En finir avec l’horreur de la prison : la justice restauratrice et transformatrice

Une autre voie que la violence de punir, se venger et remplir à ras bord des prisons

mercredi 4 août 2021, par Auteurs divers.

- Une autre façon de faire justice : la justice restauratrice et transformatrice

Pourquoi parler de justice ?

J’avais déjà abordé la justice restauratrice précédemment (un article que j’ai mis hors ligne à présent) en tant que voie alternative à la justice traditionnelle, qui permettrait notamment de réduire les délais d’attente, satisfaire davantage les victimes, diminuer le taux de récidive, le tout en étant beaucoup plus raccord avec ce qu’on sait des besoins psychologiques humains.

Dans le cadre de l’ouvrage que j’écris actuellement, j’ai de nouveau fait des recherches à ce sujet et je vous livre ce que j’ai trouvé, parce qu’à mon avis, c’est socialement bien plus utile que ce que j’en avais perçu en premier lieu, y compris comme outil de la vie de tous les jours, même en tant que simple citoyen « sans pouvoir ».

En finir avec l’horreur absurde de la prison : la justice restauratrice et transformatrice
Les prisons déshumanisen, détruisent, et sont le plus souvent l’école de la récidive

(...)
A quoi ça peut servir de lire ça ?

- En tant que victime/cible d’offenses/survivant d’une agression, cela me semble d’une grande aide car cela permet de commencer à imaginer clairement ce qui pourrait rendre la situation moins confuse, de restaurer nos forces, nous empuissanter.

- En tant que parent, pédagogue, c’est une façon de structurer la justice, de l’expliquer, façon beaucoup plus facile et cohérente à transmettre aux enfants et à faire appliquer lorsque, par exemple, ils font des bêtises, ou lorsqu’il y a des conflits.

- Si on a oppressé quelqu’un, fait du mal et qu’on souhaite rétablir ce qu’on a brisé, qu’on a honte et qu’on veut réparer la situation, cela montre quelles sont les étapes essentielles pour se transformer, ne plus faire du mal à personne, ne plus être perçu comme une menace par autrui.

- Dans n’importe quel contexte social (travail, association, groupe militant, famille…), on peut utiliser cette forme de justice dans l’organisation, cela permet de gérer les conflits, les problèmes entre les personnes. Cela ne demande pas d’autres moyens que de simplement connaître les grands principes (réparation), de les appliquer, et d’y mettre du temps d’attention.

- Cela permet de comprendre à quel point le système pénal pourrait être différent à tous les niveaux (police – tribunaux – prisons) et donc que non, les problèmes très graves qui émergent (violences policières, erreurs, sentiment d’injustice, discriminations, récidives, offenseurs qui perpétuent continuellement le cycle des violences, escalades, radicalisation…) ne sont pas insurmontables. On verra des cas de violences très graves, massives (par exemple, nous verrons une communauté où 500 personnes, violés et agressés par des individus de leur famille, sont parvenues à sortir de tout ça via des formes de justice restauratrices et transformatrices).

- Il y a beaucoup de questionnements sur les problèmes du système pénal (critique de la police, critique des procès sapant les victimes comme les offenseurs, par exemple récemment l’affaire Marvel Fitness) et généralement la critique est très étayée, les débats philosophiques nombreux et passionnants, mais très rarement on parle des systèmes qui pourraient régler l’émergence de ces problèmes, ou du moins tenter de le faire. La justice réparatrice et transformatrice est une solution, elle a été testée, il y a des résultats, et elle parvient à contrer quasiment tous les problèmes. C’est pourquoi il me semble tellement utile de la connaître, parce que c’est un espoir concret, pas du tout utopique puisque c’est déjà appliqué, et qui permet de nous prouver que les problèmes sont surmontables.

- Sur les réseaux sociaux depuis quelques années, les gens exercent une forme de justice. Parfois c’est libérateur pour les cibles (par exemple #metoo) parfois ça prend des formes autoritaristes et/ou dogmatiques qui ne règlent en rien les problèmes : humiliation massive, menaces, harcèlement, cancel culture, et ce pour des motifs parfois complètement dérisoires, illusoires ou exagérés (par exemple, dans la vidéo ci-dessus d’Aline ou celle de Contrapoints ci dessous, elles ont subi de vives réactions et condamnations disproportionnées). Il nous est nécessaire de questionner la justice, comment, pourquoi la mener, et que faire pour régler au mieux les problèmes, parce que sur les réseaux sociaux les formes de justice ressemblent souvent à des tribunaux expéditifs et arbitraire, les rôles se mélangent et nous voici (parfois de force) dans une position d’avocat, de juge, de témoin, de public qui assiste au jugement. La justice transformatrice et réparatrice nous donne un code éthique, permet d’envisager à comment faire les choses au mieux pour viser la résolution de problèmes et non l’aggravation de ceux-ci en évitant notamment l’escalade de violence.

- Dans ce dossier, on verra donc :

  • La justice réparatrice et tous ses processus, généralement menée par des acteurs du système pénal habituel
  • Une expérience très fournie de justice réparatrice menée par la police en Angleterre
  • La justice transformatrice, concrètement appliquée par des personnes qui ne sont pas des acteurs du système pénal, et comment elles la font.

Nos sources seront principalement issues de la criminologie, de la sociologie, de la psychologie, de l’ONU et des terrains militants.

(...)

- Suite sur https://www.hacking-social.com/2020/11/22/une-autre-facon-de-faire-justice-la-justice-restauratrice-et-transformatrice/

- Autre volet ici avec un autre article : Différents processus de justice restauratrice

- Voir aussi :

P.-S.

- sujet annexe : Dans le viseur de l’État : discussion entre Vanessa Codaccioni et Eléonore Weber - Nous retrouvons Vanessa Codaccioni et Eléonore Weber dans un café. La première est historienne et politologue, spécialiste de la justice pénale et de la répression ; la seconde autrice, metteuse en scène et réalisatrice. Toutes deux observent les mécanismes de répression, de surveillance et de délation à l’œuvre au plus haut niveau des États : qui nous surveille ? selon quels procédés ? avec quels objectifs ? Le dernier film d’Eléonore Weber, Il n’y aura plus de nuit, est un montage de vidéos de frappes américaine et française sur des zones de guerre impérialiste (Afghanistan, Irak, Pakistan), enregistrées par les caméras infrarouges d’hélicoptères. Le spectateur voit ainsi ce que voit le soldat, avant de mettre à mort un ensemble de pixels. Le dernier ouvrage de Vanessa Codaccioni, La Société de vigilance, est sous-titré Auto-surveillance, délation et haines sécuritaires : il éclaire l’avènement de nos sociétés de contrôle permanent. Traçage, fichage, vidéosurveillance, signalements à grande échelle : la résistance est faible. Nous tenions à les faire se rencontrer.


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