ego : la Cocarde Étudiante. Si l’UNI tente d’éteindre l’incendie en se focalisant sur les cas les plus médiatisés, sa direction est aussi concernée avec les délégués nationaux Mathis Gachon et Yvenn Le Coz. Le 1er vient d’être épinglé pour un salut Kühnen, alors que le 2e est responsable d’actes violents et défend le militant toulousain Alexandre O. de son salut nazi.

L’UNI continue de se prétendre gaulliste/de droite pour mieux se faire élire et radicaliser la droite institutionnelle afin de produire l’union gouvernementale des droites. Mais les actes et relations de ses militant·es en font clairement une organisation fasciste.

Pendant que les saluts nazis se multiplient, d’Elon Musk à Steve Bannon en passant par l’UNI, la fascisation transpire à tous les niveaux : attaques néonazies banalisées par l’État français, circulaire xénophobe de Retailleau sur l’immigration, valorisation du fémonationalisme par le gouvernement Macron, censure sexiste et LGBTQIA+phobe par Trump, génocide des palestinien·nes par Israël et ses complices, alliance de la bourgeoisie avec l’extrême-droite (Musk, Zuckerberg, Stérin, Bolloré), montées des partis fascistes à l’international.

L’UNI n’est pas à la dérive, elle a choisi son camp politique
A nous d’éradiquer l’épidémie : rejoignons les initiatives anti-fascistes ou créons-en !

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Pour aller plus loin :
https://expansive.info/Communique-anti-fasciste-sur-le-Barracuda-et-l-UNI-au-Mans-4716
https://offensiveantifascistebdx.noblogs.org/articles/uni-bastide-bordelaise-les-liens-de-lextreme-droite-a-bordeaux
https://www.mediapart.fr/journal/france/070325/le-delegue-national-du-mouvement-etudiant-uni-le-salut-neonazi-facile
https://www.mediapart.fr/journal/france/120225/strasbourg-des-montages-antisemites-revelent-la-radicalisation-de-la-section-locale-de-l-uni
https://www.streetpress.com/sujet/1739806262-epidemie-saluts-nazis-uni-syndicat-fournit-troupes-droite-rassemblement-national-lr-republicains

Plus d’infos via nos pages instagram :
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