Des grèves pour se protéger du coronavirus éclatent en Italie

A quand des grèves massives pour se protéger des désastres climatiques, écologiques et sociaux engendrés par le capitalisme ?

samedi 14 mars 2020, par Camille Pierrette.

Grèves spontanées en Italie contre le manque de mesures sécurité au travail !

Les travailleurs-euses de différents secteurs arrêtent le travail et organisent des grèves spontanées à Naples, Gênes, Rome, Milan, Mantoue ou encore à Modène. Les travailleurs-euses répondent à l’appel du syndical Si Cobas Lavoratori Autorganizzati, ielles refusent de tomber malade pour le profit des patrons !

Les travailleurs-euses de différents secteurs se mettent à l’arrêts, faute des conditions de sécurité minimales. Tandis que le gouvernement italien ferme les écoles et les magasins, les entreprises restent ouvertes sous la pression des principales associations patronales qui veulent des entrepôts et des usines ouvertes, menaçant ainsi des millions de travailleurs-euses.

Dans toute l’Italie, les arrêts de travail et les grèves spontanées de la production se multiplient, elles pourraient conduire dans les prochains jours à la proclamation de la grève générale !

Nos vies et celles de nos proches valent plus que leurs profits ! #StrikeAgainstCOVID19

(post de Syndicalisme révolutionnaire Belgique)

- voir aussi : Coronavirus. Vague de grèves spontanées en Italie : « Notre santé avant leurs profits » - Une vague de mécontentement parmi les travailleurs et des grèves spontanées balayent l’Italie. Ils rejettent les mesures d’urgence du gouvernement et la décision hypocrite de maintenir les usines ouvertes alors que les magasins et les entreprises commerciales sont fermés.
(...)
Face à une crise d’ampleur en Italie due au coronavirus, qui touche toute la population mise en quarantaine de façon quasi permanente, des millions de travailleurs en Italie sont exposés à des conditions de travail insalubres, sans garanties sanitaires élémentaires, tout cela parce qu’on fait passer avant tout les profits des patrons avant la santé des travailleurs.
Les protestations sur les lieux de travail, les grèves et l’auto-organisation, sont une réponse nécessaire pour faire face à l’arrogance des capitalistes et pour commencer à discuter des mesures nécessaires pour affronter cette crise, en allouant des budgets plus importants au système de santé public, en expropriant les laboratoires, les cliniques privées et les entreprises pharmaceutiques pour mettre toutes les ressources nécessaires à la disposition de la population et en établissant des congés sans réduire les salaires pour tous les travailleurs à risque de contagion, en garantissant l’interdiction des licenciements pendant toute cette période, entre autres mesures d’urgence. Parce que, comme le disent les travailleurs eux-mêmes, notre vie passe avant leurs profits.

A quand des grèves massives pour se protéger des désastres climatiques, écologiques et sociaux engendrés par le capitalisme ?

REMARQUES :

En France et partout, les travailleurs devront refuser des conditions de travail avec promiscuité et absence de mesures de sécurité.

Si des travailleurs sont capables à raison de faire grève pour se protéger d’une menace immédiate, le coronavirus, vont-ils se rendre compte de la nécessité impérative et urgente de faire grève pour se protéger des désastres climatiques, sociaux et écologiques produits par le capitalisme et la civilisation industrielle ?

Par rapport au coronavirus, le danger est peut-être moins directement palpable, et décalé dans le temps, pourtant il est déjà là ici et encore plus dans d’autres pays, visible ou encore en l’air, il se prépare, les désastres climatiques, sociaux et écologiques sont tout aussi « contagieux », mortels et sont inéluctablement produit par le système en place. Et, comme avec la crise économique due au coronavirus, ce sont les pauvres, les travailleurs qui en souffrent et en souffriront en premier.

C’est aux travailleurs de protéger leur vie et celles de leurs enfants des désastres en cours qui vont eux aussi s’aggraver fortement partout, jusqu’à rendre la planète à peu près inhabitable si on laisse faire les sociopathes au pouvoir. Comme pour le coronavirus, le système ne les protégera pas et préfère les voir continuer à travailler et à produire, préférera préserver les profits pour les plus riches.
Et plus on attend pour bifurquer radicalement, plus la situation se dégrade, plus il y a aura de morts et de vies touchées, plus ce sera difficile de bifurquer, plus le climat risque de basculer dans des emballements catastrophiques rapides et incontrôlables (menant possiblement à une Terre étuve invivable partout ou presque).

Les gouvernements et le capitalisme se foutent des manifs, des pétitions, des alertes des scientifiques, des marches climat, des élections qu’ils neutralisent. Le système en place se contente de discours et de mesures écologiques/climatiques/sociales cosmétiques, inadaptées, insuffisantes, dérivatives. Il répond aux révoltes légitimes par la répression accrue et la surveillance généralisée.
Les travailleurs, surtout ceux des secteurs clés de l’économie, ont donc un rôle très important à jouer pour enrayer les désastres climatiques, sociaux et écologiques produits par le capitalisme et la civilisation industrielle .
Ils peuvent imposer par des grèves générales longues et dures une bifurcation radicale, la sortie du capitalisme, une forme de décroissance, la sobriété et la solidarité, le partage, l’autogestion et la démocratie directe.

Le capitalisme et son monde est bien pire qu’un virus, ses effets sont et seront bien plus graves, ils marqueront durablement nos vies, et affectent mortellement les écosystèmes et les êtres vivants de toute la planète ! Et les dirigeants de l’oligarchie politique ainsi que tous les gros capitalistes ne voudront rien lâcher, ils utiliseront les lois et les forces de police pour protéger leur système.

Pour notre propre survie, on n’a pas le choix, on doit arrêter les causes des désastres climatiques, sociaux et écologiques (précarité, ubérisation, privatisations, sécheresses, incendies, inondations, canicules, virus, sols détruits, manques d’eau potable, etc.). Et c’est l’économie, la croissance, le productivisme, l’extractivisme, les dominations, le capitalisme, la civilisation industrielle qui en sont la cause.
On ne doit plus se laisser enfermer dans le cadre suicidaire de l’impératif de croissance, du dogme de la création d’emploi à tout prix, du cercle vicieux du crédit et de la consommation, de la sacralisation des entreprises et des investisseurs, du développement économique à toutes les sauces.
Donc, même si on doit en passer par des périodes de lutte difficiles, avec des pertes de salaires, des problèmes avec des crédits, on n’a pas le choix, il faut imposer la réduction drastique du temps de travail et de la production, tout réorganiser autrement, se concentrer sur les vrais besoins essentiels, vivre plus sobrement, pouvoir décider directement les choix politiques et économiques, partager les ressources, etc.

Toutes les forces de vie et de contestation seront nécessaires pour destituer les institutions politiques et les oligarchies, pour abattre le capitalisme, pour construire des sociétés soutenables, viables et vivables.

P.-S.

- Voir aussi cet article qui fait le même parallèle concernant les désastres climatiques/écologiques : Huit thèses sur le Coronavirus (...)

Il y a de nombreux points communs entre la crise du Covid-19 et la crise climatique. Dans les deux cas, sa logique d’accumulation pour le profit rend le système capitaliste incapable d’empêcher un danger dont il est pourtant averti. Dans les deux cas, les gouvernements oscillent entre le déni et l’inadéquation de politiques conçues prioritairement en fonction des besoins du capital, pas des besoins des populations. Dans les deux cas, les plus pauvres, les racisé.e.s et les plus faibles, surtout dans les pays du sud, sont dans le collimateur, tandis que les riches se disent qu’ils s’en sortiront toujours. Dans les deux cas, les gouvernements utilisent la menace pour avancer vers un Etat fort tandis que des forces d’extrême-droite tentent de profiter de la peur pour pousser en avant d’immondes réponses malthusiennes et racistes. Dans les deux cas, enfin, la loi sociale de la valeur capitaliste entre en contradiction frontale avec des lois de la nature à dynamique exponentielle (la multiplication des infections virales dans un cas, le réchauffement et ses rétroactions positives dans l’autre).

Le danger climatique est cependant infiniment plus global et plus grave que celui du virus. Il en ira évidemment de même de ses conséquences si les exploité·e·s et les opprimé·e·s ne s’unissent pas pour abattre ce mode de production absurde et criminel. Le Covid-19 est un avertissement, un de plus : il faut en finir le capitalisme, qui entraîne l’humanité vers la barbarie.


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