Ecologie radicale et collective, ou simple marchandisation ?

Un livre étudie une contre-culture qui se transforme en culture de la « santé naturelle »

lundi 18 décembre 2017, par Camille Pierrette.

Reporterre présente un ouvrage de Anahita Grisoni intitulé « De la contre-culture à la loi du marché » (Le Temps présent)

Ce livre semble intéressant car il analyse l’évolution possible de la contre-culture écologique vers une simple pratique individuelle et sociale marchandisée comme le reste.

Un extrait de l’article de Reporterre :

Le moment de la contre-culture et son évolution vers la santé naturelle ne représentent que des séquences parmi d’autres d’un mode d’action pourtant classique, le réformisme. « Sois le changement que tu veux voir dans le monde »…la fameuse formule de Gandhi synthétisait déjà une modalité de cette philosophie. Mais son action était par ailleurs radicale, collective et puissante. Alors que le petit, le local, l’exemple, le colibri, ne se pensent pas comme associés à une volonté de lutte globale. Serons-nous capables de répondre aux défis majeurs de l’environnement de manière engagée et collective ?

On sait bien à présent qu’il ne nous reste plus que quelques années pour changer collectivement radicalement de direction afin d’espérer empêcher les catastrophes climatiques qu’on a provoquées de prendre une ampleur telle qu’elles détruiront l’espèce humaine.
Aujourd’hui encore plus qu’hier, le réformisme paraît donc vain, décalé, insuffisant et suicidaire.
Aujourd’hui, seules les ruptures radicales, collectives et rapides sont raisonnables et souhaitables, le reste ne sont que des chimères fumeuses et dangereuses qui endorment les gens, et « change tout ce qu’il est nécessaire de changer pour que rien ne change ».

Si on en reste au réformisme pépère, on se prépare un avenir très sombre, détruit par l’inaction générale, la peur du changement radical, le développement durable, le capitalisme vert ou collaboratif, la Croissance verte, et des politiciens pour la plupart complices actifs de tout ça.

Aujourd’hui, il faut bien avoir conscience que si une petite ou grosse minorité mange bio et local, roule à vélo et achète d’occasion ça ne suffira pas.
Pour sauver l’avenir de nos enfants, il faudrait :

  1. que ces pratiques se massifient au plus vite (avant 2025)
  2. qu’elles se transforment donc en puissants mouvements collectifs portés par « le bas »
  3. qu’il s’y ajoute d’autres éléments : refus des pratiques capitalistes dans leur ensemble (compétition, concurrence, marchandisation), reprendre l’économie et les structures de production en main (pour pouvoir décider collectivement des modes de production et de distribution hors Marché), travailler moins pour l’enrichissement des riches et les productions futiles et davantage pour changer de société, créer une démocratie réelle (d’abord localement), etc. (voir cet article ou celui-ci plus récent)

- Si on prend par exemple la ville de Crest, ce n’est pas avec quelques dizaines de personnes plus ou moins éparpillées dans diverses petites structures qu’on va pouvoir changer la donne.
Il faudrait plutôt environ 400 personnes au minimum (environ 10% des adultes actifs) motivées et reliées qui agissent collectivement de concert.
Avec un nombre de ce genre (ce serait peut-être 300 ou 800, on ne sait pas exactement bien sûr), on peut espérer agir rapidement et efficacement, être moteur et être un exemple, être une force d’attraction et de pression suffisante.
Si on ne l’atteint pas au plus vite, si on continue comme avant, alors vous pouvez arrêter de faire des enfants, ça leur évitera de survivre et de mourir dans un monde de plus en plus invivable.

Pour moi, tout discours ou action qui ne vise pas en priorité un objectif de ce type est complètement à côté de la plaque par rapport aux enjeux urgents actuels.

Aujourd’hui, les enjeux sont plus clairs que jamais, on est au bord de la falaise, c’est donc à chacun.e de choisir : continuer à faire les quelques pas qui manquent avant le grand saut (activement ou en se laissant emporter par le flot général) ou changer radicalement et collectivement de direction, prendre un autre chemin.

On est bientôt le 31 décembre, il est plus que temps de prendre de « bonnes résolutions » non ? Faites vos voeux !


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