Désobéissance, par ta faute je vais survivre

Un point de vue féministe et anticolonial sur le coronavirus

samedi 4 avril 2020, par conf26.

Un texte de de Maria Galindo, membre de Mujeres creando, collectif féministe radical de rue en Bolivie

J’ai le coronavirus parce que, bien qu’il semble que la maladie ne soit pas encore entrée dans mon corps, des personnes que j’aime l’ont, parce que le coronavirus traverse des villes par lesquelles je suis passée ces dernières semaines, parce que le coronavirus a changé d’un claquement de doigts, comme si c’était un miracle, une catastrophe, une tragédie sans remède, absolument tout. Où tu marches il est, où tu arrives il est déjà arrivé avant, et rien ne peut se penser, ni faire, sans le coronavirus. On dirait que ce n’est pas moi qui ai le coronavirus, mais que nous l’avons toutes et tous, toutes les institutions, tous les pays, tous les quartiers et toutes les activités.

Ce qui est clair c’est que le coronavirus, plus qu’une maladie, semble être une forme de dictature mondiale multigouvernementale policière et militaire.

Le coronavirus est une peur de la contagion.

Le coronavirus est un ordre de confinement, aussi absurde soit-il.

Le coronavirus est un ordre de distanciation, aussi impossible soit-elle.

Le coronavirus est un permis de supprimer toutes les libertés qui au nom de la protection s’étend sans droit de réplique, ni questionnement.

Le coronavirus est un code de qualification des activités dites essentielles, où la seule chose qui nous est permise est de travailler, ou de télétravailler, comme preuve que nous sommes vivant.e.s.

Le coronavirus est un instrument efficace pour effacer, minimiser, occulter ou mettre entre parenthèses les problèmes sociaux que nous exprimons. Ils disparaissent soudain et comme par magie sous le tapis ou derrière le gigantesque.

Le coronavirus est l’élimination de l’espace social le plus vital, démocratique et important de nos vies qui est la rue, ce dehors que virtuellement nous ne devons pas traverser, et qui était dans bien des cas le seul espace qui nous restait.

Le coronavirus est la domination de la vie virtuelle, tu dois être branchée à un réseau pour communiquer et te savoir en société.

Le coronavirus est la militarisation de la vie sociale.

C’est ce qui ressemble le plus à une dictature, où il n’y pas d’informations, ou en quantités calculées pour produire de la peur.

Le coronavirus est une arme de destruction et de prohibition, apparemment légitime, des luttes sociales, où il nous disent que le plus dangereux est que nous nous rejoignions et nous réunissions.

Le coronavirus est la réduction du concept de frontière à sa forme la plus absurde ; ils nous disent que fermer les frontières est une mesure de sécurité, quand le virus est déjà à l’intérieur, et une telle fermeture n’empêche pas l’entrée d’un virus microscopique et invisible, mais empêche et classifie les corps qui pourront entrer ou sortir de ces frontières.

L’espace Schengen, depuis lequel s’est propagée cette maladie dans cette partie du monde, où j’habite, ferme sa frontière à la circulation des corps en dehors de cet espace, accomplissant enfin le rêve fasciste comme quoi les autres sont le danger.

Le coronavirus pourrait être l’Holocauste du 21e siècle, générant une extermination massive de personnes qui mourront et meurent déjà, parce que leurs corps ne résistent pas à la maladie, et que le système de santé les aura classées d’après une logique darwinienne comme faisant partie de celles et ceux qui n’ont pas d’utilité, et pour cela doivent mourir.

Les millions d’euros de sauvetage de leurs économies coloniales apparaissent, pour régler les loyers, les factures, les salaires, alors qu’ils dépouillaient peu à peu toutes ces masses prolétarisées, en disant qu’il n’y avait pas de quoi payer la dette sociale. Maintenant qu’ils les tiennent morts de peur, obéissants et reclus, ils les récompensent avec la douce consolation qu’ils régleront leurs factures, après avoir réglé celles qui importent, qui sont celles des entreprises et des États.

Des « socialistes » comme ceux qui gouvernent l’Espagne parlent d’une guerre que nous allons gagner tous ensemble.Ils aiment ce mot, ils pensent qu’il sert à faire corps et faire de la maladie l’ennemi idéal qui nous unit. Rien de plus fasciste que de déclarer une guerre contre la société et la démocratie, en profitant de la peur et de la maladie. Rien de plus fasciste que de faire des maisons des gens leurs lieux d’emprisonnement. Rien de plus néolibéral que d’imposer le sauve qui peut.

Et qu’est ce qu’il se passe quand le coronavirus traverse la frontière et arrive à des pays comme la Bolivie ?

Commençons par dire qu’ici le coronavirus était déjà attendu à la porte par la dengue, qui tue sous les tropiques -sans faire les titres des journaux- les personnes mal nourries, les enfants, les habitant.e.s des zones suburbaines insalubres. Le coronavirus et la dengue se sont salués, sous l’oeil du cancer et de la tuberculose, qui dans cette partie du monde sont des condamnations à mort.

Les hopitaux construits pour la plupart au début du 20e siècle avec l’essor de l’extraction de l’étain et modernisés ensuite, dans les années 70 du siècle passé, avec l’essor du développementalisme, se sont effondrés depuis un bon moment et la mauvaise habitude de soigner les gens y a toujours dépendu de combien d’argent tu as pour acheter les médicaments, tous importés et hors de prix.

Le coronavirus entre et il arrive par avions, non de touristes, mais de nos exilé.e.s du néolibéralisme qui ont construit des ponts d’affection par lesquels illes viennent visiter des inconnus qu’illes appellent fils, frères ou pères.

Illes arrivent avec des cadeaux et des corps infectés, mais la maladie n’arrive pas seulement dans leurs corps mais aussi en première classe, elle arrive car elle doit arriver, simplement. Il semble incroyable que nous devions en appeler au bon sens et leur dire que les frontières ne peuvent pas se fermer, de même que nous ne pouvons pas mettre de toit au sol, ni de murs aux montagnes ou de portes à la forêt.

Il est arrivé par mille endroits, mais c’est le corps d’une de nos exilées du néolibéralisme qui a été stigmatisé et maltraité comme la « porteuse », bien qu’elle et ses semblables, et pas d’autres, aient été et sont celles et ceux qui maintiennent ce pays. Les proches des malades s’organisent pour empêcher son hospitalisation par panique, parce qu’avant d’arriver dans un corps, le coronavirus était déjà arrivé sous la forme de la peur, de la psychose collective, de l’injonction à la classification, et à l’éloignement.

L’ordre colonial a fait de nous des idiot.e.s qui pouvons seulement répéter et copier.

Empêché.e.s de penser, dans le cas bolivien la présidente décide de copier des extraits du discours et des mesures du président d’Espagne et, lisant machinalement son discours, elle lance un paquet de mesures comme si elle était assise à Madrid et non à La Paz. Elle parle d’une guerre à gagner ensemble, des entrepreneurs avec lesquels elle va se concerter, et annonce un couvre feu et une série d’interdictions.

La seule différence dans son discours est le recours à la coopération internationale, cette mendicité à laquelle nous nous abaissons pour qu’ils nous donnent des masques ou des idées, une fois qu’ils n’en auront plus besoin.

La seule différence dans son discours est qu’ici il n’y a pas d’excédents, pas de milliers, et encore moins de millions d’euros pour payer la moindre facture. Ici la sentence de mort était écrite avant même que n’arrive par avion le coronavirus.

Alors que j’attends qu’une révélation nous explique ce que nous pouvons faire et que je suis sure que le virus entrera par le corps faible et fébrile qui nous le révèlera, alors que je me dédie avec mes sœurs à fabriquer du gel maison, et nous le faisons pour le vendre, parce qu’il faut aussi survivre, alors que je me replonge dans mes livres de médecine ancestrale pour produire une friction respiratoire antivirale, comme celles que nous faisions quand Mujeres creando était une pharmacie populaire d’une zone périphérique de la ville, je pense à l’absurde.

Maintenant qu’il y a le couvre feu, il est interdit de survivre à celles et ceux qui vivent de travailler la nuit ?

La société bolivienne est une société prolétarisée, sans salaire, sans travail fixe, sans industrie, où la masse survit dans la rue de par un tissu social immense et désobéissant. Pas une seule de ces mesures copiées ne s’ajuste à notre mode de vie, pas seulement du fait des dettes, mais de la vie même. Aucune de ces mesures, recopiées d’économies qui n’ont rien à voir avec la notre, ne nous protège de la contagion, mais elles prétendent nous priver des formes de subsistance qui sont la vie même.

Notre seule alternative réelle est de repenser la contagion.

Cultiver la contagion, nous exposer à la contagion et désobéir pour survivre.

Il ne s’agit pas d’un acte suicidaire, mais de bon sens.

Mais peut être ce bon sens contient-il tout le sens le plus puissant que nous pouvons développer.

Que se passe t-il si nous décidons de préparer nos corps à la contagion ?

Que se passe t-il si nous assumons que nous allons certainement nous contaminer, et nous allons analyser/penser nos peurs à partir de cette certitude ?

Que se passe t-il si face à la réponse absurde, autoritaire et idiote de l’État au coronavirus, nous opposons l’autogestion sociale de la maladie, de la faiblesse, de la douleur, de la pensée et de l’espoir ?

Que se passe t-il si nous nous moquons des fermetures des frontières ?

Que se passe t-il si nous nous organisons socialement ?
Que se passe t-il si nous nous préparons pour embrasser les mort.e.s et prendre soin des vivant.e.s sans tenir compte des interdictions, qui ont pour seule conséquence le contrôle de nos espaces et de nos vies ?

Que se passe t-il si nous passons de l’approvisionnement individuel à la gamelle commune contagieuse et festive comme nous l’avons fait tant de fois ?

Ils diront encore une fois que je suis folle, et que le mieux à faire est d’obéir à l’isolement, la réclusion, la privation de contacts et la non contestation des mesures, quand le plus probable est que toi, ton amant.e, ton ami.e, ta voisine ou ta mère soit contaminée.

Ils diront une fois de plus que je suis folle, alors que nous savons qu’il n’y a jamais eu dans cette société les lits d’hopital dont nous avons besoin, et que si nous allons à ses portes, nous y mourrons en les suppliant.

Nous savons que la gestion de la maladie sera principalement domestique, préparons nous-y socialement.

Nous devons aller trouver nos sorcier.e.s, et fabriquer avec elles et eux des remèdes non pharmaceutiques, essayer avec nos corps et explorer ce qui nous fait nous sentir mieux.

Nous avons besoin de coca pour résister à la faim, et des farines de cañuha, d’amarante, et de soupe de quinoa. Tout ce qu’ils nous ont appris à mépriser.

Que la mort ne nous attrape pas recroquevillé.e.s de peur à obéir à des ordres idiots, qu’elle nous attrape nous embrassant, qu’elle nous attrape faisant l’amour, et non la guerre.

Qu’elle nous attrape chantant et nous enlaçant, car la contagion est imminente.

Parce que la contagion est comme la respiration.

Ne pas pouvoir respirer est ce à quoi nous condamne le coronavirus, plus du fait de la réclusion , la maladie et l’obéissance que du fait de la maladie.

Me vient à l’esprit une scène inoubliable de Nosferatu ; alors que la mort est imminente et la peste incarnée dans les rats a envahi tout le village, toutes et tous s’assoient à une table sur la place pour partager un banquet collectif de résistance. Que le coronavirus nous rencontre ainsi, prêtes et prêts pour la contagion.

Voir en ligne : texte publié initialement sue le site radiodeseo.com


Forum de l’article

  • Désobéissance, par ta faute je vais survivre Le 5 avril 2020 à 16:14, par RTT

    La critique implicite de la médecine productiviste est tout à fait pertinente, mis à part ses côtés déjantés à court terme .
    La médecine ayurvédique (indienne) incorpore des centaines d’ingrédients. Pour un pharmacien occidental, elle touche à l’irrationnel, à la magie. En réalité, ces praticiens sont trop ignorants pour même la connaître : je l’ai vérifié en posant la question dans les pharmacies de Crest. Ce sont des scientifiques obscurantistes. Comme pour le nucléaire, l’espace, cher à Mélenchon, les OGM, le Linky, etc. Ces pharmaciens chimistes enfants de Berthelot ne jurent que par le principe actif, qui est un peu au vivant ce qu’est à la philosophie les Idées de Platon. Or une médication naturelle, non purifiée, comporte nécessairement des centaines des milliers de principes à l’mage du vivant, vivant parce que complexe. La médication ayurvédique reproduit cette complexité. Les animaux, on le sait ont leur propres médications. Chacun connait les soues d’argile où les sangliers viennent de débarrasser de leurs parasites. Les chimpanzés ont une pharmacopée étendue. Les éthologues se sont même rendus compte que pour une même affection ils alternaient les médications, de telle sorte qu’ils ne se développaient pas de résistances pharmacologiques.
    La sécurité sociale est certainement un acquis qui collectivement nous une force que n’ont pas par exemple les USA. Cela ne doit pas empêcher la critique du caractère productiviste de la protection sociale (tais-toi : tabou, tabou, tabou !!!). Albert Croizat quand il créa (ou plutôt généralisa des initiatives collectives antérieures) ne développa pas un discours anti-productiviste. Tout au contraire. Ces initiatives existent, ici, et sont en général écrasées par nos institutions « démocratiques ». On peut même se demander si bien souvent les cotisations sociales ne financent pas les profits des grands groupes pharmaceutiques ou médicaux (la clinique général de Valence appartient à un groupe australien, Australie dont on connait les inclinations climato-sceptiques). Evidemment, dire cela, ce n’est se faire des amis ni à droite ni à gauche. Comme si on était coincé entre le l’enclume et le marteau, voire la faucille.

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  • Désobéissance, par ta faute je vais survivre Le 4 avril 2020 à 17:39, par Simona

    Ce texte décrit comment se crée l’immunité de masse, à la schlague, pour le maximum de douleur. Pour le reste, tu prends une proposition et la proposition contraire, des bols de cristal, de la poudre de perlin pinpin, des médications locales pour un mal global et artificiel, tu oublie d’ajouter les épidémies apportées par les Espagnois et qui ont tué 80 % des populations indiennes, tu rends grâce à Dieu, tu récite la mantra « viva la muerte », tu glorifies la douleur -très chrétien comme mantra, tu ajoutes des références féministes –-tu agites en ayant soin de débrancher les neurones,et tu obtiens ce texte gloubi boulga, qui dit tout et son contraire, qui est une insulte aux femmes et aux autochtones, mais surtout à l’intelligence. Il aurait bien pu paraître chez Louis Pauwells. La bêtise est notre pire ennemie

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    • Désobéissance, par ta faute je vais survivre Le 5 avril 2020 à 11:52, par conf26

      Puisque j’ai traduit ce texte et l’ai diffusé, je vais essayer de ne pas me défausser de ma responsabilité, et je prends pour moi les critiques que tu adresses.
      A ta lecture et à celle d’autres critiques que j’ai reçues, je reconnais le caractère carrément irresponsable du fait d’appeler à cultiver et propager la contagion, je le regrette sincèrement, et m’en excuse. Pour le coup, le procès en bêtise que tu instruis est juste, sur ce point. J’ajouterai même que dans nos contrées qui voient fleurir nombre de conceptions de la médecine qui s’appuient sur une opposition souvent complètement binaire entre une médecine traditionnelle, naturelle et ésotérique qui serait par essence bonne et une médecine moderne réduite à l’incarnation de Babylone, le risque est grand qu’un tel texte, sorti de son contexte, apporte de l’eau à ce moulin pourri. D’autant que ces conceptions se nourrissent et véhiculent bien souvent de représentations romantisées et ethnocentrées de ce que serait le « monde indien », et donc racistes. Et qu’elles sont là encore bien souvent le fait de personnes qui ignorent ou feignent d’ignorer la place privilégiée qu’elles occupent dans le système-monde capitaliste, et celle qui est assignée aux peuples qui subissent et résistent depuis plus de 500 ans aux guerres de destruction impérialistes, et à la violence patriarcale, raciste et de classe qui partout, et toujours, les accompagne.
      Ceci étant dit, il s’agirait de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain, ou en d’autres termes confondre des constats qui seraient pertinents et des solutions qui sont, elles, à côté de la plaque. Le confinement, tel qu’il est imposé par des États autoritaires et au service des classes possédantes et des intérêts impérialistes, à la force du fusil et de la matraque, va produire des ravages parmi les masses prolétarisées qui, dans les pays dits pauvres, survivent pour la plupart du travail informel, sans aucune protection sociale. Pour bien des gens, ne pas sortir dans la rue, c’est être condamné à ne pas remplir la gamelle. L’équation n’est pas plus compliquée que ça. Ou, comme l’a dit un habitant de Soweto à Johannesburg interrogé par un journaliste d’un quelconque quotidien national, « j’ai plus peur de mourir de faim que du coronavirus ». De La paz à Manille, de New Dehli à Abidjan, dans les pays où la protection sociale est inexistante, les systèmes de santé publique sont ravagés, et où l’action de l’État se réduit presque exclusivement à maintenir les pauvres à leur place, ça risque d’être un carnage sanitaire, social, et répressif.
      Poser la question de l’autogestion sociale de la maladie, et des ses conséquences multiples et encore incalculables, est dans ce sens complètement pertinent, et vital.
      Mettre la pression aux gouvernements d’ici et de là bas, et à ceux qui s’enrichissent et pillent ces pays, pour exiger que soient massivement déployés des moyens de protection et de soin des populations l’est tout autant (comme l’exige ce communiqué, postérieur à ce texte, de Mujeres creando, disponible en espagnol ici :http://mujerescreando.org/mujeres-creando-ante-el-coronavirus-el-estado-y-la-oligarquia-quienes-mejor-saben-lavarse-las-manos/ )
      Tout comme est vital le fait de nous protéger, prendre soin, collectivement, et faire attention à ne pas propager de conneries.
      Dans le brouillard dans lequel nous sommes, la tache est ardue, essayons d’avancer en questionnant, comme diraient les companer@s zapatistes.
      Avec colère et tendresse,
      Justin
      P.S : un autre lien, vers un communiqué de l’EZLN, annonçant la fermeture des caracoles zapatistes https://lavoiedujaguar.net/Face-au-coronavirus-l-EZLN-ferme-les-caracoles-et-appelle-a-ne-pas-abandonner

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      • Désobéissance, par ta faute je vais survivre Le 5 avril 2020 à 15:32, par RTT

        Merci de ton autocritique (le terme est un peu miné, mais sans mauvaise intention), ce qui me permet de ne pas à avoir à faire moi même l’autocritique de ma propre critique que j’avais l’intention de faire, puisque tu t’en charges.
        Il y a une chose qui m’a retenu dans ce texte, si on veut bien le prendre sur un autre niveau que le plan pratique, où à coup sûr, il est inacceptable. C’est l’espèce de folie qu’on y sent et que je respecte beaucoup, comme il eut de la folie chez les Possédées de Loudun, la Religieuse de Diderot et ces femmes enfermées dans des couvents jusqu’à la folie par leurs familles pour une amourette, ne pas avoir à payer une dot ou capter un héritage. Pour Antonin Artaud qui apprit tant des Tapuhamaras, pour Ronald Laing, pour les associations d’aujourd’hui des cassés de l’âme qui disent tant de choses fulgurantes sur la brisure du monde que leur âme reflète et à ce titre sont dignes de considération parce qu’elles jettent de la lumière sur cette obscurité.

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      • Désobéissance, par ta faute je vais survivre Le 6 avril 2020 à 18:51, par Manuel van thienen

        de quelle contagion parle-t-on ? de celle de la peur qui fait des ravages ou de celle de ce virus qui fera moins de victimes que la grippe saisonnière dont on ne parle pas. soy de acuerdo con la boliviana. vivons et crachons sur ces gvnmts qui ne font qu’utiliser cette épidémie ( et non pandémie) pour mieux nous asservir.

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