En 2020, il faudrait combattre le régime et lutter contre le capitalisme sans aucune violence ?

Face aux pouvoirs en place extrémistes et violents, que faire ?

dimanche 9 février 2020, par Auteurs divers.

Voici un post qui lance une réflexion intéressante en mettant les pieds dans le plat, avec un titre un peu provocateur :

🔴⚫QUE VIVE LA VIOLENCE⚫🔴

(texte anonyme, posté par Cerveaux non Disponibles)

On nous parle de combat politique et de lutte des classes. Mais aujourd’hui, en 2020, il faudrait combattre et lutter sans aucune violence. Foutaises. Cette injonction permanente à la non-violence la plus absolue n’est qu’une ruse des puissants pour conserver pouvoir et argent.

Les ultras riches ne changeront jamais le système actuel qui leur profite tant. On l’a vu, ces gens-là se cognent complètement des tribunes, manifestations pacifiques, grèves et autres pétitions.

Mettons-nous à leur place : pourquoi changeraient-ils une société qui a été bâtie pour eux, pour leurs profits, pour leurs intérêts ? A quel moment peut-on penser qu’il y aurait une “prise de conscience” de ces personnes ?

La grande réussite de ce système, c’est d’avoir réussi à rendre totalement inacceptable l’usage de la violence dans nos sociétés. Sauf bien sûr pour les forces policières, qui elles, n’ont jamais été aussi violentes. Le peuple n’a jamais été autant désarmé et docile alors que la police n’a jamais été aussi armée et violente. Drôle d’époque.

Nos cerveaux ont été formatés pour s’indigner d’une poubelle qui brûle ou d’une vitre de banque brisée… tout en acceptant de chevaucher un SDF qui dort contre une bouche d’aération. On pourrait dérouler les exemples à n’en plus finir. Nous avons tous intégré l’ultra-violence de la société libérale qui blesse, tue et humilie chaque jour des millions de personnes.

Écrire cela, ce n’est pas regretter les sociétés passées, plus violentes au quotidien ! Bien sûr que c’est un progrès que les violences diminuent dans une société, notamment les violences conjugales, sexistes, racistes ou homophobes. Bref, les violences d’individu à individu.

Mais cela ne doit pas pour autant rendre illégitime tout usage d’actions “violentes” dans des luttes sociales, surtout quand celles-ci ont clairement un objectif révolutionnaire.

On va nous ressortir l’éternel exemple de Gandhi et de la possibilité d’une révolution non violente. Évidemment que cela a existé. Mais si l’on regarde avec honnêteté la liste des révolutions ces dernières décennies, la grande majorité a connu des épisodes de violence.

Et c’est tout à fait compréhensible : un pouvoir, surtout s’il est autoritaire, ne se laisse pas déposséder de son trône sans se battre. Physiquement, violemment. Et donc, souvent, pour gagner, il faut pouvoir répliquer. Physiquement, violemment.

Autre schéma à détruire de nos constructions mentales : l’idée que ceux qui, en manif, peuvent se prêter à des actions offensives sont des sauvages, des barbares, des animaux assoiffés de sang.

Bien sûr qu’il y a des montées d’adrénaline lors d’affrontements, lors de feux de joie. Quel GJ présent sur les Champs lors des premiers actes n’a pas connu une certaine euphorie du moment, en partie liée à des actions dites “violentes”. Il n’y a pas à avoir honte de ces sentiments. Ceux qui cherchent à faire culpabiliser de ces émotions sont ceux qui ont intérêt à ce que la population s’autocensure sur de telles actions.

Mais les personnes présentes dans les actions offensives ne rêvent pas d’égorger un policier ou de brûler un riche. Ils rêvent d’une société plus juste, plus humaine, plus égalitaire, plus soucieuse de l’environnement. Ils prennent du plaisir à chanter et danser sur un rond point autant qu’à construire une barricade. C’est peut-être moins vendeur pour BFM et LCI, mais que ce soit en noir ou en jaune, les manifestants se prétendant révolutionnaires ont surtout soif d’amour et de fraternité.

Les réduire à la violence n’est pas anodin. C’est une technique pour les isoler, les stigmatiser puis les disqualifier. Mais ce cirque marche de moins en moins. Ceux qui sont allé sur le terrain pour se battre lors des centaines de manifestations et d’actions qui ont eu lieu en France depuis 14 mois savent que les plus deter sont tout sauf des barbares.

Les barbares sont aujourd’hui en costards et au pouvoir. Sous leur vernis civilisé, il y a le sang de millions de laissés pour compte, mais aussi de toute la planète qui se meurt. Ils le savent. Et ils s’en tapent. Tant qu’ils peuvent profiter de leurs yachts et de leurs villas à la montage. Ces gens-là sont d’une violence ultime, meurtrière. Ils ne lâcheront rien sans qu’ils y soient forcés.
Sachant cela, on peut disqualifier totalement la violence du champ des luttes sociales. Mais dans ce cas là, acceptons que le système ne changera jamais profondément. A chacun de choisir.

Là où il n’y a le choix qu’entre lâcheté et violence, je conseillerai la violence.” Gandhi
La violence aux mains du peuple n’est pas la violence, mais la justice.” Eva Peron-
Celui qui rend violence pour violence ne viole que la loi, et non l’homme.” Francis Bacon

En 2020, il faudrait combattre le régime et lutter contre le capitalisme sans aucune violence ?

P.-S.

- En complément, une petite sélection d’articles sur l’arnaque de l’injonction à la non-violence et l’instrumentalisation de la notion de violence en faveur du régime et du statu quo :

« Nous ne retournerons pas à la normalité, car la normalité était le problème »
Echos internationaux entre les révoltes. #Chili #Chile #HongKong


Forum de l’article

  • En 2020, il faudrait combattre le régime et lutter contre le capitalisme sans aucune violence ? Le 9 février 2020 à 22:21, par poulet

    Dans la revue « Ballast », que je ne connaissais pas,une intéressante entrevue avec Arié Alimi, avocat de Geneviève Legay, Taha Bouhafs, des familles de Rémi Fraisse, Cédric Chouviat... et bien d’autres.
    Je retiens que « le monopole ou usage de la violence légitime »
    dont les politiques et les médias aux ordres nous rebattent les oreilles,n’existe pas en droit pénal.
    Toute violence quelle qu’elle soit est une infraction pénale.
    Les peines devraient être les mêmes qu’elles concernent un policier ou un simple citoyen.
    Il existe la légitime défense qui devrait également s’appliquer aussi bien au bénéfice d’un manifestant que d’un policier.

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